Le théâtre
Dans l'enseignement classique tel que développé par les Jésuites au XVIe
siècle, l'art oratoire est valorisé, et le théâtre occupe avec succès une place
importante. Rappelons seulement ici que c'est pendant leurs études chez les Jésuites que
Corneille, Molière et Voltaire s'initièrent au théâtre.
Héritier de cette tradition, le théâtre collégial
canadien français s'implante définitivement vers 1850. On y joue aussi bien des oeuvres
classiques que la comédie, ou encore l'opéra bouffe ou la farce.
Hors des collèges, le théâtre a moins d'emprise et
n'est pratiqué que par des amateurs friands de pièces de boulevard, mais, à partir du
début des années 1930, un renouveau théâtral s'amorce. Gustave Lamarche, c.s.v., et
Émile Legault, père de Sainte-Croix, en sont les principaux artisans. Tous deux
redonnent alors au théâtre sérieux sa pleine authenticité et ses qualités de grand
art. Par le truchement du théâtre chrétien, ils posent le premier acte de cette
renaissance de l'art théâtral.
Deux des quatre collèges les plus actifs sur le plan
théâtral appartiennent aux Viatoriens: le Collège Bourget, à Rigaud, et le Séminaire
de Joliette. Les Jésuites, au Collège Sainte-Marie, et les Pères de Sainte-Croix, au
Collège de Saint-Laurent, complètent le palmarès.
Chez les Clercs de Saint-Viateur, le coup d'envoi est
donné par Jonathas en 1933. Cette création de Gustave Lamarche sera un très
grand succès auprès du public et des critiques.