Explorateurs | Commerçants de fourrure l Une mission entre deux mondes



COMMERÇANTS DE FOURRURE

Sir George Simpson

Le Lac La Biche est devenu un lieu de séjour pour les domestiques retraités et les familles métisses. Ces deniers, depuis le mouvement de libre échange à la rivière Red, ont causé de nombreux ennuis et ont trouvé des moyens pour transporter des quantités considérables de fourrure à la colonie ». – Sir George Simpson, 1853

Bien que les activités des missionnaires aient contribué au développement du Lac La Biche, de 1853 jusqu'à l'apparition du chemin de fer en 1915, le commerce de fourrure n'était pas du tout mort.

Dans un rapport envoyé à ses supérieurs à Londres, en Angleterre, le 29 juin 1853, Sir George Simpson, Gouverneur de la Compagnie de la Baie d'Hudson (CBH), a exprimé ces craintes sur l'impact que le mouvement du libre-échange à la rivière Red pouvait avoir sur le commerce de la CBH dans le pays d'Athabasca. Simpson était particulièrement intéressé par le Lac La Biche, qu'il avait ordonné d'abandonner en 1825. Il a écrit : « Cela fait quelques années qu'il y a une mission catholique romaine établie au Lac La Biche qui est devenue un lieu pour des domestiques retraités et des familles métisses. Ces derniers, depuis le mouvement de libre échange à la rivière Red nous ont causé des ennuis et ont trouvé des moyens de transporter d'importantes quantités de fourrure à l'établissement. Simpson était convaincu que les personnes au Lac La Biche étaient en train d'amasser et de cacher les meilleures fourrures pour pouvoir commercer avec les commerçants libres à la rivière Red.

Le lendemain, Simpson s'est assis et a écrit une lettre à l'évêque Taché se plaignant que les activités des Oblats nuisaient au commerce de HBC puisque les missions offraient un asile pour les commerçants libres. Il a informé Taché que le Lac La Biche, « devenait un lieu de rendez-vous pour les commerçants mesquins ». Le gouverneur voulait que l'évêque « s'assure de faire tous les efforts pour que le mal qui a pris naissance sans qu'il le sache, soit enrayé ».

En langage diplomatique, l'évêque Taché a répondu qu'il n'y avait pas encore de mission catholique au Lac La Biche. Quand la mission sera établie, il fera tout son possible pour calmer la plainte de Simpson – ajoutant qu'il ne pourra probablement pas faire grand-chose car il ne peut pas arrêter les commerçants libres d'aller où ils veulent quand ils le désirent. Cette lettre était polie mais était néanmoins une rebuffade.

La plainte de Sir George Simpson au sujet du Lac La Biche devenant « le lieu où s'installaient les domestiques retraités et des familles métisses » révélait une réalité que les commerçants de fourrure avait longtemps craint : la colonisation. Le style de civilisation européen et la colonisation étaient les ennemis du commerce de fourrure. Comme un actionnaire de HBC l'a décrit, « la politique du début de la Compagnie de la Baie d'Hudson était de garder en dehors tout vestige de la civilisation et toute tentative de colonisation ». Simpson pensait qu'une fois que les endroits comme le Lac La Biche se développerait en colonie, ils deviendraient non seulement des centres de l'opposition commerciale au CBH, mais stimuleraient aussi un esprit d'insubordination parmi des employés de la compagnie. Cela devait être évité à tout prix.

Le résultat de ceci était le retour de la CBH au Lac La Biche en 1853, la même année où les Oblats sont arrivés pour y établir une mission. Le but premier de Simpson était de forcer les commerçants libres qui profitaient de la CBH à se retirer. Les efforts de la CBH dans ce domaine ont été vains. Mais pendant les 66 années suivantes, de 1853 à 1919, la Compagnie de la Baie d'Hudson a gardé un poste au Lac La Biche.

De 1853 à 1855, le nouveau poste de la CBH au Lac La Biche était géré par Peter C. Pambrun. Il a été remplacé par le légendaire Henry J. Moberly, qui en a pris la responsabilité de 1856 à 1858. Ressemblant en tout point à un vieux commerçant de fourrure, Moberly a écrit qu'il « avait une satisfaction mélancolique et la distinction de la chasse... le dernier chasseur de bisons sauvage ».

Source : Chroniques du Lac La Biche : l'ère de la Mission


Extrait 1

La pêche annuelle en automne était une autre industrie importante. Elle fournissait une grande partie de la nourriture nécessaire à la mission pendant l'hiver. Une indication de l'importance de ces pêches survient vers la fin des années 1870 et 1880 quand les prises de poissons en déclin ont incité Faraud à songer à limiter l'inscription dans l'école du couvent. Dès 1862, les frères et les Métis ont passé un mois à pêcher à la fin d'octobre et en novembre. Tandis qu'il y avait de moins en moins de poissons dans le lac dans les années 1870 et 1880, la pêche était toujours considérée comme cruciale à la mission. Pour entreposer ces poissons au cours de l'hiver, une glacière était nécessaire. La première mention d'une glacière était celle sur le rez-de-chaussée de l'entrepôt construite en 1870. Cependant, en 1881, Faraud a noté que Boisramé et Charley Johnson coupaient du bois pour une nouvelle glacière.

Le Lac La Biche était considéré comme un lac de poissons – un grand lac, profond, d'une longueur d'environ vingt milles et d'une largeur de deux à trois milles, caractérisé par des plages et des fonds sablonneux. Seuls des lacs tels que ceux-ci avaient suffisamment de poissons pour préserver le commerce et ses hommes. C'est pour cette raison qu'ils étaient les meilleurs choix pour y construire les postes (Tyrrell 1968:110). Les poissons dont dépendaient les commerçants étaient les poissons blancs (grands corégones), et selon le père Petitot, le Lac La Biche offrait « le meilleur poisson blanc imaginable » (Rowand n.d.),

Le poisson blanc était l'aliment principal dans les forêts du nord et son importance était telle que les Chippeways et les Nithe-wuk lui ont donné l'appellation figurative de « adikumaig » ou « atihham eg » qui signifient les « rennes des eaux » (Richardson 1969:51); autrement dit la nécessité de devoir les comparer favorablement avec les énormes troupeaux de caribous du nord. Nutritionnellement, le poisson blanc faisait partie d'un régime bien équilibré prévenant les maladies liées aux carences alimentaires telles que le scorbut. « Bien que ce soit un poisson riche, un poisson gras, au lieu de provoquer la satiété, il devient au contraire plus agréable au palais et, (…) on peut vivre rien que de ce poisson pendant des mois, ou même des années, sans s'en lasser. » (Richardson 1836:195-196)


Extrait 2

Tissot essayait de trapper pour générer un revenu supplémentaire.

Deux plus pour une hirondelle, c'est un peu encourageant pour ceux qui savent où les trouver et les autres fourrures sont vendues proportionnellement. Jusqu'à maintenant je ne suis pas trop chanceux, un renard et six visons, mais je continuerai à poser des pièges et espérerai que quelques petits animaux les honoreront de leur visite.

En décembre, 1857, il avait piégé six renards et un lynx qu'il voulait échanger avec un calice argenté et doré. Par la suite, il a pu acheter un harmonium pour la mission avec ce qu'il avait piégé. Pendant le printemps 1858, il a mentionné cela.

16 octobre 1890, cet après-midi, le pêcheur Julien (Cardinal) et Narcisse (Ladouveur) sont partis avec 16 filets pour l'île Birch, Tommy Huppie et Isidore vers l'île de pêche (île du Black Fox).

1 novembre 1890, Julien a 1 500 poissons. Tommy en a 1 000.

Le 31 octobre 1892, [Inconnu] a 2 500 poissons. Sylvestre (Bourque), 1 700 poissons. De façon générale, nous attrapons plus de poissons que l'année dernière.

Le 26 novembre 1892, nous avons plus de 6 200 poissons blancs, ce qui représente plus de poissons que les années précédentes.

Le 30 mai 1903, Joseph Cardinal est allé camper sur une de ces îles où il a tué 4 canards et s'est reposé toute la journée. La glace semble fondre. Il est très tard.

Le 10 novembre 1896, le lac semble être gelé entre la mission et l'île Birch. Sylvestre Bourque et Jean Baptiste ont tué quatre animaux sur l'île de pêche.

Le 19 octobre 1904, le père LeGoff revient de sa chasse avec six lapins.

Le 11 octobre 1904, Raphael Tremblay nous a apporté 30 livres de viande d'orignaux. Que son exemple soit suivi des chasseurs du Lac La Biche.

Source : Le Bulletin d'Edmonton

La Compagnie de poissons du Lac La Biche est en train de construire un nouveau bateau – d'une longueur de 33 pieds long et d'une largeur de 14 pieds. Les compagnies de poissons prévoient également l'arrivée du printemps et la montée des eaux et sont en train de réviser les machines de leurs bateaux. Un expert d'Edmonton est ici depuis la semaine dernière pour s'occuper des moteurs de la Compagnie de poissons du Lac La Biche et du bateau de M. Douglas, l'Alta.

Source : les Archives provinciales de l'Alberta.


 


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