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Source : L’Estudiant, Mai-Juin 1937,
Vol. 1 – No. 7

 

Historique et œuvres collectives

 

Entrevue réalisée avec le Père Wilfrid Corbeil

     — Et quel était votre but, en ouvrant ce studio?

      W. Corbeil — C’était de développer chez les élèves le goût de l'art, de les initier aux choses artistiques, car c'est un complément d'instruction très utile à ceux qui en ont la vocation. Cependant, nous ne voulions pas former des professionnels — bien que plusieurs, déjà (Vanasse, Brien, etc.) soient en train de le devenir — et, pour cette raison, le studio n'était pas et n'est pas encore ouvert à tous. Il y a d'abord à considérer le côté financier (puisque les cours de dessin, n'étant pas dans le programme, ont des tarifs spéciaux) et l'élève doit révéler un certain talent, sans quoi il n'est pas admis. Ce n'est pas que le dessin doive être réservé exclusivement à ceux qui en sont aptes; au contraire, il serait à souhaiter que tous s'y adonnent.

066a1.jpg (54060 octets)      — Mais alors?

     W. Corbeil — Oh! Pour le moment, c'est impossible: cela surchargerait le programme, bien que, tout comme le grec et le latin, la culture du dessin aide à la formation générale. […]

(Le Père Corbeil est professeur de lettres et s'en souvient à l'occasion.)

     — Qu'est-ce qu'on y fait à votre studio?

     — Je montre d'abord aux élèves le fusain qui est la partie la plus ingrate, la plus ardue du dessin, mais qui en est aussi la partie fondamentale.

     Puis c'est l'étude de l'aquarelle, de la peinture à l'huile, du pastel, de la gouache. Nous y faisons également du modelage, de la sculpture sur bois et sur "lino", des métaux repoussés, bref, nous avons touché un peu de tous les arts plastiques.

    — Vous donnez des cours, évidemment?

     — Des cours pratiques. C'est ainsi par exemple que je leur apprends au début à distinguer entre la gouache, dont le traitement est plus facile que les autres peintures parce qu'elle permet à l'artiste de revenir sur son travail, et l'aquarelle, aux couleurs moins vives et qui donne parfois l'impression de la peinture à l’huile… […]

     — Vos élèves sont-ils astreints à faire tel travail de la manière exacte que vous leur indiquez?

     — Au contraire, je leur laisse beaucoup de liberté afin de développer en eux l'esprit d'initiative et la personnalité.

     Ils doivent sans doute suivre les principes généraux, comme saisir les grandes lignes de ce qu'ils veulent peindre avant d'en étudier les détails et, pour ce, cligner des yeux — "les fermer juste", ajouterait un gouailleur — pour avoir une vue d'ensemble. Mais avant tout, la personnalité! Et si Bob peignait avec fougue, si Paul Brien se prélassait dans ses ébauches, Neveu, le nez penché sur son dessin travaillait avec une ardeur, une patience à déconcerter un ange! C'est que chacun cultivait un genre distinct l’un de l'autre.

     Cela me fait songer à Aurèle qui, les mains dans les goussets, affirmait catégoriquement, l'autre jour: "Maintenant, on nous bourra plus; j'sais quand c'est beau, pis quand c'est laid!"

 

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Cette collection numérisée a été produite
en vertu d'un contrat passé avec le programme
des collections numérisées de Rescol,
Industrie Canada.

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