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Bioterrorisme

Foire aux questions


Quels agents ou produits chimiques sont les plus susceptibles d'être utilisés lors d'attentats de bioterrorisme ?

Il est important de préciser que la probabilité d'une attaque terroriste au Canada par exposition chimique biologique ou radon est faible. En ce qui concerne les agents les plus susceptibles d'être utilisés dans le cas d'une telle attaque, le Canada et les États-Unis ont dressé une liste des principaux agents bioterroristes incluant la maladie du charbon (anthrax), la variole, la peste, la tularémie, le botulisme et certains virus qui causent des fièvres hémorragiques virales. Néanmoins, il est plus probable qu'une attaque chimique se produise. Parmi les agents biologiques examinés, la maladie du charbon est la plus susceptible d'être utilisée lors d'attentats de bioterrorisme. La probabilité d'une utilisation des virus de la tularémie ou de la peste est faible, celle de l'utilisation du virus du botulisme est encore plus faible et on a attribué une très faible probabilité à l'utilisation des agents de la variole et de la fièvre hémorragique virale.

Peuvent-ils se propager facilement dans la population ?

Il est très difficile et très compliqué d'acquérir la connaissance et la technologie nécessaires au développement et à la propagation de ces agents lors d'un attentat de bioterrorisme.

  • Pour des raisons techniques propres à l'agent, il est très peu probable que des terroristes soient en mesure d'introduire la tularémie (fièvre de la mouche du cerf), la peste et les fièvres virales hémorragiques dans la population et de les propager.
  • Il est également difficile d'introduire la toxine du botulisme dans une population importante et de la propager d'une personne à l'autre.
  • La variole peut se transmettre d'une personne à l'autre, mais les personnes qui ont contracté la variole sont généralement extrêmement malades et restent alitées et il est improbable que ces personnes puissent se déplacer en public. Depuis son éradication en 1977, les experts mondiaux estiment que son confinement rend très improbable l'utilisation de la variole comme arme bioterroriste et que son introduction dans une population serait très difficile à réaliser. Cependant, tous les pays conviennent que même un cas isolé de variole dans le monde représenterait une situation d'urgence internationale pour la santé. Si cela devait se produire, tous les pays prendraient les mesures qui s'imposent pour confiner l'infection et empêcher sa propagation.
  • Comme les événements aux États-Unis le démontrent, on peut largement diffuser la maladie du charbon par des méthodes apparemment inoffensives. Bien qu'on prenne en considération l'inquiétude du public, la souffrance des personnes malades et les victimes de la maladie du charbon, il est important de souligner qu'en dépit de la propagation généralisée de la maladie du charbon dans l'environnement, relativement peu de personnes ont été infectées. Grâce à une détection précoce et à une intervention médicale rapide, on peut traiter la plupart, voire la totalité, des personnes exposées à des spores d'anthrax et ainsi empêcher la propagation de la maladie.

Existe-t-il un vaccin contre la maladie du charbon (anthrax) ?

Oui, mais le vaccin disponible a des effets secondaires. De plus, pour obtenir un bon résultat, il nécessite l'administration de doses multiples et de façon fréquente. Ce vaccin n'est actuellement pas disponible pour le grand public et son usage est réservé aux situations de risque très élevé, telle l'exposition probable lors d'opérations militaires.

Puis-je prendre des antibiotiques, à titre préventif, pour ne pas contracter la maladie du charbon ?

Cette approche présente plusieurs inconvénients potentiels. Le risque le plus élevé est qu'une exposition à des spores d'anthrax ne peut être prévue. Si un segment important de la population prend des antibiotiques à titre préventif, cela pourrait entraîner une augmentation du risque d'effets secondaires et également une résistance éventuelle de la bactérie aux médicaments. La prise inutile d'antibiotiques pourrait également conduire à une pénurie des médicaments nécessaires au traitement des infections. Dès lors, on ne recommande pas de prendre des antibiotiques à titre préventif.

La population canadienne a été vaccinée contre la variole dans les années 70. Est-elle toujours immunisée contre la variole, aujourd'hui ?

Une partie de la population canadienne née avant les années 70 a été vacciné contre la variole. Il est improbable que les personnes nées au cours des années 70 ou ultérieurement soient immunisées contre la variole. Certaines personnes vaccinées peuvent encore bénéficier d'une certaine immunité protectrice. Pour les personnes vaccinées, l'immunité peut être réactivée, de manière efficace, par une nouvelle vaccination.

Le Canada prépare-t-il une campagne de vaccination de masse contre la variole? Dans la négative, pourquoi pas ?

Une seule dose du vaccin antivariolique, même injectée quatre jours après une exposition à la variole, peut empêcher qu'une personne qui contracte cette maladie grave en meure. Dès lors, et parce que le vaccin antivariolique peut être à l'origine d'une maladie grave et même mortelle à la suite d'une immunisation, on ne recommande pas des campagnes de vaccination de masse contre la variole. Le Canada dispose d'une petite quantité de ce vaccin pour confiner la maladie et empêcher sa propagation dans l'entourage d'une personne infectée. Pour empêcher la propagation de la variole dans le monde, des stocks du vaccin antivariolique sont ou seront disponibles à l'échelle mondiale.

L'eau potable risque-t-elle d'être contaminée ?

Le traitement de l'eau empêche normalement la propagation ou la destruction des agents bioterroristes potentiels décrits ci-dessus. Il est très improbable qu'un acte de bioterrorisme vise délibérément une source d'eau potable, et la réussite d'une telle opération terroriste est encore plus improbable.

Et si les terroristes manipulaient une souche du virus grippal ou un autre agent infectieux pour en faire un « super tueur » Quel est le risque de voir ce genre de scénario se produire ?

La manipulation génétique des agents biologiques visant à produire des « armes pouvant être utilisées à des fins militaires » requiert une infrastructure technologique importante. De plus, on pense que le financement de ces opérations nécessite la collaboration d'un gouvernement ou d'un État. Bien que ce type d'attaque soit possible, des mesures de protection à l'échelle mondiale sont en place pour empêcher et pour détecter le développement des armes biologiques de destruction de masse de cette nature.

Les masques à gaz nous protègent-ils contre les attentats de bioterrorisme ?

Selon la méthode d'exposition utilisée (agent biologique ou chimique), l'utilisation d'un masque à gaz peut être efficace. Néanmoins, plusieurs conditions doivent être respectées pour obtenir un tel niveau de protection. Le masque doit être conçu pour s'adapter au visage de la personne, il doit être utilisé correctement et les utilisateurs doivent savoir dans quelles conditions il est opportun de le porter. Les masques à gaz achetés dans de nombreux surplus militaires n'assurent pas une protection adéquate contre l'inhalation d'un agent biologique.

Dans quelle mesure le laboratoire de Winnipeg est-il protégé contre les attentats éventuels de bioterrorisme ?

Le 11 septembre 2001, l'inimaginable s'est produit, lorsque des terroristes ont utilisé des avions de ligne pour attaquer les États-Unis. À la suite de ces attaques, le Canada a augmenté le niveau de la sécurité physique autour de ses cibles potentielles, y compris la sécurité dans le laboratoire de Winnipeg.

Le Laboratoire national de microbiologie est spécialement conçu pour permettre de travailler sur des agents pathogènes biologiques dangereux. Il est peu probable que cette installation subisse une attaque biologique, chimique radio nucléaire ou physique.

Deux systèmes de sécurité hautement efficace sont installés dans les laboratoires pour protéger ses travailleurs et la communauté environnante. L'un de ces systèmes empêche l'accès au laboratoire aux personnes non autorisées. Ce système de sécurité a été conçu en collaboration avec la GRC et le Service canadien du renseignement de sécurité.

Un deuxième système de sécurité assure la sécurité et l'intégrité biologique du laboratoire. Ce système est extrêmement fiable et il fait office de modèle pour les autres laboratoires dans le monde.

À quel point le laboratoire de Winnipeg est-il sécuritaire si des matières dangereuses s'échappent du laboratoire et se propagent dans le voisinage ?

Les secteurs de laboratoires de niveaux 3 et 4 renferment des salles et des systèmes de conduits étanches, munis de portes et de volets hermétiques munis de dispositifs de verrouillage qui assurent le confinement biologique. Des sas d'entrée et de sortie maintiennent les pressions d'air négatives de manière à diriger l'air vers l'intérieur, ce qui assure le maintien des organismes étudiés dans le laboratoire.

Que fait le gouvernement du Canada pour veiller au repérage rapide d'épidémie de maladie inhabituelle ou de contaminants dans la nourriture par le système canadien de surveillance et de contrôle ?

Grâce aux partenariats avec les provinces et les territoires dans le domaine de la santé publique et de la surveillance des maladies, tous les niveaux du gouvernement se portent garants pour la mise en place des systèmes appropriés d'avertissement précoce visant à protéger la santé de la population canadienne.

Comment traite-t-on un colis suspect à partir du moment où il est trouvé, par exemple dans une salle de courrier, jusqu'à ce qu'il aboutisse au laboratoire de Winnipeg aux fins d'analyse ?

Lorsqu'un colis ou du matériel est suspect il s'agit, en premier lieu, de vérifier le bien-fondé de ces soupçons. Santé Canada recommande de suivre les étapes suivantes lorsqu'une telle situation se produit.

La personne exposée doit s'éloigner du colis, demander aux autres personnes d'évacuer la zone et de respecter une distance de sécurité, et laver les parties de sa peau potentiellement exposées. Ensuite, elle doit alerter immédiatement la police ou les autorités compétentes.

Ces personnes spécialement formées évalueront le niveau de danger en évacuant la zone et en prélevant un échantillon du matériel. Le matériel est ensuite emballé selon des standards établis pour l'emballage et le transport de matières dangereuses. Il est ensuite transporté au laboratoire le plus proche, capable de tester les échantillons dans un environnement sécuritaire.

Si les résultats sont positifs et que le matériel nécessite des examens approfondis, le matériel est remballé selon les mêmes standards de transports pour le transport de matières dangereuses et envoyé au laboratoire national de microbiologie de Santé Canada à Winnipeg pour d'autres épreuves.