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L'Union maritime
Le projet d'une union maritime est mis en œuvre en 1863 et 1864 par Arthur Hamilton Gordon, le lieutenant-gouverneur du Nouveau-Brunswick. Le projet va échouer, mais il sera à l'origine de la Confédération.
L'idée d'une union maritime -- la réorganisation du Nouveau-Brunswick, de l'Île-du-Prince-Édouard et de la Nouvelle-Écosse en une seule colonie britannique -- n'est pas nouvelle. L'Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick, considérés comme des parties de la Nouvelle-Écosse, ont déjà été administrés par celle-ci jusqu'en 1769 et 1784 respectivement. Plusieurs des prédécesseurs du lieutenant-gouverneur Gordon, y compris J. H. T. Manners-Sutton, étaient également en faveur de l'unification des trois colonies.
Outre le précédent historique, il y a des raisons plus pressantes de réorganiser les colonies. Les États-Unis, où sévit la guerre civile, représentent une menace militaire. Nombre de politiciens en vue, dans les colonies, estiment que les colonies unifiées pourraient organiser une défense plus efficace. En Angleterre, le ministère des Colonies est également favorable à la réorganisation de l'Amérique du Nord britannique. En effet, les Anglais espèrent que l'union permettra aux colonies d'être plus indépendantes de l'Angleterre, et qu'elles seront par conséquent moins chères à entretenir. Les ambitions personnelles d'A. H. Gordon pourraient aussi avoir contribué à la chose -- il se voyait lui-même gouverneur des colonies maritimes unifiées.
A. H. Gordon réussit à susciter un certain intérêt pour l'union maritime. Au printemps 1864, les législatures des trois colonies s'entendent pour tenir une conférence afin de discuter d'une unification éventuelle. Le mouvement s'arrête là, car aucune des colonies ne veut se plier ni à une heure ni à un lieu de rencontre. Ce n'est que lorsque la Province du Canada manifeste son désir d'être invitée, au cours de l'été 1864, à la conférence projetée qu'une rencontre est organisée à la hâte, à Charlottetown, pour le 1er septembre. Les Canadiens arrivent bien préparés à la Conférence de Charlottetown et plaident en faveur d'une union plus large de l'Amérique du Nord britannique. Le projet d'union maritime s'effrite alors rapidement. Déçu, A. H. Gordon quitte la Conférence avant qu'elle se termine.
Sources
MacNutt, W. S. -- New Brunswick, a history : 1784-1867. -- Toronto : Macmillan of Canada, 1984. -- 496 p.
Moore, Christopher. -- 1867 : how the Fathers made a deal. -- Toronto : M & S, 1997. -- 279 p.
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