Bureau de la sécurité des transports du Canada / Transportation Safety Board of Canada
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Rapport d'enquête du SR 111

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1.12.1  Repêchage de l'épave

1.12.1.1 Généralités
1.12.1.2 Méthodes de repêchage de l'épave
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1.12.1.1  Généralités (DIT1-61)

Les opérations de recherches et sauvetage ont commencé immédiatement après l'accident et elles ont mis à contribution des ressources en provenance des Forces canadiennes (ministère de la Défense nationale [MDN]), de la Garde côtière canadienne (ministère des Pêches et des Océans), de la Gendarmerie royale du Canada (ministère du Solliciteur général du Canada) et de la communauté locale qui a fourni de nombreux bateaux privés. On a mis en place une zone d'exclusion afin d'assurer la protection et la sécurité des lieux au cours des opérations de repêchage. La zone d'exclusion est demeurée en vigueur jusqu'au 1er novembre 1999. La sécurité a été assurée en permanence pendant cette période, et aucune infraction connue à la sécurité n'a été rapportée. Les opérations de repêchage et de triage des débris ont nécessité environ 15 mois de travail.

On a repéré l'emplacement de l'épave principale lorsque le sous-marin NCSM Okanagan est parvenu à capter les signaux de radioralliement en provenance des radiobalises sous-marines de détresse (ULB) fixées aux enregistreurs de vol. On a recueilli des renseignements sur l'état de l'épave et la répartition des débris à l'aide de divers appareils d'imagerie sous-marine embarqués, de plongeurs et de caméras vidéo montées sur des engins télécommandés (ROV). La zone de débris principale mesurait quelque 125 m de longueur sur 95 m de largeur (411 pi sur 312 pi), et la profondeur de l'eau à cet endroit était de quelque 55 m (180 pi).

La première phase du repêchage a porté sur la recherche et le repêchage des restes humains ainsi que sur la localisation du CVR et du FDR. On a exercé une surveillance étendue de la zone des débris et des environs afin d'évaluer diverses possibilités de repêchage. Les débris flottants avaient été éparpillés par le vent et les courants marins, mais aucun morceau important de l'épave n'a été retrouvé à l'extérieur des limites de la zone de débris principale unique sur le fond de l'océan. Certaines des méthodes utilisées, qui sont décrites dans les rubriques suivantes, ont éparpillé les débris sur une plus grande superficie.

Les opérations de repêchage de l'épave ont permis de récupérer plus de 126 554 kg (279 000 lb) de débris de l'avion, ce qui représentait environ 98 % de la masse structurale de l'avion. On a également repêché plus de 18 144 kg (40 000 lb) de fret.

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1.12.1.2  Méthodes de repêchage de l'épave

1.12.1.2.1  Méthodes initiales de repêchage de l'épave (DIT1-62)

Les activités initiales de repêchage ont consisté à récupérer les débris qui flottaient à la surface de l'eau, à fouiller le rivage, et à effectuer des opérations de plongée par petits fonds près du rivage et par grands fonds dans la zone de débris.

Les plongeurs de la Marine canadienne ont retrouvé le FDR le 6 septembre 1998 et le CVR le 11 septembre 1998. Il a fallu un certain temps pour repêcher le premier enregistreur de bord parce que les deux enregistreurs étaient équipés d'ULB actionnées par l'eau qui émettaient toutes deux sur la même fréquence. Après avoir repéré la zone générale d'où provenaient les signaux des radiobalises, il a été difficile de localiser avec précision l'emplacement exact de chacun des enregistreurs.

Les fixations des ULB étaient endommagées au point où ces dernières s'étaient presque détachées des enregistreurs. Aucune exigence réglementaire n'oblige que l'ULB soit fixée à l'enregistreur pour les essais et la certification.

À partir du 12 septembre 1998, l'USS Grapple, un navire de repêchage de la marine américaine (USN), a été sur les lieux pendant une période d'environ trois semaines, ce qui a permis d'accroître les capacités de levage et de plongée ainsi que le nombre de ROV déjà sur place.

Après un certain temps, on a jugé qu'il serait dangereux de poursuivre les opérations de repêchage avec des plongeurs, en raison des conditions météorologiques et de l'état de la mer qui se détérioraient de plus en plus, et à cause de la profondeur de l'eau et de la nature des débris d'épave qui présentaient souvent des arêtes vives et anguleuses. On a également constaté qu'au rythme de récupération de l'épave à l'aide de cette méthode, il serait impossible de repêcher la plus grande partie de l'épave en temps opportun. On a donc décidé de recourir à des méthodes offrant une plus grande capacité de récupération.

Les opérations initiales de repêchage ont permis de récupérer entre 6 804 et 9 072 kg (15 000 et 20 000 lb) de débris.

1.12.1.2.2  Opérations de repêchage de charges lourdes

Entre le 13 octobre et le 24 octobre 1998, on a loué deux barges, qu'on a amarrées ensemble, afin de repêcher les débris de la zone de débris (voir Figure 18). Une grue à forte capacité de levage, montée sur le pont d'une des barges, soulevait les débris d'épave du fond de l'océan et les déposait sur le pont de la deuxième barge, où ils étaient triés et lavés. Les matériaux ainsi repêchés étaient ensuite transportés par des navires de la Garde côtière canadienne (GCC) jusqu'au rivage où ils étaient traités de nouveau.

Cette méthode a permis de repêcher quelque 68 040 kg (150 000 lb) de débris d'épave.

1.12.1.2.3  Utilisation d'un dragueur à pétoncles

Un dragueur à pétoncles a été utilisé à partir de la fin d'octobre 1998 jusqu'au milieu de janvier 1999. Le bateau de pêche tirait un râteau sur le fond de l'eau, et les débris étaient recueillis dans un filet à pétoncles à mailles de chaîne. Lorsque la mer était favorable, le dragueur à pétoncles travaillait 24 heures sur 24, ce qui lui a permis d'effectuer 1 839 passages de raclage au total.

Cette méthode a permis de repêcher quelque 34 020 kg (75 000 lb) de débris d'épave.

1.12.1.2.4  Utilisation d'engins télécommandés

Divers engins télécommandés (ROV) ont été utilisés tout au long des opérations de repêchage à des fins de reconnaissance et de récupération. On a effectué un relevé à l'aide d'un dispositif de balayage linéaire par laser et d'un sonar à balayage latéral afin de déterminer la superficie de la zone de débris, et afin d'obtenir des renseignements détaillés sur le fond marin. Après le passage du dragueur à pétoncles, on a préparé la phase suivante des opérations de repêchage en se servant de ROV pour tourner un enregistrement vidéo de la zone de débris et des zones voisines. Un ROV des Forces canadiennes, appelé système d'intervention sur grands fonds marins, a été utilisé du 26 avril 1999 au 14 juillet 1999 afin de repêcher les morceaux d'épave qui ne pourraient être récupérés par la méthode de repêchage de la phase suivante à l'aide d'une dragueuse à succion.

Cette méthode a permis de repêcher quelque 2 268 kg (5 000 lb) de débris d'épave et de recueillir beaucoup de renseignements sur la nature et l'emplacement des débris restants.

1.12.1.2.5  Utilisation d'une dragueuse à succion

La phase finale des opérations de repêchage de l'épave s'est déroulée à l'automne 1999. Elle consistait à draguer la zone de débris jusqu'à une profondeur de 1,5 m (5 pi) afin de récupérer les débris restants. Les matériaux de dragage étaient pompés dans la soute du navire et transportés jusqu'au port industriel de Sheet Harbour (Nouvelle-Écosse), où ils étaient déchargés dans une zone de confinement spécialement aménagée.

Les matériaux de dragage étaient traités par la suite à l'aide d'un dispositif de tamisage mécanique qui permettait de trier les débris selon leur taille et de les déposer sur des transporteurs à courroie à partir desquels on pouvait séparer manuellement les débris de l'avion des autres sédiments ou rebuts. Cette méthode a permis de récupérer quelque 12 701 kg (28 000 lb) de débris d'épave.

Les opérations de tamisage et d'extraction des débris de l'avion à Sheet Harbour ont pris fin le 3 novembre 1999, et les opérations de triage des débris récupérés ont pris fin le 4 décembre 1999, soit 15 mois après l'accident.


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Mise à jour : 2003-03-27

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