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Nous pouvons remonter jusqu'au XVIIe siècle pour retracer l'histoire des Acadiens alors que Pierre de Guast, comte de Monts, et 79 hommes quittaient la France pour le Nouveau Continent pour y faire la traite des fourrures. Ils sont arrivés en 1604 et ont commencé à explorer la Baie française (maintenant Baie de Fundy), s'arrêtant à des endroits tels que Cap d'or et Blomidon. Ils ont également exploré la côte jusqu'à l'île Ste-Croix où ils se sont installés pour l'hiver. François Gravé du Pont et Jean de Biencourt de Poutrincourt, quant à eux, sont repartis pour la France avant l'arrivée de l'hiver. Seulement 45 des 79 hommes qui étaient restés ont survécu à l'hiver, les autres ayant succombé au froid et à la maladie.
Au mois de juin 1605, François Grave du Pont est revenu à Ste-Croix avec deux navires, des hommes et des provisions. Pendant six semaines, ils ont exploré la côte de la Baie française et se sont installés de nouveau près du bassin où ils ont fondé Port Royal (aujourd'hui Annapolis, Nouvelle-Écosse.) Cependant, avant le début de l'hiver, de Monts et Poutrincourt sont retournés en France alors que Samuel de Champlain et François Gravé du Pont ont décidé de demeurer ici avec les 45 hommes.
Au mois de juillet 1606, Poutrincourt revenait en compagnie de 50 hommes (incluant son fils Charles de Biencourt, Louis Hébert et Marc Lescarbot) ainsi que des provisions. Les hommes ont bâti une forge et construit, dans la vallée, des routes donnant accès aux champs. Tout au long de cette année 1606, Samuel de Champlain et Poutrincourt ont exploré la côte nord du bassin de Mines.
L'hiver de 1606 à 1607 a été bon pour les hommes de Port Royal, mais au printemps suivant, de Monts avait perdu son contrat avec le Roi de France. Les colons ont alors abandonné l'Acadie pour retourner en France avec de Monts.
En 1610 Poutrincourt, qui avait fait une demande de financement du Roi de France, était de retour en Acadie avec son fils, un prêtre et d'autres hommes. Son fils partit avant l'hiver de 1610, mais revint en 1611 avec sa mère, des hommes et deux Jésuites. En 1613, un autre groupe est venu s'installer dans la région. Ils avaient amené avec eux des prêtres, 30 hommes, des chèvres et des chevaux pour s'installer à St-Sauveur. Plus tard, au cours de cette année, un Anglais de la Nouvelle-Angleterre du nom de Samuel Argall a reçu du Gouverneur Dale l'ordre d'attaquer les colonies françaises. St-Sauveur a été la première colonie à être assiégée puis ce fut le tour de Port Royal. Les colons ont pris la fuite dans les environs alors qu'Argall mettait le feu aux villages et tuait tous les animaux. L'Acadie passait ainsi pour la première fois sous domination anglaise.
De retour en Acadie en 1614, Poutrincourt a constaté la destruction de Port Royal et que les survivants demeuraient maintenant dans les bois environnant la colonie avec les Micmacs. Il a décidé très vite d'abandonner la colonie et de repartir pour la France. Son fils, Charles de Biencourt, et quelques hommes ont, quant à eux, décidé de demeurer en Acadie afin de faire la traite des fourrures pour les marchands de La Rochelle. Après la mort de son père en 1615, Biencourt a repris le contrat et, pendant des décennies, a poursuivi la traite des fourrures. Durant toutes ces années, les colons et lui ont bâti de nombreux forts dont ceux de Pentagouet, de la rivière St-Jean et de Cap Sable.
En 1632, après le retour de la Nouvelle-France aux mains des Français, le Cardinal Richelieu a ordonné la colonisation de l'Acadie. Trois bateaux, avec à leurs bords environ 300 hommes, sont partis pour l'Acadie. Tout au long des années, plusieurs colons français ont quitté leur pays en direction de l'Acadie pour s'y installer, mais surtout pour y faire la traite des fourrures. Ils ont élu domicile à Cap Sable, à Rivière St-Jean, à Pentagouet, à La Hève et dans la région allant de Port Royal à Grand-Pré.
Pendant une centaine d'années, la population acadienne a graduellement augmenté. Jusque dans les années 1650, il n'y avait qu'environ 1000 Acadiens alors que la population est passée, en 1710, à près de 2000 âmes. En 1750, ils étaient désormais environ 8 000. Aux termes de nombreuses guerres européennes, les Français et les Anglais se sont échangé à sept reprises le contrôle de ce territoire. Finalement, en 1713, les Français et les Anglais ont signé le traité d'Utrecht qui faisait définitivement de l'Acadie un territoire britannique alors que l'île Royale (Cap-Breton) et l'île Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard) demeuraient des possessions françaises.
Par contre, en 1730, les Anglais ont promis aux Acadiens qu'ils pourraient pratiquer leur religion et auraient le droit de partir s'ils prêtaient serment à la Couronne d'Angleterre.
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