Le rapport est aussi disponible sous un autre format de rechange pour le visualiser ou le télécharger : Obésité au Canada - Aperçu (6 pages, version PDF, 92 Ko)
Au cours des dernières années, le Canada a enregistré une augmentation alarmante des cas d'obésité chez les adultes, les
enfants et les jeunes1, 2 . L'obésité (définie comme un indice de masse corporelle ou IMC de > 30 kg/m2) est un important
problème de santé individuelle et de la population, car il contribue à diverses maladies chroniques, comme le diabète, les
maladies cardiovasculaires, l'hypertension, les maladies du foie et les cancers du sein, du côlon et de la prostate. 3, 4
Le présent document donne un aperçu de l'obésité au Canada au moyen de données analysées par l'Agence de la santé publique du Canada. Un rapport plus détaillé sera établi en collaboration avec l'Initiative sur la santé de la population canadienne de l'Institut canadien d'information sur la santé. Le rapport fournira l'information la plus récente sur la répartition de l'obésité au sein de la population canadienne aux fournisseurs de soins, aux spécialistes de la promotion de la santé et aux décideurs, et permettra de poser le fondement nécessaire à une approche axée sur la santé de la population pour lutter contre l'obésité.
À l'échelle nationale, les données des diverses cycles de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) et d'autres montrent une augmentation constante des cas d'obésité au fil des ans. Le nombre de cas d'obésité au Canada est souvent estimé à partir du poids et de la taille déclarés par les gens, bien que des données mesurées soient parfois recueillies. À la figure 1, les données mesurées et auto-déclarées montrent une augmentation de la prévalence de l'obésité chez les adultes de 18 ans et plus.
Les données auto-déclarées donnent une sous-estimation de l'étendue de l'obésité au Canada. En 2005, la proportion d'hommes de douze ans et plus obèses, fondée sur les données mesurées, dépassait de neuf points de pourcentage l'estimation obtenue au moyen des données auto-déclarées, tandis que chez les femmes, la différence était d'environ six points5. Par extrapolation à partir des données mesurées et auto-déclarées recueillies au fil du temps, on estime que le taux d'obésité chez les adultes au Canada en 2007 serait plutôt de 25 % environ.
Figure 1 : Pourcentage de la population de 18 ans et plus qui était obèse (données mesurées et auto-déclarées), par année,
Canada, 1978-2007.
Sources : Division de la surveillance des maladies chroniques, Centre de prévention et de contrôle des maladies chronique, Agence de la santé publique du Canada, au moyen des sources de données suivantes : Mesurées – Enquête santé Canada, 1978-1979; Enquêtes sur la santé cardiovasculaire, 1989 (de 18 à 74 ans); Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes – nutrition, 2004; Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, 2005. Données auto-déclarées – Enquête sur la promotion de la santé, 1985 et 1990; Enquête nationale sur la santé de la population, 1994-1995, 1996-1997 et 1998-1999; Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, 2000/2001, 2003, 2005 et 2007. Nota : L'analyse exclut les territoires. Les pourcentages excluent les non-réponses.
Dans plusieurs provinces, le taux d'obésité a augmenté de 2003 à 2007, tandis qu'ailleurs, il a plafonné ou légèrement diminué en 2007. Une analyse approfondie de l'importance de ces différences et des tendances chez les hommes et les femmes figurera dans le rapport complet.
Figure 2 : Taux de prévalence des cas auto-déclarés d'obésité chez les 18 ans et plus, par province et par année.
Source : Division de la surveillance des maladies chroniques, Centre de prévention et de contrôle des maladies chroniques, Agence de la santé publique du Canada, au moyen des données de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (Statistique Canada). Nota : les pourcentages excluent les non-réponses.
L'obésité dépend de nombreux facteurs individuels et environnementaux, comme l'âge, le sexe, le revenu et le lieu de résidence6 . Comme on peut le constater à la figure 3, les taux d'obésité auto-déclarée chez les hommes et les femmes semblent augmenter jusqu'à 65 ans, pour ensuite commencer à diminuer. Les taux sont légèrement moins élevés chez les femmes que chez les hommes pour la plupart des groupes d'âge, à l'exception du groupe des 75 ans et plus.
Figure 3 : Taux de prévalence des cas d'obésité auto-déclarés chez les hommes et les femmes de 18 ans et plus, par groupe
d'âge, 2007.
Source : Division de la surveillance des maladies chroniques, Centre de prévention et de contrôle des maladies chroniques, Agence de la santé publique du Canada, au moyen des données de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (Statistique Canada). Nota : les pourcentages excluent les non-réponses.
Le revenu est souvent utilisé pour mesurer le statut socio-économique (SSE), déterminant de la santé bien établi. Cependant, si les femmes ayant un revenu élevé ont un taux d'obésité plus faible que celui des femmes ayant un faible revenu, il n'y a pas de telle association chez les hommes (figure 4). Selon une analyse récente, l'absence d'une association évidente entre le gradient social peut être attribuable à des différences dans les habitudes alimentaires et les taux de tabagisme7 . Les données présentées viennent renforcer le fait qu'il ne faut pas se fier uniquement aux analyses globales, mais qu'il faut aussi étudier l'effet différentiel du SSE chez les hommes et les femmes. Dans le rapport que nous rédigerons, un nouveau modèle novateur servira à estimer la fraction étiologique du risque d'obésité pour différents déterminants sociaux et facteurs comportementaux ainsi que le nombre de personnes à risque au sein de la population.
Figure 4 : Taux de prévalence des cas d'obésité auto-déclarés chez les 18 ans et plus, par décile de revenu, Canada, 2007.
Source : Division de la surveillance des maladies chroniques, Centre de prévention et de contrôle des maladies chroniques, Agence de la santé publique du Canada, au moyen des données de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (Statistique Canada).
Dans l'ESCC de 2007, les taux d'obésité auto-déclarée chez les jeunes de 12 à 17 ans étaient de 6,8 % pour les garçons et de 2,9 % pour les filles. Étant donné que les taux mesurés de 2005 étaient plus élevés que les taux associés à des données autodéclarés (garçons : 12,7 % par rapport à 5,9 %; filles : 6,0 % par rapport à 3,7 %), il est probable que le taux réel d'obésité chez les adolescents en 2007 est beaucoup plus élevé que ce que les taux auto-déclarés donnent à penser. L'obésité chez les enfants est préoccupante non seulement parce qu'elle augmente le risque d'obésité à l'âge adulte8, mais aussi parce qu'elle peut contribuer à l'apparition précoce de maladies graves, comme le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et l'hypertension9 .
Figure 5 : Taux de prévalence de l'obésité mesurée chez des enfants âgés de 2 à 11 ans et des jeunes âgés de 12 à 17 ans,
Canada, 2004.
Source : Division de la surveillance des maladies chroniques, Centre de prévention et de contrôle des maladies chroniques, Agence de la santé publique du Canada, au moyen des données de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (Statistique Canada).
L'obésité est un important problème de santé chez les Premières nations, les Inuits et les Métis. Les données auto-déclarées de 2007 montrent que les taux d'obésité sont plus élevés chez les Autochtones adultes vivant à l'extérieur des réserves que chez les non-Autochtones (24,8 % par rapport à 16,6 %). En effet, selon les données auto-déclarées de l'Enquête régionale longitudinale sur la santé des Premières nations de 2002-2003, le nombre de cas d'obésité est effectivement particulièrement élevé chez les Premières nations vivant dans des réserves : 31,8 % des hommes adultes, 41,1 % des femmes adultes, 14,0 % des jeunes et 36,2 % des enfants étaient considérés obèses10 .
D'après la plus récente version du Fardeau économique de la maladie au Canada, le coût total de la maladie avait atteint 202 milliards de dollars en 200011 (en fonction de la valeur du dollar en 2005). Dans une récente analyse, le coût total de l'obésité a été estimé à 4,3 milliards de dollars12 (en fonction de la valeur du dollar en 2005), soit 1,8 milliard de dollars en coûts directs de soins de santé et 2,5 milliards de dollars en coûts indirects. Il s'agirait d'une sous-estimation du coût économique global associé à l'excès de poids au Canada, car ce montant n'inclut pas les coûts liés aux personnes qui ont un excédent de poids, mais qui ne sont pas obèses. De plus, il inclut seulement les coûts de l'obésité chez les adultes et les coûts associés à huit maladies chroniques.
Le présent aperçu a été élaboré par la Direction des initiatives stratégiques et des innovations, de l'Agence de la santé publique du Canada, qui remercie Margaret de Groh, Alan Diener, Robert Hawes, Ian Janssen, Howard Morrison, Amanda Shane et Peter Walsh pour leur analyse des données, leurs conseils éclairés et leur examen des versions provisoires précédentes.
i Compte tenu d'un changement dans la méthode de collecte de données de l'ESCC, l'aperçu est fondé sur la moitié de l'échantillon total établi pour le cycle 2007-2008.
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