Historique des Hopitaux de la Péninsule Acadienne
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Hôpital Général de Tracadie

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Dès leur arrivée à Tracadie, les Hospitalières organisent un petit dispensaire, attenant à la léproserie. Bientôt se présentent de nombreux malades de la région et d'ailleurs. La pharmacienne, Sœur Saint-Jean-de-Goto, que les gens appellent le "docteur ", soigne tous ceux qui se présentent, mais faute d'espace, on ne peut accueillir les grands malades. Quand elle est élue supérieure en 1875, la vaillante Hospitalière n'a rien de plus pressé que de faire tirer " cinquante cordes de pierre de la carrière " en vue d'une prochaine construction. Hélas! Faute de fonds, elle ne peut les faire transporter sur le terrain. Vingt longues années passent avant que ces pierres servent à un nouvel édifice.

Hôtel-Dieu de Tracadie

Lorsque, en 1893, la construction du lazaret en pierre débute, Sœur Saint-Jean se met en frais de trouver les fonds nécessaires pour construire une annexe au nouvel édifice afin d'y loger les orphelins et d'y abriter un modeste hôpital. L'évêque ne permet pas aux religieuses d'emprunter, c'est pourquoi la construction s'élève lentement, au rythme de ventes de charité, de bazars et d'autres expédients. Enfin, le 3 septembre 1898, les orphelins peuvent intégrer leurs locaux dans le nouvel édifice. La partie destinée à l'hôpital est terminée vers la fin d'octobre. À l'ouverture, le 1er novembre 1898, on y admet six malades. Le rêve caressé par Sœur Saint-Jean se voit donc réalisé. Cet Hôtel-Dieu a reçu sa charte des autorités civiles en 1907.

Dans les années suivantes, le nombre de malades ne cesse d'augmenter. Le docteur Smith donne jusqu'à sa mort des soins gratuits. Il sera imité en cela par le docteur Langis, son successeur au Lazaret. L'année 1920 voit l'arrivée du premier médecin résident, le docteur J.E. Paulin, qui prendra tout particulièrement la charge de l'hôpital. N'ayant pas à s'occuper des lépreux comme ses prédécesseurs, il se consacre totalement aux malades de l'hôpital. En 1934, il accepte le poste d'officier Médical pour le Département d'hygiène pour le comité du Nord du Nouveau-Brunswick.

Soeur Isabelle Sormany, dite La Dauversière

En 1922, Sœur Isabelle Sormany, alors supérieure, fait réaménager complètement l'hôpital et incite ses sœurs à se perfectionner et à obtenir les diplômes requis. Sœur Marie-Ernestine Turcotte fut la première infirmière de l'Hôtel-Dieu de Tracadie à recevoir un certificat d'enregistrement de l'association des Infirmières du Nouveau-Brunswcik. Par la suite, une douzaine de sœurs deviendront aussi infirmières diplômées; trois autres obtiennent le diplôme de pharmacienne, tandis que l'on compte dans leur rang, une technicienne de laboratoire, une autre en radiologie et une diététicienne.

Le Bureau médical établi en 1925 a comme membres les docteurs J.E. Paulin, F.X. Comeau, C.J. Véniot et Edmond Haché. L'Hôtel-Dieu de Tracadie reçoit en 1930, l'agrément du Collège américain des chirurgiens, témoignant qu'il remplit les conditions requises pour être admis dans la classe des hôpitaux modèles.

Académie St-Famille

Et le service des malades continue jour après jour. La communauté augmente en nombre, et, en 1931, essaime à Bathurst, où les Hospitalières ouvrent un sanatorium. Quelques années plus tard, l'épreuve s'abat sur la communauté. Dans l'après-midi du 6 janvier 1943, un incendie détruit à la fois le lazaret, l'hôpital et le cloître. On réussit à évacuer tous les malades, qui seront logés dans certains locaux de l'Académie Sainte-Famille. Une partie de cet édifice est transformée en hôpital temporaire. Toute la communauté déménage à l'Académie, tandis que les lépreux sont soignés dans la maison du docteur Ryan.

Courageuses, les Hospitalières se remettent à bâtir. Cette fois-ci, l'hôpital occupe la plus grande partie de l'édifice, tandis que le lazaret passe au deuxième plan et est situé à l'arrière de l'édifice. Le nombre des lépreux décline graduellement, il n'est plus nécessaire de prévoir de grands locaux.

Hôtel-Dieu de Tracadie 1946

Le 24 juillet 1946 a lieu la bénédiction solennelle de la pierre angulaire du nouvel Hôtel-Dieu par Son Excellence Monseigneur Ildebrando Antoniutti, délégue apostolique au Canada. Avec l'ouverture du nouvel hôpital, le service hospitalier ayant pris un nouvel essor, d'autres médecins vinrent s'établir à Tracadie et dans les paroisses avoisinantes et firent partie du Bureau Médical de l'Hôtel-Dieu. Pour satisfaire aux exigences du ministère de Santé de la Province, les autorités de l'Hôtel-Dieu organisèrent en 1955, un Conseil Consultatif pour l'Hôpital. La première réunion eut lieu le 28 novembre 1955; les membres suivants furent choisis: M. l'abbé Yvon Sirois, curé à Sheila, aumônier; M. le Docteur J.D. Gauthier, Shippagan, président; M. David D. Haché, St-Isidore, vice-président; M. Lorenzo Boudreau, Caraquet, secrétaire; M. Albert P. Fergurson, Tracadie; M. Léon Haché, Shippagan; M. Gérard Chenard, Tracadie; M. Denis Pitre, Tracadie. Le conseil local des Religieuses Hospitalières: Soeur Marie du Crucifix, supérieure, Soeur Sainte-Thérèse-de-Lisieux, assistante, Soeur Victoria Branch, conseillère et Soeur Gratia Robichaud, économe, faisaient aussi partie de ce premier Conseil consultatif.

En 1957, le gouvernement du Nouveau-Brunswick mettait sur pied un comité d'étude qui recommandait l'implantation de l'assurance-santé, par le biais d'une Commission des services hospitaliers appelée à régir cette assurance. Par la suite, le gouvernement invitait soeur Saint-Georges(Alice Allain), religieuse hospitalière de Saint-Joseph, à siéger à ce comité d'étude, seule femme au sein du groupe. Elle a été également la seule membre du comité d'étude - à faire partie de la Commission des services hospitaliers et ce, jusqu'à la dissolution de la dite Commission. L'assurance hospitalisation entre en vigueur au Nouveau-Brunswick en 1959, et l'assurance médicale prend effet en 1971, dans la province.

Après cette réforme, les Hospitalières demeurent propriétaires de leurs institutions de santé, mais la responsabilité financière passe au gouvernement provincial. Un conseil d'administration, composé en majorité de laïcs, gère chaque institution dont la communauté religieuse est encore responsable. Le choix des membres de ce conseil se fait par le Bureau des gouverneurs des R.H.S.J., après consultation du conseil d'administration en cours, de même que pour la nomination du directeur ou de la directrice.

En 1965, l'aile de l'hôpital destinée aux lépreux est fermée et un centre désintoxication occupera alors les locaux. En 1976, les hospitalières abandonnent le poste de direction de l'hôpital et Monsieur Bernard Aubé est nommée directeur de l'hôpital.

En 1991, un nouvel hôpital est construit. Cependant, à partir de 1992, le gouvernement du Nouveau-Brunswick se lance dans un grand plan de régionalisation des services de santé de la province, ce qui allait signifier entre autres, l'abolition des conseils d'administration de tous les hôpitaux de la province. L'hôpital de Tracadie, avec ceux de Caraquet, de Lamèque et de Bathurst feront partie du réseau Chaleur, qui deviendra réseau Nor'Est et enfin, réseau Acadie-Bathurst.

Les communautés religieuses propriétaires d'hôpitaux, en autre les Religieuses hospitalière de Saint-Joseph, sont affectées par la régionalisation. Les évêques catholiques du Nouveau-Brunswick entreprennent donc de longues négociations avec le ministère de la santé afin d'obtenir que la mission, la philosophie et les valeurs véhiculées dans les hôpitaux catholiques soient maintenues.

La nouvelle loi hospitalière entre en vigueur à l'automne l993. Un protocole d'entente entre le gouvernement et les communautés propriétaires d'hôpitaux avait été signé le 2 avril précédent. Les congrégations avaient la permission de mettre sur pied des comités consultatifs dont les membres s'engageraient à sauvegarder la mission, la philosophie et les valeurs d'un hôpital catholique. Un membre de chacun des comités consultatifs devait être nommé au conseil d'administration des corporations hospitalières (mai l993).

Un bail de l5 ans est signé avec le gouvernement en 1995, moyennant quoi le gouvernement donne un octroi de 150 000$ par année pour les sept hôpitaux catholiques de la province. Cet octroi aide à défrayer le coût des programmes d'éducation continue pour le personnel soignant dans ces institutions, des inscriptions aux associations catholiques de la santé, etc. Actuellement, les hôpitaux de Caraquet, de Perth-Andover et de Saint-Quentin dont les hospitalières étaient demeurées propriétaires font partie du Partenariat Catholique de la santé inc.


L'école d'Infirmières

En 1930, l'Hôtel-Dieu de Tracadie obtient de l'Association des Infirmières du Nouveau-Brunswick l'autorisation d'ouvrir une école d'infimières pour religieuses. Soeurs Turcotte est la première religieuse à y obtenir son diplôme en 1922. L'Association permettra à l'École d'admettre les jeunes filles à partir de 1947. Mildred Coughlan et Ludivine McGraw, de Tracadie, seront les premières infirmières laïques diplomées en 1950. Elles avaient pour compagnes les sœurs Mathilde Albert, Dorina Frigault et Edwilda Mallet.

Le 15 octobre 1955, à lieu la bénédiction du terrain sur lequel s'élèvera la nouvelle école des infirmières. Au mois d'avril 1956, les élèves déménageaient dans leur nouvelle résidence qui fut bénite solennellement le 28 juillet 1957, par M. l'Abbé Henri Vital, alors aumônier de l'Hôtel-Dieu. Depuis cette date et jusqu'à sa fermeture en 1963, 84 infirmières reçurent leur diplôme de l'Ecole.


École des Auxiliaires

En 1951, une école d'auxiliaires en soins hospitaliers est organisée dans le même édifice. De 1951 à 1973, cette École décerne des diplômes à quelque 348 étudiants et étudiantes. Sr. Dorina Frigault en sera la principale directrice.

50ième anniversaire de l'école des auxiliaires en nursing

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