Rapport d'enquête du SR 111
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2.7.3 Autres questions relatives aux listes de vérifications
Les écarts relevé en ce qui concerne la liste de vérifications de Swissair en cas de fumée ou d'émanations d'origine inconnue étaient susceptibles de poser des problèmes. Cependant, le seul lien direct qui pourrait être établi avec le scénario de SR 111 était l'absence d'éclairage dans la cabine, du fait que l'éclairage d'urgence de cette dernière s'est éteint lorsque les pilotes ont actionné le commutateur CABIN BUS. Le fait de devoir travailler dans une cabine non éclairée peut avoir ralenti l'équipage de cabine qui s'affairait à préparer l'avion en vue d'un atterrissage d'urgence, et ce en l'obligeant à utiliser des lampes de poche. Toutefois, un interrupteur d'éclairage d'urgence de la cabine était installé au poste d'agent de bord normalement occupé par le maître de cabine. L'utilisation de cet interrupteur aurait rétabli l'éclairage d'urgence et éliminé la nécessité d'utiliser temporairement des lampes de poche. On ne sait pas si cet interrupteur d'éclairage d'urgence de la cabine a été utilisé.
Rien n'indique que les décisions prises par les pilotes aient été influencées par l'absence d'instructions dans la liste de vérifications sur le port du masque à oxygène. On ne sait pas si les pilotes auraient entamé un déroutement d'urgence plus tôt s'ils avaient eu à leur disposition une seule liste de vérifications combinée dont l'un des premiers éléments aurait porté sur les préparatifs en vue d'un atterrissage dans les plus brefs délais. On n'a pas pu déterminer si la taille de la police de caractères utilisée pour la liste de vérifications ou si des reflets provenant de la liste de vérifications ont nui à sa lecture par les pilotes, bien que l'une ou l'autre de ces conditions pourrait nuire à la capacité de l'équipage de conduite de bien lire la liste de vérifications, surtout dans un environnement enfumé ou mal éclairé.
Un examen de plusieurs listes de vérifications a démontré que les listes n'insistaient pas assez pour que toute quantité de fumée dans un avion soit traitée comme une menace d'incendie grave. Par exemple, ni la liste de vérifications de Swissair ni la liste de vérifications en cas de fumée d'origine inconnue de McDonnell Douglas n'indiquaient que les préparatifs en vue d'un atterrissage d'urgence éventuel devraient être envisagés immédiatement au moment de l'apparition de fumée d'origine inconnue. Plutôt, dans les deux listes de vérifications, l'atterrissage d'urgence constitue le dernier élément de la liste. De même, les instructions de Swissair fournies aux équipages de conduite à ce sujet prévoyaient l'atterrissage de l'avion à l'aéroport d'urgence le plus proche en cas de fumée d'origine inconnue « persistante ».
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