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Au cours de son histoire, toute société se définit des lieux édifiants, des lieux de souvenir, d'exemplarité ou de spectacles : des lieux « qui ne sont pas clos sur eux-mêmes, mais qui, trouant l'espace, font figure de repère » (1) pour cette société et parfois, pour d'autres, voire pour l'humanité. Pensons à Chartres, au Taj Mahal, à Machu Pichu, à l'île d'Orléans. Toute société se doit de fabriquer ses hauts-lieux et de les proposer à ses membres et visiteurs à titre de connaissance, de vénération, de visite et d'objet de contemplation. Le petit village d'Inverness fait l'objet, ces dernières années, d'une nouvelle appellation, d'un nouveau statut au sein de la société québécoise. Il devient peu à peu un haut lieu, c'est-à-dire un lieu exemplaire, consacré par le développement récent de fonderies d'art spécialisées dans la production d'oeuvres en bronze. De plus en plus pour le Québec, il devient le haut lieu du bronze. La première raison est l'engouement du public pour la fonderie d'art et ce, dès l'ouverture de la Fonderie d'art d'Inverness en 1987. Puis à un niveau plus subtil, puisqu'il s'efface déjà dans l'espace et le temps, les environs d'Inverness ont vu naître et grandir quelques-uns des plus grands sculpteurs canadiens. > Louis-Philippe Hébert (1850-1917), le premier et le plus grand, vient au monde à Sainte-Sophie de Mégantic, village tout près d'Inverness, MRC de l'Érable, région Centre-du-Québec; > Henri Hébert (1884-1950), son fils, lui succédera avec brio; > Marc-Aurèle de Foy Suzor-Côté (1869-1937) naît et vit à Arthabaska (maintenant Victoriaville), MRC d'Artabaska, région Centre-du-Québec; > Alfred Laliberté (1878-1953) voit le jour à Sainte-Élizabeth de Warwick, MRC d'Artabaska, région Centre-du-Québec; >Armand Vaillancourt vient au monde à Black Lake en 1929 et passe toute son enfance à Saint-Ferdinand d'Halifax, village voisin d'Inverness, MRC de l'Érable, région Centre-du-Québec. Sur la fresque, des fondeurs effectuent une coulée de bronze, illustrant ainsi le lien étroit entre entre les artistes et les fondeurs lors de la création d'une oeuvre. De gauche à droite : L'Équilibriste par Gérard Bélanger, Le courreur des bois par Marc-Aurèle de Foy Suzor-Côté, Sir Wilfrid Laurier par Louis-Philippe Hébert, buste de Dollard Des Ormeaux par Alfred Laliberté et Force tranquille par Armand Vaillancourt. Troisièmement, de façon plus concrète et active, les résidents d'Inverness et ses « forces vives » ont su, depuis plusieurs années, travailler à la construction d'un lieu exemplaire, c'est-à-dire d'un endroit qui fait partie des « lieux produits et construits pour signifier la possibilité d'un avenir différent. Des lieux qui se définissent donc en ce qu'ils sont le théâtre d'une action sociale pour la résolution d'un problème; lieux théâtres et non pas seulement lieux d'une mise en scène, mais lieux eux-mêmes mis en scène. » (2) Bref, par ses fonderies et son musée, Inverness devient le haut lieu du bronze au Québec, au Canada et peut-être même en Amérique du Nord. Extrait d'un texte de René Rivard, muséologue, dans catalogue 1993, exposition Centre de Commerce Mondial-Montréal. (1) LARERRE, Raphaël : Enquête sur les singularité des lieux, dans des hauts lieux, la construction sociale de l'exemplarité, Éditions du CNRS, Paris, 1991, pp.33-52. (2) MICOUD, André : « Les Lieux exemplaires : des lieux pour faire croire à de nouveaux espaces », dans Enquête sur les singularité des lieux, dans des hauts lieux, la construction sociale de l'exemplarité, Éditions du CNRS, Paris, 1991, pp. 53-63. © 2002 Destinations Canada Ouest (Tous droits réservés/All rights reserved) |
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