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Bannière : Moteur d'immortalité : Les journaux canadiens de 1752 à nos jours
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La Fondation de Halifax et de la Halifax Gazette, 1749-1753


Fonder un journal au XVIIIe siècle, où que ce fût en Amérique du Nord, constituait un événement remarquable. En fonder un à Halifax en 1752 était, pour le moins, exceptionnel. Lorsque le New England Courant fut fondé, en 1721, il n'existait que trois ou quatre journaux, et Benjamin Franklin nous dit dans son autobiographie qu'en 1771, il y en avait moins de 25. Halifax représentait un défi particulier, car lorsque John Bushell tira les premières pages de la Gazette, en 1752, la ville existait depuis moins de trois ans. Ce n'était encore qu'une petite garnison devant faire face aux difficultés financières et de la défense. En outre, au moins la moitié de la population ne parlait pas l'anglais. Quel genre de lectorat y avait-il et quelle sorte de société un tel journal pouvait-il servir? Nous pouvons trouver des réponses à ces questions en examinant dans une perspective plus générale la colonisation en Acadie.

En 1748, lorsque le traité d'Aix-la-Chapelle força la Grande-Bretagne à rendre l'île du Cap-Breton à la France, les Britanniques se trouvèrent stratégiquement à découvert. Soudainnement la forteresse de Louisbourg était à la disposition des Français et pouvait servir de base pour cultiver la loyauté chez les Acadiens et les bandes autochtones situées dans la région. À ce moment-là, le gouvernement britannique, par l'intermédiaire de la chambre de commerce et des plantations et de leur président, le comte de Halifax se lança dans une entreprise de colonisation urgente et onéreuse dans le port de Chebucto (le futur emplacement de la ville de Halifax) afin d'y implanter une activité commerciale et d'encourager la colonisation ailleurs en Acadie. Au printemps 1749, le Parlement avait accepté de fournir ce qu'il considérait comme des fonds suffisants, et une réserve de marins, de soldats et d'artificiers, qui avaient été licenciés en raison de la paix de 1748, était disponible comme population de base. La chambre de commerce entreprit un programme visant à attirer des colons britanniques à l'aide d'annonces placées dans des magazines populaires de l'époque et les fit paraître partout en Europe afin de trouver des colons tels les pionniers de langue allemande qui avaient colonisé avec succès d'autres régions de l'Amérique.

La chambre de commerce offrait 50 acres de terre à chaque simple soldat ou matelot prêt à s'établir et 10 acres supplémentaires pour chaque membre de la famille, sans frais de location ni taxes pendant 10 ans. De plus, chaque colon devait recevoir des moyens de subsistance pendant 12 mois ainsi que des armes, des munitions et des outils pour se construire une maison, pratiquer l'agriculture ou la pêche. Un grand nombre signa, et dans les semaines qui suivirent leur arrivée avec le gouverneur Edward Cornwallis et ses 13 transporteurs, en juillet 1749, ils demeurèrent optimistes, mais deux groupes ne tardèrent pas à émerger. Les Britanniques ne semblaient pas préparés aux rigueurs du Nouveau Monde, car comme l'écrivait le gouverneur Cornwallis à la chambre peu de temps après : « Des soldats, il n'y en a que 100, des commerçants, des marins ou d'autres qui peuvent travailler et qui le veulent, pas plus de 200. Les autres sont de pauvres vagabonds désœuvrés et bons à rien qui ont saisi l'occasion d'obtenir des provisions pour une année sans travailler, ou des marins qui ne voulaient qu'un passage vers la Nouvelle-Angleterre. » Les habitants de la Nouvelle-Angleterre, cependant, étaient plus accoutumés aux conditions à la limite des terres colonisées et à ce moment-là, ils avaient formé un réseau commercial étendu. C'était sur eux que le gouverneur Cornwallis comptait pour devenir membres de son conseil législatif ou servir de fonctionnaires salariés principaux.

Il y avait un autre groupe important, un mélange de plus de 2 000 Européens connus sous le nom de « protestants étrangers », qui étaient arrivés en 1750 et qui, en 1752, formaient près de la moitié de la population de Halifax. Ils provenaient de divers États du continent européen, surtout des régions allemandes du Palatinat, du Wurtemberg et de la Hesse. Il semble que le gouvernement britannique ait eu l'intention d'en amener d'autres plus tard, mais ce plan fut abandonné en 1752. Ceux qui restèrent, environ 1 500 des premiers immigrants, furent transportés l'année suivante à Merligash (plus tard Lunenburg) dans des vaisseaux de Nouvelle-Angleterre affrétés à cette fin.

Comment un journal pouvait-il répondre aux besoins du reste de la collectivité, des colons britanniques, des fonctionnaires du gouvernement ainsi que des artificiers et des hommes d'affaire de Nouvelle-Angleterre qui tentaient d'aménager Halifax dans les premiers temps? Principalement, en colportant des nouvelles locales et internationales ainsi que des annonces publiques. S'il avait été un journal moderne, cependant, deux événements auraient reçu une attention renouvelée. Le premier était l'attaque par les Autochtones, surtout des Micmacs, qui soutenaient les intérêts de la France dans la région en dépit des efforts du gouverneur Cornwallis en vue de signer un traité avec eux. Au cours des trois premières années, les Autochtones attaquèrent à maintes reprises la scierie qui avait été érigée dans le port de Dartmouth, une activité cruciale pour le progrès de la ville, tuant des civils aussi bien que des soldats et semant la panique chez les colons. Comme ils avaient un détachement assez petit, le gouverneur Cornwallis et son successeur, Peregrine Hopson, ne se trouvaient pas préparés à ces incursions.

Une menace plus radicale vint de l'intérieur. Contrairement aux autres colonies nord - américaines, Halifax ne faisait pas partie d'une entreprise commerciale mais d'un projet de colonisation. Les activités commerciales n'y étaient pas stables, de sorte qu'en octobre 1749, le gouverneur Cornwallis avait épuisé ses provisions monétaires et se trouvait forcé de se tourner vers Boston afin d'obtenir de l'aide. Les marchands de Boston avaient déjà financé la garnison d'Annapolis avec des fonds envoyés de Londres en utilisant des lettres de change que le gouverneur avait obtenues de divers ministères. Ces lettres étaient échangées à Boston contre des devises de la Nouvelle-Angleterre qui étaient ensuite envoyées de Boston à Londres contre de la marchandise britannique. Par ce moyen, le gouverneur Cornwallis put obtenir de l'argent et des fournitures jusqu'en 1752, mais désormais, l'argent était envoyé directement de Londres, car la colonie pouvait maintenant négocier ses propres lettres de change. Entre 1752 et 1753, le commerce prit une ampleur considérable à Halifax, et une classe de marchands émergea. Cette coterie devint le premier groupe d'intérêt politique dans la ville, et en 1753, elle commença à affirmer son influence sur la politique publique qui était encore définie par un conseil législatif non élu.

C'est dans ces circonstances que naquit la Halifax Gazette. Le journal avait besoin d'une société politique et commerciale pour remplir ses pages, et à la fin de 1753, une telle société avait commencé à se développer.

Ronald Rompkey

 

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