Les catastrophes d'origine naturelle ou humaine, comme les tremblements de terre, les urgences sanitaires, les attentats terroristes ou les actes de guerre, peuvent bouleverser les enfants même s'ils ne les voient qu'à la télévision ou s'ils constatent les réactions qu'ils provoquent chez les adultes qui leur sont proches. Il est normal que les enfants se sentent déprimés, terrorisés, inquiets, tristes, nerveux et apeurés devant de tels événements.
Les parents, les frères et soeurs aînés, les autres membres de la parenté, les enseignants et les adultes en général doivent prêter attention aux sentiments et aux réactions des enfants.
Ce qu'il est important de savoir :
(Pour obtenir des conseils à ce sujet, consultez la brochure intitulée Comment prendre soin de soi, de sa famille et de sa collectivité)
Les renseignements suivants vous aideront à comprendre quelques-unes des réactions courantes des enfants à un événement stressant.
Les jeunes enfants ne parlent pas autant de leurs émotions que les enfants plus âgés. Ils font part de leurs sentiments en discutant avec des adultes et d'autres enfants, en se parlant à eux-mêmes, en jouant, en chantant et en dessinant. Prenez le temps d'écouter et d'observer les enfants; ces activités sont une fenêtre sur leurs pensées et leurs émotions.
Voici quelques-unes des façons qu'ont les enfants d'exprimer leurs émotions :
Ne vous alarmez pas. Les enfants réagissent de la sorte pour exprimer leurs émotions après un événement traumatisant ou se réconforter lorsqu'ils sont perturbés. Ces réactions courantes sont importantes; elles permettent aux enfants de vous montrer qu'ils ont besoin d'aide.
Ne réagissez pas trop fortement. Si vous critiquez constamment ou punissez un enfant, vous ne l'aidez pas et ses comportements risquent de persister.
Accordez plus d'attention aux enfants. Faites savoir aux enfants que vous les comprenez et que vous les aimez. Dites-leur que vous n'êtes pas fâché s'ils mouillent leur lit, sucent leur pouce ou se rongent les ongles. Faites-leur comprendre Faire face aux événements stressants qu'ils sont en sécurité et que vous savez qu'ils réagissent de la sorte parce qu'ils sont bouleversés.
Félicitez-les de tout progrès accompli. Complimenter un enfant pour sa bonne conduite entraîne des résultats positifs.
Les enfants qui s'agrippent ont besoin d'être rassurés. Quittez-les lorsque c'est nécessaire, mais dites-leur que vous reviendrez.
Réconfortez-les et prenez-les dans vos bras. Les enfants ont besoin de contact physique, de se faire prendre, de se faire rassurer. Ils se sentent alors davantage en sécurité.
Protégez les enfants des sources d'angoisse et de crainte. Les très jeunes enfants ne sont pas assez mûrs pour comprendre certains événements. C'est pourquoi il faut les protéger des scènes effrayantes présentées à la télévision. Soyez à leurs côtés pour leur expliquer toute situation qui pourrait leur faire peur.
Passez plus de temps en famille. Les enfants ont besoin d'être entourés de leurs parents, des autres membres de leur famille ou d'adultes familiers pendant et après un événement stressant ou traumatisant. Si les membres de la famille d'un enfant ne sont pas là pour le rassurer, la présence d'autres adultes devient alors très importante.
Respectez la routine. Les repas, la visite des compagnons de jeu et le coucher à des heures régulières sont des activités réconfortantes pour les enfants. La routine renforce leur sentiment de sécurité.
Créez un milieu dans lequel les enfants seront assez à l'aise pour poser des questions. Les jeunes enfants n'ont pas besoin que vous leur expliquiez les événements en détail, mais ils ont besoin de parler de leurs émotions. Laissez-leur savoir qu'ils peuvent poser des questions. Demandez-leur ce qu'ils ont vu et entendu, et comment ils se sentent à cet égard. Répondez franchement à leurs questions, mais faites en sorte que vos réponses conviennent à leur niveau de compréhension. N'oubliez pas qu'ils vous écoutent lorsque vous parlez avec d'autres Comment aider les enfants personnes. Dites-leur que tout le monde fait de son mieux pour assurer leur sécurité.
L'attention des enfants est de courte durée. Parlez-leur brièvement, mais souvent. Demandezleur régulièrement comment ils vont.
Dites aux enfants comment vous vous sentez. Faites-leur comprendre qu'il n'y a rien de mal à avoir peur, à être triste ou en colère, et qu'il y a des façons saines d'exprimer leurs émotions et d'y faire face. Ils se sentiront ainsi moins seuls et plus libres de parler de leurs émotions. Ils se sentiront plus en sécurité en sachant que vous maîtrisez la situation.
Pendant et après un événement stressant, les problèmes à l'heure du coucher comptent parmi les plus fréquemment signalés par les parents. Il est possible que les enfants :
Passez plus de temps avec les enfants lorsqu'ils sont éveillés. Cela leur permettra de se sentir plus en sécurité la nuit.
Encouragez vos enfants à faire de l'exercice et à participer à des jeux vigoureux afin de leur permettre de réduire leur anxiété et d'épuiser leurs surplus d'énergie. La participation à de telles activités le jour favorisera un meilleur sommeil la nuit.
Établissez un « rituel » réconfortant à l'heure du coucher. Un bain, des jeux paisibles, une histoire, une berceuse, un jouet ou un objet favori sont autant de moyens qui contribuent aux sentiments de sécurité, de confort et de bien-être d'un enfant.
Prenez le temps d'écouter. L'heure du coucher est souvent un temps privilégié où les enfants posent des questions et partagent leurs craintes. C'est aussi le moment idéal pour les rassurer.
Si un enfant se réveille effrayéLes enfants plus âgés peuvent aussi être bouleversés après un événement stressant. À cet âge, un enfant qui exprime ses peurs et son anxiété montre qu'il est conscient du danger possible pour lui, sa famille et ses amis. Des craintes réelles ou imaginaires qui semblent n'avoir aucun rapport avec les événements peuvent aussi surgir.
Voici quelques réactions courantes des enfants :
Prenez les craintes des enfants au sérieux. N'obligez pas un enfant à être brave. Respectez ses émotions et essayez de le comprendre. Un enfant qui a peur a vraiment peur. Ne vous fâchez pas ou ne vous moquez pas de lui. Évitez de dire : « C'est ridicule d'avoir peur ». Se faire dire que c'est normal et naturel d'avoir peur est réconfortant pour un enfant. Dites-lui qu'il est en sécurité.
Écoutez ce que les enfants ont à dire à propos de leurs craintes, de leurs émotions ou de leurs réflexions à l'égard de ce qui est arrivé. Demandez-leur régulièrement comment ils vont. Ce faisant, vous les aiderez à mieux comprendre la situation et à faire face à leurs émotions. Ils pourront ainsi exprimer des craintes non fondées, vous donnant alors la possibilité de discuter de leurs peurs et de les rassurer. Si possible, faites participer toute la famille à la discussion.
Expliquez de votre mieux les événements. Les enfants, comme les adultes, sont plus effrayés lorsqu'ils ne comprennent pas ce qui se passe autour d'eux. Les adultes doivent s'efforcer de tenir les enfants bien informés sur les événements passés et futurs. Sachez reconnaître l'aspect effrayant d'une situation. Si vous ne connaissez pas la réponse à leurs questions, il n'y a rien de mal à dire qu'il y a certaines choses qui vous échappent.
Rassurez-les. Les enfants ont habituellement besoin de se faire dire qu'ils sont en sécurité. Ils ont besoin de savoir que les gens font tout ce qu'ils peuvent pour que notre pays et notre monde soient en sécurité.
Les parents, les autres membres de la famille et les autres adultes sont des modèles de comportement pour les enfants. Il est important que les enfants sachent ce que vous pensez et comment vous vous sentez. Ils se sentent moins isolés s'ils voient que leurs émotions sont semblables aux vôtres. Il est cependant important de ne pas les accabler. Si vous êtes trop bouleversé, il est préférable de partager vos réactions avec un autre adulte.
Quand chercher de l'aideLes enfants sont incroyablement pleins de ressources et s'adaptent facilement. Les parents peuvent les aider à surmonter leurs craintes et leurs sentiments d'angoisse à la suite d'événements stressants. Toutefois, il peut être utile de demander l'aide d'un professionnel si un enfant affiche des changements de comportement importants qui se poursuivent dans les semaines ou les mois suivant l'événement, par exemple :
Un événement stressant peut en rendre un autre plus difficile à vivre. Les enfants qui vivent le deuil d'une personne chère, un divorce ou un déménagement peuvent éprouver plus de difficultés à faire face à une deuxième nouvelle situation bouleversante. Bien entendu, il en va de même pour les adultes.
À la suite d'un événement stressant grave, certains adultes et enfants ont trouvé utile de parler à un professionnel de la santé comme un psychologue, un travailleur social, un médecin, un membre du personnel infirmier ou un psychiatre pour les aider à comprendre leurs émotions et à s'en remettre.
S'aider soi-même pour aider un enfant à faire face à un événement stressant
Il est bon de vous rappeler que vous avez la force morale, les connaissances et l'expérience nécessaires pour aider votre famille, d'autres enfants et votre collectivité à faire face au stress provoqué par des événements tragiques ou violents. Toutefois, pour aider les autres, il est important que vous preniez bien soin de vous-même. Pour en savoir davantage sur ce que vous pouvez faire pour prendre soin de vous, veuillez consulter les dépliants suivants :
Le présent document a été révisé par le Réseau canadien de soutien pour la santé mentale, dont les membres sont des associations de professionnels ou de bénévoles qui s'intéressent à la santé mentale et au stress engendré par les situations traumatisantes. Le contenu du texte a été élaboré en grande partie après les attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis, à partir de données réunies par Santé Canada et dont certaines provenaient de l'Association médicale canadienne, de la Société canadienne de psychologie, de l'Association des psychiatres du Canada et de l'Association canadienne de santé publique.
Réseau canadien de soutien pour la santé mentale – Membres :
Écrivez les noms et numéros de téléphone des ressources et des programmes offerts dans votre localité (y compris les amis et parents avec qui vous pouvez parler).
Nom : | Téléphone : |
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Le présent dépliant a été publié par l'Agence de la santé publique du Canada, Ottawa (Ontario) K1A 0K9.
Son contenu peut être reproduit sans frais à des fins éducatives sans but lucratif, ou dans le cadre d'une initiative de sensibilisation, en autant que sa provenance soit reconnue dans sa totalité. Pour plus de renseignements concernant l'aspect psychosocial des préparatifs aux situations d'urgence, veuillez consulter le manuel Services personnels à l'adresse www.phac-aspc.gc.ca/emergency-urgence/index-fra.php.
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