Musée du Bronze d'Inverness
Inverness, haut lieu du bronze
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Rencontre du geste et de l'idée
Collection du Musée

Quand le geste se fait l'allié de l'idée, la rencontre se révèle magique puisque le geste concrétise et permet de visualiser de façon tangible une idée géniale.

À Inverness, beaucoup d'idées géniales se sont concrétisées durant les quinze dernières années grâce à des gestes positifs.

Dès 1980, on assiste à une recrudescence d'artistes venant des grandes villes qui décident de vivre dans cette région magnifique où règnent calme et paix et où ils peuvent, en toute tranquillité, se consacrer à leur art. Ces derniers arrivants insufflent au village un vent nouveau où l'art et la culture se retrouvent à l'honneur.

Gérard Bélanger, peintre et sculpteur, s'y installe en 1974.

Alors contraint de faire couler ses oeuvres hors du Québec, son coup de foudre pour l'art du bronze le force à s'exiler en Europe durant trois mois; il réussit à s'approprier une technologie qui changera notre paysage culturel.

À son retour, pendant environ huit ans, Gérard Bélanger a travaillé à l'atelier d'Artiside Gagnon qui possède, depuis une trentaine d'années, une fonderie d'art où il coule ses propres sculptures. N'ayant jamais coulé pour d'autres artistes, il accepte de transmettre ses connaissances sur le métier à Gérard Bélanger en lui conseillant, s'il voulait vraiment assimiler tout le processus de fabrication d'une oeuvre en bronze, de travailler sur ses propres sculptures, étape par étape, considérant qu'il intégrerait mieux ainsi tous les secrets de ce métier d'art ancestral. Il s'est avéré que cela ait été la meilleure façon d'apprendre puisqu'à son tour, Gérard Bélanger a pu transmettre son savoir. Pour preuve, à la suite de ces années d'apprentissage à l'atelier d'Aristide Gagnon à Québec, Gérard Bélanger démarre la première fonderie à Inverness, qui est actuellement la propriété de Serge Gérard, fondeur d'art venu de France pour se joindre à la première équipe dès l'ouverture de la Fonderie d'art d'Inverness, alors atelier-école. En quelque sorte, Aristide Gagnon, pour lui avoir enseigné, et Gérard Bélanger peuvent être considérés comme les pères de la fonderie d'art à Inverness et sans doute au Québec (puisqu'il ne semblait pas y avoir, à ce moment, de fonderie d'art ayant pour mandat de répondre exclusivement aux besoins des sculpteurs).

Fort de son apprentissage et plus déterminé que jamais, il s'entoure d'amis qui croient au projet et travaillent d'arrache-pied à implanter cette technologie millénaire. En 1987 s'ouvre alors la Fonderie d'art d'Inverness, qu'ils installent dans l'ancienne église méthodiste : première fonderie du genre au Québec qui soit accessible à tous les sculpteurs.

Pendant plus de cinq ans, Gérard Bélanger met de côté sa carrière artistique et consacre temps et énergie à initier et à livrer ses nombreux secrets à une équipe d'élite désireuse d'être formée au noble métier de fondeur d'art et aux spécialisations qui s'y rattachent.

Suite à cette expérience et devant l'envergure de la demande dans un domaine culturel non exploité, quelques membres de l'équipe initiale décident en 1989 de voler de leurs propres ailes et ouvrent une deuxième fonderie d'art, l'Atelier du Bronze.

Dès l'ouverture des fonderies, on constate un engouement certain du public qui se presse à leurs portes pour voir le miracle d'une coulée où le noble alliage en fusion se transforme en oeuvre artistique.

Les ateliers sont rapidement envahis par tous les types de curieux face à cet art millénaire.

On veut voir, savoir, comprendre.

On se retrouve alors devant un problème évident : l'impossibilité pour les fonderies de répondre à la demande des groupes qui désirent visiter les « lieux secrets » et ce, pour plusieurs raisons parfaitement justifiables : l'exiguïté des ateliers, les dangers que représente une coulée, toutes ces visites qui font perdre un temps précieux aux travailleurs. Bref, « la nécessité étant la mère de l'invention », une autre idée géniale vient germer dans la tête des fondateurs de la Corporation touristique d'Inverness (CTI) établie depuis 1984 : la nécessité absolue d'instituer un organisme qui peut répondre à cette demande. On remanie alors la charte de la CTI qui devient officiellement le Musée du Bronze d'Inverness, centre d'interprétation de la fonderie d'art.

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L'idée fait son chemin. L'enthousiasme est grand et personne ne doute de la pertinence du projet; on passe donc aux gestes concrets nécessaires à la réalisation de ce défi.

Tout d'abord, une étude de faisabilité réalisée par la maison Cinémanima démontre le bien-fondé du projet; on présente celui-ci au Sommet économique de Trois-Rivières : il sera retenu comme projet prioritaire au niveau culturel. Un octroi de 650 000 $ du ministère de la Culture et des Communications du Québec (MCCQ) sera versé, conditionnel toutefois à la mise de fonds du milieu de l'ordre de 200 000 $.

Une équipe dynamique se met en branle et s'attaque à la tâche imposante d'implanter un projet de près d'un million de dollars dans un village qui compte à peine 1 000 habitants.

Trois années de réflexion seront nécessaires pour en arriver au concept final qui sera élaboré en étroite collaboration avec René Rivard, muséologue du bureau Cultura.

Comment vivre? Comment peut-on attirer chez nous un flot important de touristes? Comment penser une entreprise culturelle qui s'autofinance? Le marché existe et le gouffre est béant quand on parle de fonderie d'art au sein de la culture québécoise. Toutes ces questions seront résolues lors de la rencontre avec Cyril Simard qui fait découvrir l'économuséologie. Ce mot, accolé à la vision du comité fondateur formé de Marthe et Hélène Coulombe et dont Jean-Raymond Goyer est le président, semble matéraliser la démarche, la synthétiser en un vocable nouveau : c'est l'action rencontrant la réflexion.

Le mot « économuséologie » est récent et le concept qu'il désigne traduit une nouvelle option culturelle grâce à laquelle le monde de l'entreprise artisanale s'associe à celui de la muséologie, comprise dans son sens le plus large, pour assurer les assises financières d'un organisme original de développement et de diffusion de la culture matérielle d'un lieu.

Associé au mot muséologie, « écono » prendra donc ici une allure nouvelle, une interprétation complémentaire; il désignera non seulement l'objectif fondamental du concept, mais il évoquera des réflexes d'autonomie, de productivité et de compétition dans le domaine muséologique.

Musée du Bronze d'Inverness avant et après la restauration du bâtiment

Ces photographies présentent le Musée du Bronze d'Inverness en 1988 (images du haut) et en 2002 (images du bas) soit avant et après la restauration de la bâtisse.

Pour souligner leur implication, les élus du canton d'Inverness offrent un bâtiment datant de 1861 situé au coeur du village, bâtiment historique qui a abrité le premier palais de justice du comté de Mégantic pour ensuite servir de bureau d'enregistrement.

Le Musée du Bronze d'Inverness se doit d'apporter des argents neufs dans sa région et c'est la transformation du bâtiment en un équipement culturel d'avant-garde qui lui en fournit l'occasion.

Le Musée multiplie ses approches avec les sculpteurs. Jean-Julien Bourgault, du haut de ses 80 ans, offre au Musée du Bronze d'Inverness l'oeuvre magistrale « Tourbillon » et en cède les droits pour l'édition de 12 copies; ce geste empreint d'une grande générosité fera germer l'idée d'ajouter aux nombreux mandats celui de l'édition.

Plusieurs sculpteurs du Musée se rallieront à cette idée pour aider dans l'implantation du Musée du Bronze d'Inverness.

Bruno Hébert, l'un des descendants de Louis-Philippe Hébert, épaulera de façon solide et économique. Il fait cadeau d'une oeuvre réalisée par son ancêtre intitulée « Le Gosseux » datant de 1893. Cette sculpture est un autoportrait le représentant en train de sculpter un bout de bois.

Monsieur Hébert autorise d'en tirer 30 copies; en posant ce geste, voilà que tout à coup, le sculpteur de Sainte-Sophie-de-Mégantic s'associe au Musée du Bronze d'Inverness pour le développement de sa région natale, l'encourageant à protéger et à mettre en valeur le patrimoine national.

Mme Vérona Brunet, veuve du sculpteur J. Emile Brunet, pose un geste identique : elle offre au Musée du Bronze d'Inverness la première et la dernière oeuvre de son mari et permet de les éditer. Elle fait aussi don au Musée du Bronze d'Inverness d'une collection de médailles réalisées en 1903 par M. Morlon, Français d'origine.

Jean-Marie Bolduc, collectionneur privé et passionné du bronze, s'associe au Musée du Bronze d'Inverness et permet d'utiliser deux plâtres de sa collection : « Sir Wilfrid Laurier » datant de 1898, oeuvre de Louis-Philippe Hébert, et « Dollard des Ormeaux » créé par Alfred Laliberté en 1920, dont la légataire testamentaire, Mme Odette Legendre, bien connue des milieux artistiques, donne la précieuse autorisation d'éditer cette oeuvre grandiose.

En devenant éditeur, le Musée du Bronze d'Inverness ouvre la porte à nos artistes contemporains et leur permet de se faire connaître à l'échelle nationale tout en leur donnant la joie de voir se concrétiser leur oeuvre en un matériau immortel : le bronze.

Depuis l'automne 1999, deux oeuvres d'art offertes par le grand sculpteur Charles Daudelin, soit « Le cheval mongol » et « Le prince », font partie de la collection-édition du Musée du Bronze. De plus, l'artiste Ginette Trépanier a enrichi cette même collection en permettant l'édition d'un petit bronze intitulé « La fierté québécoise ». Cette oeuvre a été reproduite en 1 000 exemplaires lors du cinquantième anniversaire du fleurdelisé célébré en 1998.

Aristide Gagnon a été artiste en résidence dans le cadre du Plan de relance du Musée du Bronze, de 1999 à 2002. Il a grandement contribué, avec le concours des fondeurs et spécialistes de la fonderie d'art à Inverness, à rendre la microfonderie du Musée du Bronze fonctionnelle et performante. Par la transmission de leur savoir-faire et la contribution d'Aristide Gagnon, la microfonderie du Musée du Bronze coule, d'une pièce à la coquille de céramique à la cire perdue et dans des moules au sable des pièces de bronze pouvant aller jusqu'à 30 cm de hauteur. Petits objets d'art, sculptures, broches d'artistes signées et numérotées sont disponibles pour les boutiques spécialisées, incluant celle du Musée du Bronze, les organismes gouvernementaux ou paragouvernementaux ou les corporations diverses, à titre de cadeaux de gratitude. De plus, la microfonderie fabrique, sur demande, des objets corporatifs de reconnaissance, des logos presse-papiers, des oeuvres personnalisées, etc.

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