Bulletin Annuel 6, 1982-1983 |
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Les peintures
à sujets mythologiques et historiques de
Restout: à propos de l'achat, Aussi réservé que docile, il essaya en secret ses forces pour le grand prix, quand il pouvoit dans la lice le disputer avec avantage: il peignit Vénus demandant à Vulcain des armes pour Énée, & ce tableau lui mérita d'être agréé de l'Académie: cette Compagnie crut en le voyant que Jouvenet respiroit encore, même caractère de dessin, mêmes formes larges de drapées, même principe de disposer ses groupes, mêmes entente de la perspective & de toute la magie du clair-obsur.Le renseignement donné par J. B. Restout se retrouve, mais parfois déformé, dans les autres textes. Si Rouxelin, en mai 1768, indiquait correctement: « L'essai que M. Restout présenta, non pour concourir, mais pour pressentir si les maîtres de l'art le lui conseilleroient...mérita à son auteur la gloire d'être agréé par l'Académie », (3) le Mercure de février était plus ambigu: « Il fut agréé la même année à l'Académie...sur l'essai qu'il faisait pour concourir au grand prix, & faire le voyage de Rome », ( 4) tout comme le Nécrologe de 1769. Le Journal des Sçavans d'avril 1768 offre un texte bizarre, qui méconnaît les usages de l'Académie: « agréé à l'Académie...sur l'essai qu'il présenterait pour le concours du grand prix, et à condition qu'il ferait le voyage de Rome, (5) Enfin Duboullay, en août, identifiait franchement morceau de concours et tableau d'agrément: « et lorsqu'au premier concours pour le prix de l'Académie, il se mit sur les rangs, cette Compagnie, au lieu de lui décerner le prix, l'associa à l'Académie, et considéra son tableau comme son morceau de réception ». (6) Même si l'on considère que « réception » est écrit au lieu d'agrément, cette indication est certainement fausse: les sujets du grand prix à cette époque sont bibliques, ceux du concours de 1717 en particulier, (7) On notera qu'aucun de ces textes ne donne le sujet du tableau présenté à l'Académie en 1717, pas plus que les Procès-verbaux de celle-ci, (8) contrairement à ce que nous avions dit par mégarde dans le catalogue de l'exposition de 1970: (9) le titre n'apparaît que dans la Galerie françoise, dont il faut prendre les indications au pied de la lettre: Restout avait envisagé de se présenter au concours de 1717, mais ne l'a pas fait; le tableau qu'il présenta pour son agrément était un simple exercice privé. Si l'on revient au texte des Procès-verbaux, on remarque une anomalie: Restout ne présente qu'un tableau pour être agréé, alors que l'usage est d'en montrer plusieurs. (10) Ou bien c'est une erreur des Procès-verbaux, et dans ce cas, nous allons le voir, deux tableaux sont candidats, ou bien, ce qui est fort possible, Restout est favorisé en mémoire de son oncle. Quel était ce tableau? En 1970, alors que le tableau d'Ottawa était encore inconnu, nous avions proposé, avec prudence, (11) la toile exposée récemment chez Ségoura, (12) à New York (fig. 2). Celle d'Ottawa est maintenant un autre candidat puisque sa restauration à Londres a mis en évidence, au dos de la vieille toile, une inscription (ou signature) Rêtout avec la date 29 may 1717, qui est le jour exact de l'agrément de Restout à l'Académie (13) (fig. 3). Deux arguments forts continuent pourtant de plaider en faveur du tableau Ségoura. D'abord le sujet, qui est bien celui donné par la Galerie françoise, Vénus demandant à Vulcain des armes pour Énée, alors que le tableau d'Ottawa représente un épisode qui suit, Vénus montrant ses armes à Énée. (14) Page Suivante | texte de 1771 1 | 2 | 3 Accueil
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