|
 |
Rapport d'enquête du SR 111
|

|
 |
2.20.3 Effet des défaillances dues à l'incendie sur l'atterrissage
À 1 h 24 min 9 s, soit près de trois minutes avant l'heure d'atterrissage la plus hâtive possible, l'avion avait commencé à subir une succession de plus en plus rapide de défaillances de systèmes. Les pilotes ont déclaré une situation d'urgence à 1 h 24 min 42 s, soit un peu plus de deux minutes avant l'heure théorique d'atterrissage la plus hâtive possible. Plusieurs autres défaillances de systèmes, notamment la perte des écrans d'affichage du copilote et l'arrêt des communications avec les ATS, étaient survenues une minute plus tard (1 h 25 min 42 s), juste avant l'arrêt des enregistreurs de bord.
Au moment où les enregistreurs ont cessé de fonctionner, l'environnement dans le poste de pilotage se détériorait rapidement. L'incendie était en train de gagner tout le poste de pilotage depuis le plafond. Juste avant que les enregistreurs cessent de fonctionner, les pilotes avaient indiqué qu'ils devaient atterrir immédiatement; toutefois, ils avaient apparemment perdu la capacité de naviguer, car ils n'avaient pas mis le cap sur l'aéroport. À un moment donné au cours des cinq dernières minutes, les becs de bord d'attaque de l'avion sont devenus inutilisables. Si l'on se fonde sur les dommages causés par la chaleur aux fils et aux disjoncteurs connexes, il se pourrait que les déporteurs-sol automatiques, les servofreins et le dispositif antipatinage soient tombés en panne avant que l'avion puisse atterrir. Dans les circonstances, il aurait été impossible d'arrêter l'avion dans sa course sur la piste existante, même s'il avait réussi à atterrir.
Compte tenu de ces éléments, il est évident que, même si les pilotes avaient tenté un déroutement d'urgence d'une durée minimale à compter de 1 h 14 min 18 s, ils n'auraient pas réussi à maintenir le contrôle de l'avion le temps nécessaire pour atteindre l'aéroport et effectuer un atterrissage en toute sécurité.
|