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Ces informations sont tirées de l’ouvrage Les Canadiens et leur système de gouvernement, écrit par l’honorable Eugene Forsey(1) (1904-1991) et réédité par la suite.
Introduction
Le Canada est une démocratie et une monarchie constitutionnelle.
Le chef de l'État est la Reine du Canada (qui est également
Reine de Grande-Bretagne, d'Australie, de Nouvelle-Zélande
et de plusieurs autres pays disséminés dans le monde,
à partir des Bahamas et de la Grenade jusqu'à la
Papouasie-Nouvelle-Guinée et au Tuvalu). Tout acte du gouvernement
est accompli au nom de la Reine, mais l'autorité d'agir
provient, dans chaque cas, du peuple canadien. Lorsque les Pères
de la Confédération ont élaboré notre
Constitution actuelle en 1867, ils ont librement, délibérément
et unanimement résolu de confier officiellement le pouvoir
exécutif à la Reine, «pouvoir qui serait administré,
selon les principes bien compris de la Constitution britannique,
par le souverain en personne ou par le représentant dûment
autorisé du souverain».
Ils consacraient ainsi le principe du gouvernement responsable,
dans lequel le cabinet répond devant la Chambre des communes
et la Chambre des communes rend compte au peuple. De nos jours,
hormis les cas où elle se trouve au Canada, tous les pouvoirs
de la Reine sont exercés par son représentant, le
Gouverneur général, nommé par elle sur avis
du premier ministre canadien.
Le premier ministre
La fonction de premier ministre (fédéral ou provincial), à
l'instar des partis politiques, n'a pas été créée
par une loi, mais elle est reconnue légalement. En règle
générale, le premier ministre est député
à la Chambre des communes (mais la fonction a déjà,
à deux reprises, été occupée par un
sénateur, en 1891-1892 et en 1894-1896). Même si un
non-député peut être premier ministre, selon
la coutume, il lui faut se faire élire dans les plus brefs
délais. Un premier ministre qui perd son siège
aux élections, peut rester en fonction tant que son parti
est majoritaire à la Chambre. Encore qu'il doive, selon
les us et coutumes, gagner un siège dès que possible.
Dans ce cas, il est de tradition qu'un membre du parti majoritaire
se désiste, créant ainsi une vacance que le premier
ministre défait, ou chef de parti non-député,
peut occuper à la faveur d'une élection partielle.
C'est le Gouverneur général qui nomme le premier
ministre, et, habituellement, la nomination est automatique.
Si l'opposition remporte plus de la moitié des sièges
à des élections générales ou si le
gouvernement est battu en chambre, ce qui entraîne sa démission
collective, le Gouverneur général doit demander
au leader de l'opposition de former un nouveau gouvernement.
Auparavant, le premier ministre était considéré,
dans le Cabinet, comme «le premier parmi ses pairs».
Ce n'est plus le cas. Aujourd'hui, le chef du gouvernement a
infiniment plus de pouvoirs que ses collègues du Cabinet.
En effet, non seulement les choisit-il personnellement, mais
il peut également demander à n'importe lequel d'entre
eux de remettre sa démission. Dans le cas d'un refus de
la part du ministre en cause, il peut recommander au Gouverneur
général de le démettre de ses fonctions,
et ce dernier accèderait à cette requête.
Lorsque le Cabinet doit prendre une décision, ce n'est
pas nécessairement le principe de la majorité qui
est appliqué. En effet, un premier ministre influent peut,
après avoir entendu les vues de toutes et tous, simplement
décréter que c'est son point de vue qui prévaudra
et qui deviendra la politique officielle du gouvernement, même
si tous ou la plupart des autres ministres s'y opposent. Ses
collègues doivent alors se plier à sa décision
ou remettre leur démission.
(1) Forsey, Eugene A., Les Canadiens et leur système de gouvernement, 1991. Reproduit avec la permission du
ministère du Patrimoine canadien et du ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux Canada, 1996.
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Premier
parmi ses pairs : Le Premier ministre dans la vie et la politique au Canada
(Bibliothèque nationale du Canada et Archives nationals du Canada)
Dernière mise à jour : le 15 mai 2001
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