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JARDINAGE

À la Mission Notre-Dame des Victoires

Gardening 1Peu après être arrivés à la nouvelle Mission en 1855, les pères Tissot et Maisonneuve ont voulu la rendre autosuffisante. Cela s'avéra être une tâche difficile, car pendant les premières années les prêtres n'avaient ni outils, ni suffisamment d'animaux de trait. Durant le printemps 1856, Tissot et Maisonneuve travaillaient durement pour transformer une petite parcelle de champ en jardin. Cela impliquait abattre des arbres, déraciner les souches et casser le sol avec comme outils qu'une hache et une houe. Malgré ces difficultés, ils ont réussi à défricher quelques acres et planter de l'orge, des chouraves et des pommes de terre. Ce jardin était probablement situé près des immeubles sur ce site. En 1861, le jardin produisait 360 boisseaux de pommes de terre à partir des 18 qui y avaient été plantés. En 1864, un rendement de 200 boisseaux de pommes de terre, 20 boisseaux d'orge et 4 de pois était répertorié dans l'inventaire.

Le père Faroud est arrivé en 1869 et était un jardinier fort actif; cette activité était son passe-temps et lui permettait d'une part de prendre de l'air frais et d'autre part d'être au soleil. Comme il le faisait chaque année, il commença par planter des semences à l'intérieur. Il plantait des fleurs, surtout des giroflées, des immortelles, du tabac et des poireaux. Les pousses du tabac étaient recouvertes de paille pour les empêcher de geler et étaient replantées à l'extérieur entourées de cendre afin que les insectes ne puissent les « mâchouiller ». Ce tabac était d'assez bonne qualité pour en faire des cigares et des tresses de tabacs pour l'automne. Plus tard, il s'est fabriqué un couteau spécial pour couper le tabac séché. Il était très fier de son tabac lorsque les visiteurs s'apercevaient de sa bonne qualité. Il avait aussi des idées novatrices, l'une d'entre elles était les terrasses qu'il avait construites au-dessus du lac, « en imitation au Jardins suspendus de Babylone », où il avait planté des radis et des laitues. L'accès à l'eau permettait d'avoir des légumes tendres pendant tout l'été. Il a aussi construit un petit pavillon, « une chambre verte pour des jeunes houblons » que les religieuses utilisaient comme agent de levain.

Les religieuses se plaignaient souvent de devoir faire des tâches ardues, telles que la récolte avec une faucille. Aussi, il semble après avoir lu leurs journaux qu'elles faisaient tout le travail avec l'aide des étudiantes. Néanmoins, il apparaît qu'il y avait une division des tâches selon les besoins. En sus du travail, ils devaient lutter contre des hivers qui arrivaient tôt. En 1877, le sol était gelé et recouvert de neige dès le mois d'octobre; aussi, les pommes de terre n'étaient pas encore cueillies. Jamais les mois de septembre et octobre n'avaient été aussi pénibles. Il y régnait une peur constante que les pommes de terre gèlent dans la terre. Ils ont fini de les cueillir vers le 10 octobre, mais elles étaient mouillées et boueuses ou gelées. Elles ont été placées dans la cave mais elles ont toutes du être séchées et triées, l'une après l'autre. Le 5 novembre, ce travail était terminé. Même si l'hiver était arrivé tôt, il fut doux.

Gardening 1Il faut noter que les fleurs étaient importantes dans la décoration de l'autel ou pour toute autre type de décoration. Le 30 novembre était l'anniversaire de la consécration de Faraud en tant qu'évêque et une célébration était prévue. On donna à Faraud une calotte en velours pour évêque et des clous de girofle tout en fleurs, magnifiques, qu'il a beaucoup admirés ainsi que six bouquets d'immortelles de son propre jardin.

Un hiver a été tellement doux que la vieille chapelle a été décorée avec des fleurs pour le Nouvel an, malheureusement le jour de la célébration arriva avec du temps froid et tous les rosiers gelèrent.

Malgré le dur travail, le manque d'équipements et d'animaux de traits, le printemps qui arrivait tard, les insectes et les vers de terre, le jardin était planté et donnait aux membres de la mission tout ce dont ils avaient besoin. Jusqu'à maintenant (2002), sur la terre de la mission, M. E.O Kudslien, membre de la Société Héritage plante un jardin chaque printemps.



© 2003 Société culturelle Mamowapik et Société d'Histoire de Mission Lac La Biche (Tous droits réservés)

 

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