Pourquoi faire confiance à Martin lorsqu’il s’agit d’améliorer la situation de l’armée canadienne?
Publication : The Toronto Sun
Section : Information
Page : 9
Signature : Peter Worthington
**Extrait**
Même avant le premier débat, lorsque Stephen Harper a promis d’accroître les dépenses militaires s’il devenait premier ministre, Paul Martin lui a reproché de copier les plans des Libéraux.
Quel culot!
Depuis une douzaine d’années, Martin et les gouvernements libéraux ont eu la chance de renforcer le dispositif militaire.
Les déclarations de Martin ne sont que du vent. Il n’y a aucune mesure concrète. À en juger d’après ses antécédents au Parlement depuis sa première élection, il ne manifeste ni empathie ni intérêt pour les militaires.
La sollicitude qu’il professe maintenant manque d’authenticité. C’est un stratagème pour obtenir des voix. En un mot, les militaires ne sont pas sa tasse de thé.
Il faut donc prendre les assurances données par Harper plus au sérieux que les propositions ou les critiques de Martin.
Ce que le Canada doit faire pour aider ses forces militaires crève les yeux : moderniser le matériel, modifier les priorités, décider de quoi nous avons besoin ou non pour assurer notre propre défense, renforcer la souveraineté, assumer nos rôles actuels et futurs dans les missions de l’ONU, l’instauration de la paix dans le cadre de l’OTAN ou les opérations conjointes avec les Américains. Il y a beaucoup de rattrapage à faire.
Il importe de signaler l’engagement de Harper à rétablir, restaurer ou réinventer – peu importe le terme utilisé – le régiment aéroporté en lui donnant les effectifs d’un bataillon.
Lorsque ce régiment a été aboli par le premier ministre Jean Chrétien, en 1994, le Canada a perdu une unité qui aurait été idéale pour intervenir en Afghanistan, au Darfour ou dans toute autre mission difficile.
Il était stupide et inutile de faire disparaître ce régiment car, à ce moment-là, tous les problèmes qui avaient pu hanter ce régiment fonceur avaient été réglés par un commandant compétent (le colonel Peter Kenward), et le régime était irréprochable.
Aujourd’hui, tous les bataillons d’infanterie du Canada sont bien formés, mais nous n’avons pas assez de soldats pour remplir tous les rôles. Le prochain premier ministre ne devrait pas se soustraire à son obligation d’assurer un effectif suffisant.
Harper propose un budget de dépenses d’environ 20 milliards de dollars d’ici 2010, ce qui est encourageant.
Des hélicoptères modernes ne sont pas un luxe pour un vaste pays riche comme le Canada. Ils sont essentiels. Il nous faut des hélicoptères capables de transporter de lourdes charges ou de nombreux soldats pour intervenir dans les crises susceptibles de survenir dans le Nord ou participer à des opérations dans des pays lointains.
Quelques hélicoptères de combat pourraient compléter le matériel. Il ne s’agit pas de chercher les appareils qui coûtent le moins cher, mais les meilleurs.
Il faudrait acheter des camions militaires à la General Motors, non à une entreprise italienne implantée en Colombie-Britannique.
Il est difficile de se prononcer sur l’authenticité de l’engagement de Harper à l’égard du militaire, mais il a adopté la bonne orientation. Nous savons que Martin ne s’y intéresse pas vraiment et ne manifeste ses préoccupations qu’à l’approche des élections – ou encore lorsqu’un soldat perd la vie dans un accident de la circulation en Afghanistan. C’est un peu différend d’un échange de coups de feu.
La plupart de nos militaires se méfient du gouvernement libéral et lui en veulent. Fort compréhensible.
Les soldats seraient portés à donner aux Conservateurs de Harper l’occasion de faire mieux. C’est aussi mon sentiment.
Allons-y. C’est ce qu’il faut faire.