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Le Nouveau-Brunswick

Carte : Canada en 1867

Adhésion à la Confédération : 1867

Le Nouveau-Brunswick avant la Confédération

Image : Exploitation forestière en hiver au Nouveau-Brunswick, début du XIXe siècle.

Dans les années 1860, le Nouveau-Brunswick a une population d'environ 270 000 personnes, concentrées pour la plupart le long de la côte nord et dans toute la vallée de la rivière Saint-Jean. Les personnes d'origine anglaise composent la majorité de la population. Il y a également des minorités importantes d'Acadiens, d'Irlandais et d'Écossais. De même, bon nombre d'habitants descendent des loyalistes venus au Nord pendant la Révolution américaine, dont une petite communauté de loyalistes noirs. Saint John est la plus grande ville des Maritimes avec environ 42 000 habitants, comparable en taille à la ville de Québec ou à Toronto, à cette époque. Fredericton, la capitale provinciale, est loin à l'intérieur des terres et considérablement plus petite, avec 6 200 personnes.

Photo : Médaille de la Confédération (pile), 1867

L'économie coloniale est forte et repose principalement sur le bois d'œuvre et les industries dérivées telles que la construction navale. (L'importance du bois d'œuvre a été symbolisée sur la médaille de la Confédération, frappée en 1867, par une silhouette de femme représentant le Nouveau-Brunswick qui tient une hache de bûcheron.) La province entretient des relations commerciales étroites avec les États-Unis et tire profit du traité de réciprocité.

Gouvernement et politique

La colonie se donne un gouvernement responsable en 1854. Tandis que les hommes ont droit au suffrage presque universel à scrutin secret, les femmes n'ont pas le droit de voter. On emploie les termes « libéral » et « conservateur » pour distinguer les partis, mais les affiliations officielles importent peu et le vote pendant la législature s'écarte fréquemment des lignes des partis. La tempérance est une question explosive dans les années 1850 qui conduit à de nouvelles catégories politiques officieuses : les « Smashers » -- généralement libéraux -- prônent l'abstinence et les « Rummies » -- généralement conservateurs -- s'élèvent contre la prohibition de l'alcool. Le premier ministre, en 1864, est Samuel Leonard Tilley, politicien respecté et teetotaliste convaincu. La politique du Nouveau-Brunswick connaît d'autres figures majeures, notamment le gouverneur Arthur Hamilton Gordon, John Hamilton Gray et Edward Chandler.

Sécurité

Pendant et après la guerre de Sécession, le Nouveau-Brunswick a de plus en plus peur de la menace militaire que constituent les États-Unis. Les incidents comme l'affaire du Trent et l'incident du Chesapeake alimentent ces craintes pendant la guerre. Les Fenians, groupe principalement composé d'anciens soldats de la guerre de Sécession favorables à la cause de l'indépendance irlandaise, s'avèrent également déconcertants et les journaux fournissent de fréquentes mises à jour sur les mouvements des Fenians le long de la frontière des États-Unis. En avril 1866, les Fenians lancent une offensive contre le Nouveau-Brunswick.

La poussée de Gordon pour l'Union, 1863

En 1863, le gouverneur Gordon décide de poursuivre l'idée d'union des colonies maritimes. On discute encore des raisons qui ont poussé Gordon à vouloir réunir le Nouveau-Brunswick, l'Île-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse en une seule province. La sécurité militaire et économique de la région constitue un facteur important, comme l'est le désir de la Grande-Bretagne d'établir une certaine union en Amérique du Nord britannique. Il y a également un précédent historique : l'Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick ont déjà été administrés, dans le passé, en tant que parties de la Nouvelle-Écosse, jusqu'en 1769 et 1784 respectivement. Quelques historiens citent la propre ambition de Gordon comme un autre facteur, notant qu'il se voyait lui-même comme le choix naturel pour être gouverneur des colonies maritimes unies. Gordon envoie à la Nouvelle-Écosse et à l'Île-du-Prince-Édouard une invitation à une conférence sur le sujet. Les Assemblées législatives des trois provinces votent des motions appuyant cette idée.

L'initiative de Gordon de créer une union maritime est rapidement éclipsée par un projet plus ambitieux. À la suite de l'effondrement du gouvernement du Canada-Uni, il se forme une coalition pour étudier des réformes possibles. Cette coalition entend parler du projet de réunion sur une union maritime et demande la permission d'y envoyer des représentants du Canada pour discuter de la possibilité d'une union de toute l'Amérique du Nord britannique. Les colonies maritimes approuvent la demande et organisent à la hâte une réunion qui doit se tenir à Charlottetown en ce mois de septembre.

La visite des Canadiens, été 1864

Élément graphique : Texte intégral

Plus tôt cette année là, des politiciens et des journalistes organisent une visite des colonies maritimes pour permettre aux Canadiens et aux habitants des provinces maritimes de faire connaissance. Cette visite, menée par D'Arcy McGee, a lieu à la fin de l'été 1864. McGee et une centaine d'autres Canadiens visitent les colonies maritimes, assistent à des réceptions, dîners et autres événements. Le groupe fait sa première halte au Nouveau-Brunswick, à Saint John, où l'accueille une foule de 15 000 personnes, dont une fanfare militaire et des noceurs chantant des chansons folkloriques françaises. La visite se déroule de façon conviviale, et les journaux rapportent que la poignée de main enthousiaste qu'ont échangée Tilley et un visiteur canadien constitue un symbole de l'unité. Le Saint John Morning Telegraph donne un compte rendu d'un après-midi de voyage par bateau particulièrement agréable jusqu'à Fredericton où une réception et un dîner attendent les Canadiens. Là, Samuel Tilley et D'Arcy McGee parlent en faveur de l'union -- ce dernier sous des « applaudissements enthousiastes ».

Bien qu'elle n'ait pas été organisée expressément pour promouvoir la Confédération, cette visite contribue grandement à calmer les soupçons que les deux groupes pouvaient avoir nourris l'un à l'égard de l'autre et crée une atmosphère de bonne volonté qui a persisté jusqu'à la réunion de Charlottetown.

La Conférence de Charlottetown, septembre 1864

Le 1er septembre 1864, la Conférence de Charlottetown est convoquée pour discuter formellement de l'idée d'union. En partant du plan initial de Gordon destiné à un petit groupe de gouverneurs et de premiers ministres des provinces maritimes, la conférence s'est développée pour incorporer plus de trente délégués. Gordon a lui-même choisi les membres de la délégation du Nouveau-Brunswick : le premier ministre Tilley, l'ancien premier ministre John Hamilton Gray, le procureur général John Mercer Johnson, le chef des réformistes à la Chambre haute William Steeves et un membre de l'opposition, Edward Chandler. Sont notamment absents de la délégation les porte-parole de deux des plus grandes minorités du Nouveau-Brunswick, les Acadiens et les catholiques irlandais, bien que ces groupes aient tous deux élu des représentants à l'Assemblée législative du Nouveau-Brunswick.

Élément graphique : Texte intégral

Les délégués canadiens arrivent bien préparés pour débattre les raisons en faveur de l'union de toutes les colonies. C'est Tilley qui exprime le consensus croissant parmi les délégués des colonies maritimes sur le fait que la Confédération canadienne constitue une réelle possibilité. Les débats n'ont pas été consignés, mais on sait que Tilley et les autres délégués du Nouveau-Brunswick ont été impressionnés par ce que la Confédération pouvait offrir : une plus grande sécurité, un marché plus vaste pour leurs marchandises et un moyen d'accéder à ce marché grâce au chemin de fer Intercolonial promis. La préoccupation est toujours présente concernant le poids relatif de la voix du Nouveau-Brunswick au sein de la nouvelle union, reflétée dans l'éditorial du journal Saint John Morning Telegraph. Gordon n'est pas satisfait des événements de Charlottetown. Quand il devient clair que l'union maritime est mise de côté, il quitte la conférence pour retourner au Nouveau-Brunswick.

On se rappelle également la Conférence de Charlottetown pour les discours éloquents, les bals et les banquets somptueux qui ont contribué à créer un climat amical parmi les délégués. Alors que la conférence tire à sa fin, les délégués du Canada se rendent à Saint John et à Fredericton pour continuer à défendre l'union -- et pour continuer à donner des réceptions.

La Conférence de Québec, octobre 1864

La Conférence de Québec s'amorce le 10 octobre. Après les discussions de Charlottetown, la tâche à laquelle les délégués doivent maintenant s'atteler est de mettre au point un accord officiel d'union. Le gouverneur Gordon augmente la délégation du Nouveau-Brunswick pour y inclure Peter Mitchell et Charles Fisher.

Les discussions à Québec sont axées sur les dispositions financières et sur la forme que prendrait le gouvernement d'une Amérique du Nord britannique unie. Les colonies maritimes s'inquiètent d'être sous-représentées dans une assemblée législative fédérale fondée sur les populations respectives des diverses colonies. Tilley essaie jusqu'à la fin d'augmenter la représentation du Nouveau-Brunswick au conseil législatif proposé (maintenant le Sénat), mais n'y réussit guère.

Élément graphique : Texte intégral

Il règne également un désaccord, au sein de la délégation du Nouveau-Brunswick, sur la répartition des pouvoirs entre le fédéral et les provinces. Edward Chandler fait valoir que tous les pouvoirs non précisés en tant que fédéraux devraient relever des juridictions provinciales. Cependant, nombre de délégués jugent cette proposition trop semblable au principe du droit des États, largement considéré comme l'une des causes de la guerre de Sécession. Plusieurs délégués à la conférence, y compris Johnson et Gray, de la propre délégation de Chandler, attaquent la position de ce dernier. Dans un discours prononcé après la Conférence de Québec, Tilley déclare encore que le Nouveau-Brunswick garderait -- et même gagnerait -- plusieurs pouvoirs importants dans le cadre de la Confédération.

Comme à Charlottetown, Québec a été la scène de dîners raffinés, d'événements mondains et de discours qui ont facilité les négociations. Plusieurs délégués ont amené leur épouse à la Conférence de Québec; Gray et Steeves du Nouveau-Brunswick y ont amené leurs filles. À l'issue des discussions officielles à Québec, les délégués ont prolongé la conférence en allant en excursion, cette fois à travers le Canada-Est et le Canada-Ouest.

En général, les délégués du Nouveau-Brunswick avalisent la Confédération et les Résolutions de Québec. Cependant, la poignée de politiciens présents à la conférence découvrent qu'ils ont peu d'appui chez eux.

La réaction d'après-Québec

Tilley doit faire face à une forte opposition à la Confédération à son retour au Nouveau-Brunswick. Lorsque le Saint John Morning Telegraph publie les conditions négociées à Québec, bien des gens réagissent durement. Le premier ministre découvre bientôt qu'une majorité de membres de l'Assemblée législative est contre l'union et que ces adversaires jouissent d'un fort soutien populaire dans la province.

À l'Assemblée, c'est Albert Smith, un rival de Tilley, qui dirige le groupe anti-Confédération. Smith devient ainsi le chef de fait de l'opposition à l'union, car le chef officiel de l'opposition, John Hamilton Gray, accompagnait Tilley aux conférences de l'union et appuyait la Confédération. Il existe aussi une opposition à la Confédération parmi les commerçants et les expéditeurs qui craignent une concurrence accrue, de nouveaux tarifs et des impôts plus élevés. Plusieurs minorités ethniques, y compris les Acadiens et les catholiques irlandais, se méfient de Tilley et de son projet de Confédération.

Document : « On the powers that will be held by New Brunswick after Confederation  ».

Pour éviter l'humiliation devant l'Assemblée -- ou peut-être parce que le gouverneur Gordon lui a forcé la main -- Tilley doit déclencher une élection surprise en 1865. Tilley sera largement battu et ses adversaires, avec Smith à leur tête, seront portés au pouvoir. Cependant, le gouvernement de Smith ne reste pas longtemps au pouvoir. Sa coalition est constituée d'un mélange de réformistes et de conservateurs qui n'ont en commun que leur opposition à la Confédération. N'ayant presque rien d'autre pour les unir, ils ne parviennent pas à travailler ensemble et leur popularité s'effrite rapidement.

D'autres facteurs agissent contre le gouvernement de Smith. Les maraudeurs Fenians, pour la plupart d'anciens soldats de la guerre de Sécession très favorables à la cause de l'indépendance irlandaise, harcèlent le Nouveau-Brunswick et d'autres régions de l'Amérique du Nord britannique. Une attaque des Fenians contre le Nouveau-Brunswick en avril 1866 cause une agitation considérable dans la province. Pour prendre leurs distances par rapport aux Fenians et indiquer leur fidélité à la couronne, bon nombre de catholiques du Nouveau-Brunswick commencent à soutenir l'union canadienne.

Comme la marée du soutien populaire tourne en faveur de l'union, Smith démissionne. On débat la question à savoir si le gouverneur Gordon a outrepassé son autorité et forcé Smith à démissionner. Une élection générale a lieu en 1866 et Tilley et sa faction pro-Confédération la remporte. Cet été là, Tilley dépose une résolution de soutien à la Confédération devant l'Assemblée législative, résolution qui est votée par 38 voix contre 1. Des inquiétudes persistent concernant les détails du plan d'union. Il était entendu que les délégués de la province essaieraient d'obtenir de meilleures conditions lors de la prochaine étape des négociations.

La Conférence de Londres, décembre-janvier 1866-1867

C'est à Londres que se tient la conférence finale sur la Confédération, au cours de laquelle les délégués rédigent ce qui devait devenir l'Acte de l'Amérique du Nord britannique (www.canada.justice.gc.ca/loireg/rapport/fr/p1t1-1.html). Les délégués des colonies maritimes arrivent en Angleterre au cours de l'été, en avance sur les délégués du Canada. Pour différentes raisons, l'arrivée des Canadiens est retardée jusqu'au mois de novembre. La Conférence de Londres s'amorce en décembre 1866. La délégation du Nouveau-Brunswick est légèrement modifiée pour cette conférence : R. D.Wilmot remplace Gray et Chandler.

Photo : Vue d'une ferme sur la rivière Barnaby (Nouveau-Brunswick) (Le Chemin de fer Intercolonial).

Comme la législature l'en avait chargé, la délégation du Nouveau-Brunswick essaie d'utiliser la Conférence de Londres pour obtenir de meilleures conditions. Cependant, la délégation canadienne insiste sur le fait que son mandat ne lui permet que de discuter des Résolutions de Québec et l'on apporte peu de modifications. Le Nouveau-Brunswick parvient à confirmer son droit d'imposer des taxes sur le bois d'œuvre et à insister pour obtenir la garantie que le chemin de fer Intercolonial serait construit. Les entretiens aboutissent enfin la veille de Noël 1866.

Photo : Chantier naval dans les champs (Le Chemin de fer Intercolonial).

Le mois suivant commence la rédaction de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique. Dès qu'on en arrive à une version satisfaisante, l'Acte passe rapidement devant le Parlement britannique et reçoit la sanction royale le 29 mars 1867. On croit que Tilley a proposé le terme « dominion » pour désigner le nouveau pays après avoir lu un passage de la Bible, le psaume 72, qui dit : « Il aura aussi un dominion de la mer à la mer, et du fleuve aux extrémités de la terre ».

La Confédération, 1867

Le 1er juillet 1867 est jour de congé officiel au Nouveau-Brunswick, bien que tout le monde ne soit pas d'une humeur festive -- les sentiments envers la Confédération sont mitigés. À Saint John, l'artillerie des Volontaires tire 21 coups de canon pour marquer la naissance du nouveau dominion et plusieurs milliers de personnes, rassemblées de façon impromptue, défilent à travers les rues de la ville. Alors que le défilé traverse un quartier anti-Confédération, des combats de rue éclatent et, selon le rapport d'un journal, « plusieurs membres du parti ont été obligés de rentrer chez eux pour se faire bander la tête » [traduction libre]. Le Dr Livingstone, partisan anti-Confédération bien connu, met son drapeau en berne en signe de protestation, mais il est forcé de le hisser au sommet de son mât par des pro-Confédération. À Fredericton, les festivités, dont un concours de tir, se déroulent plus calmement, mais ceux qui sont contre la Confédération gardent leur magasin fermé et leur drapeau en berne. Le Saint John Morning News relate les festivités qui ont eu lieu dans la partie rurale de la province où les feux de joie et, dans un cas, un « énorme pique-nique » ont marqué la journée. Il publie également un éditorial, « The New Dominion » et est chargé d'écrire un poème, qu'il intitule « The Nation's Birthday » (L'anniversaire de la nation).

L'après-Confédération

Les hésitations que bien des Néo-Brunswickois ressentent à l'égard de la Confédération apparaissent lors de la première élection fédérale, tenue en 1867. Cinq des 15 sièges alloués à la province à la Chambre des Communes sont remportés par des anti-Confédération, y compris Albert Smith.

John A. Macdonald inclut Tilley dans son nouveau Cabinet fédéral et Tilley, à son tour, recommande Peter Mitchell pour un poste au Cabinet. Le gouverneur Gordon quitte le Nouveau-Brunswick en 1866, résolu à ne plus jamais travailler dans une colonie autonome à l'avenir.

Sources

The Atlantic Provinces in Confederation. -- Sous la direction de E. R. Forbes et D. A. Muise. -- Toronto : University of Toronto Press, 1993.

The Atlantic Region to Confederation: a history. -- Sous la direction de Philip A. Buckner et John G. Reid. -- Toronto : University of Toronto Press, 1994. -- 491 p.

Creighton, Donald. -- The road to Confederation: the emergence of Canada, 1863-1867. -- Toronto : Macmillan. 1964. -- 489 p.

MacNutt, W. S. -- New Brunswick, a history: 1784-1867. -- Toronto : Macmillan of Canada, 1984. -- 496 p.

Moore, Christopher. -- 1867: how the Fathers made a deal. -- Toronto : McClelland & Stewart, 1997. -- 279  p.

Waite, P. B. -- The life and times of Confederation, 1864-1867: politics, newspapers, and the union of British North America. -- 2e édition revue et corrigée. -- Toronto : University of Toronto Press, 1962. -- 379 p.


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