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La stratégie Canadienne sur le VIH/sida : Ensemble nous irons plus loin

Introduction

1. Financement

2. Éleméments du Programme

Conclusion

Introduction

Le VIH/sida demeure un important problème à l'échelle nationale et internationale. Malgré les progrès que nous avons faits dans certains domaines, ce problème n'est pas près de disparaître.

Le plus gros du fardeau que représentent l'infection à VIH et le sida est à venir, et non derrière nous. Au cours des cinq dernières années du présent siècle, nous diagnostiquerons plus de nouveaux cas de sida que nous ne l'avons fait pendant les 15 premières années de l'épidémie.

Le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) qui cause le sida est en pleine mutation, ce qui réduit l'efficacité des traitements et rend de plus en plus ardus les efforts visant à freiner l'épidémie.

Le fardeau financier qui résultera du nombre accru de cas d'infection n'a d'équivalent que le coût incalculable de la souffrance humaine.

Il est clair que les défis qui nous attendent sont trop grands et trop complexes pour un seul gouvernement ou un seul organisme. Il est essentiel que nous puissions miser sur les partenariats déjà en place si nous voulons progresser.

C'est pour toutes ces raisons que le gouvernement du Canada a approuvé un financement annuel de 42,2 millions de dollars qui permettra de poursuivre la lutte contre le VIH/sida. Auparavant, les initiatives dans ce domaine étaient limitées dans le temps. Ce nouveau financement assurera la poursuite de nos efforts pendant une bonne partie du XXI e siècle.

La nouvelle Stratégie mettra l'accent sur les personnes les plus à risque d'être infectées en ciblant les comportements à haut risque dans les populations difficiles à atteindre. On abordera également les aspects sociaux, économiques, juridiques et éthiques de la lutte contre le VIH/sida dans ces populations ainsi que la question des droits de la personne. Les personnes vivant avec le VIH/sida auront un rôle central à jouer en raison de leur expertise et du leadership qu'elles exercent dans ce domaine. La recherche sur le VIH/sida sera mieux intégrée à l'échelle nationale et internationale. Nous serons mieux en mesure d'exercer une surveillance.

Grâce à une démarche de consultation nationale sans précédent qui a réuni les gouvernements provinciaux et territoriaux, des organismes et des individus, nous avons pu saisir l'orientation et le rôle de chacun des intervenants, et cerner les ressources disponibles, les stratégies efficaces et les modèles susceptibles de nous aider dans la tâche qui nous attend. Ces consultations ont esquissé pour nous de nouvelles avenues à suivre dans la lutte permanente que le Canada entend faire au VIH/sida. Nous avons tendu l'oreille et nous avons pris note des éléments nécessaires pour progresser dans ce domaine.

La Stratégie National Sur le Sida - Bref Historique

Le premier cas de sida au Canada a été signalé en 1982. Depuis lors, plus de 50 000 Canadiens et Canadiennes ont été infectés par le VIH. Aujourd'hui, il peut s'écouler en moyenne 10 ans avant que les symptômes du sida n'apparaissent chez une personne infectée. Il n'existe pas de vaccin pour prévenir l'infection à VIH, et il n'existe pas non plus de moyen de guérir le sida.

En 1990, la phase I de la Stratégie nationale sur le sida a été lancée. Dans le cadre de cette stratégie, 112 millions de dollars ont été engagés sur une période de trois ans pour appuyer diverses activités de recherche, de surveillance et de développement communautaire. Ces activités nous ont permis de réaliser des progrès importants sur les plans de l'éducation, de la prévention, des soins et des traitements. La phase I venait en aide aux groupes de la base et aux organisations non gouvernementales qui luttent contre le VIH/sida, et elle a jeté les fondements de futurs partenariats en assurant la coordination des efforts de ces organisations avec ceux des ministères et des organismes provinciaux et fédéraux.

La phase II, dotée d'un budget de 211 millions de dollars répartis sur cinq ans, a été lancée en mars 1993. Elle répondait à la complexité croissante du problème du VIH/sida au Canada et au besoin de prolonger l'investissement de temps, de fonds et d'énergie.

Cette phase de la Stratégie mettait l'accent sur la création de partenariats - avec d'autres ministères fédéraux, les gouvernements provinciaux et territoriaux, des organisations non gouvernementales, le secteur privé, des associations professionnelles et les principaux intéressés. Nos connaissances se sont développées considérablement. Nous avons fait de grands pas dans l'éducation de la population par l'entremise des écoles, du milieu de travail, de la communauté. Des systèmes nationaux de surveillance ont été instaurés. Nous avons élaboré des lignes directrices pour la formation des professionnels de la santé dans le domaine du VIH/sida. Des modèles innovateurs de soins et de soutien aux individus et aux familles ont été mis en place. Nous avons mis au point des médicaments et autres traitements plus efficaces, et pris des mesures pour que la population y ait accès.

Au terme de la phase II, en mars 1998, la population canadienne pouvait se réjouir du chemin parcouru. En 1996, le nombre de cas de sida était de 33 p. 100 inférieur à celui enregistré en 1995, et le nombre de décès accusait une baisse de 36 p. 100, grâce à la découverte de meilleurs traitements. Depuis son apparition et jusqu'à la fin des années 80, l'infection à VIH a frappé principalement deux populations : les hommes gais et les personnes infectées par les réserves de sang. Grâce à des initiatives d'éducation et de prévention, nous avons pu réduire considérablement les risques pour un grand nombre d'hommes gais, et les améliorations apportées au système du sang ont fait en sorte qu'aujourd'hui, le sang et les produits sanguins sont aussi sûrs au Canada que dans tout autre pays industrialisé. Beaucoup a été accompli, mais on ne peut en rester là.

Une Nouvelle Stratégie pour une Novuvelle Réalité

Tous les jours, environ 11 Canadiens ou Canadiennes sont infectés par le VIH. On constate une augmentation inquiétante parmi les couches défavorisées sur les plans social et économique. La maladie menace de plus en plus les utilisateurs de drogues injectables, les femmes vivant dans la pauvreté, les Autochtones, les jeunes hommes gais et les détenus.

Une autre constatation troublante est que de toute évidence, les messages de prévention n'atteignent pas les jeunes Canadiens et Canadiennes. L'âge moyen au moment de l'infection est passé de 32 ans en 1982-1983 à 23 ans en 1986-1990. La peur, la stigmatisation et la discrimination continuent de nuire aux efforts de prévention et de traitement. Il faut repenser notre approche.

Lorsque nous regardons autour de nous, d'autres raisons de renforcer et d'élargir notre stratégie nous apparaissent. On estime qu'il y a actuellement sur la planète 22 millions de personnes qui vivent avec le VIH/sida. Six millions de personnes sont déjà décédées. Cette maladie n'a pas de frontières et ne fait pas de discrimination. Nous ne pouvons nous permettre aucune complaisance. Nos partenaires et nous-mêmes devons déployer des efforts renouvelés pour lutter contre le VIH/sida.

Notre objectif est de passer à une stratégie nationale commune bénéficiant d'une meilleure collaboration entre tous les paliers de gouvernement, les communautés, les organisations non gouvernementales, les groupes professionnels, les établissements ainsi qu'avec l'entreprise privée.

Les orientations suivantes guideront la mise en oeuvre de la nouvelle Stratégie :

  • améliorer la durabilité et l'intégration : de nouvelles approches et de nouveaux mécanismes seront mis en place afin de consolider et de coordonner un plan d'action national durable et à long terme;
  • concentrer davantage les efforts sur les groupes les plus exposés : des stratégies innovatrices seront conçues pour viser les comportements à risque élevé parmi des populations difficiles à atteindre, qui sont souvent marginalisées sur les plans social et économique;
  • améliorer la responsabilité publique : grâce à de meilleurs processus de prises de décisions fondées sur les preuves et à un examen et un suivi continus de la performance, nous pourrons faire en sorte que la nouvelle stratégie continue de répondre aux besoins qui surgiront au fil de l'évolution de l'épidémie.

Ces orientations sont fondées sur les buts de la Stratégie, qui ont été établis en collaboration avec les intervenants :

  • prévenir la propagation de l'infection à VIH au Canada;
  • trouver un traitement curatif;
  • trouver et offrir des vaccins, des médicaments et des traitements efficaces;
  • fournir des soins, des traitements  et un soutien aux Canadiens et aux Canadiennes vivant avec le VIH/sida, à leur famille, à leurs amis et à leurs soignants;
  • réduire au minimum les répercussions néfastes du VIH/sida sur les individus et les communautés;
  • réduire au minimum les répercussions des facteurs sociaux et économiques qui augmentent le risque individuel et collectif d'infection à VIH.

L'innovation la plus importante qu'a apportée la Stratégie est peut-être la création du Conseil ministériel sur le VIH/sida, qui regroupera des experts dans tous les domaines liés au VIH/sida au Canada et notamment un bon échantillon de personnes vivant avec le VIH/sida. Ce conseil guidera de façon indépendante le ministre de la Santé dans quatre secteurs critiques : faire en sorte que la Stratégie demeure souple et adaptée aux nouvelles formes que prendra l'épidémie; promouvoir les alliances et les projets conjoints; joindre les groupes à risque et répondre à leurs besoins; aider à l'élaboration de plans à long terme pour l'action future dans le domaine du VIH/sida. Le ministre rencontrera le Conseil au moins une fois par année et rendra compte des progrès accomplis par la Stratégie canadienne sur le VIH/sida tous les 1 er décembre, à l'occasion de la Journée mondiale du sida.