La construction et la reconstruction des édifices du Parlement du Canada

Après les festivités du 150e anniversaire du Canada, l’édifice du Centre de la Colline du Parlement fermera ses portes pour qu’y soit réalisé un grand projet de restauration et de modernisation. Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC) réalisera les travaux pour le compte de la population canadienne. Il veillera ainsi à ce que notre symbole national le plus important soit préservé.

Cet article de la série « Célébrer l’histoire de Services publics et Approvisionnement Canada » porte sur le rôle que le Ministère a joué dans la construction des édifices du Parlement.

La construction des édifices du Parlement

Quand la province du Canada a été fondée en 1841, Montréal en est devenue la capitale, au lieu de Kingston. Toronto et Québec l’ont été par la suite à tour de rôle. Les déménagements qui en ont découlé étaient la responsabilité du ministère des Travaux publics (l’un des ministères qui constituent Services publics et Approvisionnement Canada aujourd'hui). En 1857, la reine Victoria a établi que la capitale permanente de la province du Canada serait Ottawa.

Le gouvernement a demandé au ministère des Travaux publics de construire 4 édifices fédéraux à Ottawa :

  • 1 édifice qui abritera le Parlement (l’édifice du Centre);
  • 2 édifices administratifs (les édifices de l’Est et de l’Ouest);
  • 1 résidence pour le gouverneur général.

Ce projet de construction comptait parmi les plus importants à avoir été entrepris jusqu’alors dans la jeune nation du Canada.

Une personne se tient debout au chantier de construction des édifices du Parlement.

Les édifices du Parlement en cours de construction, en 1868.
(Source : Bibliothèque et Archives Canada / C-003761, Samuel McLaughlin)

En 1859, le ministère des Travaux publics a lancé un concours afin de trouver des architectes à la hauteur de la tâche.

Thomas Fuller et Chilion Jones ont obtenu le contrat pour la conception de l’édifice du Centre (Charles Baillargé y contribuera plus tard). La conception des édifices de l’Est et de l’Ouest a été confiée à Thomas Stent et à Augustus Laver. La résidence du gouverneur général qui avait été prévue n’a jamais été construite.

Les édifices ont tous été conçus dans un style appelé néogothique. Le ministère des Travaux publics a choisi ce style au lieu du style néoclassique, qui, à l’époque, était populaire aux États‑Unis. Le style néogothique a été privilégié parce qu’il s’harmonisait bien avec le paysage de la Colline du parlement, et qu’il comportait de riches textures et des éléments décoratifs qui illustraient bien l’esprit progressiste de la nouvelle nation

La construction des édifices a commencé le 20 décembre 1859. Les édifices ont ouvert officiellement leurs portes le 6 juin 1866.

En 1876, le ministère des Travaux publics a achevé la Bibliothèque du Parlement et les terrains paysagés de la Colline du Parlement. Plus tard cette même année, il a érigé le portail de la Reine à l’entrée principale de la Colline.

Fait intéressant

C’est en 1897 que le ministère a illuminé pour la première fois l’extérieur des édifices du Parlement. Des milliers d’ampoules électriques ont été allumées, à l’occasion du jubilé de diamant de la reine Victoria.

Photo historique en noir et blanc montrant l’édifice du Centre calciné par les flammes

Le premier édifice du Centre le 4 février 1916, après l’incendie qui s’était déclaré la nuit précédente. Cette vue depuis l’édifice de l’Ouest montre l’ampleur des dommages. Sur la photo, on peut voir la tour qui a été remplacée par la Tour de la Paix. À l’arrière-plan, on peut voir la Bibliothèque, épargnée par les flammes.
(Source : Archives nationales du Canada / Photographe : Samuel J. Jarvis)

L’édifice du Centre détruit par un incendie

Le 3 février 1916, un incendie a détruit l’édifice du Centre. Seule la Bibliothèque du Parlement a été épargnée.

À la suite de l’incendie, le ministère des Travaux publics a réaménagé le Musée commémoratif Victoria (qui abrite maintenant le Musée canadien de la nature) en une nuit pour que la Chambre des communes ait un endroit où siéger le lendemain, soit un vendredi. Le lundi suivant, le Musée renfermait :

  • une salle de séance pour le Sénat;
  • des bureaux pour les députés;
  • des salles de réunion.

La reconstruction de l’édifice du Centre

Très peu de temps après l’incendie, le ministère des Travaux publics en entamé la construction du nouvel édifice du Centre. Le gouvernement a lancé les travaux alors que le Canada était engagé dans la Première Guerre mondiale.

Pendant que le ministère des Travaux publics enlevait les décombres des lieux, les architectes ont élaboré leurs plans et les ont soumis au gouvernement.

Les architectes John A. Pearson et Jean-Omer Marchand ont été chargés du projet. Ils ont écarté d’emblée la possibilité de reconstruire une réplique de l’ancien édifice de quatre étages. Ils ont plutôt conçu un édifice moderne dans le style Beaux-Arts arborant des éléments décoratifs néogothique. Le nouvel édifice en pierre, qui repose sur une charpente d’acier, compte six étages. Il mesure approximativement 143 mètres de long par 84 mètres de large. Bien que l’édifice couvre, pour ainsi dire, la même superficie au sol que son prédécesseur de quatre étages, son intérieur est plus grand dans une proportion de 47 %. Les architectes ont eu recours à des techniques de construction modernes, comme :

  • une construction à charpente d’acier;
  • des éléments porteurs en béton;
  • des matériaux à l’épreuve du feu.

Contrairement à l’ancien édifice du Centre dont l’intérieur était fait surtout de bois, le nouvel édifice du Centre arbore un intérieur en pierre et en marbre. Les architectes ont choisi la pierre, afin de ralentir la propagation des flammes si un autre incendie devait se déclarer. Les plans architecturaux de l’édifice ont été conçus d’après les principes du style Beaux-Arts.

Malgré les contraintes de la Première Guerre mondiale, le ministère des Travaux publics a construit l’édifice assez rapidement. À l’époque, une large part des ressources du Canada étaient consacrées à l’effort de guerre.

Le nouvel édifice du Centre a ouvert ses portes en 1922.

Pearson et Marchand ont conçu la Tour de la Paix pour exprimer leur gratitude alors que la Première Guerre mondiale avait pris fin et que la paix était enfin revenue. La Chapelle du Souvenir qu’on y trouve se veut un sanctuaire en hommage aux Canadiens morts à la guerre. Le ministère des Travaux publics a terminé la construction de la Tour de la Paix en 1927.

Photo historique en noir et blanc montrant l’édifice du Centre en train d’être construit.

L’édifice du Centre en cours de construction. Cette photo a été prise le 14 juin 1917. On peut voir la charpente d’acier de l’édifice. On peut voir aussi les pierres qui ont servi à construire les murs extérieurs.
(Source : Bibliothèque et Archives Canada / 3842183)

Photo historique en noir et blanc montrant l’édifice du Centre sans sa célèbre Tour de la Paix.

Photo historique en noir et blanc montrant l’édifice du Centre sans sa célèbre Tour de la Paix.
(Source : William James Topley / Bibliothèque et Archives Canada / PA-012925)

Rôle actuel

SPAC n’a pas cessé de s’occuper des édifices du Parlement une fois les travaux de construction terminés. Depuis plus de 150 ans, il entretient et rénove ces ouvrages emblématiques.

SPAC assure la prestation des services immobiliers au gouvernement du Canada. Il est responsable des immeubles et des biens fédéraux répartis un peu partout au pays, y compris les édifices du Parlement.

Demeurez à l’affut des prochains articles qui paraîtront dans la série Célébrer l’histoire de Services publics et Approvisionnement Canada, afin d’en apprendre davantage sur le rôle que SPAC joue dans la restauration des édifices du Parlement.

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