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La troisième voie :
la voie canadienne
Les pays du monde entier cherchent la meilleure façon d’assurer leur
prospérité économique dans une société qui se mondialise, en évitant que
certains soient laissés pour compte. Ce faisant, ils réagissent aux pressions
en faveur de la modernisation du rôle du gouvernement, et à la nécessité de
donner une voix à la société civile. Ils cherchent de nouvelles façons de
promouvoir une croissance économique durable au sein d’une communauté
internationale qui veut se donner des moyens d’action cohérents dans les
domaines du commerce, de l’environnement, du travail, de la culture, de la
santé et de l’éducation, afin de concrétiser les bienfaits de la
mondialisation pour l’humanité.
Les chefs de plusieurs pays ont lancé un dialogue à l’échelle
internationale afin d’échanger sur leurs expériences positives et négatives,
et de chercher des moyens de collaborer à l’édification d’une gouvernance
de progrès au XXIe siècle. Dans le cadre de ce processus, le
chancelier Gerhard Schröder de la République fédérale
Le succès du pays comme nation repose non
seulement sur une forte croissance, mais également sur le respect continu
de valeurs solides : la compassion et un partage équitable des retombées
de la croissance économique. |
d’Allemagne a
invité 16 chefs de gouvernement à une rencontre informelle qui aura lieu à
Berlin les 2 et 3 juin 2000. Les spécialistes des pays participants
tiendront en parallèle une conférence sur la gouvernance, la société civile
et les politiques sociales et économiques dont les résultats seront
présentés aux chefs de gouvernement.
Le présent document est pour nous l’occasion, d’une part, d’énoncer
clairement la stratégie du Canada pour offrir à ses citoyens la meilleure
qualité de vie possible dans la nouvelle économie et promouvoir nos valeurs
sur la scène internationale et, d’autre part, de nous interroger sur nos
défis communs et les choix que nous ferons pour l’avenir.
La manière canadienne
Nous avons notre propre manière de faire les choses, notre propre modèle.
Un accueil à toutes les cultures. La reconnaissance de la diversité. Un
partenariat entre les citoyens et l’État. Un équilibre entre libertés
individuelles et prospérité économique fondé sur le partage des risques et
des bénéfices. Un gouvernement au service de l’action collective, au service
de l’intérêt public. Le succès du pays comme nation repose non seulement
sur une forte croissance, mais également sur le respect continu de valeurs
solides : la compassion et un partage équitable des retombées de la croissance
économique.
Ces valeurs sont celles que l’on trouve au cœur de la nouvelle philosophie
que certains nomment la « troisième voie ». Comme le mentionnent
des leaders mondiaux tels que le premier ministre Blair, le président Clinton
et le chancelier Schröder, cette philosophie met l’accent sur l’innovation
technologique, une économie mixte, l’éducation et l’apprentissage et en
fait les clés de la croissance et de la stabilité économiques. On redécouvre
ainsi la raison-d’être humaine de l’économie, et on force les
gouvernements à se tourner vers l’avenir, à se concentrer sur les résultats
et à privilégier l’intérêt des citoyens.
Les Canadiens sont, historiquement et par
nécessité, ouverts sur le monde. |
La « voie canadienne », c’est la façon de faire du Canada qui
remonte au début de son histoire. Les fondateurs du pays ont délibérément
choisi de ne pas édifier une nation unique avec une seule langue. Ils ont
plutôt jeté les bases d’une société au sein de laquelle se côtoient
plusieurs peuples et plusieurs langues en établissant un cadre d’entente
entre Français, Anglais et Autochtones. Sont venus s’y ajouter des immigrants
des quatre coins du monde. Le Canada est depuis devenu une société
postnationale, une société multiculturelle. On y retrouve des gens de partout
dans le monde. Les Canadiens savent que leurs deux langues internationales et
leur diversité sont des avantages concurrentiels et sont source de créativité
et d’innovation. Les Canadiens sont, historiquement et par nécessité,
ouverts sur le monde.
Le Canada a une population relativement
L’histoire et le cadre juridique du Canada
— économie mixte, collectivités fortes, bilinguisme et diversité,
filet de sécurité sociale, système de soins de santé et reconnaissance
d’une interdépendance mondiale – sont les racines de ce qu’il est
convenu d’appeler la troisième voie. |
petite et dispersée sur un
territoire vaste et divers, ce qui nous a contraints à nous préoccuper des
liens entre les communautés, comme en témoignent la construction du chemin de
fer transcontinental et, plus près de nous, les innovations dans les
communications par satellite et par Internet. Le Canada a vu ses pionniers faire
face aux rigueurs du climat et de la géographie, et cela a certes contribué à
insuffler à la population le respect de l’environnement, le sens de l’initiative,
de la justice sociale et du partage des responsabilités. Les Canadiens ont
toujours préféré les principes du pragmatisme plutôt que ceux de l’idéologie.
Le fait de partager une frontière et d’entretenir des liens d’amitié
avec la plus grande puissance économique au monde est également un stimulant
qui pousse le Canada à innover dans le domaine économique et à préserver sa
façon de faire typiquement canadienne qui reflète nos valeurs et notre
diversité. Le Canada vise l’excellence non seulement dans le commerce, les
sciences et la technologie, mais également dans les arts et les sciences
humaines.
La paix, l’ordre et le bon gouvernement sont des valeurs inscrites dans la
Constitution canadienne. Elles résument bien la tradition d’accueil, de
résolution pacifique des conflits, de primauté du droit et de démocratie qui
est la nôtre. L’histoire et le cadre juridique du Canada — économie mixte,
collectivités fortes, bilinguisme et diversité, filet de sécurité sociale,
système de soins de santé et reconnaissance d’une interdépendance mondiale
– sont les racines de ce qu’il est convenu d’appeler la troisième voie.
La stratégie canadienne
Au cours de la dernière décennie du XXe siècle, le Canada a eu
les mêmes défis à relever que de nombreux pays. Le gouvernement du Canada
devait remettre de l’ordre dans ses finances pour reprendre les rênes de sa
destinée; il devait se réhabiliter aux yeux des gens tout en réaménageant
ses programmes en fonction de ses moyens et des nouvelles réalités qu’entraînent
la mondialisation et les changements sociaux; il devait regagner la confiance de
la population.
Dans la nouvelle économie, le talent humain et la capacité d’apprendre, d’agir
et de s’adapter rapidement aux nouvelles conjonctures, de créer de nouvelles
idées et de faire de nouvelles découvertes constituent de plus en plus la base
du succès. Une stratégie globale doit inclure tous les citoyens. Elle doit
laisser place aux opportunités, à la diversité et à l’inclusion, ainsi qu’à
la créativité, à l’innovation et à l’esprit d’entrepreneuriat.
En 1994, le gouvernement fédéral a annoncé la création de son plan d’action
pour le changement, le « Programme : emploi et croissance », afin que la
« voie canadienne » entre dans le XXIe siècle. Ce programme
était et demeure ambitieux. Il repose sur la reconnaissance lucide des défis
de la mondialisation : polarisation, marginalisation et exclusion, fragmentation
sociale, dégradation de l’environnement, homogénéisation culturelle et
désaffection de la population à l’égard du gouvernement. Il repose
également sur la reconnaissance des occasions que doivent saisir les pays
prêts à le faire : croissance du commerce et de l’investissement, avantages
des nouvelles technologies puissantes, nouveaux partenariats et partage de l’information
et des connaissances à l’échelle mondiale pour nous aider à concrétiser
nos valeurs les plus précieuses.
Cette stratégie s’appuie sur une vision claire du Canada, elle mise sur
ses forces et lui ouvre les portes de l’avenir. Une société d’excellence
déterminée à réussir. Une société où la prospérité n’est pas l’apanage
d’une minorité mais profite à tous et où tous les enfants ont droit à un
bon départ dans la vie. Une société où les jeunes ont la chance d’exceller
dans le domaine de leur choix. Une société où les citoyens ont accès aux
compétences et aux connaissances dont ils ont besoin pour devenir les meilleurs.
Une société où tous les citoyens, peu importe leur revenu, ont droit à des
soins de qualité, où les familles peuvent vivre en toute tranquillité et en
toute sécurité dans leurs collectivités et dans un environnement sain. Une
société où les Canadiens et les Canadiennes font, ensemble et avec les autres
pays, la promotion de la paix, de la diversité culturelle et des bienfaits de
la nouvelle économie pour l’humanité.
Dans quatre documents publiés en 1994 — Instaurer un climat financier
sain, L’innovation : la clé de l’économie moderne, Un
nouveau cadre de la politique économique et La sécurité sociale dans
le Canada de demain —, le gouvernement a posé les pierres de sa
stratégie afin de permettre aux Canadiens et aux Canadiennes de travailler de
concert avec leurs gouvernements pour faire de cette vision une réalité.
Une société d’excellence déterminée à
réussir. Une société où la prospérité n’est pas l’apanage d’une
minorité mais profite à tous et où tous les enfants ont droit à un bon
départ dans la vie. |
Au cours des six dernières années, le gouvernement a développé cette
stratégie, en élaborant et en testant de nouvelles façons de créer et de
faire connaître les débouchés, de promouvoir la responsabilité mutuelle et
de moderniser la gouvernance. Le Canada a fait des pas de géant, mais il reste
encore beaucoup à faire. Cette stratégie ne met pas de barrières
artificielles entre la politique sociale et la politique économique, ni même
entre la politique nationale et la politique étrangère. Elle se fonde plutôt
sur l’engagement envers la raison-d’être humaine de l’économie, sur la
scène nationale aussi bien qu’internationale.
Pour relever les défis et être en mesure de saisir les occasions qui s’offrent,
nous croyons que la croissance économique privée et l’investissement public
doivent se compléter. L’action des gouvernements ne doit plus se limiter à l’aide
sociale, mais doit viser concrètement à rompre le cycle de la pauvreté et de
la dépendance. Les gouvernements doivent reconnaître que l’interdépendance
entre les éléments national et international est inévitable et en tirer
avantage. Ils doivent trouver de nouvelles façons de mobiliser les citoyens. Il
est nécessaire de former des coalitions pour accroître l’investissement et
le commerce internationaux dans le cadre d’un programme cohérent qui englobe
les questions relatives aux finances, à la société, à la culture, à l’environnement
et au travail.
Dans les sections suivantes, on abordera les éléments fondamentaux qui
caractérisent cette stratégie en évolution, les actions prises par le Canada,
les défis et les choix qui se posent pour l’avenir.
Une distribution équitable des chances
Jeter les bases de la croissance économique
La stratégie économique du Canada repose sur le principe que voici :
le but de la croissance économique est de contribuer au mieux-être de tous les
Canadiens. Or, sans croissance, nous ne pouvons pas atteindre ce but. Une
économie vigoureuse est la condition indispensable qui nous permettra de
concrétiser la vision canadienne. Le plan d’action tient compte de l’importance
cruciale de l’ordre dans lequel le gouvernement doit mettre en œuvre les
mesures prévues. Ainsi, la priorité devait être de redresser les finances
publiques et de commencer à créer les conditions d’une croissance durable.
Sur cette base, grâce au maintien d’une rigoureuse discipline financière et
à des investissements stratégiques dans nos gens et dans la technologie, le
gouvernement peut
Il était clair pour tous les Canadiens que
la priorité était avant tout d’instaurer un climat financier sain. C’était
devenu impératif. |
favoriser le passage à l’économie du savoir et veiller à
ce que tous les Canadiens aient la possibilité de contribuer à la croissance
économique et d’en profiter.
En 1993, après des décennies de budgets déficitaires, le service de la
dette du Canada asphyxiait le gouvernement, et le déficit ne cessait de se
creuser. Des taux d’intérêt et d’inflation élevés avaient freiné les
investissements et entraîné une détérioration de la qualité de vie des
Canadiens. Il était clair pour tous les Canadiens que la priorité était avant
tout d’instaurer un climat financier sain. C’était devenu impératif.
En 1997, le déficit fédéral avait été éliminé. Aujourd’hui, les
provinces ont presque toutes éliminé leur propre déficit aussi. L’économie
est maintenant en plein essor, et le climat d’affaires au Canada a été
classé au troisième rang mondial par le Forum économique mondial. Le taux de
chômage est plus faible qu’il ne l’a été en plus de deux décennies, et l’économie
crée de l’emploi à un rythme sans précédent. La dette publique nette a
reculé d’un sommet de 71,2 p. 100 du produit intérieur brut en
1997 à environ 61 p. 100 en 1999. Selon les projections, elle sera
ramenée à 50 p. 100 d’ici 2004 et continuera de diminuer par la
suite. De manière plus importante, si on se base sur la mesure des comptes
nationaux qu’utilisent l’Organisation de coopération et de développement
économiques et le Fonds monétaire international pour faire des comparaisons
internationales sur les finances, la dette du Canada est sous la barre des
50 p. 100 du produit intérieur brut et continue de baisser. Il y a
longtemps que les Canadiens ne s’étaient pas montrés aussi optimistes au
sujet de l’économie et de leurs propres perspectives.
Trois principaux facteurs expliquent le succès des efforts du Canada en vue
d’éliminer son déficit :
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• les Canadiens souhaitaient que leurs gouvernements prennent de
toute urgence les mesures qui s’imposaient pour redresser les
finances publiques,
et ils étaient prêts à consentir les sacrifices
nécessaires pour y arriver;
• le ministre des Finances a annoncé publiquement les objectifs
de réduction
du déficit pour les deux années suivantes, et chaque
fois, ces objectifs ont été dépassés;
• le gouvernement a choisi d’atteindre ces objectifs non pas au
moyen de
réductions uniformes, mais en passant en revue l’ensemble
de ses
programmes afin d’aligner ses activités sur les priorités
des Canadiens et de
modifier ses modes de fonctionnement.
|
Il en est résulté une transformation profonde de l’administration
fédérale. C’est ce que le Canada appelle « repenser le rôle de l’État »
et que d’autres appellent « réinventer le gouvernement ». L’établissement
de nouveaux partenariats tient compte du fait qu’aucun gouvernement ne pourra
relever par lui-même les défis en perspective. Certains programmes ont été
supprimés ou transférés, et de nouveaux organismes de service distincts sont
mis sur pied. De cette façon, l’État peut se concentrer sur la définition
des grandes orientations. Le gouvernement a transféré la fourniture des
services de transport au secteur privé afin de se recentrer sur son rôle de
réglementation et de définition des politiques. Il a cédé aux provinces les
programmes relatifs à la main-d’œuvre, qui pourront ainsi être adaptés
plus facilement aux conditions locales. Une ambitieuse réforme de la
réglementation réduit les tracasseries administratives et les coûts pour les
entreprises et les citoyens. Certains règlements sont supprimés; différentes
formules d’autoréglementation sont mises en place; et, dans la mesure du
possible, lorsque des services accélérés sont requis par les entreprises, les
coûts sont assumés directement par les utilisateurs, au lieu d’être
imposés à l’ensemble des contribuables.
Assainir les finances publiques
Le rétablissement de la souveraineté financière et la modernisation de l’État
avaient un prix. Le redressement des finances publiques a nécessité des
décisions difficiles et parfois douloureuses. Il a fallu retarder certaines
actions dans des domaines importants. Cependant, le gouvernement s’est
redonné les moyens de jouer un rôle actif et positif dans l’édification de
la nouvelle économie et dans la création de retombées dont tous peuvent profiter. L’élimination du
déficit et la réduction de la dette ne représentent pas à elles seules une
vision d’avenir pour un pays,
L’élimination du déficit et la
réduction de la dette ne représentent pas à elles seules une vision d’avenir
pour un pays, mais sans un engagement très ferme envers le maintien de
saines finances publiques et de taux d’inflation modérés, aucune
vision d’avenir collective ne peut être envisagée. |
mais sans un engagement très ferme envers le
maintien de saines finances publiques et de taux d’inflation modérés, aucune
vision d’avenir collective ne peut être envisagée.
Il faut posséder les moyens financiers pour agir selon nos valeurs.
Toutefois, la manière canadienne consiste aussi à atteindre une saine gestion
financière tout en respectant ces valeurs. Dans ce contexte, les gouvernements
du Canada ont pris l’engagement ferme de préserver et de rendre viable le
régime public de pensions liées aux gains, le Régime de pensions du Canada,
de manière que les futures générations puissent en bénéficier, sans qu’il
soit nécessaire de réduire les prestations pour les bénéficiaires actuels.
Les assises financières du régime sont en voie d’être consolidées par la
transition de la formule du financement par répartition à la capitalisation
partielle. Les taux de cotisation augmentent plus rapidement que prévu sur six
ans, ce qui évitera des augmentations plus considérables à long terme. L’excédent
accru du régime est investi dans des placements sûrs et diversifiés au profit
des membres par un comité d’investissement indépendant des gouvernements. De
plus, un certain nombre de modifications ont été apportées aux méthodes de
gestion et de calcul des prestations afin de freiner l’escalade des coûts.
Les excédents budgétaires aussi occasionnent des choix difficiles, en
particulier en ce qui a trait au meilleur équilibre à réaliser entre la
réduction de la dette,
Une stratégie globale vise non seulement à
créer des chances, mais aussi à veiller à ce que le plus grand nombre
puisse en bénéficier. |
l’allégement des impôts et les investissements
sociaux et économiques. De nombreux pays sont maintenant placés devant de tels
choix, lesquels sont nécessairement influencés par les valeurs du gouvernement
et de la collectivité nationale. Le gouvernement du Canada, pour sa part, a
opté pour une approche équilibrée. Il consacre une moitié du dividende
budgétaire à l’allégement de la dette et des impôts et l’autre moitié
à des investissements économiques et sociaux destinés à préparer l’avenir.
Une stratégie globale équilibrée nécessite des investissements tant publics
que privés dans les gens, dans le savoir et dans la technologie. Une stratégie globale vise non
seulement à créer des chances, mais aussi à veiller à ce que le plus grand
nombre puisse en bénéficier.
Réduire les impôts
Les baisses d’impôt forment un élément essentiel d’une stratégie
économique axée sur la création d’emplois, la croissance, la progression
des revenus et la qualité de vie. Les mesures d’allégement fiscal du
gouvernement réaffirment son
Ces mesures et d’autres à venir en
matière de fiscalité donneront aux Canadiens les moyens d’investir
dans leur avenir et aideront les entreprises canadiennes à soutenir la
concurrence dans l’économie mondiale du savoir. Cependant, la
réduction des impôts n’est qu’un des éléments de l’équation. |
engagement envers une fiscalité progressive et s’adressent
en premier lieu aux Canadiens à revenu faible et moyen. Pendant les années de
lutte au déficit, le gouvernement a réduit les cotisations à l’assurance-emploi
pour les employeurs et les travailleurs et a accordé des baisses d’impôt
ciblées conçues pour hausser le revenu réel des Canadiens à faible revenu et
exempter de l’impôt un grand nombre d’entre eux. Maintenant que le déficit
a été épongé et que la dette diminue, le gouvernement a annoncé cette
année un plan général de réduction des impôts sur cinq ans. D’ici la fin
de la cinquième année du plan, l’impôt sur le revenu des particuliers aura
diminué de 22 p. 100. Dans le cas des familles avec des enfants, la
réduction pourra atteindre 30 p. 100. Les Canadiens bénéficieront
de la totalité de ces réductions grâce au rétablissement de la pleine
indexation pour tenir compte de l’inflation.
Le plan fiscal comporte également des incitations à l’investissement, à
la création d’entreprises et à l’innovation et des mesures qui permettront
d’attirer et de retenir au Canada les talents dont nous avons besoin :
réduction de l’impôt des sociétés dans les secteurs les plus lourdement
taxés; réduction du taux d’imposition des gains en capital; autorisation de
transférer les gains en capital des investissements dans les petites et
moyennes entreprises en franchise d’impôt; et autorisation de reporter l’impôt
sur les options d’achat d’actions accordées à des employés.
Ces mesures et d’autres à venir en matière de fiscalité donneront aux
Canadiens les moyens d’investir dans leur avenir et aideront les entreprises
canadiennes à soutenir la concurrence dans l’économie mondiale du savoir.
Cependant, la réduction des impôts n’est qu’un des éléments de l’équation.
Accélérer le passage à une économie fondée sur le savoir
Dans l’économie mondiale du savoir, les forces du marché créent à la
fois des débouchés et de nouvelles disparités. Dans la société inclusive
que souhaite instaurer le Canada, tous les citoyens doivent pouvoir participer;
personne ne doit être exclu. La manière canadienne comporte quatre grands
axes : brancher les Canadiens à l’autoroute de l’information; investir
dans l’accès à l’éducation et promouvoir l’excellence dans l’enseignement
postsecondaire; investir dans les enfants et leurs familles; et prendre des
mesures actives pour aider les Canadiens à trouver un emploi et à le
conserver.
Investir dans l’autoroute de l’information
Le Canadien Marshall McLuhan a forgé l’expression « village
planétaire » alors que rien ne pouvait lui permettre d’imaginer à quel
point l’Internet ferait effectivement de la planète un « village
câblé ». La révolution numérique aura un impact énorme sur les
entreprises, l’administration, la société et la participation des citoyens.
Nous pouvons à peine concevoir toutes les transformations qui en résulteront
dans le marché et dans la société.
Le Canada investit dans l’autoroute de l’information depuis 1994 et met
en place le cadre législatif nécessaire pour protéger la propriété
intellectuelle et assurer la sécurité du commerce électronique. L’objectif
du programme « Un Canada branché » est de rendre l’autoroute de l’information
accessible à tous les
Il est essentiel de brancher les Canadiens
– entre eux, avec les écoles et les bibliothèques, avec des contenus
canadiens, avec leurs gouvernements, avec le marché et avec le monde
entier – pour placer le Canada à l’avant-garde des économies
mondiales et offrir des possibilités exceptionnelles à tous. |
Canadiens qui veulent s’en servir pour apprendre, pour
faire du commerce, pour exprimer leur créativité et pour communiquer.
Une des pièces maîtresses de ce programme consiste dans l’établissement
d’une infrastructure de communications moderne pour les écoles. Rescol, le
réseau scolaire, équipe les élèves et les salles de classe d’un outil d’apprentissage
vital : l’Internet. Le programme appelé « Des ordinateurs pour les
écoles » est un élément clé de cette stratégie. Il résulte d’un
partenariat en vertu duquel les gouvernements et les entreprises fournissent
gratuitement des ordinateurs aux écoles. Le Canada est le premier pays à avoir
connecté chacune de ses écoles et bibliothèques. Notre prochain objectif est
de veiller à ce que chaque classe soit connectée.
En plus, le gouvernement aide le secteur bénévole à élargir son champ d’action
au moyen des nouvelles technologies et, dans le cadre de son projet de « Collectivités
ingénieuses », il explore les façons dont l’autoroute de l’information
peut enrichir la vie communautaire. Le Programme d’accès communautaire met le
Canada rural en ligne en équipant les localités rurales et éloignées du pays
de points d’accès à l’Internet. Le Canada a adopté une formule inclusive
qui vise à assurer à tous les Canadiens l’accès à l’autoroute de l’information.
Le Canada s’est également fixé comme objectif d’encourager les entreprises
canadiennes à conquérir 5 p. 100 du commerce électronique mondial d’ici
2003. L’autoroute de l’information représente aussi un moyen très
prometteur d’améliorer les services que le gouvernement offre aux citoyens et
de faire participer ces derniers aux affaires publiques. Le gouvernement
fédéral s’est donc engagé à offrir tous ses services « en
direct » d’ici 2004.
Il est essentiel de brancher les Canadiens – entre eux, avec les écoles et
les bibliothèques, avec des contenus canadiens, avec leurs gouvernements, avec
le marché et avec le monde entier – pour placer le Canada à l’avant-garde
des économies mondiales et offrir des possibilités exceptionnelles à tous.
Le Canada a fait d’importants progrès vers son objectif de devenir le pays
le plus « branché » au monde.
Améliorer l’éducation et l’apprentissage
Le niveau de vie et la qualité de vie des Canadiens dépendront directement
du succès de nos efforts en vue de promouvoir la création du savoir et l’innovation
et de maximiser les possibilités d’apprentissage. Cela implique un engagement
envers l’accès pour tous à l’apprentissage et l’excellence dans les
domaines du savoir, de la recherche et de l’enseignement supérieur. L’action
du gouvernement à ces chapitres traduira ses valeurs et façonnera dans une
grande mesure l’avenir du pays. Si le Canada a fait des progrès
considérables, il lui reste encore beaucoup de choses à accomplir.
Au Canada, nous accordons une grande priorité à l’éducation et à l’apprentissage,
que nous jugeons indispensables pour profiter des avantages et participer à la
vie de la société comme citoyens à part entière. C’est pourquoi le
gouvernement fédéral prend des mesures afin d’aider les familles à
économiser pour les études postsecondaires de leurs enfants dès leur
naissance. Il a créé un régime d’épargne-études non imposable et verse
maintenant une subvention aux familles qui investissent de l’argent dans ce
régime. De plus, le gouvernement a accru son soutien aux étudiants dans le
besoin de sorte que ni le revenu ni la situation de la famille n’entravent
leur accès à l’éducation. Il a enrichi ses prêts et subventions d’études
à l’intention des étudiants dans le besoin et de ceux qui ont de jeunes
enfants. Il travaille en collaboration avec les provinces à harmoniser les
programmes d’aide aux étudiants et à les rendre entièrement transférables.
D’autre part, il a pris des mesures dans le but d’aider les diplômés à
gérer leurs dettes d’études.
Récemment, le gouvernement du Canada a mis sur pied la Fondation canadienne
des bourses d’études du millénaire qui, dès cette année, versera
100 000 bourses d’études annuelles aux plus brillants étudiants afin de
reconnaître l’excellence et de les encourager à réaliser leur potentiel.
Bien que ce soit un bon début, l’endettement des étudiants demeure
préoccupant, et il faudra continuer de travailler à assurer un accès
équitable pour tous.
Le gouvernement a également adopté toute une série de mesures pour
encourager l’apprentissage continu dont l’objectif est d’aider tous les
Canadiens à se perfectionner tout au long de leur vie active. Ainsi, ils
peuvent retirer des fonds en franchise d’impôt de régimes d’épargne-retraite
non imposables pour suivre des cours, et les étudiants à temps partiel
bénéficient d’une aide fiscale pour étudier.
Le Canada compte la plus forte proportion au monde de citoyens ayant fait des
études postsecondaires, mais les exigences de l’économie du savoir font que
la qualité est de plus en plus importante, c’est-à-dire que la qualité des
diplômes importe davantage que leur nombre. Dans l’univers de demain, l’accès
à une éducation de la plus haute qualité et l’accès à l’excellence
seront essentiels.
Dans l’univers de demain, l’accès à
une éducation de la plus haute qualité et l’accès à l’excellence
seront essentiels. |
Par ailleurs, de même que les industries canadiennes doivent
affronter la concurrence mondiale, les chercheurs, les universités et les
collèges doivent se mesurer aux meilleurs au monde.
Aussi, le gouvernement s’attache à promouvoir l’excellence dans l’enseignement
et la recherche. Il a entrepris de mettre en place un réseau moderne d’universités
et de laboratoires, afin d’augmenter la quantité et la qualité des travaux
de recherche ainsi que d’attirer et de retenir les plus brillants
universitaires et chercheurs. À ces fins, il a établi et continue de
développer la Fondation canadienne pour l’innovation, qui permet d’aller
chercher d’importantes ressources additionnelles dans le secteur privé dans
le but de doter les collèges, les universités et les hôpitaux universitaires
d’une infrastructure de recherche moderne.
Le gouvernement encourage la recherche en sciences pures et en sciences
humaines en augmentant le budget des conseils subventionnaires qui accordent la
majeure partie des fonds destinés à la recherche dans les établissements d’enseignement
postsecondaire du Canada. Il a mis sur pied les Instituts de recherche en santé
du Canada et doublé le financement de la recherche en santé afin d’aider le
Canada à se positionner à l’avant-garde dans ce secteur. Il a accru ses
investissements en biotechnologie et dans les disciplines scientifiques connexes.
Il a en outre créé et développé des réseaux de centres d’excellence qui
veillent à la mise en commun du savoir-faire et des compétences.
En plus, d’ici cinq ans, le gouvernement aura terminé la mise sur pied de
2000 chaires d’excellence en recherche dans les établissements de toutes les
régions du pays qui confèrent des diplômes. Ils seront ainsi plus à même d’attirer
les meilleurs cerveaux dans un marché de plus en plus mondialisé.
Investir dans les enfants et les familles
Les conditions d’une société inclusive ne se créent pas seulement au
niveau postsecondaire. Un des défis qui se posent à tous les pays consiste à
assurer un bon départ dans la vie à tous leurs enfants et à accorder aux
familles le soutien dont elles ont besoin pour assurer le bon développement de
leurs enfants. De cette façon, les enfants seront prêts à apprendre et à
profiter des occasions qui s’offriront à eux plus tard dans la vie. Certains
soutiennent que d’importantes baisses d’impôt générales sont suffisantes.
Quant au gouvernement du Canada, il a choisi une autre voie. Si les parents et
les familles sont les premiers responsables
Si les parents et les familles sont les
premiers responsables de l’éducation des enfants, les gouvernements
doivent veiller à mettre en place les mesures de soutien nécessaires. |
de l’éducation des enfants, les
gouvernements doivent veiller à mettre en place les mesures de soutien
nécessaires.
Par conséquent, les gouvernements fédéral et provinciaux ont institué et
continuent d’enrichir la Prestation nationale pour enfants. Celle-ci vise à
combattre la pauvreté chez les enfants en aidant à protéger les prestations
des parents à faible revenu qui entrent sur le marché du travail et y restent.
Sous l’ancien régime de prestations non coordonnées d’assistance sociale
et de prestations fédérales pour enfants, les parents pouvaient voir chuter
leurs prestations lorsqu’ils décidaient de prendre un emploi et de sortir de
l’aide sociale. La Prestation nationale renforce et uniformise le soutien du
revenu pour les familles à faible revenu ayant des enfants tout en améliorant
la situation de la majorité des familles.
Cette importante réforme permet aux provinces de consacrer les dépenses au
titre de l’assistance sociale à des programmes plus efficaces et actifs qui
aident les familles à faible revenu à sortir du piège de l’aide sociale,
par exemple : garderies, prestations de santé complémentaires, services
à la petite enfance et soutien du revenu enrichi. La Prestation nationale pour
enfants comporte plusieurs des caractéristiques clés de la manière canadienne
de faire les choses : un soutien plus actif que passif; des programmes
sociaux inclusifs et d’application générale qui aident les Canadiens quel
que soit leur revenu, au lieu de marginaliser les plus vulnérables; l’intégration
des programmes de soutien du revenu et d’une gamme de services d’appui; et
diverses réformes conçues et mises en œuvre conjointement par le gouvernement
fédéral et les provinces.
Dans la foulée de cette initiative novatrice, les gouvernements du Canada
ont convenu d’un cadre rendu public en 1999 qui doit guider les efforts de
tous les secteurs de la société canadienne — citoyens, collectivités,
employeurs et gouvernements — en vue de mieux répondre aux besoins des
enfants. L’accent y est mis sur six aspects prioritaires : renforcement
de la famille; épanouissement des jeunes enfants; sécurité économique;
ouverture à l’apprentissage; développement des adolescents; et solidarité
communautaire.
Le gouvernement fédéral, pour sa part, a annoncé une importante mesure :
il a doublé la durée du congé parental, qui passe de 26 semaines à une
année complète pour permettre aux parents qui ont un emploi de rester à la
maison avec leurs jeunes enfants. Cette importante mesure entrera en vigueur en
2001 et aura des retombées durables pour les enfants et leurs familles.
Investir dans des mesures actives
Tous les pays doivent trouver de meilleures façons de mettre fin à l’exclusion
des pauvres et des laissés-pour-compte. Dans une société inclusive, tous les
citoyens et toutes les régions ont la possibilité de participer et de saisir
les occasions qui s’offrent. Les gouvernements ont un rôle important à jouer,
mais celui-ci ne doit pas se limiter aux formules traditionnelles de « bien-être
social ». Ils doivent
Tous les pays doivent trouver de meilleures
façons de mettre fin à l’exclusion des pauvres et des
laissés-pour-compte. |
mettre au point de nouvelles solutions qui mettent
davantage l’accent sur la création de débouchés, la promotion du sens des
responsabilités et la mise en place de mesures qui découragent la dépendance.
Le gouvernement du Canada a entamé une réforme du régime d’assurance-emploi
pour inclure davantage de mesures actives visant à aider les sans-emploi à
acquérir les compétences et les outils dont ils ont besoin pour réintégrer
le marché du travail. Il met à l’essai des programmes analogues à l’intention
des personnes handicapées, des jeunes à risque et des peuples autochtones.
Parallèlement, les gouvernements du Canada continuent de veiller à
satisfaire les besoins fondamentaux au moyen de programmes comme l’assistance
sociale et l’assurance-emploi. Au moyen de son régime fiscal progressif, de
mesures actives et de son filet de sécurité sociale, le Canada a atténué la
polarisation des revenus et la marginalisation et évité ainsi les pires
conséquences socioéconomiques de l’exclusion sociale. Il faut faire encore
mieux, en particulier à l’égard des peuples autochtones du Canada, qui ne
participent pas sur un pied d’égalité au développement socioéconomique du
Canada. Il faut trouver des façons nouvelles et plus efficaces de créer des
débouchés et de répondre aux besoins fondamentaux de tous.
Au Canada, comme dans de
Le Canada modifie actuellement sa stratégie
à l’égard du développement régional pour mettre l’accent sur l’innovation,
l’excellence, les partenariats entre les secteurs public et privé, l’infrastructure
et la jeunesse. Dans l’économie du savoir, il n’y a plus de raison
pour que la géographie empêche d’avoir accès aux débouchés. |
nombreux autres pays, les disparités ne touchent
pas seulement les individus mais aussi les régions. Diverses formules ont été
tentées pour favoriser le développement régional. Aucune n’a donné des
résultats entièrement satisfaisants. Certaines contribuent peut-être même à
accroître la dépendance et à entraver les réformes structurelles. Le Canada
modifie actuellement sa stratégie à l’égard du développement régional
pour mettre l’accent sur l’innovation, l’excellence, les partenariats
entre les secteurs public et privé, l’infrastructure et la jeunesse. Dans l’économie
du savoir, il n’y a plus de raison pour que la géographie empêche d’avoir
accès aux débouchés.
Qualité de vie
Le but de la stratégie économique du Canada est de doter les Canadiens d’une
qualité de vie supérieure. Mais la qualité de vie ne se définit pas
seulement en fonction des possibilités qu’offre le marché. Elle exige
également la présence de collectivités sûres où les gens voudront vivre et
élever leurs familles, où ils pourront recevoir les soins de santé
nécessaires, vivre sans craindre d’être victimes de crimes ou de violence,
profiter des avantages d’un air pur, d’une eau potable et d’espaces verts,
faire du sport amateur, s’adonner à des activités culturelles et aux arts,
et où des gens d’origines et cultures diverses pourront s’intégrer et
apporter leur contribution.
Investissements dans la santé
Quel que soit leur système de santé, les pays du monde entier sont aux
prises avec l’augmentation des coûts des soins de santé qu’entraînent les
changements démographiques, les nouvelles technologies, les percées médicales
et les nouvelles attentes de la population.
Les Canadiens accordent une grande valeur à leur système public de soins de
santé et en sont très fiers. Le régime canadien d’assurance-maladie
garantit l’accès aux services de santé essentiels sans égard au revenu ou au lieu de résidence
des bénéficiaires. C’est là un des éléments de l’avantage concurrentiel
du Canada, et il est essentiel à la qualité de vie.
Les Canadiens veulent avoir l’assurance qu’eux
et leurs enfants bénéficieront de leur système de soins de santé. La
plus grande obligation des gouvernements canadiens est de travailler
ensemble et de s’engager sans compromis à fournir un accès universel
à des services médicaux essentiels de grande qualité, à se fixer des
buts et objectifs communs qui leur permettront d’offrir le même régime
d’assurance-santé au XXIe siècle, de mesurer les
résultats, de faire état de leurs progrès aux Canadiens, d’apprendre
les uns des autres ce qui fonctionne le mieux et d’investir dans l’avenir. |
C’est pourquoi les
gouvernements du Canada investissent davantage dans les services de base dans le
domaine de la santé. Ils prennent également des mesures visant à moderniser
le système et à le rendre durable en améliorant les systèmes d’information,
la recherche et l’innovation et particulièrement la prévention. Les
initiatives de prévention s’appuient sur les efforts déployés pour
améliorer la nutrition prénatale, l’innocuité des aliments et le contrôle
des substances toxiques. Des mesures sont prises pour favoriser l’innovation
dans le domaine de la santé au sein des collectivités et dans les régions
rurales, pour améliorer les services de santé offerts aux Autochtones, et pour
combattre le diabète, dont l’incidence est particulièrement élevée dans
les collectivités autochtones.
Les Canadiens veulent avoir l’assurance qu’eux et leurs enfants
bénéficieront de leur système de soins de santé. La plus grande obligation
des gouvernements canadiens est de travailler ensemble et de s’engager sans
compromis à fournir un accès universel à des services médicaux essentiels de
grande qualité, à se fixer des buts et objectifs communs qui leur permettront
d’offrir le même régime d’assurance-santé au XXIe siècle,
de mesurer les résultats, de faire état de leurs progrès aux Canadiens, d’apprendre
les uns des autres ce qui fonctionne le mieux et d’investir dans l’avenir. L’accroissement
de la mobilité des gens dans le monde, la propagation des maladies et l’apparition
de nouveaux virus exigeront aussi des solutions de nature internationale.
Un environnement sain
Qualité de vie supérieure et environnement sain vont de pair. L’environnement
est important aux yeux de tous les Canadiens, et surtout des jeunes Canadiens.
Notre génération sera jugée en fonction de l’héritage environnemental qu’elle
laissera à ses enfants et à ses petits-enfants. C’est là l’une des
grandes priorités des gouvernements du pays.
Des lois ont été adoptées afin de protéger les espèces menacées et les
éléments vitaux de leur habitat. Le gouvernement du Canada étend son réseau
de parcs nationaux et prend les mesures
Notre génération sera jugée en fonction
de l’héritage environnemental qu’elle laissera à ses enfants et à
ses petits-enfants. C’est là l’une des grandes priorités des
gouvernements du pays. |
nécessaires pour assurer l’intégrité
écologique de ces derniers et la protection des régions sauvages. De plus, il
nettoie les sites contaminés afin de protéger la santé des Canadiens.
Le Canada adopte résolument les technologies existantes. De façon
stratégique, il en met d’autres au point. Il exporte ses produits techniques,
contribuant ainsi à la santé de l’environnement mondial et à la croissance
économique canadienne. Le pays s’est fixé comme objectif de devenir le chef
de file mondial en sciences et en technologie de l’environnement.
En collaboration avec les provinces et les municipalités, le gouvernement
investit dans l’infrastructure verte afin d’améliorer la qualité de l’eau
et de l’air. Il adopte également de saines pratiques et encourage ses
partenaires commerciaux à l’imiter. De plus, il dirige des travaux d’envergure
nationale — avec l’aide de la population, du secteur privé et des provinces
— qui lui permettront de respecter ses engagements en matière de réduction
des émissions de gaz à effet de serre, et il s’efforcera d’inciter les
autres pays à l’action internationale en ce qui a trait au changement
climatique.
Dans le contexte de la nouvelle économie mondiale, les gens sont plus
branchés que jamais, les entreprises se font plus que jamais concurrence dans
le monde entier, et la qualité de notre environnement — l’air que nous
respirons, l’eau que nous buvons — dépend non seulement de ce que nous
faisons dans notre pays, mais également de certains facteurs au-delà de nos
frontières. La qualité de l’environnement est un défi à la fois local et
mondial; elle exige une action nationale ainsi que des partenariats
internationaux.
Des collectivités fortes et sûres
Pour que nos collectivités soient fortes et pour que la société soit bien
gouvernée, il faut que les citoyens s’engagent et assument leurs
responsabilités non seulement envers eux-mêmes, mais aussi envers les autres.
Le Canada a toujours bénéficié d’une action communautaire intense, et les
Canadiens sont très fiers de leur réputation de tolérance, de respect mutuel
et de responsabilité envers les autres. En effet, on dit du Canada qu’il est
une société « d’entreprise publique » en raison de ses
traditions de responsabilité sociale. La force de ses collectivités se
reflète dans des taux de criminalité et de violence relativement faibles et en
décroissance, dans un taux élevé de bénévolat et d’action caritative et
dans la force active de son secteur bénévole. En cette époque d’évolution
rapide et constante, ces liens entre les citoyens et entre eux et leurs
gouvernements risquent de s’affaiblir, au moment précis où l’entreprise
publique doit faire preuve de souplesse et d’esprit inventif.
Les gouvernements du pays unissent leurs efforts pour aider leurs
collectivités à demeurer sûres et pour éviter aux Canadiens de vivre dans la
crainte du crime. Au Canada, les contrevenants sont tenus responsables de leurs
crimes, les personnes ayant commis des crimes graves reçoivent des sentences
sévères, celles qui en ont
Pour que nos collectivités soient fortes et
pour que la société soit bien gouvernée, il faut que les citoyens s’engagent
et assument leurs responsabilités non seulement envers eux-mêmes, mais
aussi envers les autres. |
commis de moins graves, en particulier les jeunes
contrevenants, reçoivent de l’aide pour réintégrer leurs collectivités, et
l’emprisonnement est une sanction de dernier recours.
Les gouvernements du pays ont intensifié leurs efforts de prévention et de
déjudiciarisation afin de réduire les coûts sociaux et économiques de la
criminalité. Au Canada, le contrôle des armes à feu figure parmi les plus
sévères au monde et de nouvelles mesures sont actuellement prises dans ce
domaine afin d’assurer une manipulation sécuritaire de ces armes et d’interdire
l’utilisation des plus dangereuses. Le Canada intensifie également son
travail de prévention de la criminalité au sein des collectivités en mettant
au point des programmes qui satisferont aux besoins particuliers des
collectivités urbaines et rurales et en mobilisant des jeunes pour aider d’autres
jeunes à risque.
Mais la mondialisation
Dans le cadre d’une série de tables
rondes, le gouvernement et le secteur bénévole se sont donné une vision
commune sur la façon dont ce partenariat pourra contribuer le plus
efficacement à servir les Canadiens, à encourager les actions
caritatives et à promouvoir le bénévolat et la mobilisation des
citoyens au sein de l’entreprise publique. |
engendre de nouvelles menaces, comme la criminalité
informatique, le trafic d’humains, d’armes et de drogue, et l’exploitation
des immigrants et des réfugiés. Des événements récents ont montré les
conséquences que peuvent avoir à l’échelle mondiale les méfaits commis
localement sur l’Internet. Ces problèmes nécessiteront des solutions
internationales.
Au pays, les démarches les plus efficaces de prévention de la criminalité
et d’amélioration de la qualité de vie dans les collectivités sont celles
qui mettent l’accent sur le développement social et l’inclusion, qui
mobilisent les personnes à risque ou en marge de la société, qui leur
permettent d’acquérir des aptitudes sociales et des compétences de travail,
et qui leur fournissent des occasions de contribuer à la vie sociale. Le
secteur bénévole canadien joue un rôle crucial pour atteindre ceux qui, trop
souvent, glissent entre les mailles des programmes gouvernementaux.
C’est pourquoi le gouvernement du Canada renforce son partenariat avec le
secteur bénévole. Dans le cadre d’une série de tables rondes, le
gouvernement et le secteur bénévole se sont donné une vision commune sur la
façon dont ce partenariat pourra contribuer le plus efficacement à servir les
Canadiens, à encourager les actions caritatives et à promouvoir le bénévolat
et la mobilisation des citoyens au sein de l’entreprise publique. Le
gouvernement fédéral et le secteur bénévole élaborent actuellement un
accord qui permettra de transposer cette relation au XXIe siècle.
Le Canada accroît également son soutien à la participation au sport
amateur, aux activités culturelles et aux arts et à la conservation de son
riche patrimoine culturel pour les générations à venir. Les activités
sportives, artistiques et culturelles contribuent de façon importante à relier
les Canadiens à leur société et
Dans un monde où le développement humain,
la qualité de vie et la prospérité dépendent de plus en plus du savoir
et de la créativité, qui de mieux que nos artistes et nos auteurs pour
ouvrir la voie. Et qui de mieux que nos jeunes qui, très souvent, sont
déjà plus à l’aise que leurs aînés dans ce monde en évolution
rapide dans lequel nous vivons. |
à les unir. Ces activités inspirent la
créativité, accentuent le sens de l’humanité et de l’appartenance des
citoyens, et constituent des points de repère en cette époque de
mondialisation et de grands changements. Le gouvernement adopte des mesures
visant à promouvoir l’expression de la créativité dans tous les médias et
à « mettre en ligne » le contenu historique et culturel.
Il prend plus particulièrement des mesures destinées à encourager les
jeunes à s’exprimer, à développer leur créativité, à participer à des
échanges au pays et à l’étranger et à s’ouvrir à l’excellence dans
les arts, les sciences sociales et le sport. Les jeunes sont généralement à l’aise
dans le monde branché, et ils pourront jouer un rôle important en matière d’innovation.
Le Canada se tourne de plus en plus vers les jeunes pour aider les citoyens et
les entreprises à apprendre à utiliser efficacement les nouvelles technologies
et l’Internet. Les gouvernements devront également trouver de nouveaux moyens
de mobiliser les jeunes et de les placer au centre de l’action.
Le gouvernement du Canada a à cœur de donner des choix aux Canadiens, de
les aider à connaître l’histoire diversifiée du pays et de soutenir et
promouvoir nos riches talents. Le Canada a l’occasion unique de donner à ses
artistes créateurs de nouveaux moyens d’expression et de faire en sorte que
les Canadiens aient accès à une vaste gamme d’œuvres de toutes sortes, qu’elles
soient littéraires ou audiovisuelles.
Dans un monde où le développement humain, la qualité de vie et la
prospérité dépendent de plus en plus du savoir et de la créativité, qui de
mieux que nos artistes et nos auteurs pour ouvrir la voie. Et qui de mieux que
nos jeunes qui, très souvent, sont déjà plus à l’aise que leurs aînés
dans ce monde en évolution rapide dans lequel nous vivons.
Un gouvernement moderne
La manière canadienne de gouverner exige que tous les citoyens aient l’occasion
d’aider à définir les priorités et les orientations du gouvernement. Le
gouvernement du Canada reconnaît que la légitimité des institutions publiques,
la qualité des politiques et la réceptivité des fonctions publiques passeront
par de nouveaux mécanismes et par des mécanismes améliorés permettant de
faire participer les citoyens et la société civile à la gouvernance. Par
exemple, le
Tous les gouvernements font face à un même
défi : celui de mettre les citoyens au cœur du processus
gouvernemental, de mobiliser les jeunes et de donner une voix à ceux qu’on
a tendance à oublier. |
gouvernement a eu recours à des jurys populaires pour en arriver à
une déclaration consensuelle sur le changement climatique. Il a également
formé des cercles d’étude pour amener citoyens et décideurs autour d’une
même table en vue de recommander une ligne de conduite en matière d’immigration
et de santé. Le gouvernement est en outre conscient de la nécessité de
rejoindre les citoyens des collectivités éloignées, ce qui l’a amené en
1998 à lancer le Dialogue rural canadien, qui a débouché sur un plan d’action
à long terme qui répondra aux besoins particuliers des gens vivant en milieu
rural ou en milieu éloigné. Tous les gouvernements font face à un même défi :
celui de mettre les citoyens au cœur du processus gouvernemental, de mobiliser
les jeunes et de donner une voix à ceux qu’on a tendance à oublier.
Pour reconnecter les gouvernements avec les citoyens, il est essentiel d’avoir
une plus grande transparence et une meilleure responsabilisation. Au Canada,
tous les gouvernements sont en train d’adopter de nouveaux mécanismes pour
mesurer leur performance et divulguer les résultats obtenus. Pour sa part, le
gouvernement du Canada se dote actuellement de nouveaux moyens pour amener tous
ses ministères et organismes à mesurer leur performance et à rendre des
comptes. Les rapports de performance sont déposés au Parlement puis rendus
publics pour que les citoyens puissent évaluer le travail de leur gouvernement
en toute connaissance de cause. De tels rapports sont essentiels car ils
permettent aux gouvernements de voir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne
pas, et de modifier leurs politiques en conséquence.
Les gouvernements fédéral et provinciaux adoptent également de nouvelles
approches où la prestation des services est axée sur le citoyen : ils
annoncent publiquement les normes de service, prévoient des mécanismes de
plainte et de redressement, et utilisent les nouvelles technologies pour mieux
rejoindre les bénéficiaires. Le gouvernement du Canada s’est engagé à
offrir tous ses services en ligne d’ici 2004 de sorte qu’on puisse y avoir
accès à tout moment et de partout au pays.
Les gouvernements du Canada travaillent ensemble à renforcer le système
fédéral, à gérer l’interdépendance dans l’intérêt de la population,
à se concerter et à trouver de nouvelles façons d’accroître transparence
et responsabilisation. Des
Des initiatives comme la Prestation
nationale pour enfants montrent la force d’un système fédéral qui
permet aux gouvernements d’unir leurs forces pour le bien commun tout en
leur accordant suffisamment de latitude pour concevoir des programmes et
des services adaptés aux besoins provinciaux et locaux. |
initiatives comme la Prestation nationale pour
enfants montrent la force d’un système fédéral qui permet aux gouvernements
d’unir leurs forces pour le bien commun tout en leur accordant suffisamment de
latitude pour concevoir des programmes et des services adaptés aux besoins
provinciaux et locaux.
Le fédéralisme canadien s’avère particulièrement avantageux dans la
nouvelle économie mondiale, permettant une interaction des diverses
problématiques, favorisant la diversité et fournissant un laboratoire naturel
pour tester les idées nouvelles et retenir les plus prometteuses. En 1999, les
gouvernements du Canada se sont entendus pour que notre fédéralisme soit
marqué par une plus grande collaboration : ils ont pris l’engagement de
se concerter, chaque fois que des responsabilités ou des intérêts communs
sont en jeu, pour déterminer les objectifs à atteindre, voir comment les
résultats seront mesurés et portés à la connaissance du public, partager les
pratiques exemplaires et apprendre les uns des autres. L’aspect clé de cette
entente est l’engagement pris par tous les gouvernements de faire rapport aux
Canadiens pour que ceux-ci puissent évaluer de façon éclairée la performance
de leurs gouvernements et participer plus à fond au dialogue fédéral-provincial.
L’excellence devra imprégner de plus en plus tout ce que font les
gouvernements : politiques, administration, services. Par ailleurs, les
gouvernements devront attirer et retenir les meilleurs éléments compte tenu de
la concurrence qui s’exerce sur le marché, et ils devront être
représentatifs des populations extrêmement diversifiées qu’ils servent.
Savoir attirer et retenir les gens de talent : voilà un défi de taille
pour tous les gouvernements.
Le gouvernement prend des mesures concrètes pour se donner des moyens d’action
en matière d’élaboration des politiques, accroître sa capacité de dégager
les grandes tendances, dresser des scénarios pour le long terme et mettre au
point des démarches et des solutions novatrices. Le projet de recherche sur les
politiques consacre des ressources aux politiques à long terme afin d’aider
les ministères à se doter de la capacité d’élaborer des politiques, et d’encourager
les chercheurs et les groupes de réflexion à aider le gouvernement à définir
ses défis et ses choix pour l’avenir. De plus, le gouvernement du Canada veut
une fierté à la fonction publique en mettant l’accent sur le recrutement, le
maintien des effectifs et l’apprentissage pour qu’elle puisse continuer d’attirer,
de garder en poste et de développer des gens qui insuffleront l’excellence au
sein du gouvernement.
Les gouvernements devront aussi trouver de nouvelles façons de renforcer les
partenariats entre les secteurs public et privé et de promouvoir la
responsabilité collective au pays comme à l’étranger. Il faut que tous les
secteurs de la société contribuent à l’amélioration de la qualité de vie.
Les opportunités au niveau mondial
Si le Canada réussit à faire entendre sa voix sur la scène internationale,
c’est qu’il a l’avantage d’être une société multiculturelle où les
gens ont des racines dans presque tous les pays du monde. Le Canada est entouré
de trois océans, ce qui en fait un pays de l’Atlantique, du Pacifique et de l’Arctique.
Il appartient au Commonwealth et à la Francophonie et s’exprime dans deux
langues dont le
Si le Canada réussit à faire entendre sa
voix sur la scène internationale, c’est qu’il a l’avantage d’être
une société multiculturelle où les gens ont des racines dans presque
tous les pays du monde. |
rayonnement est international. Le Canada est une nation
commerçante qui croit à l’importance des investissements. Et il parle au
monde en s’appuyant sur des valeurs qui ont présidé à la création de notre
pays : « la paix, l’ordre et le bon gouvernement ». En cela,
la politique étrangère du Canada est le reflet fidèle de sa politique
intérieure.
Depuis la fin de la guerre froide, la politique étrangère n’a plus à se
limiter aux relations entre États : elle peut désormais transcender les
frontières pour s’intéresser davantage à l’élément humain de la
mondialisation, à la sécurité des populations, à la diversité culturelle et
aux droits de la personne.
Le Canada continue de jouer un rôle disproportionné dans la prévention des
conflits, la pacification et le maintien de la paix, car les Canadiens
comprennent qu’ils sont eux-même davantage en sécurité lorsque la paix
règne ailleurs dans le
Si les pays développés veulent continuer
de tirer profit des avantages de la mondialisation, ils doivent aider ceux
qui en sont exclus à en profiter eux aussi. Voilà le défi à relever
pour tous ceux qui croient à une gouvernance progressiste. |
monde. Notre pays travaille de concert avec les
organisations non gouvernementales internationales à promouvoir la sécurité
des populations, les droits de la personne et la paix, prenant appui sur la
convention historique qui a été signée pour éliminer les mines
antipersonnel. Il faudra des approches semblables pour les armes légères et
les migrants illégaux. Le Canada et ses partenaires des Nations unies ont
récemment élaboré de nouvelles règles pour empêcher le recrutement d’enfants
soldats, et nous continuons de préconiser que les auteurs d’atrocités soient
traduits devant le Tribunal pénal international.
Le Canada fait également la promotion d’une approche à l’égard du
libre-échange qui soit plus inclusive, cohérente et réglementée, et qui soit
ancrée dans l’OMC, de sorte que le libre-échange devienne peut-être un jour
la principale garantie de débouchés à l’échelle mondiale. Le commerce et l’investissement
sont essentiels pour renforcer l’économie canadienne.
La relation commerciale du Canada avec les États-Unis est la plus importante
qui soit pour le Canada. L’Accord de libre-échange nord-américain a eu pour
effet d’intégrer le Mexique à cette relation.
Par son adhésion au forum de Coopération économique Asie-Pacifique (APEC)
et le rôle de chef de file qu’il assume au Sommet des Amériques, le Canada
se montre déterminé à élargir le libre-échange et à en faire la clé de
voûte de la prospérité dans le nouvel ordre économique mondial.
Qui dit mondialisation dit richesse accrue, horizons élargis et qualité de
vie améliorée, du moins pour les Canadiens et les citoyens des autres pays
développés. Mais tous n’ont pas la même chance. En effet, le nombre absolu
de ceux qui vivent dans l’indigence ne s’améliore guère. Si les pays
développés veulent continuer de tirer profit des avantages de la
mondialisation, ils doivent aider ceux qui en sont exclus à en profiter eux aussi. Voilà le défi à
relever pour tous ceux qui croient à une gouvernance de progrès.
Pour sa part, le Canada est résolu à promouvoir une croissance durable pour
toutes les nations par le biais d’échanges commerciaux accrus. Il faudra pour
ce faire réduire la dette et prévoir des fonds pour les dépenses de
production; il faudra aussi mettre en place les structures réglementaires
appropriées et apprendre à profiter pleinement des retombées du commerce. Le
Canada préconise de réduire la dette qui paralyse en ce moment les pays les
plus pauvres, de concert avec les institutions financières internationales. Il
est l’un des membres les plus actifs du G20, formé pour promouvoir la
stabilité financière et la transparence à l’échelle internationale.
Cependant, les mesures financières ne sauraient à elles seules permettre
aux pays en développement de profiter de la mondialisation. Le Canada croit à
la nécessité d’élaborer des politiques sociales pour protéger les pays
vulnérables lorsque les
La stratégie canadienne consiste à
promouvoir une meilleure cohérence des politiques au niveau international
et à ne pas se limiter aux conséquences économiques de la
mondialisation. |
temps sont durs. C’est pourquoi il encourage, en
particulier par le biais du G8, une coordination accrue — entre l’Organisation
mondiale du commerce, les institutions financières internationales et les
organismes des Nations unies — en vue de consentir un allégement de dette aux
pays qui ont besoin d’engager des dépenses de production, de se doter de
filets de sécurité sociale et de mieux intégrer le commerce à leur
développement. Le Canada propose également des programmes d’aide au
développement pour donner à ces pays les moyens de vraiment améliorer leur
situation économique et sociale, ainsi que pour répondre aux besoins
humanitaires urgents.
La stratégie canadienne consiste à promouvoir une meilleure cohérence des
politiques au niveau international et à ne pas se limiter aux conséquences
économiques de la mondialisation. Il faut considérer également les aspects
qui touchent la société, l’environnement, la santé et la culture. Tous les
gouvernements devront réussir à s’entendre sur un plan d’action
international cohérent et à mettre en place des structures de gouvernance plus
transparentes et plus aptes à mobiliser la société civile, chez nous et
ailleurs dans le monde.
Les choix qui s’imposent pour l’avenir
Pour que la voie canadienne nous garantisse le succès au XXIe siècle,
il faudra que l’innovation et l’excellence soient à l’ordre du jour des
gouvernements, que des partenariats s’établissent un peu partout et que notre
action soit axée sur les citoyens, au pays comme à l’étranger. Le
gouvernement fédéral a des objectifs très clairs à proposer aux Canadiens
relativement à ce que doit être le Canada moderne :
• Le Canada est le pays le plus inclusif qui soit, où des
possibilités sont offertes de façon égale à tous les Canadiens et à
toutes les régions.
• Tous les enfants partent du bon pied dans la vie de façon à
pouvoir apprendre et saisir les occasions qui se présenteront à eux plus
tard.
• L’économie canadienne connaît une forte croissance et tous les
secteurs économiques exploitent à bon escient les possibilités des
nouvelles technologies ainsi que les avantages des échanges commerciaux
et des investissements internationaux.
• Le Canada est le pays le plus branché du monde, un leader dans l’économie
du savoir et il aura 5 p. 100 du commerce électronique mondial
d’ici 2003.
• Toutes les salles de classe au Canada sont branchées à l’Internet.
• Tous les Canadiens ont la possibilité de faire des études de
qualité et d’atteindre les plus hauts niveaux d’excellence, et ce à
un coût abordable.
• Le Canada est le leader mondial dans des grands domaines
stratégiques de la recherche et de la science.
• Les Canadiens défavorisés ont les outils nécessaires pour
rattraper le reste de la société, et les besoins fondamentaux de tous
les Canadiens sont satisfaits.
• Les peuples autochtones du Canada ont les outils nécessaires pour
participer à la croissance économique du Canada.
• Tous les Canadiens ont accès à des services médicaux de grande
qualité et le Canada est un leader mondial de la recherche en santé et
de l’information dans ce domaine.
• La population canadienne continue de profiter d’air et d’eau
propres ainsi que d’espaces verts, dans un pays qui préserve la riche
diversité de sa faune et de sa flore, y compris leurs habitats.
• Le Canada est un leader mondial dans la technologie et la science
de l’environnement.
• Tous les Canadiens peuvent participer pleinement à l’économie
et s’épanouir dans des collectivités riches de leur diversité
culturelle, sans craindre le crime, la violence, les préjugés ou la
haine.
• Les jeunes Canadiens possèdent les outils et peuvent saisir les
occasions nécessaires pour contribuer à l’innovation et à la
croissance.
• Les artistes et les créateurs du Canada ont l’occasion de s’exprimer
et les Canadiens ont accès aux œuvres et aux produits canadiens.
C’est un plan pour que les gens s’épanouissent,
et pour que se réalisent les opportunités, l’excellence, le
succès, la qualité de vie, la responsabilité mutuelle, le respect
mutuel, la créativité et l’innovation. C’est la vision
ambitieuse d’un pays ambitieux. |
• Les services gouvernementaux sont offerts en ligne, les
gouvernements du pays collaborent dans l’intérêt de tous les Canadiens,
de façon ouverte et transparente, et les citoyens sont au cœur de la
gouvernance.
• Le Canada et les autres pays qui ont la même philosophie que lui
adoptent un plan d’action international caractérisé par la cohérence,
le partage des avantages et l’inclusion.
Partager la prospérité
C’est là le projet moderne d’une société moderne, le projet d’un
pays résolument tourné vers l’avenir. Finies les vieilles solutions pour les
problèmes contemporains! L’heure est venue d’avoir un plan moderne pour que
tous les Canadiens puissent se prévaloir des occasions qui s’offrent, où qu’elles
se manifestent au Canada, et pour qu’ils continuent d’édifier leur avenir
à la manière canadienne. C’est un plan pour que les gens s’épanouissent,
et pour que se réalisent les opportunités, l’excellence, le succès, la
qualité de vie, la responsabilité mutuelle, le respect mutuel, la créativité
et l’innovation. C’est la vision ambitieuse d’un pays ambitieux.
La voie canadienne — c’est-à-dire cette façon que nous avons de vivre
ensemble, de trouver des solutions aux problèmes, de respecter les autres, de
nous sentir responsables des autres — est assurément celle de l’avenir en
ce siècle encore tout jeune qui nous invite au rapprochement.
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