Quelles sont les répercussions de la pauvreté sur la santé? Quel est le médicament le plus efficace pour traiter un patient? Quelle est l'incidence des produits contaminants sur le cancer? Quelle est la durée idéale de séjour à l'hôpital après une intervention chirurgicale? Quelle est l'utilité de certaines pratiques de dépistage médical? Pourquoi les adolescents sont-ils si attirés par la cigarette? Quelles sont les meilleures stratégies d'intervention à déployer pour résoudre des problèmes particuliers en matière de santé?
Toutes ces questions exigent la recherche de la meilleure information possible pour nous aider à résoudre d'épineux problèmes en matière de santé. Le gouvernement fédéral reconnaît la nécessité de restructurer l'infrastructure de recherche nationale sur la santé afin qu'elle soit plus apte à répondre à ces questions. De fait, l'infrastructure de la recherche devrait appuyer davantage les projets de recherche communs dans le cadre desquels interviennent plusieurs chercheurs issus de domaines distincts et originaires de différents endroits au pays.
Recherche et données probantes
Par ailleurs, le gouvernement fédéral reconnaît également le fait que l'allocation de ressources supplémentaires vers la recherche en santé ne représente qu'une solution partielle. Nous pouvons aussi nous attaquer aux problèmes en matière de santé en élargissant notre approche pour y intégrer de nouvelles interventions. Les dernières décennies nous ont beaucoup appris à propos de ce qui rend les gens en santé et sur les domaines où nous devrions concentrer nos efforts. La plupart des études réalisées nous indiquent que nous devrions considérer le portrait d'ensemble de la santé B pour ainsi nous pencher sur les facteurs qui touchent notre santé, qu'ils se manifestent à l'intérieur ou à l'extérieur du système de soins de santé. À chaque étape de la vie, l'état de santé se caractérise par des interactions complexes entre plusieurs facteurs d'ordre social et économique, par surcroît en interdépendance avec l'environnement physique et le comportement individuel. Ces facteurs sont désignés comme les « déterminants de la santé ». Ils n'agissent pas isolément : c'est la combinaison de leurs effets, en tant que « déterminants de la santé », qui influe sur l'état de santé.
Pourquoi les canadiens sont-ils en santé ou pas?
Le défi auquel nous faisons face est de savoir mettre à profit nos connaissances sur les déterminants de la santé afin de :
C'est sur ce plan qu'entre en jeu une approche axée sur la santé de la population. Dans une telle approche, les efforts visant à influer sur les interactions complexes des déterminants de la santé exigent de :
Éléments clés d'une approche axée sur la santé de la population
L'histoire toute simple qui suit reflète la complexité des facteurs globaux ou des conditions qui déterminent dans quelle mesure les Canadiens sont en santé ou pas.
« Pourquoi Éric est-il à l'hôpital ?
Parce qu'il a une grave infection à la jambe.
Pourquoi a-t-il cette infection ?
Parce qu'il s'est coupé gravement à la jambe et qu'elle s'est infectée.
Mais pourquoi cela s'est-il produit ?
Parce qu'il jouait dans le parc à ferraille près de l'immeuble où il habite,
et qu'il est tombé sur un morceau d'acier tranchant qui s'y trouvait.
Mais pourquoi jouait-il dans un parc à ferraille ?
Parce que son quartier est délabré. Beaucoup d'enfants jouent là sans
surveillance.
Mais pourquoi habite-t-il ce quartier ?
Parce que ses parents ne peuvent se permettre mieux.
Mais pourquoi ses parents ne peuvent-ils habiter un plus beau quartier
?
Parce que son père est sans emploi et que sa mère est malade.
Mais pourquoi son père est-il sans emploi ?
Parce qu'il n'est pas très instruit et qu'il ne peut trouver un emploi.
Mais pourquoi... ? »
- Extrait de Pour un avenir en santé : Deuxième rapport sur la santé de
la population canadienne.
Le but de la prise de décisions fondées sur des données probantes est de s'assurer que les décisions liées à la santé et aux soins de santé sont fondées sur les données les plus concluantes à notre disposition. Pour exercer une prise de décisions de la sorte, il importe d'abord de vérifier ce qui fait office de « données probantes », à la fois par rapport aux interventions à réaliser pour améliorer la santé et par rapport à la prise de décisions en soi, sur le plan organisationnel ou politique. De plus, il faut veiller à la disponibilité et à l'accessibilité des connaissances et des renseignements sûrs qui démontrent les répercussions des interventions, des pratiques et des programmes sur les résultats en matière de santé.
Le besoin de données davantage probantes en matière de santé est devenu manifeste au cours des cinq dernières années. À preuve, le Forum national sur la santé et le Comité fédéral-provincial-territorial sur la santé de la population ont donné lieu à maintes discussions prospectives sur la recherche dans le domaine de la santé de la population. Toutes ces discussions ont mené à la mise en ouvre de divers projets et d'infrastructures visant à appuyer la recueil de faits relatifs à la santé de la population.
L'établissement d'un consensus national face à la nécessité d'appuyer sur des faits l'élaboration de politiques et la prise de décisions au pays compte certes parmi les nombreux avantages apportés par le Forum national sur la santé, en 1997. L'un des rapports produits dans le cadre du Forum décrivait, au profit des professionnels et des administrateurs de la santé, comment utiliser les renseignements les plus fiables actuellement disponibles pour prendre des décisions éclairées et s'assurer que celles-ci correspondent aux valeurs et aux principes des Canadiens à l'égard de la santé en général et des soins de santé.
Deuxième
Rapport sur la santé des Canadiens et Canadiennes (1999)
Publié tout récemment, en septembre 1999, le Deuxième Rapport sur
la santé des Canadiens et Canadiennes regorge de renseignements, en
plus de fournir de bonnes pistes de réflexion sur la recherche de
données probantes.
Une approche axée sur la santé de la population reconnaît que toute analyse de l'état d'une population ne doit pas se limiter à l'évaluation des traditionnels indicateurs de santé, comme la morbidité, les maladies et les incapacités physiques. D'autres indicateurs doivent être pris en compte. Ils ont trait au bien-être mental et social, à la qualité de vie, à la satisfaction de vivre, au niveau de revenu, à l'emploi et aux conditions de travail, à l'éducation et à d'autres facteurs dont on sait qu'ils exercent une incidence sur la santé.
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