La musique
En 1946-1947, le Séminaire de Joliette connaît son apogée culturelle. Un article du
jeune collégien Fernand Lindsay, paru dans la revue L'Estudiant fait le bilan des
activités musicales. On peut y voir l'essentiel de l'héritage sur lequel s'appuiera ce
même Fernand Lindsay, devenu Clerc, quand il fondera le Festival international de
Lanaudière.
D'abord, fait rare sinon unique dans un collège, le
Séminaire de Joliette possède son propre orchestre symphonique. On y joue Beethoven,
Mendelssohn, Ravel. En 1946, Wilfrid Pelletier, alors chef d'orchestre au Metropolitain
Opera de New York, vient diriger l'orchestre dans la Symphonie inachevée de
Schubert. La même année, Lucien Bellemare, c.s.v., directeur habituel de l'orchestre,
s'occupe aussi d'une chorale à six voix pour le chant profane. L'abbé Lanoie, pour sa
part, dirige une chorale de chant grégorien de vingt-cinq membres. «Ceux des étudiants
qui préfèrent les instruments de fanfare», écrit Fernand Lindsay, peuvent s'inscrire
à l'Harmonie, qui comprend soixante-cinq membres.
Au cours de cette même année scolaire, Roland Brunelle,
c.s.v., enseigne le violon à quarante élèves et offre des cours d'harmonie et de
composition aux plus avancés. Georges Lindsay, prix d'Europe 1934, donne des cours de
piano et d'orgue à quarante-sept élèves.
Côté littérature musicale, Étienne Marion, c.s.v.,
pianiste et érudit, anime un cercle musical qui se réunit les dimanches après-midi pour
écouter le concert de l'orchestre symphonique de New York diffusé à la radio. Le père
Marion donne aussi des conférences avec audition musicale de disques.
À la périphérie de ces activités collégiales,
Wilfrid Corbeil administre la Société des Amis du Séminaire qui, pour la seule saison
1946-1947, organisera la venue de la cantatrice Pierrette Alarie, du ténor Tito Schipa,
des Variétés Lyriques et de la troupe théâtrale des Compagnons de Saint-Laurent.