Introduction
Jusqu'en 1929, un mot interdisait aux femmes l'accès au Sénat : le mot « personnes », dans l'Acte de l'Amérique du Nord britannique, n'incluait pas, semble-t-il, les femmes. Celles-ci étaient pourtant considérées comme des personnes quand il s'agissait de voter aux élections fédérales et dans la plupart des provinces. En 1927, cinq Albertaines remarquables contestèrent l'interprétation du mot « personnes » en Cour suprême du Canada. Elles n'eurent toutefois pas gain de cause à ce moment. Mais deux ans plus tard, le Comité judiciaire du Conseil privé britannique, qui était alors la cour de dernière instance pour le Canada, déclara que le mot « personnes » désignait à la fois les hommes et les femmes.
En plus de commémorer cette étape cruciale de l'accession des femmes à la vie politique canadienne, cette exposition dresse le portrait des « Célèbres cinq » et met en lumière le rôle qu'elles ont joué dans l'admission des femmes au Sénat.
Dans les deux premiers volets, le processus juridique de l'affaire « Personnes » est raconté par le biais de documents d'archives. La correspondance et les documents officiels dévoilent les écueils à surmonter et la persistance d'Emily Murphy, initiatrice du mouvement et porte-parole de ses compagnes.
Le troisième volet offre un survol des nombreuses répercussions de leur victoire au Canada, depuis la nomination d'une première sénatrice en 1930 jusqu'à nos jours.
Cette exposition est une initiative conjointe des Archives nationales du Canada, de la Bibliothèque nationale du Canada, du ministère de la Justice et de La Fondation Famous 5 de Calgary. Sa présentation à Ottawa a coïncidé avec le dévoilement, sur la colline du Parlement, d'un monument en l'honneur d'Emily Murphy, de Henrietta Muir Edwards, de Nellie McClung, de Louise McKinney et d'Irene Parlby. Ce monument, le premier sur la colline du Parlement à l'effigie de personnalités non élues, est l'aboutissement d'un rêve de la Fondation Famous Five. |