Bulletin de la CCA
47/06
Ottawa,
le 14 novembre 2006
Le
point sur la revue des activités du gouvernement fédéral
et autres nouvelles
La
Conférence canadienne des arts (CCA) informait ses
membres dans le Bulletin
de la CCA 39/09 à propos d'une série
de révisions des programmes et des politiques à
laquelle le « nouveau gouvernement du Canada »
est en train de se livrer. Quelques-unes de ces révisions
sont maintenant terminées et leurs rapports ont été
rendus publics. D'autres aussi ont été achevées
avec des résultats rendus évidents par les décisions
annoncées par les fonctionnaires.
1.
Le rapport d'examen de la partie III du Code canadien
du travail, d'abord censé sortir en juin dernier,
vient finalement d'être rendu public. L'examen avait
pour objet d'assurer que les dispositions de la partie III
(visant les travailleurs de compétence fédérale,
soit dans les secteurs des communications, du transport, des
banques et des télécommunications) permettent
de réagir convenablement aux changements importants
de la population active et de l'économie du Canada).
Parmi
les recommandations de nature à intéresser plus
particulièrement le secteur des arts et de la culture,
il y a la proposition de financement fédéral
de l'apprentissage et du perfectionnement continus et certains
avantages « modérés » offerts aux
entrepreneurs indépendants, aux travailleurs autonomes
et aux travailleurs vulnérables. Cette proposition
émanant d'un mémoire du Conseil des ressources
humaines du secteur culturel (CRHSC) serait réalisée
par la création d'une « banque d'avantages »
qui pourraient être utilisés pour protéger
les travailleurs des secteurs de compétence fédérale.
Vous pouvez consulter le rapport au complet site Internet
de l'Examen
des normes du travail fédérales.
Pendant
que nous sommes sur le sujet, il est opportun de noter que
le 8 novembre dernier, les partis d'opposition à la
Chambre des communes ont adopté en seconde lecture
un projet de loi privé émanant du Bloc Québécois
visant à amender
la Loi sur l'assurance emploi. Un des amendements présente
un intérêt particulier pour les artistes en ceci
qu'il pourrait éventuellement leur donner accès
à l'assurance emploi : en effet, une des provisions
du projet de loi donnerait au gouvernement le pouvoir de prendre
les mesures nécessaires « visant l'établissement
et le fonctionnement d'un régime d'assurance emploi
applicable aux travailleurs indépendants ou à
des catégories de travailleurs indépendants ».
Le projet de loi est maintenant soumis à l'examen du
Comité permanent des ressources humaines, du développement
social et de la condition des personnes handicapées.
2.
Le CRTC a rejeté, dans sa Décision
de radiodiffusion du CRTC 2006-615, la demande
de distribution de services de radio par satellite
par abonnement présentée par Bell ExpressVu.
Le CRTC dit que ces services ne sont pas des entreprises de
programmation selon les définitions reconnues du terme
et qu'ils ont plutôt été autorisés
à titre d'entreprises de distribution. Donc, ils ne
peuvent pas être redistribués par d'autres entreprises
de distribution. Il faut probablement s'attendre à
ce que des décisions semblables soient rendues e n
ce qui concerne Rogers Cable, Telus et Videotron, qui ont
tous demandé la même modification de leur condition
de licence au cours de l'été.
Vous
vous rappellerez que la CCA et de nombreux autres organismes
du secteur culturel s'étaient opposés ( Bulletin
de la CCA 36/06) à ces diverses demandes. Dans
notre intervention
présentée le 31 août, signée par
10 autres organismes, la CCA a demandé que le CRTC
tienne une audience publique sur la question, afin d'examiner
quelles seraient, en ce qui concerne le règlement sur
le contenu canadien, les conséquences d'avoir accordé
des licences de radio par satellite par abonnement. Il semble
maintenant que ce refus pour une considération d'ordre
technique empêchera le débat ouvert d'avoir lieu!
3.
Le groupe d'experts concernant
l'application du crédit d'impôt pour la condition
physique des enfants avait demandé un peu
plus de temps pour publier ses constatations, se disant submergé
par les plus de 1 000 interventions reçues
(!). Ce n'est qu'avec trois semaines de retard que le groupe
d'experts publiait un rapport
final de recommandations le 26 octobre. La CCA avait présenté
au groupe d'experts et au ministre des Finances un mémoire
justifiant l'inclusion des activités artistiques dans
les activités admissibles au crédit d'impôt
( Mémoire
de la CCA au ministre des Finances et au groupe d'experts
concernant l'application du crédit d'impôt pour
la condition physique des enfants).
Le
rapport du comité établit comme critère
que les activités doivent augmenter le rythme cardio-vasculaire
des participants pour être admissibles. La CCA est déçue
de constater que le groupe d'experts a interprété
son mandat de façon très étroite et n'a
pas cru opportun de mentionner, ne serait-ce que sous la forme
de notes de bas de page, les propositions et les arguments
avancés dans notre mémoire. La CCA a écrit
ensuite une
lettre le 2 novembre au ministre des Finances, l'honorable
Jim Flaherty, lui demandant encore une fois de considérer
notre recommandation, préparée à sa propre
demande.
Et
puisque nous parlons de crédits d'impôt et d'exemptions,
voici des propos intéressants tenus à la Chambre
des communes :
«.
Il n'y aurait pas de crédit accordé uniquement
pour l'activité physique. Parlons plutôt d'activité
tout court. Si l'on opte pour l'octroi de tels crédits,
autant aller jusqu'au bout et en accorder aux artistes,
aux musiciens, aux athlètes, bref à presque
tout le monde. Dans un tel cas, il est préférable
d'augmenter l'exemption personnelle de base, afin que tous
bénéfice de la mesure prise. »
[traduction] (John McKay, député libéral,
27 octobre 2006)
4.
Dans le cadre de l'examen des programmes du ministère
du Patrimoine canadien, le ministère a refusé
de financer le Réseau international pour la
diversité culturelle (RIDC). La nouvelle a
vivement déçu tous ceux et celles qui ont œuvré
dans ce sens à l'échelle internationale par
l'entremise du travail du RIDC. L'avenir du RIDC fera l'objet
de discussion à une réunion tenue la semaine
prochaine au Brésil.
Le
ministère continuera cependant de financer la Coalition
pour la diversité culturelle, qui cherche à
obtenir la ratification par le plus grand nombre de pays possible
de la Déclaration de l'UNESCO sur la diversité
culturelle autour du monde. La CCA continuera de travailler
avec la Coalition pour la diversité culturelle afin
de promouvoir la mission de celle-ci. Il est également
important de noter que la Commission canadienne pour l'UNESCO
est active à cet égard et mobilise une vaste
gamme d'intérêts de la société
civile dans son travail.
La
décision de Patrimoine canadien de ne plus appuyer
le secrétariat international du RIDC laisse une question
en suspend : qu'arrivera-t-il de l'implication des éléments
de la société civile dans le dossier de la diversité
culturelle? En effet, c'était le RIDC qui, depuis 1999,
assurait l'organisation des réunions des organismes
internationaux de la société civile culturelle,
en parallèle à celles des ministres de la culture.
5. La CCA attend encore
le rapport du Groupe sélect indépendant
sur les subventions et les contributions, qui devrait
sortir début décembre, ainsi que la publication
du Rapport prébudgétaire du Comité
permanent des finances. Le Comité permanent
basera son rapport en partie sur les représentations
qu'il a entendues d'une vaste gamme de représentants
d'intérêts de la société canadienne,
de l'industrie et de l'économie, y compris la CCA.
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