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Nouvelles de la Bibliothèque nationale
Novembre 1997
Vol. 29, no 11



Lancement du livre Music Papers de Beckwith à la Bibliothèque nationale du Canada

par Iris Winston,
rédactrice

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John Beckwith (à gauche)
et Michael Gnarowski.

« Pour obtenir la réponse à la question, qu'est-ce que la musique?, les dictionnaires standard sont de bien peu d'aide. » Ainsi s'amorce le premier essai du compositeur John Beckwith, Music Papers: Articles and Talks by a Canadian Composer, 1961-1994, pour ensuite proposer une série de définitions de la musique, notamment « la musique est une trame sonore structurée » qui est « intangible et momentanée, tout en ayant la capacité de nous émouvoir et de nous exciter » et encore « la musique est un art » , « une industrie » et « un moyen de divertissement » .

Voilà qui constitue un début intéressant pour un recueil non conventionnel de 30 ans de réflexion au sujet de la musique et des musiciens canadiens. On y trouve une réponse à la question « Qu'est-ce que la musique ? » et bien d'autres réponses. L'occasion nous est également présentée de nous intéresser à la passion de l'auteur pour son sujet.

« Le livre est né à la suite du ménage que j'ai effectué voilà deux ans » , de dire M. Beckwith, présent à la Bibliothèque nationale le 28 août dernier pour le lancement du livre Music Papers, publié par Golden Dog Press. « Je consultais un ensemble de mes écrits qui pouvaient avoir une certaine utilité sous forme permanente. »

Music Papers, insiste-t-il, n'a pas la prétention d'être une oeuvre théorique. « Il ne s'agit pas d'un ouvrage spécialisé. Ni d'un livre de recherche ou d'une thèse » , dit-il. « Il s'agit d'une compilation d'articles ponctuels, ‘de moments de réflexion'. J'espère que ce sera un livre que les amateurs de musique pourront apprécier. »

Un certain nombre d'articles dans ce recueil éclectique, qui couvre une vaste étendue géographique de même qu'une durée très longue, ont été rédigés lorsque M. Beckwith, ancien doyen de la Faculté de musique de l'Université de Toronto, a été invité à parler à des gens autres que des musicologues. Certains de ces articles ont déjà été publiés dans des revues d'éducation, dans des publications sur la musique ou dans des programmes de concert. Il a également inclus des « articles sur des personnalités du milieu musical » portant sur des musiciens comme Glenn Gould, Ernest MacMillan, Healey Willan et John Weinzweig, dont tous les documents sont conservés à la Bibliothèque nationale. « J'ai pu énormément profiter de l'aide apportée par le personnel de la Division de la musique de la Bibliothèque lors de la préparation du livre » , mentionne M. Beckwith. La préoccupation de M. Beckwith à propos du sort réservé aux compositeurs canadiens à notre époque est évidente.

« On y retrouve toute une gamme de mes propres sentiments et de mes pensées, à savoir si le compositeur canadien a toujours un rôle à jouer » , dit-il. « Le compositeur contemporain, de dire feu le philanthrope américain Paul Fromm, est ‘un professionnel sans profession'. Pour moi ‘ce peut être ce dans quoi vous êtes bon, mais avec quoi vous ne pouvez nourrir votre famille'. Mais je suis encouragé du fait que des jeunes gens veuillent se diriger vers cette carrière même si cela semble sans espoir. »

Nombre de personnes au lancement du livre semblaient tout autant inspirées par M. Beckwith que par ses réalisations comme éducateur, administrateur, critique musical, pianiste, compositeur et auteur. « Je me suis mis le nez dans la spécialisation musicale, dit-il, parce que d'autres personnes ne s'y intéressaient pas et que j'estimais pouvoir le faire. Mais je suis surtout un compositeur. »

La publication de Music Papers marque une étape dans la nouvelle orientation que s'est donnée Golden Dog Press, de dire l'éditeur Michael Gnarowski. « À maints égards, il s'agit d'une occasion très importante pour nous » , déclarait-il au lancement. « C'est notre première intrusion dans ce domaine. John Beckwith est une personne éminente qui jouit d'une carrière fantastique, et ses réflexions offrent un aperçu du développement de la musique au Canada. »

« Je ne suis pas trop sûr s'il savait dans quoi il s'embarquait » , a été le commentaire de M. Beckwith. « Un livre sur la musique peut porter le coup fatal à l'éditeur. »

Golden Dog Press a débuté comme maison d'édition de recueils de poésie et d'ouvrages littéraires en 1971 quand M. Gnarowski était à l'Université Sir George Williams (maintenant Concordia) à Montréal. Lorsqu'il est passé à l'Université Carleton comme fondateur de la Carleton University Press, il « a mis cette activité en veilleuse » . La maison d'édition n'allait pas devenir moribonde, cependant. « Dès que vous avez l'édition dans le sang, vous ne pouvez vous en débarrasser » , de dire M. Gnarowski. Aussi, plutôt que de laisser mourir la bête, il s'est prévalu d'une retraite anticipée de Carleton et a fait de Golden Dog son occupation à temps plein, et publie entre huit et dix titres généraux par an.

Music Papers: Articles and Talks by a Canadian Composer, 1961-1994 de John Beckwith (Ottawa : The Golden Dog Press, 1997, prix : 22,95 $, ISBN 0-919614-72-8) est maintenant disponible en librairie. Un DC comprenant des compositions de John Beckwith sera également en vente prochainement (Centredisc CMC-CD 5897).


Canada Droit d'auteur. La Bibliothèque nationale du Canada. (Révisé : 1998-02-06)