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LE COUVENT DE PETIT-ROCHER
En 1923, quelques mois avant la fondation de la congrégation NDSC, père Nazaire Savoie insiste auprès de mère Alphonse, supérieure générale des SCIC, pour qu'elle ouvre un couvent à Petit-Rocher. Il obtient gain de cause. Mère Alphonse désigne soeur M.-Thérèse supérieure, mais sentant que cette fondation en milieu français lui échappera, elle permet à soeur Marie-Anne de nommer les trois autres soeurs fondatrices. Cette fondation est donc faite conjointement par les SCIC et la fondatrice des Religieuses NDSC.
Les chroniques du couvent rapportent comment l'hospitalité des gens de Petit-Rocher est exceptionnelle. À l'automne, les paroissiens donnent aux soeurs une abondance de légumes pour l'hiver. Des dames de Petit-Rocher font une collecte pour les soeurs et recueillent de la literie, des essuie-mains et d'autres objets.
Chroniques du couvent Notre-Dame-du-Bon-Conseil de Petit-Rocher
« Le 29 août 1923, à 4 h 30, nous arrivons à notre destination. Quelle surprise pleine d'émotion! Les bons paroissiens encombrent la plate-forme de la gare. Nous sommes accueillies avec une bienveillance toute paternelle par M. le curé Savoie qui nous souhaite la plus cordiale bienvenue. Aussitôt s'avancent six fillettes vêtues de blanc, voiles blancs qui nous présentent à chaque religieuse un joli bouquet de fleurs. Nous n'avons qu'à jeter un coup d'oeil sur la foule pour deviner les sentiments qui animent tous les coeurs. Puissions-nous toujours édifier ces bons et braves gens... La procession se met en marche. À l'approche de l'église, le chemin est artistiquement décoré de drapeaux; les cloches sonnent à toute volée. »
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Les soeurs enseignent dans une petite école à deux étages. Elles peuvent aisément marcher du couvent à l'école quand il fait beau et, lorsqu'il fait mauvais, le bedeau les conduit au travail.
Le 25 juillet 1926, un violent orage de tonnerre met feu au clocher de l'église et l'incendie se propage au couvent. Une heure plus tard, les soeurs sont à la belle étoile. Tout, sauf un piano, est la proie des flammes. Quelques jours après l'incendie, mère Marie-Anne se rend au Petit-Rocher et décide de construire immédiatement un nouveau couvent. Les soeurs y déménageront le 23 décembre 1926. Elles n'ont cependant ni électricité ni téléphone avant 1939.
Les soeurs enseignantes sont remarquables. Elles organisent des débats oratoires, des pièces de théâtre et des clôtures de fin d'année où les parents viennent constater les progrès de leurs enfants. En 1927, les soeurs M.-Angéline et Jeanne-de-Valois reçoivent une lettre de félicitations de l'inspecteur d'école pour leur beau travail auprès des élèves. En 1930, 12 des 15 élèves qui écrivent les examens d'entrée à l'École Normale réussissent, fait remarquable pour un village français car tous les examens doivent être écrits en anglais.
En 1956, l'école diversifie les options offertes et les soeurs initient le cours commercial ainsi que les sciences domestiques.
En 1967, une classe pour handicapés ouvre à l'école de Petit-Rocher et une soeur NDSC en est la titulaire. Ceci donne naissance, quelques années plus tard, à une nouvelle oeuvre dans la paroisse, soit la maison pour handicapés à Petit-Rocher-Nord.
En septembre 1989, faute d'effectifs, on ferme le couvent et on le vend à la paroisse. Les gens de Petit-Rocher font alors un grand rassemblement en l'honneur de toutes les soeurs ayant oeuvré là. Une plaque du sculpteur René Couillar est offerte par les paroissiens en hommage aux soeurs NDSC pour les services rendus à Petit-Rocher. Par la suite, la paroisse de Petit-Rocher vend l'ancien couvent à madame Pauline Fournier. Le 20 octobre 1994, un entrepreneur place la bâtisse entière sur un gros camion et la transporte de l'autre côté de la route. On la rénove et elle devient une succursale de l'Hôtel d'Anjou. Ce déménagement attire bon nombre de curieux!
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