Pour une éducation religieuse et pratique

 

     Le Collège fournira sans doute au pays des citoyens vertueux et éclairés, car, pour ne mentionner qu'un exemple ou deux, l'étude des langues détruit les préjugés et rapproche les nations entre elles; l'étude de la constitution dit à un homme ce qu'il vaut pour sa patrie, élève son caractère national et ennoblit ses sentiments; enfin, l'étude de la religion affermit sa foi, vertu caractéristique des Canadiens, resserre les liens de la charité, attache au devoir.

     L'École Normale, proprement le Noviciat, donnera toujours un corps enseignant pour les élèves du Collège, des instituteurs pour les paroisses, et, avec le temps, des chantres, des sacristains et même des organistes pour les églises.

     Notre but se trouve donc compris tout entier dans cette courte phrase: “Éducation religieuse et pratique”.

[...]

     Tout est très cher en Amérique, par conséquent on ferait bien d'apporter en venant, des livres de géométrie, de physique, de chimie, de dessin linéaire, des estampes, des images, des médailles, des chapelets, un chemin de croix, des christs et ce qui est nécessaire pour notre chapelle, des modèles de dessin à bosse, du papier soit à lettre, soit à dessin, une méthode de flûte, avec une flûte, (je la connais assez pour pouvoir donner des leçons aux commençants quoique je n'aie pris que six mois de leçons), des crayons de toute espèce. Tout ce qui regarde la classe ne paye pas de droits; mais le drap et la soie payent beaucoup.

Champagneur à Querbes, 6 juin 1847

     [Il nous faudrait] des petits livres pour récompenser à la petite école et des livres pour le collège, soit pour prix à la fin de l'année, soit classiques: géométrie, physique, chimie, astronomie, etc.

     Mr. Joliette payera tout ça d'abord, et après on lui rendra s'il est nécessaire. À Montréal, le moindre livre coûte immensément cher. Du Havre au Canada on ne paye pas de port.

     Il n'y a pas de grammaire française dans le Canada qui puisse nous faire, il faudrait nous en envoyer deux ou trois cents de France. Il y a un calcul canadien qui est bon, nous avons des géographies et des histoires pour le pays.

Champagneur à Querbes, 7 juillet 1847

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[RESCOL] Cette collection numérisée a été produite en vertu d'un contrat passé avec le programme des collections numérisées de Rescol, Industrie Canada.