![]() | Parcours désordonné Propos d'artistes sur la collection |
![]() Photo Suzanne Joly | ![]() | ![]() | ||
Normand
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Dans Parcours désordonné :
Collection et... collectivité ?
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Normand Forget est sculpteur; il détient un baccalauréat en arts
plastiques de l'UQAM. Il a réalisé plusieurs oeuvres pour le
programme d'intégration des oeuvres d'art à l'architecture et
à l'environnement du ministère de la Culture du Québec et
reçu des bourses du même ministère. Son exposition la plus
récente, au Musée d'art de Joliette, Parcours
contaminé, traitait des rapports singuliers entre la science et
l'art. | ![]() | |||
Démarche artistique
Cette cueillette de «traces originales» donne naissance à tout un processus d'altération et de transformation grâce à l'interrelation entre des matériaux déjà altérés par la nature (le cuivre, le marbre, l'ardoise, le bois) et différentes techniques de fabrication et de coloration empruntées à des disciplines telles que la peinture, la gravure, la photographie.
Ces traces «revues et corrigées» cohabiteront par la suite, avec des séries de constructions géométriques créées de toutes pièces. Elles rappellent certaines formes ancestrales : la stèle, l'obélisque et l'escalier.
Même s'il y a utilisation et renforcement de motifs ayant traversé l'histoire, les transformations successives opérées par l'artiste prennent toujours une place prédominante au sein des dispositifs de rassemblement qu'il préconise. L'intervention du sculpteur sur la matière concrétise des traces additionnelles sur et dans les surfaces à connotations historiques des oeuvres de Normand Forget. Ainsi l'histoire, en train de se faire, est donnée à voir au regardeur par de nouvelles inscriptions qui se superposent, à leur tour, à celles d'une histoire plus ancienne, bien ancrée dans notre mémoire.
«L'oeuvre, faite de matériaux récupérés, incorpore la mémoire de la matière. Dans son dessein et dans sa forme, elle est en elle-même une lettre gravée dans l'espace et dans le temps.» 1
L'apparition de lettres, de lignes et de diverses formes d'écriture comme le braille, le morse, les runes à même les parois des sculptures, intensifient le geste d'inscrire. La participation de l'humain se matérialise par une action directe sur la matière, une présence indiscutable du passage de la trace, de l'écriture, de la connaissance de l'Homme.
«Elle (l'oeuvre) commémore une quête, un passage. Une quête parce que le langage est instrument de connaissance. Un passage, parce que l'écriture est une trace.» 2
Pour Normand Forget, il s'agit d'activer l'imaginaire stimulé par ces traces du passé et de proposer des formes sans cesse exposées aux changements incessants par des interventions répétées. Il actualise par ses transformations de la matière l'apparition de multiples traitements et la superposition d'innombrables couches de matériaux, de tons, de patines, etc. Dans l'ensemble de sa production, les traces témoignent de la réelle succession de moments vécus. L'artiste inscrit indéniablement sa trace.
Ainsi, en s'investissant dans les configurations tridimensionnelles de Normand Forget, le spectateur est convié à témoigner d'une histoire peuplée d'incessantes reconstructions. Pour ce sculpteur du XXe siècle, l'intervention humaine génère le pouvoir de transformer et de renouveler l'histoire.
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Notes 1 et 2. Extraits du texte d'accompagnement de l'exposition L'oeil Foudre Forget Paren Roux de Madame Hélène Sicotte, conservatrice invitée. Cette exposition s'est tenue au Musée d'art de Joliette de juin à septembre 1992. |
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