Gouvernement du Canada, Bureau du Conseil privé
English Contactez-nous Aide Recherche Site du Canada
Quoi de neuf Carte du site Autres sites du BCP Publications Accueil
Des réglements
Décrets du Conseil
Qui nous sommes
Liens
Glossaire
Comité permanent des comptes publics
Publications

Publications

Rapport sur les enjeux législatifs et de gouvernance

Résumé des travaux du Comité des sous-ministres sur les enjeux législatifs et de gouvernance

Avril 2000

Table des matières

Préface

Partie 1 : Introduction et aperçu
Partie 2 : Regard sur les processus
Partie 3 : Regard sur les thèmes
Partie 4 : Relever les défis
Partie 5 : Conclusion


Préface

Quand il a été mis sur pied à l’été 1996, le Comité des sous-ministres, qui s’appelait alors l’Équipe d’examen critique des sous-ministres sur la réforme réglementaire, a reçu pour mission d’effectuer les réformes nécessaires dans les domaines de la réglementation et de l’activité réglementaire dans le contexte du projet intitulé L’innovation : la clé de l’économie moderne. Celui-ci, rappelons-le, était au coeur du plan d’action du gouvernement pour l’emploi et la croissance.

Le présent rapport résume les travaux du Comité sur les enjeux législatifs et de gouvernance du gouvernement. L’objectif était d’examiner les principaux processus de formulation des politiques, d’analyser les cadres régissant cette démarche et de recommander l’orientation à suivre pour apporter des améliorations et effectuer le travail dans l’avenir.

Ce rapport se veut une façon de stimuler le dialogue sur le thème des enjeux législatifs et de gouvernance, question qui a mobilisé énormément d’énergie au cours des dix dernières années et qui continuera de présenter un défi dans l’avenir. Nous espérons que ce document contribuera à jeter un peu de lumière sur les grandes questions liées aux enjeux législatifs et qu’il servira de point de départ à un dialogue et à une action soutenus grâce auxquels il sera possible d’améliorer la façon dont les politiques sont énoncées, les lois rédigées et les programmes mis en oeuvre, et de bonifier la manière dont la fonction publique rend compte au Parlement et à l’ensemble des Canadiens.

Le présent rapport s’efforce de présenter l’expérience du Comité des sous-ministres ainsi que les conclusions auxquelles elle est parvenu. Il veut aussi montrer l’important travail réalisé par les ministères réglementant, c’est-à-dire le Secrétariat du Conseil du Trésor, le Bureau du Conseil privé et le ministère de la Justice.

Secrétariat de la réglementation et des décrets du Conseil privé
Bureau du Conseil privé

Partie 1 : Introduction et aperçu

Objet

Le présent rapport décrit les grandes questions examinées par le Comité des sous-ministres au cours des trois dernières années, de même que les recommandations formulées jusqu'ici par le Comité et ses propositions visant à orienter les enjeux législatifs à l'échelon fédéral. Ce document est destiné à :

  • consolider les réflexions du Comité en matière des enjeux législatifs et de gouvernance
  • jeter les bases de la planification des futures activités du Comité.

Les bases

Voici une description, en termes clairs, des principales expressions employées dans le présent rapport.

  • La législation s'entend des lois et des règlements; elle englobe l'ensemble des règles exécutoires énoncées par les gouvernements pour imposer des exigences aux entreprises, aux citoyens et au gouvernement lui-même.
  • Les lois sont celles adoptées par le Parlement.
  • Les règlements sont pris par le gouvernement conformément aux pouvoirs qui lui sont délégués par le gouvernement. Les règlements précisent l'intention des lois.
  • La réforme réglementaire était destinée à améliorer la qualité de la législation au Canada. Dans le présent rapport, le terme vise un vaste éventail d'activités, de la révision de règlements et de lois à l'amélioration des enjeux législatifs et des institutions.

Bref rappel historique

Le concept de réforme réglementaire remonte à la fin des années 70 début des années 80, quand le gouvernement fédéral a constaté qu'il lui fallait gérer la réglementation de façon plus judicieuse. Deux grands rapports ont marqué cette période, celui du Groupe de travail Nielsen (Groupe de travail ministériel sur l'examen des programmes) et celui du Conseil économique du Canada. À partir des points de vue exprimés dans ces deux documents, mais aussi par d'autres parties, le gouvernement fédéral en est venu à conclure qu'il y avait lieu d'améliorer le processus réglementaire.

Dans la première phase de la réforme, au milieu des années 80, le Cabinet a approuvé la politique de réglementation fédérale et le Code d'équité en matière de réglementation du citoyen. En outre, il a exigé qu'un Résumé de l'étude d'impact de la réglementation accompagne désormais chaque projet de règlement. En vertu de ces mesures, tout nouveau règlement allait être soumis à un examen exhaustif effectué par un organisme central.

En 1992, puis en 1995, le gouvernement a révisé sa politique de réglementation. En fait, à partir de 1992, il a réévalué chacun de ses règlements et cet examen réglementaire l'a amené à modifier ou à révoquer 835 des quelque 2 800 règlements inscrits à l'Index codifié des textes réglementaires.

Le changement le plus important apporté à la politique de réglementation, en 1995, a consisté à adopter les Normes de gestion du processus de réglementation, qui devaient servir de cadre pour garantir la qualité des processus réglementaires des divers ministères et pour parvenir à de meilleurs règlements. Les autorités de réglementation sont tenues de se plier à ces normes et de faire rapport quant à la façon dont elles s'y conforment.

Le contexte actuel

En 1997, le mandat du Comité spécial du Conseil (CSC) a été étendu. En plus de sa mission d'origine, qui était d'approuver les décrets et les règlements et de solliciter l'approbation du Gouverneur en conseil, le CSC s'est vu confier la planification et la révision législative, de même que de tous les aspects touchant à la politique et aux processus législatifs.

À cette occasion, le Comité des sous-ministres sur la réforme réglementaire s'est également intéressé de près aux liens inhérents entre les lois et les règlements. De plus, le Comité s'est rendu compte que l'activité législative était de plus en plus complexe à cause des recoupements de plus en plus nombreux entre les divers secteurs de politique (par exemple, entre la biotechnologie, la santé, l'alimentation, l'agriculture et le commerce), ce qui exigeait l'intervention de plusieurs ministères et même de plusieurs ordres de gouvernement.

Le présent rapport porte donc sur les enjeux législatifs. Jusqu'à présent, on a eu tendance à considérer différemment les lois et les règlements et parfois même à les envisager de façon indépendante les uns des autres. Toutefois, du point de vue du citoyen, les lois et les règlements ont un même effet, celui d'imposer des règles juridiquement contraignantes ayant des conséquences au pénal ou au civil pour ceux et celles qui ne les respectent pas.

Dans leurs échanges, les membres du Comité se sont appuyés sur les principes suivants :

  • La législation est un instrument politique déterminant qui répond directement aux préoccupations des Canadiennes et des Canadiens dans des domaines comme la santé, la sécurité et l'environnement, par exemple.
  • Le régime légal et réglementaire d'un pays est devenu l'un des grands thèmes de la compétitivité internationale.
  • Les intervenants qui sont concernés par les questions législatives et réglementaires ne réclament pas forcément moins de lois, mais de meilleures lois.

Ainsi, tout le monde s'attend à ce que les enjeux législatifs s'inscrivent dans certaines limites, à ce qu'ils soient transparents et responsables, et à ce qu'ils donnent des résultats.

Aperçu du présent rapport

Ce rapport reflète les travaux du Comité qui ont porté sur un vaste éventail de questions touchant aux enjeux législatifs. Le Comité a d'ailleurs énoncé plusieurs questions pour essayer de déterminer quand il convient d'utiliser les pouvoirs législatifs comme moyen de parvenir au changement social et économique. Voici les principales questions qui, selon les sous-ministres, sont déterminantes à cet égard :

  • Quel est le problème'
  • L'intervention du gouvernement est-elle appropriée'
  • Le gouvernement a-t-il consulté et mobilisé effectivement les Canadiennes et les Canadiens ainsi que ses partenaires'
  • La législation est-elle la meilleure façon de parvenir aux objectifs de politique énoncés'
  • Est-ce que les avantages d'une telle intervention contrebalancent les coûts (économiques, sociaux, environnementaux)'
  • Est-ce que le gouvernement dispose de la capacité et des ressources nécessaires pour mettre en oeuvre et faire appliquer la législation proposée?
  • Comment mesurer les résultats et en faire rapport?

D'autres questions découlent des précédentes :

  • Quand, dans le processus, doit-on poser ces questions?
  • Qui devrait poser ces questions et à qui?
  • A-t-on investi suffisamment de ressources là où il faut pour respecter ces règles?

Le présent rapport analyse la question des enjeux législatifs de deux points de vue : d'abord, le processus législatif lui-même (dont il est question à la partie 2), puis les thèmes particuliers qui découlent des discussions de ces enjeux législatifs (qui fait l'objet de la partie 3). La quatrième partie du rapport examine le travail entrepris pour faire face aux défis énoncés ainsi que les orientations qu'il serait possible de prendre dans l'avenir en matière de gouvernance. 

Partie 2 : Regard sur les processus

À l'occasion d'un examen détaillé des processus de formulation des politiques, des lois et des règlements, le Comité a dégagé un certain nombre de défis sur le plan des enjeux législatifs.

Défi : Y a-t-il moyen d'améliorer la façon dont les problèmes sont définis par le gouvernement et le choix des instruments dont il dispose pour les régler'

Ces dernières années, les ministères se sont rendu compte à quel point il est important de sélectionner le bon instrument (comme une loi, une campagne d'information ou une stratégie de financement) pour réaliser des objectifs de ses politiques.

Le récent examen des programmes et le regain d'insistance placée sur la planification et la mesure du rendement ont contribué à améliorer les analyses et les choix. Toutefois, le Comité a estimé que le personnel des ministères chargé de la formulation des politiques aurait avantage à s'appuyer sur des lignes directrices plus complètes qui lui permettrait de définir les problèmes et de choisir d'autres instruments de politique. Cette catégorie de personnel gagnerait à communiquer davantage d'un ministère à l'autre pour échanger à propos des expériences vécues et être plus au courant des autres façons de parvenir au changement.

Défi : Les lignes directrices relatives à la rédaction des mémoires au Cabinet devraient-elles être améliorées afin de faciliter davantage la prise de décision par les ministres'

Le mémoire au Cabinet est un document clé qu'utilisent les ministres pour formuler des options et des recommandations en matière de politiques. Le Comité s'est demandé si l'information actuellement demandée dans les mémoires au Cabinet est suffisante et s'il n'y avait pas lieu de prévoir d'autres rubriques, du genre :

  • définition du problème et analyse du choix des instruments;
  • nature des consultations et précision des résultats;
  • estimation des coûts et des avantages (sociaux, économiques et environnementaux) des initiatives proposées;
  • idée des délais de mise en oeuvre;
  • mesures du rendement et résultats attendus des interventions découlant de la politique;
  • lien entre l'initiative décrite et la politique gouvernementale en général.

Défi : Ne conviendrait-il pas de donner davantage de consignes aux analystes quant à la formulation des instructions relatives à la rédaction des lois'

La rédaction des lois et des règlements consiste essentiellement à consigner, dans un langage juridique, un texte de politique. Deux types de spécialités interviennent donc dans cet exercice : 1) les analystes de politique, qui énoncent les instructions de rédaction en décrivant les intentions de la législation envisagée et 2) les experts juridiques du ministère de la Justice, qui s'appuient sur ces instructions pour rédiger les lois. La qualité de la législation dépend grandement de la qualité des consignes transmises, de la façon dont le ministère parrain et le ministère de la Justice communiquent entre eux ainsi que de la qualité des analystes ayant contribué à l'élaboration de la politique.

La majeure partie du travail de préparation des projets de loi à partir de la politique se déroule dans les ministères parrains, en collaboration avec les équipes de rédacteurs du ministère de la Justice, les unités des services juridiques des ministères et les responsables de la politique du ministère promoteur. Une collaboration étroite et précoce entre ces différentes parties permet de s'assurer que les instructions relatives à la rédaction sont claires et qu'elles correspondent parfaitement aux intentions de la politique. Il serait donc intéressant de pouvoir s'appuyer sur une liste aide-mémoire portant sur les instructions relatives à la rédaction.

De plus, les fonctionnaires chargés des politiques doivent pouvoir s'appuyer sur des lignes directrices :

  • les encourageant à collaborer le plus tôt possible avec les rédacteurs des lois,
  • précisant les rôles des uns et des autres,
  • énonçant les plans de travail,
  • donnant des conseils sur la façon de formuler les consignes relatives à la rédaction.

Défi : Faudrait-il revoir la politique de réglementation'

L'actuelle politique de réglementation comporte huit éléments clés. Quand elles proposent des règlements, les autorités réglementaires sont invitées à établir :

  1. qu'il existe un problème;
  2. que l'intervention du gouvernement est justifiée;
  3. que la réglementation est la meilleure solution possible;
  4. que les Canadiennes et les Canadiens ont été consultés;
  5. que les avantages de la réglementation sont supérieurs aux coûts qu'elle représente;
  6. que le gouvernement réduira au minimum les effets économiques néfastes ainsi que le fardeau associé à la réglementation;
  7. que la réglementation n'ira pas à l'encontre des conventions intergouvernementales et internationales signées par le gouvernement et que ce dernier coordonnera ses efforts sur le plan de la réglementation avec les autres instances concernées;
  8. que le gouvernement gérera efficacement ses ressources réglementaires.

Comme nous l'avons vu plus tôt, la politique de réglementation (établie il y a plus de dix ans), a permis d'améliorer considérablement les pratiques et la performance du gouvernement en matière de réglementation. Le Comité s'est demandé s'il fallait envisager d'appliquer certains des principes de cette politique aux lois et à la réglementation.

Rédigée dans les années 80 afin d'alléger le fardeau réglementaire, la politique s'appuie sur le principe d'un contrôle et d'une orientation exercés par un organisme central fort. Toutefois, le moment est peut-être venu de s'intéresser davantage à la qualité des règlements qu'à la diminution de leur nombre, autrement dit d'adopter de meilleurs règlements répondant aux besoins des intervenants et allant dans l'intérêt du public.

Étant donné les énormes progrès réalisés par les différents ministères sur le plan du processus réglementaire, on pourrait leur concéder davantage de souplesse en matière de préparation des lois. Il serait donc utile de redéfinir la politique de réglementation et, plutôt que d'énoncer en détail la façon dont les règlements doivent être formulés, on devrait préciser les grands principes à suivre pour rédiger les lois et les règlements. À l'occasion de ce changement, il faudrait également veiller à ce que les ministères soient appelés à rendre davantage de comptes à propos des lois et des règlements qu'ils émettent.

Une politique obéissant à des principes élevés consisterait à répondre aux huit questions fondamentales susmentionnées et, par ailleurs, d'insister sur les aspects suivants :

  • mécanismes visant à garantir la qualité;
  • mesure du rendement et rapport à cet égard;
  • respect des autres politiques gouvernementales (comme le développement durable);
  • adhésion aux principes de la gestion du risque.

Toutefois, les intervenants se sont dit préoccupés non pas tant par le contenu de la politique de réglementation que par la façon dont elle est appliquée. Voici les aspects qui ont particulièrement retenu leur attention :

  • la façon dont le Bureau du Conseil privé veille à l'application de la politique de réglementation;
  • l'uniformité dans l'application de la politique de réglementation;
  • l'uniformité dans l'application de l'évaluation des répercussions;
  • la juste prise en considération des positions de chaque intervenant;
  • la nécessité de disposer d'un mécanisme d'appel efficace et objectif.

Il faudra réconcilier ces deux optiques ' d'une part, la nécessité de conférer une plus grande souplesse aux ministères en matière des enjeux législatifs et de gouvernance et, d'autre part, la nécessité de respecter les préoccupations des intervenants relativement à l'application de la politique ' dans toute entreprise de révision de la politique de réglementation.

Défi : Comment améliorer les informations communiquées aux ministres relativement aux règlements proposés, afin de mieux répondre à leurs besoins'

Deux grandes raisons font qu'il est difficile de parvenir à fournir les informations dont les ministres ont vraiment besoin pour prendre des décisions de réglementation.

Il y a d'abord la double nature du Résumé de l'étude d'impact de la réglementation. Il s'agit à la fois d'un document d'information destiné aux ministres et d'un document public destiné à résumer de façon factuelle les enjeux, les options et les points de vue relatifs à la proposition et à permettre aux intervenants de contester l'analyse et de recommander d'autres solutions plus appropriées. Cela étant, il s'agit d'un document public sur lequel les ministres s'appuient pour prendre une décision éclairée. Il faudrait donner des conseils à ceux et celles qui préparent les règlements afin de s'assurer qu'ils ne passent pas outre les principes premiers de transparence et de pleine consultation.

Le deuxième problème tient au double rôle des ministères parrains, puisqu'ils sont à la fois des analystes objectifs et des promoteurs de leurs projets. En règle générale, avant que les ministres soient saisis de propositions réglementaires, le ministère parrain effectue d'importantes consultations auprès de toutes les parties concernées, il définit une position politique et prépare une ébauche de réglementation en conséquence. À ce stade, le ministère n'en est peut-être plus à l'analyse de la proposition, puisqu'il essaie surtout de la faire adopter. Cela soulève donc la question de l'objectivité de l'information fournie aux ministres.

Toutefois, il s'agit moins là d'un problème de substance que d'un problème de perception, puisqu'il est très important de donner l'impression que le résumé de l'étude d'impact est à la fois équitable et équilibré.

Cette difficulté serait supprimée si le rôle de supervision du Bureau du Conseil privé (BCP) pouvait être accru. Le Comité convient qu'il est nécessaire de doter le BCP d'autres mécanismes qui lui permettront de s'assurer que les propositions réglementaires sont conformes aux politiques gouvernementales et qu'elles reçoivent l'attention voulue de la part des ministres.

Partie 3 : Regard sur les thèmes

Le présent chapitre porte sur six thèmes relatifs aux processus de formulation des lois : l'analyse de la politique, la fonction de contestation, la consultation, la responsabilité, la mesure du rendement et les rapports en découlant, et le renforcement des capacités. Ces thèmes, qui sont valables pour l'ensemble du processus, sont reliés.

Défi : Y a-t-il une façon d'améliorer le processus d'analyse en vue de déterminer si l'intervention du gouvernement est justifiée et d'établir le type d'intervention appropriée?

Qui dit élaboration de politique dit surtout traitement de l'information. Le fait de bien présenter les bonnes informations accroît considérablement les chances que l'intervention politique aboutisse.

En général, les ministères appliquent certains cadres analytiques pour produire l'information nécessaire à la formulation des politiques, cadres qui correspondent à un ensemble de règles établissant les éléments à considérer pour prendre une décision.

Ces cadres analytiques servent à créer les documents relatifs aux décisions : le mémoire au Cabinet, dans le cas d'une modification à la loi, et le Résumé de l'étude d'impact de la réglementation, dans le cas d'un changement à la réglementation.

Les décideurs ont le choix parmi un vaste éventail de cadres analytiques, dont la norme de gestion du risque Q850 de la CSA et la Norme de gestion du processus de réglementation (NGPR) de la politique de réglementation ne sont que deux exemples. Ce n'est peut-être pas tant le type de modèle à appliquer qui compte, que le choix du modèle susceptible de répondre aux exigences suivantes :

Intégralité : Les décideurs raisonnent en fonction d'un ensemble d'objectifs clairement énoncés, ils envisagent et analysent l'ensemble des solutions s'offrant à eux, ils raisonnent sur un plan politique et sur un plan purement opérationnel, et ils énoncent des instructions claires relatives à la rédaction.

Équilibre : Les décideurs présentent et envisagent leurs analyses de façon objective; ils comprennent et représentent de façon équitable le point de vue de toutes les parties intéressées; ils recommandent l'option qui sera la plus avantageuse pour les Canadiennes et les Canadiens.

Actualité : Le ministère parrain pose les bonnes questions au bon moment. Il évite de tomber dans le piège consistant à prendre trop tôt une décision critique (c'est-à-dire à trancher entre la voie législative et l'autre), sans avoir préalablement effectué une analyse poussée.

Mobilisation : Le ministère utilise de façon systématique une démarche qui n'exclut personne, qui soit publique et transparente, il trouve les façons appropriées de mobiliser et de consulter les citoyens, les partenaires et les collègues.

On pourrait améliorer le processus de formulation des politiques :

  • en remettant en question le choix traditionnel des instruments permettant de réaliser le changement;
  • en énonçant des objectifs clairs et en rendant compte des résultats atteints;
  • en insistant davantage sur une analyse équilibrée;
  • en planifiant mieux la formulation de la politique;
  • en trouvant les façons les plus appropriées de mobiliser et de consulter la population.

Défi : Peut-on améliorer la fonction contestation qui existe au sein du gouvernement?

Quand un ministère propose une législation ou une politique, les autres ministères et organismes (notamment les organismes centraux) peuvent contester la proposition et proposer qu'on y apporte des changements. Plusieurs raisons font que ce processus de remise en question, connu sous le nom de ' fonction de contestation ', est important dans le cadre de l'activité de formulation des politiques :

  • Même les meilleurs cadres analytiques peuvent négliger des facteurs importants qui sont souvent mis au jour à l'occasion des objections soulevées par les autres ministères.
  • À un moment donné du processus de formulation des politiques, les ministères deviennent inévitablement des promoteurs de leurs initiatives. La remise en question par d'autres ministères fédéraux représente donc un sain équilibre à ce genre de déviation.
  • De plus, les comités parlementaires tiennent des débats sur les politiques proposées et leur travail est d'autant plus efficace que les ministères eux-mêmes soulèvent assez tôt dans le processus de formulation de la politique les problèmes constatés et fournissent aux comités les bonnes informations et la documentation nécessaire.

La fonction de contestation peut certes se faire de façon officieuse, à l'occasion des échanges réguliers d'informations et des consultations entre fonctionnaires, mais cette fonction sera plus efficace si elle est intégrée dans les différents processus de formulation de politique.

L'efficacité de cette fonction dépend de plusieurs éléments :

  • Des responsabilités et des rôles clairs : Les ministères et les organismes centraux doivent savoir quand et comment se prononcer contre une politique, pour faciliter la prise de décisions par le Cabinet.
  • Des informations de grande qualité : Les ministères, les organismes centraux, les ministres et les députés doivent savoir quelles questions poser et quel type d'information sera susceptible de répondre à leurs interrogations.
  • Un niveau approprié de transparence : Le processus de formulation des politiques doit être parfaitement transparent pour favoriser un débat ouvert au sein du gouvernement et à l'extérieur de ce dernier.

Plusieurs mesures permettraient d'améliorer la fonction de contestation.

Améliorer la fourniture d'informations pertinentes sur la politique : La qualité de la fonction de contestation dépend de la qualité de l'information. Les organismes centraux ou les autres ministères ne peuvent s'objecter efficacement à une proposition s'ils ne disposent que de peu d'informations : sur les résultats obtenus à la suite d'initiatives connexes; sur les résultats recherchés pour l'initiative; sur la façon dont l'initiative sera mise en oeuvre; sur les coûts et les avantages qu'elle représentera pour la société et sur le genre de règlements habilitant qui seront nécessaires. Le récent Projet d'amélioration des rapports au Parlement, en vertu duquel les ministères fournissent au Parlement des rapports détaillés sur leurs objectifs et leurs activités, est un exemple de mesure susceptible de renforcer la fonction de contestation.

Canaliser comme il se doit l'information et fournir les différents types d'informations nécessaires. Les différents acteurs du processus de contestation n'ont pas tous besoin du même genre d'information. Les ministres, les organismes centraux et les autres ministères fédéraux peuvent avoir besoin de précisions différentes pour être en mesure d'évaluer correctement les répercussions d'une politique donnée.

Préciser les rôles de chacun : Les organismes centraux ont toujours traité les lois et les règlements de façon différente. Le Bureau du Conseil privé (BCP) pourrait aider les comités du Cabinet à adopter une approche plus globale et mieux intégrée dans l'examen des mesures législatives proposées. Le BCP pourrait également inciter les ministères à analyser les répercussions des règlements envisagés au début de la phase de formulation de la politique. En outre, les organismes centraux pourraient jouer un rôle plus important en aidant les ministères dans des aspects comme le choix des instruments, la formulation de la politique et des programmes ainsi que dans la mesure des résultats et l'évaluation du rendement.

De plus, les agents de formulation des politiques pourraient mieux employer les ressources du ministère de la Justice. Ce ministère peut en effet avoir une influence importante dans le domaine de la formulation des politiques législatives, que ce soit par le truchement des services juridiques offerts au sein des ministères ou par l'intermédiaire des rédacteurs de lois et de règlements.

Ces spécialistes peuvent influencer les décisions en matière de politique en s'occupant de détails qui ne font pas forcément l'objet d'instructions relatives à la rédaction. Le ministère de la Justice pourrait avoir une influence plus grande dans ce domaine en veillant à ce que ses avocats connaissent toute la gamme des instruments réglementaires et non réglementaires et en contestant éventuellement le choix d'instruments, au début du processus.

Améliorer la transparence : La confidentialité de la teneur des discussions et des décisions prises par le Cabinet est le principe fondamental de la démocratie parlementaire. Elle permet aux ministres de donner ouvertement leurs points de vue lors des réunions du Cabinet à l'occasion de l'analyse des politiques proposées, et les contraint à être solidaires des décisions collectives prises ensuite. Cependant, à cause de cette règle de la confidentialité, la population peut ne pas être parfaitement au courant des législations envisagées, les ébauches et les informations soumises au Cabinet demeurant confidentielles. Comme le gouvernement du Canada s'est engagé à faire davantage participer les citoyens au processus de formulation des lois, plusieurs ministères effectuent maintenant des consultations préparlementaires à propos de leurs ébauches de projets de loi. La nouvelle Directive du Cabinet en matière de législation précise que les ministères ' voudront peut-être consulter la population à propos des ébauches des projets de loi ' et que, s'ils décident de procéder ainsi, ils devront stipuler leur intention dans le mémoire au Cabinet et demander l'accord du Cabinet pour effectuer de telles consultations.

Défi : Les ministères peuvent-ils améliorer leur capacité de consultation des intervenants et des autres ministères fédéraux?

Au cours des vingt dernières années, le gouvernement du Canada s'est engagé à consulter davantage la population à propos de la formulation de ses politiques. Outre qu'il entend des témoins et des témoins-experts sur les projets de loi ' ce qui est l'un des volets traditionnels du processus parlementaire ' le gouvernement s'est engagé à mieux consulter la population à l'occasion du processus de formulation des politiques.

La consultation recoupe la fonction de contestation, mais elle en est distincte. La contestation correspond à une critique ostentatoire d'une initiative donnée, à l'occasion de laquelle on fait ressortir les faiblesses et les écueils du projet. Si cela se fait évidemment lors des consultations, le gouvernement cherche de plus en plus à en arriver à une définition commune du problème pour tous les intervenants, à dégager les options et la solution qui s'impose en fin de compte.

Le processus d'établissement des règlements est bien arrêté et il permet de s'assurer que la formulation des initiatives réglementaires fait l'objet de consultations. Quoi qu'il en soit, on pourrait faire davantage pour améliorer ces consultations. On pourrait intégrer des discussions avec les intervenants à chaque étape du processus, plutôt que de simplement les ajouter en cours de route. Voici certaines façons d'améliorer les consultations :

Mieux cibler les consultations : Les ministères ont adopté une véritable culture de la consultation, mais ils réussiraient mieux sur ce plan s'ils pouvaient s'appuyer sur des lignes directrices précisant la façon d'entreprendre les consultations et d'en tirer plus d'avantages. Ces consultations sont particulièrement importantes à l'amorce du processus de formulation des politiques, quand il est question de choisir l'instrument ou le véhicule administratif de mise en oeuvre.

Rechercher la transparence : Les ministères contrôlent la façon dont ils rendent compte des résultats des consultations. Afin d'améliorer la transparence, les ministères devraient publier les résultats pour que tous les participants connaissent officiellement les positions énoncées et les enjeux à considérer.

Aborder les consultations suivant une approche de type gestion de projet : Les intervenants veulent que les consultations obéissent à des objectifs clairs, qu'elles soient prévisibles, fiables et opportunes. Pour cela, les ministères pourraient élaborer : des lignes directrices ou des normes de qualité; des lignes directrices relatives au résumé des consultations; des registres ministériels sur les consultations en cours (précisant les dates auxquelles elles ont commencé), et des programmes destinés à inclure un éventail plus large de groupes d'intérêt public.

Défi : Est-il possible d'améliorer la planification du processus d'activité législative, ainsi que la mesure et les rapports de rendement à cet égard?

La planification de la mise en oeuvre et les rapports de rendement à cet égard sont des éléments essentiels de toute bonne démarche de formulation des politiques et de gouvernance, et ce pour plusieurs raisons.

De bonnes politiques mal mises en oeuvre peuvent se solder par des problèmes : Même si une politique, une loi ou un règlement est bien conçu, on risque de ne pas parvenir aux résultats souhaités si la mise en oeuvre laisse à désirer.

L'amélioration de la capacité du gouvernement de formuler de bonnes politiques dépend des enseignements tirés d'expériences passées : Les décideurs doivent savoir ce qu'ont donné les politiques, les programmes et autres interventions dans le passé pour être en mesure de formuler de meilleures initiatives dans l'avenir.

Des ressources limitées favorisent l'adoption d'autres mécanismes de prestation : La population continue d'exiger certains services, même quand les ressources sont limitées et la seule solution consiste alors à adopter des mécanismes de prestation différents.

Il faut déterminer s'il est nécessaire de recourir à d'autres mécanismes de prestation de service : Les ministères doivent fonder leurs initiatives sur l'analyse des résultats obtenus dans le passé pour des projets analogues.

Les modes de gouvernance évoluent : Le gouvernement cherche maintenant à satisfaire davantage ses clients et à parvenir à des résultats concrets dans la prestation des services publics. Il faut donc, quand cela est nécessaire, tenir compte de cette nouvelle orientation dans la formulation des lois et des politiques.

Le principe fondamental qui sous-tend toute cette logique est la notion de reddition de comptes au Parlement et à la population. Récemment, le gouvernement a entrepris de lancer plusieurs initiatives interreliées pour améliorer la reddition de compte et encourager l'amélioration du rendement des programmes et des rapports sur le rendement.

Examen des programmes : Cette initiative reposait sur six critères destinés à encourager des façons plus efficaces et plus rentables d'offrir les programmes et les services. Les quatre premiers concernaient la mise en oeuvre. (Le programme sert-il la population' La participation du gouvernement est-elle nécessaire' Réclame-t-on la participation du gouvernement' Y a-t-il place pour des partenariats').

Cerner le rôle du gouvernement : L'un des principaux éléments du programme de renouveau a consisté à bien délimiter le rôle du gouvernement en matière de prestation de programmes et de services.

Pour un autre cadre de prestation des services : Le Conseil du Trésor a préparé un guide pour aider les gouvernements à sélectionner et à concevoir les stratégies d'organisation et de gestion susceptibles de leur permettre d'améliorer leurs services et de parvenir à un rendement élevé.

Projet d'amélioration des rapports au Parlement : Comme nous l'avons vu plus tôt, cette initiative, qui a été lancée en 1996, a consisté à remplacer la partie III du budget des dépenses par deux rapports ministériels annuels présentés au Parlement ' l'un au printemps sur les plans et les priorités, et l'autre à l'automne sur le rendement. Les rapports de rendement de tous les ministères ont été présentés pour la première fois en novembre 1997.

Pour parvenir à cet objectif et améliorer la formulation des politiques, le gouvernement se concentre davantage sur les aspects suivants : planification de la mise en oeuvre des lois et des politiques; prestation des services; rapports sur les résultats atteints, et prise en compte de toute cette information dans le processus de formulation des politiques, des lois et des règlements.

Plusieurs initiatives en cours concernent les différents volets de la fonction mise en oeuvre des programmes et rapport au Parlement. Il s'agit là d'aspects beaucoup plus vastes et qui sont à beaucoup plus long terme que ceux décrits précédemment. Ils visent à améliorer les instruments existants et à étendre les concepts de gestion modernes aux instruments juridiques.

La question de la mise en oeuvre est commune aux trois processus dont il est question dans le présent rapport ' élaboration des politiques, formulation des lois et formulation des règlements ' mais il arrive qu'on ne lui accorde pas toute l'attention voulue aux étapes de l'analyse, de la planification et du rapport. La façon dont une initiative est mise en oeuvre dépend habituellement de la nature des questions d'ordre politique, des instruments choisis et du ministère concerné.

Du point de vue de l'administration, la question est de savoir comment favoriser la planification de la mise en oeuvre et améliorer le flux d'informations concernant l'initiative.

Les initiatives récentes ont consisté à mettre en oeuvre des systèmes de gestion axés sur les résultats, parallèlement à des cadres de prestation de services de substitution et de normes de qualité. L'orientation des clients et du service est au coeur de ces initiatives. Jusqu'ici, celles-ci n'ont pas inclus directement les lois et les règlements, même si ces instruments peuvent être abordés sous l'angle d'un service. Les intervenants se sont dit préoccupés par l'inefficacité, le manque d'efficience ou les non pertinence des règlements. Il pourrait donc être utile d'appliquer des normes de service et de qualité aux instruments législatifs.

Bien qu'on ait pris certaines mesures pour aider, d'une part, les agents chargés de la prestation des services à raisonner en termes de loi et, d'autre part, les agents de la législation à penser en termes de service, on ne sait pas encore tout à fait comment optimiser l'application de ces instruments de gestion moderne aux affaires législatives. Comment, par exemple, étendre à la loi l'idée de différent mode de prestation de service'

Le rapport sur le rendement est un processus en pleine évolution. Comme nous l'avons vu, les nouveaux rapports sur les plans et les priorités et sur le rendement ont permis d'améliorer la reddition de compte, parce que les ministères sont invités à communiquer des informations plus facilement accessibles et plus utiles. Dans le cadre de cet effort, après 1997, les principales initiatives réglementaires qui ont fait l'objet de rapports en vertu de l'ancien plan réglementaire du gouvernement fédéral, ont été inclus dans les rapports annuels que les ministères adressent au Parlement. L'intention consiste ici à illustrer plus clairement les liens existants entre les efforts en matière de réglementation et les objectifs en matière de politiques, et à énoncer les résultats atteints sur ce plan. Le Secrétariat du Conseil du Trésor continue de collaborer avec les ministères pour améliorer le processus, les résultats et la pertinence des rapports que produisent les ministères à propos de leurs plans et des résultats qu'ils atteignent, notamment relativement au cadre de reddition de compte ministériel et interministériel.

Comme ce nouveau régime de compte rendu continue d'évoluer, les ministères doivent en permanence essayer d'ajuster leurs stratégies de mesure du rendement en fonction de l'évolution de la demande d'informations. Compte tenu de ces contraintes, et malgré les avantages que présente la nouvelle formule de rapport au Parlement, le contenu de ces rapports ne cesse d'évoluer.

Défi : Comment mieux préciser et améliorer le cadre de reddition de compte en ce qui concerne les enjeux législatifs?

La plus grande partie de l'activité gouvernementale repose sur des liens de responsabilité fondamentaux qui déterminent qui doit rendre des comptes à qui, quand et comment. Certaines de ces relations traditionnelles évoluent ou doivent être modifiées afin d'améliorer les enjeux législatifs et la gouvernance.

Cloisonnement au sein des ministères. La responsabilité envers l'État, par l'intermédiaire des ministres, a un profond effet sur la façon dont les fonctionnaires perçoivent leur rôle et leurs responsabilités. Ils ont tendance à fonctionner dans le sens ' vertical ', c'est-à-dire à donner suite aux exigences de leurs supérieurs et de leurs propres ministères. C'est là un comportement naturel et souhaitable, mais qui peut parfois entraver les consultations ou gêner l'adoption d'une démarche d'équipe en matière de formulation de politique, entre ministères ou organismes.

Le rôle du public : Le public demande de plus en plus à participer au processus de formulation des politiques et à l'influencer, ce qui suit l'évolution des moyens technologiques permettant de consulter directement la population. Les décideurs doivent prendre ces facteurs en compte.

Rôle des fonctionnaires : Avant, les fonctionnaires pouvaient supposer que leurs obligations consistaient à recueillir les points de vue de la population et à les communiquer simplement aux décideurs. Cependant, comme la population est de plus en plus active, le rôle des fonctionnaires a considérablement évolué. Ils sont devenus des facilitateurs et, jusqu'à un certain point, des partenaires au processus de formulation des politiques.

Le Parlement : L'un des grands enjeux consiste à réaliser l'équilibre entre la souplesse dont le gouvernement a besoin et la nécessité de respecter le principe démocratique de la reddition de compte. Les lois-cadres sont l'outil qui confère au gouvernement la souplesse dont il a besoin; on y décrit les politiques et on délègue à ceux qui rédigent les règlements le pouvoir d'entrer dans les détails. Cependant, pour contrebalancer le fréquent recours à de telles lois-cadres, il convient de respecter des principes très clairs de reddition de compte et de rapport au Parlement à propos des résultats obtenus à la suite des interventions du gouvernement. Comme nous l'avons vu plus tôt, les nouveaux rapports adressés au Parlement (rapports sur les plans et les priorités et rapports sur le rendement) répondent en partie à ce besoin puisqu'ils permettent d'améliorer la circulation de l'information destinée au Parlement et de mieux outiller le corps législatif pour que celui-ci soit en mesure de critiquer le rendement des ministères.

Défi : Peut-on envisager d'accroître la capacité des ministères pour que ceux-ci puissent gérer plus efficacement l'élaboration des lois?

Dans le cadre du présent document, le mot capacité revient à savoir s'il faut utiliser tel ou tel outil d'intervention (surtout les instruments législatifs), quand et comment, pour atteindre les objectifs fixés par le gouvernement en matière de politique publique. Cela étant, le renforcement de la capacité s'entend de l'ensemble des activités permettant d'élaborer et de maintenir la capacité d'utiliser judicieusement l'instrument législatif. L'expression sous-entend qu'il faut se doter d'un ensemble de ressources permanentes (ressources humaines, organisationnelles et informationnelles) permettant de s'attaquer au problème de la réforme de la gouvernance à long terme.

Les efforts déployés au titre du renforcement des capacités doivent être concentrés sur les plans suivants :

Haute direction : La fonction publique a entrepris un profond changement sous l'effet des vastes réformes entreprises quant à la façon dont les politiques sont énoncées et mises en oeuvre et à la manière dont les programmes et les services sont offerts. Compte tenu du grand nombre de changements entrepris simultanément, les ministères devront s'évertuer à maintenir leur capacité pour que leurs initiatives de réforme réglementaire aboutissent.

Information et données : La mesure des objectifs dépend de bases de données spécialisées. On a appris des expériences passées que certains programmes ont été mis en oeuvre sans qu'on dispose vraiment des systèmes d'information et de données aptes à permettre la mesure et l'évaluation des résultats des programmes, ainsi que la production de rapports à cet égard.

Outils de travail : Les ministères peuvent avoir besoin d'outils pour répondre aux besoins de planification et d'administration des projets législatifs, et pour que le personnel chargé de la formulation des politiques comprenne bien ce dont il retourne en matière de processus de formulation des politiques, des lois et des règlements.

Perfectionnement du personnel : Le leadership est essentiel à tous les échelons au sein des organismes centraux, des ministères et des autres organismes. Pour que les initiatives de réforme des enjeux législatifs aboutissent, chaque ministère et organisme devra pouvoir compter sur au moins un responsable clé, apte et motivé, connaissant le domaine et ayant une expérience appropriée.

Communications : Il convient de rappeler en permanence à tous les membres de la fonction publique les principes de la politique de réglementation et la nécessité d'envisager la réglementation en tant que partie intégrante du continuum de la formulation des politiques. En outre, le public doit pouvoir accéder de façon opportune aux informations sur les projets législatifs.

Partie 4 : Relever les défis

Le Comité directeur sur les processus législatifs et réglementaires a révisé la Directive du Cabinet en matière de législation et il supervise la refonte du guide intitulé Lois et règlements : L'essentiel pour que celui-ci tienne compte de la nouvelle directive. Le guide ne fera pas simplement que décrire en détail les processus d'élaboration des lois et des politiques. Il énoncera l'approche de gestion de projet à adopter pour l'activité qui consiste à passer du stade de la politique à celui de la loi. Il fournira une liste aide-mémoire pour les rédacteurs des lois et donnera des conseils en matière de gestion des projets. Ces deux documents ' la Directive du Cabinet en matière de législation et le guide Lois et règlements : L'essentiel ' sont destinés à améliorer la capacité générale du gouvernement en matière de planification et de gestion. Le comité directeur continue d'examiner les processus et les techniques de consultation du gouvernement pour ce qui est des projets législatifs, ainsi que les aspects liés au renforcement de la capacité dans des domaines comme les instruments de travail et le perfectionnement du personnel.

Le Comité a préparé un itinéraire détaillé pour le processus d'élaboration des lois ' de l'étape de la politique aux étapes de la loi et de la réglementation. À partir de ce travail, le Centre canadien de gestion, avec l'appui des organismes centraux, a entrepris de produire un prototype de programme d'apprentissage multimédia à l'intention de ceux et de celles qui élaborent les politiques. Cet instrument est destiné à guider les décideurs relativement aux nombreux problèmes auxquels ils seront confrontés dans l'élaboration des lois.

En outre, des mesures ont été prises pour améliorer la reddition de compte et les mécanismes d'établissement des règlements. Une des étapes marquantes à cet égard a été la mise sur pied du Secrétariat de la réglementation et des décrets du Conseil, au sein du Bureau du Conseil privé, à l'automne de 1998.

De plus, la responsabilité relative à la politique fédérale en matière de réglementation a été transférée du Conseil du Trésor au comité spécial du Conseil, en juin 1999, pour renforcer les aspects responsabilité et reddition de compte touchant à la gouvernance en matière de réglementation.

À l'automne de 1999, au vu du succès remporté dans la résolution de ces problèmes de gouvernance, le Comité s'est fixé un nouveau programme pour les 24 mois suivants. Celui-ci vise essentiellement à étudier une formule de gestion horizontale dans le domaine de la formulation des lois et des règlements, qui soit valable pour tous les ministères :

  1. Promotion de la compétitivité du Canada à l'échelle internationale : Le Comité va repérer les principaux programmes réglementaires au regard de ceux de nos principaux concurrents en commerce international. De plus, le Comité a recommandé que le Canada participe à l'examen de la gestion réglementaire des pays membres de l'OCDE, notamment des processus réglementaires, des télécommunications, des politiques de concurrence et de l'ouverture des marchés.
  2. Amélioration de la coordination et prise en considération des problèmes liés à la gestion du risque : Le comité envisage de se transformer en tribune au sommet où les cadres supérieurs pourront parler de leurs expériences, échanger des idées et adopter une approche commune à la gestion horizontale du risque.
  3. Prise en compte d'autres instruments pour réaliser les objectifs de la politique publique : Le Comité se penchera sur les approches novatrices en matière d'intervention gouvernementale en se livrant à toute une série d'études de cas. Ce travail permettra de mieux comprendre l'ensemble des instruments disponibles (information, fiscalité, loi, code volontaire, etc.) utilisés pour réaliser les objectifs de la politique publique et permettra aussi de mieux comprendre les facteurs qui sont essentiels à la mise en oeuvre de ces différents instruments.
  4. Respect de la conformité à la politique de réglementation : Le Comité veut qu'on respecte mieux les exigences de la politique de réglementation, surtout pour assurer la transparence du processus et l'engagement des intervenants. Le Comité se penchera plus particulièrement sur l'efficacité de la NGPR et du REIR à l'appui de la politique de réglementation.

Pour ce qui est du soutien qu'il apportera au Comité, le Secrétariat de la réglementation et des décrets du conseil continuera : '.de travailler en collaboration avec les ministères pour renforcer les informations communiquées au CSC;

  • d'assurer la fonction de contestation dans le cas des propositions de réglementation;
  • de favoriser l'adoption d'une approche intégrée et complète pour ce qui est de la prise en compte des questions de réglementation et de politiques;
  • de gérer les problèmes de façon horizontale pour ce qui est de la réglementation et de la gouvernance réglementaire.

Le programme de travail du Comité vise à contribuer à l'amélioration de la gestion horizontale des dossiers et au renforcement de la mobilisation et de la collaboration du public dans les domaines des enjeux législatifs et de la gouvernance. Étant donné le vaste éventail de questions sur lesquelles doit se pencher le Comité, celui-ci a pris un nouveau nom, celui de Comité des sous-ministres sur les enjeux législatifs et de gouvernance.

Partie 5 : Conclusion

Dans le présent rapport, nous avons pris la mesure des problèmes auxquels les décideurs sont actuellement confrontés. Les recommandations concernant le travail à venir ne sont pas exhaustives, mais se veulent plutôt une façon de contribuer aux efforts soutenus destinés à améliorer la façon dont la législation est formulée et est mise en oeuvre. Ce rapport a contribué à préciser la réflexion sur les questions de gouvernance et à fixer le futur programme de travail du Comité des sous-ministres. 


haut

 

Mise à jour: 2000-04-01  Avis importants