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SCIERIE

La première scierie hydraulique d'Alberta

« Le barrage au lac des Oeufs fonctionne merveilleusement... Nous avons finalement fait une grande roue pour notre moulin et avons réussi au delà de nos espoirs; elle tourne à une vitesse effrayante et rien ne l'arrête. Les planches de six pouces, et même celles de huit pouces, ne la ralentissent pas beaucoup. Les ceintures glissent partout, mais elle continue à tourner. La roue a un diamètre de quinze pieds, à cette hauteur elle était assez basse dans l'eau; quand elle tournait elle était de deux à trois pieds dans l'eau et c'est pourquoi elle maintenait une vitesse réduite sans aller trop vite ni trop lentement. Quand j'ai vu ça, j'ai commencé à élargir le courant du moulin... il y a [maintenant] de vraies rapides sous la roue. C'est alors que votre frère Alexis a transpiré, car il sciait même par clair de lune puisqu'il se faisait tard et, même les pères moulaient la farine. » Frère Alexis Reynard, 1873


La première scierie hydraulique semble avoir été construite près de Notre-Dame des Victoires en 1871

Il y a deux raisons qui ont favorisé la construction d'une scierie. La première était la demande croissante pour le bois de charpente afin de construire plus de bâtiments à la mission et des bateaux pour approvisionner les missions du nord. La seconde était l'existence d'un moulin à farine hydraulique. Le père Albert Lacombe avait tiré un moulin à blé de Saint-Boniface, Manitoba, en 1862. Les Oblats ont alors laborieusement construit un barrage de castor et ont creusé, à la main, un canal de 200 mètres. L'étang derrière le barrage a alors été connu sous le nom de « Lac du Moulin » ou lac Mill. Bien que plus d'améliorations aient été nécessaires afin de fournir la puissance d'eau nécessaire pour une scierie, les Oblats ont réussi et, le 5 octobre 1871, la scierie a commencé à fonctionner. Une grande partie du travail avait été dirigé par l'évêque Faraud.

Les observateurs étaient impressionnés. Père Hippolyte Leduc, par exemple, a été stupéfié par la vitesse du moulin. « Présentement », il a écrit, « Mgr Faraud a offert un service remarquable à la mission en adaptant la transmission « power drive » de notre petit moulin à farine à une deuxième transmission pour une scie circulaire conçue pour donner des planches et des bois de construction à notre établissement. Cette possibilité nous est précieuse; on peut apprécier sa grande valeur lorsqu'il n'est plus nécessaire de scier à la main les huit à dix mille planches ou bois nécessaires pour construire la cathédrale à Saint-Albert. J'étais fier quand deux hommes pouvaient livrer 25 planches par jour ouvrable. Aujourd'hui, grâce à l'énergie et la connaissance mécanique de Mgr Faraud, je peux arriver à 150 planches en huit heures de travail ».

La scierie possède une scie circulaire d'un diamètre de 30 pouces capable de manipuler des planches d'un pied de diamètre, ou deux pieds si elle est tournée. Pour assurer la puissance supplémentaire, une roue hydraulique de 15 pieds de diamètre a été construite. La pression de l'eau a toujours été un problème et les frères oblats creusaient constamment en dehors du canal pour améliorer le courant. Pendant les périodes de forte pluie, la force soutenue du courant a fourni assez de puissance et ils ont scié sans interruption. Le frère Alexis Reynard a écrit sur le fait de scier du bois de charpente par clair de lune.

La scierie a fonctionné jusqu'à la fin des années 1890. Pendant l'hiver 1898, il a été démantelé et transporté à Saint-Paul-de-Métis. Aucune preuve qu'il y soit resté si ce n'est pour le canal de 200 mètres que les Oblats ont creusé à la main.



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