Le père Alphonse De GrandPré
(1885-1942)
Tout un personnage que cet Alphonse De Grandpré, le p'tit Père comme on l'appellait partout.
Quand il arrive au Séminaire à 12 ans, il a épuisé la bibliothèque de son médecin de père et épluché celle du collège de son patelin, Berthier. Il est tellement en avance sur ses compagnons de classe, qu'il passe à leurs yeux pour un enfant-prodige. En classe, il fouille, s'interroge, questionne; il n'en sait jamais assez. Un appétit intellectuel à l'infini. Il a tout lu et tout retenu. Une bibliothèque ambulante.
Ordonné prêtre en 1910, le père Alphonse de Grandpré enseigne en classe de rhétorique pendant trois ans. En 1913-1914, il entreprend des études de letttres à Paris, que la guerre de 1914 interrompra. À son retour, il reprend son enseignement dans les classes de Lettres (Belles-Lettres et Rhétorique) pendant cinq ans (1914-1919), puis il devient préfet des études et assistant-supérieur jusqu'en 1923.
C'est pendant ces années qu'il épate ses étudiants par sa prodigieuse mémoire. Comme l'atteste Georges-Émile Lapalme, son ancien élève, après un coup d'oeil sur un texte, il pouvait lire une page entière de mémoire; aux réunions des divers conseils administratifs dont il fut membre, il pouvait lire de mémoire des procès-verbaux, qui n'avaient pas encore été rédigés.
Georges-Emile Lapalme, Le bruit des choses réveillées - Mémoires, Tome 1, Montréal, Leméac, 1969, p. 100-102
Entre 1923 et 1938, il est assistant-provincial des Clercs de Saint-Viateur et joue alors un rôle important à la Commission des écoles catholiques de Montréal et au Département de l'Instruction publique. Il sera ensuite supérieur du Séminaire de Joliette de 1938 jusqu'à sa mort survenue le 13 juillet 1942.
Le père De Grandpré a laissé le souvenir d'une activité débordante et d'une puissance de travail hors de l'ordinaire. Il avait fait de nombreuses recherches sur l'histoire de la communauté et du Séminaire de Joliette.
Son biographe dira de lui:
Rien ne se publie dans la communauté sans qu'il y ait mis des heures et des heures.[...]. Il se charge de toutes les besognes, les accomplit presque toutes au moment où elles deviennent urgentes.