Exposition des maîtres de la peinture moderne

Les arts visuels

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La foi dans l'art

Les Clercs de Saint-Viateur à Joliette

Programme de l'Exposition des maîtres
de la peinture moderne
1942
Collection du Musée d'art de Joliette
Fonds Wilfrid Corbeil

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Le vernissage de l'Exposition des maîtres de la peinture moderne eut lieu un dimanche soir, le 11 janvier 1942. La présidence était assurée par le dominicain Marie-Alain Couturier, et l'historien de l'art Maurice Gagnon y a donné une conférence. Trois des peintres exposés étaient présents: Paul-Émile Borduas, Alfred Pellan et Louise Gadbois. .

«Le Séminaire de Joliette fut le premier à notre connaissance à inviter nos peintres. Le R.P. Wilfrid Corbeil, c.s.v., y fait oeuvre d'éveilleur. Il a même réussi à instaurer au Séminaire un musée de peinture vivante canadienne. C'est renversant: un collège qui a sa galerie de peinture.»
(Maurice Gagnon, Sur un état actuel de la peinture canadienne, Montréal, Société des
Éditions Pascal, 1945, p.48)

Dans les années qui ont suivi, d'autres peintres modernes seront présentés au parloir du Séminaire: Henri Masson (1943), Marc-Aurèle Fortin (1943), Rita Mount (1944), Louise Gadbois (1945) et Alexander Bercovitch (1945).

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Marie-Alain Couturier, o.p., (1877-1954)
Revue L'Art sacré ,
exemplaire de l'abonné Wilfrid Corbeil, c.s.v.
1954
Collection du Musée d'art de Joliette
Fonds Wilfrid Corbeil

La Seconde Guerre mondiale amène au Canada un certain nombre d'artistes français, tel le dominicain Marie-Alain Couturier. Quand il arrive à Montréal dans les années 1940, il oeuvre depuis déjà vingt ans au renouveau de l'art sacré. Tout comme André Lecoutey, il est membre de première heure des Ateliers d'art sacré de Maurice Denis. Pendant son séjour ici, on le retrouve partout où se meut l'avant-garde artistique. En janvier 1942, il est au Séminaire de Joliette comme président du vernissage de l'Exposition des maîtres de la peinture moderne.

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Jori Smith en costume
John Lyman (1886-1967)
1936
huile sur toile
Collection privée

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«Ce fut au cours des années trente que Lyman exécuta quelques-uns de ses meilleurs portraits. Des oeuvres comme [...] Jori Smith en costume sont exceptionnelles et [...] témoignent de la maturité artistique de Lyman. »

«Dès 1943, à peine une décennie après son retour [d'Europe], il était considéré comme étant "...le premier pionnier de l'art indépendant au Canada".»
(Louise Dompierre, John Lyman 1886-1967 , Queen's University, Agnes Etherington Art Centre,
1986, p.68 et p.16)

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Fillette en rouge
Alfred Pellan (1906-1988)
1941
huile sur toile
Collection privée

«Que dire de cet admirable portrait de petite fille habillée de rouge croquée sur le vif, et merveilleuse de vie intense mais contenue? Quand Pellan s'aventure à peindre des abstractions nous aurions aimé voir à Joliette l'une de ces grandes machines qu'il a rapportées d'Europe Pellan, dis-je, peut paraître nous mystifier, et nous faire douter de son talent, nous laisser perplexes au sujet de ce qu'il veut dire; mais quand il peint des figures de cette sorte, il n'y a plus l'ombre d'une hésitation; nous sommes en présence d'un grand peintre. Personne chez nous n'a poussé si loin l'art du portrait.»
(Wilfrid Corbeil, «Exposition de peintures modernes au Séminaire.
Réponse à Jean Bernot», L'Estudiant , février 1942)

Consultez le texte intégral de Wilfrid Corbeil: Réponse à Jean Bernot.

Otto Bengle (1921-1990)
et ses collègues, dans la
cour du Séminaire de Joliette
Dans la première rangée, Otto Bengle est deuxième à partir de la gauche.
1942
Collection Rollande Bengle

Vers 1948, Otto Bengle fait l'acquisition de l'esquisse préparatoire de Fillette en rouge d'Alfred Pellan. Ce dessin était de l'accrochage de l'exposition L' Oeil du collectionneur , présentée au Musée d'art contemporain d'octobre 1996 à janvier 1997. On pouvait lire dans le catalogue: «Manifestement séduit par "Fillette en rouge" d'Alfred Pellan, un tableau qu'il avait vu alors qu'il était jeune étudiant et dont il fera plus tard l'acquisition d'un dessin préparatoire, Otto Bengle allait nourrir pour l'art une passion qui le destinerait bientôt à devenir un collectionneur».
(Paulette Gagnon et Yolande Racine, L'Oeil du collectionneur , Montréal, Musée d'art contemporain de Montréal, 1996)
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C'est au Séminaire de Joliette, lors de l'Exposition des maîtres de la peinture moderne , que s'est produit ce coup de foudre, et Rollande Bengle, son amie d'alors devenue par la suite son épouse, se souvient bien de son enthousiasme pour cette peinture. Par la suite, Otto Bengle participera activement à la création du Musée d'art contemporain de Montréal avec, entre autres, Georges-Émile Lapalme, un autre ancien du collège.

Le Bouquet
Louise Gadbois (1896-1985)
1940-41
huile sur panneau de bois
Collection Yvonne de Guise

À l'endos de l'oeuvre, Louise Gadbois a écrit: «... d'après le bouquet de François Baillargé venant de l'église Saint-Urbain, Charlevoix. C'est donc un bouquet «sculpté» qui est la source d'inspiration du tableau».

Laurentian Road, n^o 2
Goodridge Roberts (1904-1974)
1939
huile sur toile
Collection privée

Laurentian Road n^o.2 n'était pas présenté à l'Exposition des maîtres de la peinture moderne de 1942. Par contre, cette huile est tout à fait dans l'esprit des pièces de Roberts qui y étaient exposées: Country Road, Road and Dark Trees, Trees and Lake et Laurentian Landscape.

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b21pb2a.jpg (15367 octets)

Au cours de sa carrière, Goodridge Roberts a peint entre trois et quatre mille tableaux, parmi lesquels il y a des dizaines de paysages laurentiens. Il exécutait, directement sur le motif, des paysages simples, et par mauvais temps les natures mortes devenaient le sujet de ses toiles. En 1942 il avait à son actif environ huit expositions « solo ».

L'île fortifiée
Paul-Émile Borduas (1905-1960)
1941
huile sur toile
Collection du Musée d'art contemporain de Montréal

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La peinture Harpe brune , aussi présente lors de l'Exposition des maîtres de la peinture moderne et dont il ne reste qu'une photo, pourrait être définie comme une nature morte cézannienne réduite aux seules dimensions plastiques. L'île fortifiée en serait l'équivalent dans l'ordre du paysage. Si l'on veut, dans la dialectique de l'objet et de la sensation, de l'objectivité et de la subjectivité, seul le second membre de l'alternative était maintenu.
(F.-M. Gagnon, Paul-Émile Borduas (1905-1960), Montréal, Fides, p. 119)

Abstraction verte
Paul-Émile Borduas (1905-1960)
1941
huile sur toile
Collection du Musée des beaux-arts de Montréal
Achat, grâce à une contribution du gouvernement du Canada en vertu de la Loi sur l'exportation et l'importation des biens culturels et legs Larry W. Thorpe

Abstraction verte ... «est le premier tableau entièrement non préconçu et l'un des signes avant-coureurs de la tempête automatiste qui monte déjà à l'horizon. [...] Je dois beaucoup à cette exposition de Joliette, à la liberté d'y accrocher sans discussion les dernières toiles. Elle permit une prise de position, trop tragique sans doute, mais qui n'a pas moins été le point de départ de libérations ultérieures.»
(P.-É. Borduas, cité dans F.-M. Gagnon, Paul-Émile Borduas (1905-1960) , Montréal, Fides, p. 118)

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Saint-Siméon
Marc-Aurèle Fortin (1888-1970)
1941
aquarelle et crayon gras sur papier
Collection du Musée d'art de Joliette
Don de M. René Buisson
1970.027

b22pb2.jpg (24100 octets)

En 1942, lors de l'Exposition des maîtres de la peinture moderne, Fortin expose Scène d'hiver, Baie Saint-Paul ainsi que L'île d'Orléans et Hochelaga. Cependant, comme ses titres sont habituellement très « généraux », il est difficile aujourd'hui d'identifier ces oeuvres. Le tableau présenté est de la même période et nous fournit un bon exemple de son travail de l'époque.

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