Cat.: HP40-12/2007 ISBN: 978-0-662-49711-0 |
Rapport de recherche rédigé pour le Dialogue
international sur la santé publique concernant
les tests de dépistage du VIH et la consultation
Toronto, le 17 août 2006
L'Agence de la santé publique du Canada aimerait remercier le Forum for Collaborative HIV Research d'avoir préparé le présent document pour le Dialogue international sur la santé publique concernant le test de dépistage du VIH et la consultation.
L'Agence aimerait également remercier les membres suivants du comité directeur qui ont fourni de précieux commentaires sur le présent rapport :
Dre Veronica Miller, Forum for Collaborative HIV Research
Dre Françoise Hamers, Centre européen de prévention et de contrôle des maladies
Dr Anindya Chatterjee, ONUSIDA
Mme Seema Paul, ONUSIDA
Représentants de l'Agence de la santé publique du Canada
En raison de deux éléments de plus en plus probants, il devient plus important de rejoindre une plus grande proportion des séropositives pour le VIH, mais qui ne le savent pas. Premièrement, les personnes atteintes du VIH peuvent énormément bénéficier du traitement qui est administré avant l’apparition des symptômes physiques de la maladie. Deuxièmement, les personnes qui savent qu’elles sont séropositives sont davantage portées à adopter des pratiques sexuelles plus sûres ou à prendre plus de précautions lorsqu’elles consomment des drogues injectables pour éviter que leur partenaire ne soit infecté. Lorsque les gens connaissent leur séropositivité et ont accès à des soins et à de l’information, ils sont davantage en mesure de faire face au diagnostic, de prendre en charge leur maladie, de prévenir la transmission à d’autres et d’avoir une vie saine et satisfaisante (ministère de la Santé de l’Ontario, 1995).
Lorsque les moyens de rejoindre les personnes qui ne savent pas qu'elles sont infectées par le VIH sont déterminés, il faut prendre en considération deux groupes de la population : les personnes qui ne savent pas qu’elles sont infectées parce qu’elles n’ont généralement pas accès au test de dépistage et les personnes qui peuvent avoir subi un test de dépistage, dont les résultats se sont révélés négatifs parce qu’elles étaient dans la phase aiguë de l’infection, avant la séroconversion. En raison de la grande infectiosité du virus pendant la phase aiguë, des méthodes permettant d’augmenter l’efficacité du dépistage des personnes qui sont dans la phase aiguë pourraient avoir une incidence importante sur l’épidémie. L’augmentation du dépistage chez les gens qui n’ont généralement pas accès au test de dépistage représente toutefois un défi beaucoup plus grand à relever, comme nous le décrirons dans le présent rapport.
Il existe plusieurs approches différentes au test du dépistage du VIH et à la consultation, et les décisions en matière de santé publique concernant l’approche la plus indiquée doivent tenir compte de divers facteurs. Le dépistage universel n’est pas considéré comme rentable dans les parties de la population où la prévalence est peu élevée, compte tenu des ressources nécessaires pour administrer tous les aspects du test de dépistage du VIH et des services de consultation. De plus, même dans le cas des tests effectués à grande échelle, le faible pourcentage de faux positifs est habituellement jugé trop élevé. D’autres solutions, c.-à-d. cibler les gens à risque pour les tests de dépistage et les services de consultation, donnent des résultats variables, mais ne permettent pas d’identifier toutes les personnes séropositives. Comme les tests de dépistage et la consultation deviennent plus abordables et accessibles et que les avantages connus de l’augmentation des tests de dépistage du VIH et des services de consultation commencent à l’emporter sur les inconvénients, les anciennes hypothèses sont remises en question, et de nouvelles approches sont envisagées.
Il est crucial que ces approches soient fondées sur des pratiques en matière de santé publique solides qui respectent et protègent les normes et les droits de la personne. La nature volontaire du test doit demeurer au coeur de l’ensemble des politiques et programmes relatifs au VIH, pour à la fois respecter les principes des droits de la personne et procurer des avantages durables pour la santé publique.
Le présent document jette les fondements du dialogue sur les enjeux liés au test de dépistage et à la consultation. La section Un présente le contexte historique de la consultation liée au VIH et des tests de dépistage principalement dans les pays à revenu moyen et élevé. Y sont abordés les contextes éthique, social et juridique dans lesquels le modèle prédominant, soit la consultation et le dépistage volontaires (CDV) accompagné d’une notification des partenaires a été élaboré.
La section Deux décrit brièvement ce qu’on sait du nombre de personnes qui ne savent pas qu'elles sont infectées par le VIH, à l’aide de certaines données fournies par des pays qui ont calculé son ampleur possible.
La section Trois décrit comment la consultation et les tests de dépistage sont actuellement effectués. On aborde les populations qui sont vulnérables au VIH ainsi qu’à la stigmatisation et à la discrimination liées à la maladie. On traite également des nouvelles méthodes de consultation et de dépistage, y compris un test rapide ainsi que des tests et des services de consultation offerts par un fournisseur de soins. La section Quatre résume l’ensemble des connaissances acquises concernant l’efficacité de la consultation et des tests de dépistage, y compris une modélisation de la rentabilité. La section Cinq décrit certains des secteurs dans lesquels il faudrait faire davantage de recherche pour combler le manque de connaissances sur la façon de rejoindre les victimes de l’épidémie cachée.
Comme le présent document se concentre sur les tests de dépistage du VIH et la consultation liée aux personnes qui ne savent pas qu'elles sont infectées par le VIH, nous nous préoccuperons principalement de rejoindre ces gens au moyen de leur contact avec les systèmes de soins de santé et par d’autres approches plus communautaires. Les enjeux concernant les tests de dépistage et les services de consultation offerts aux femmes enceintes pour prévenir la transmission périnatale sont présentés, car une grande partie de la recherche liée au dépistage a été effectuée dans le contexte des tests de dépistage et des services de consultation périnatals. Toutefois, le présent document se concentre sur les tests de dépistage du VIH et les services de consultation visant à rejoindre les personnes qui n’ont pas d’affiliation institutionnelle facilement identifiable.