LE DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL DE 1970 À 1989
LES ANNEES DE REMISE EN QUESTION
-LA COOPÉRATION D'ACCOMPAGNEMENT
-AU CECI

Le début de cette deuxième période de l'histoire du développement international est marqué par une série d'événements politiques et économiques qui viennent refroidir l'optimisme des années 60.

Le monde géopolitique est en mutation :

Dans cette période de remise en question, plusieurs analystes pensent que le sous-développement est un phénomène structurel, provoqué par des inégalités dans les rapports économiques internationaux. Le développement des pays riches, les pays du Centre, se ferait aux dépens de ceux de la Périphérie, les pays pauvres. Selon cette vision, le développement des pays dits du Tiers-Monde doit passer par de nouveaux rapports économiques mondiaux.

On se rend compte que ni la planification étatique ni l'assistance technique des grandes organisations internationales ne fait le développement. Dans la guerre contre la pauvreté, la victoire complète ne pourra être acquise que lorsqu'une certaine équité sera instaurée dans le système économique international.

On assiste ensuite, à partir des années 80, à la montée du courant néo-libéral qui remet en cause la capacité des États à assurer leur propre développement.haut de la page


LA COOPÉRATION D'ACCOMPAGNEMENT

Les organisations d'aide internationale remettent en cause leurs interventions passées :

Des institutions comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) vont assumer un plus grand leadership dans le développement international et propager le néolibéralisme économique. Ces institutions vont promouvoir des programmes d'ajustement structurel (PAS) qui vont lier l'aide aux pays en développement à l'atteinte d'objectifs précis comme la réduction de la dette nationale et de la taille de l'État ainsi que la privatisation de l'économie. Ces programmes auront des impacts majeurs sur la capacité des États à livrer des services sociaux aux populations défavorisées.

La coopération internationale devient plus critique et aussi plus entreprenante. Une idée clé est mise de l'avant : «On ne développe pas les gens, les gens se développent eux-mêmes.»

Les coopérants volontaires délaissent les secteurs publics de la santé et de l'éducation. Ils se lancent dans la réalisation de projets, de préférence au ras du sol, auprès des populations locales dans le but de promouvoir un auto-développement orienté vers la satisfaction des besoins de base à l'échelle locale.

En même temps, les ONG prennent conscience que le développement dans les pays du Sud dépend aussi de l'environnement international et qu'il faut donc agir chez soi auprès de l'opinion publique et des décideurs politiques.

Les ONG canadiennes vont donc se diversifier :

La coopération volontaire «se professionnalise». L'approche projet se généralise, se complexifie et des ressources financières plus importantes sont mobilisées. Des ONG se définissent moins comme des organisations de «volontaires aux pieds nus» et davantage comme des agences de gestion de projets. Les exigences professionnelles prennent de l'importance et la coopération volontaire se rapproche des autres formes d'assistance technique.

Les volontaires restent empreints du don de soi et interviennent désormais plus près des groupements de base dans les villes et les campagnes. En élargissant leurs champs d'intervention, ils se doivent d'être mieux formés aux réalités que vivent les populations dans les pays en développement.

Après avoir été des «suppléants» dans les années soixante, puis des promoteurs de projets dans les années soixante-dix, les volontaires de la coopération internationale deviennent des «accompagnateurs» qui viennent appuyer les initiatives et les efforts locaux d'organisation des populations.

On parle donc de «coopération d'accompagnement».haut de la page

 

AU CECIhaut de la page

-Les années charnières (1970-1980)
-Les années 80, la décennie de croissance
-Développement de nouveaux programmes

Dans les années 1970, le CECI entre dans une phase de croissance et de maturation.

Avec la laïcisation de l'organisation au Canada, le CECI entreprend de bâtir un réseau de partenaires à l'étranger comprenant des services gouvernementaux, des organisations issues de la base, des ONG locales, des organisations internationales, tout en maintenant des liens importants avec ses partenaires traditionnels : les communautés religieuses missionnaires canadiennes.

Le CECI rehausse ses critères de formation académique et d'expérience professionnelle pour le recrutement de ses nouveaux employés. Une équipe formée de spécialistes des sciences humaines et des disciplines techniques se met en place dès 1982. Les exigences de formation universitaire et d'expérience professionnelle sont accrues pour le recrutement des employés et des coopérants volontaires.

Mieux qualifiés et plus expérimentés, les volontaires qui se préparent à servir outre-mer reçoivent une formation spécifique en coopération internationale axée sur les aspects techniques et méthodologiques des projets auxquels ils vont être affectés. Le recrutement et la formation des coopérants s'alignent désormais sur la demande émanant du réseau des organisations partenaires dans les pays en développement.

Des colloques sont organisés et des études spécialisées sont publiées afin d'approfondir le savoir sur la réalité des pays en développement et de mieux outiller les coopérants internationaux. Toujours sur le plan de la formation, des sessions sont offertes à un public plus large intéressé au développement et à un éventuel engagement en coopération internationale.

Avec l'appui financier de l'ACDI, le CECI maintiendra durant cette période l'un des plus importants programmes de coopération volontaire internationale au Canada.au ceci


Les années 80, la décennie de croissance

Au début des années 80, le CECI ouvre ses premiers bureaux dans des pays en développement, ce qui lui permet de se rapprocher des attentes du terrain. L'envoi de coopérants est, dès lors, plus adapté aux besoins des partenaires. Les bureaux décentralisés disposent de la latitude voulue pour développer des programmes d'intervention dans le respect de la mission et des objectifs de l'organisation en utilisant les divers programmes de coopération du CECI comme autant d'outils de développement.

Le CECI est l'une des premières organisations canadiennes à but non lucratif à collaborer en 1982 avec les programmes de coopération bilatérale de l'Agence canadienne de développement international (ACDI).

En effet, misant sur l'expérience d'ex-volontaires, le CECI met au point en 1982-1983 une formule de projets de développement rural correspondant aux besoins des populations ainsi qu'aux priorités des programmes bilatéraux de l'ACDI dans le cadre de «l'action convergente».

D'autres types de projets de moyenne envergure voient par la suite le jour. Le CECI en assure lui-même la mise en oeuvre grâce à son programme Études et projets de développement (ÉPD). Devenu imputable des résultats de ces projets, l'organisme y affecte des coopérants canadiens salariés, des agents et chefs de projet auxquels se joignent des volontaires.

Les projets de type ÉPD nécessitent des études de base identifiant les potentialités et contraintes du milieu. Des études d'accompagnement sont aussi réalisées selon une approche de recherche-action. L'organisme parvient ainsi à systématiser ses expertises de développement rural dans des publications sur les méthodologies d'intervention. Enfin, le CECI participe au dialogue sur les politiques de développement en soumettant des analyses et études de cas à l'ACDI, à d'autres bailleurs de fonds et aux autres ONG. au ceci


Développement de nouveaux programmes

Fort de son réseau de contacts et d'organisations partenaires dans une vingtaine de pays du Sud, le CECI met en place vers la fin des années 1980 deux nouveaux programmes :

Ces deux programmes ont ouvert à plus de Canadiens les portes de la coopération avec le Sud dans un esprit de solidarité. Ils préfigurent déjà les années 90 qui seront celles de la mondialisation et des partenariats.

De 1986 à 1992, Gérard Pelletier qui fut journaliste, député et ministre au gouvernement canadien puis ambassadeur du Canada en France et auprès de l'ONU assure la présidence du Conseil d'administration du CECI.

(Lien vers une page Gérard Pelletier et Fonds Alec et Gérard Pelletier).haut de la page

 

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