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Échos de la vie d'écolier

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Les effectifs

Presque 60 ans après sa fondation, en 1904-1905, le Collège de Joliette compte 308 élèves. De ce nombre, 30% (95 sur 308) sont pensionnaires. Tous les autres élèves sont demi-pensionnaires, c'est-à-dire qu'ils mangent en ville et couchent au Collège. Entre 1904 et 1915, en moyenne, le diocèse de Joliette fournit 71% des élèves. La ville de Joliette elle-même fournit 67,3 élèves par année, soit 19% du total, et les autres diocèses fournissent 29% des effectifs (102,3 élèves). On dénombre aussi, en moyenne, une trentaine d'élèves franco-américains (8,5%).

Les élèves du cours classiques forment la grande majorité: ils sont 235 par rapport aux 17 (5%) qui suivent le cours commercial. On compte aussi un cours préparatoire qui recrute en moyenne 88,5 élèves (26%) pendant la période étudiée ici. Si on tient compte que ces jeunes s'orientent presque tous vers le cours classique, on peut conclure que près de 95% des effectifs font le cours classique.

Deux supérieurs prestigieux dirigent le Séminaire de Joliette à cette époque, les pères Michel Roberge et Joseph Morin, qui, tous deux, réapparaîtront dans la période suivante (1915-1960). Quant aux finances, elles sont sous la responsabilité du père Louis Léger, en poste depuis 1896.

Les effectifs enseignants sont très stables. Pendant la période couverte par ce chapitre (1900-1915), on compte une moyenne de 37,5 professeurs, dont 60% sont des Clercs de Saint-Viateur, 14,6 des prêtres séculiers et 24,7 des séminaristes, c'est-à-dire des étudiants en théologie qui se destinent à la prêtrise et qui enseignent à temps partiel. Le nombre des professeurs laïques ne dépasse pas l'unité.

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Le Collège entre dans le siècle des sciences

(3398 octets) Le père J. Morin avait fait de brillantes études à Paris, à la Sorbonne et à l'Institut catholique avec le professeur Branly pendant trois ans, de 1899 à 1902. À son retour, il organise les laboratoires. Il avait rapporté de France les instruments du futur laboratoire de chimie, au coût de 1000$. Cette dépense était considérable, car les dépenses ordinaires ne dépassaient pas 18000$ à l'époque. Le laboratoire de chimie fut inauguré le 16 février 1903.

La naissance du laboratoire (ou du cabinet) de physique était presque légendaire. Les principaux instruments étaient nés des mains habiles du père Joseph Michaud, mais le père Joseph Morin, lui aussi, y avait mis la main, comme l'écrivait en 1939, Sarto Ouellet dans le journal l'Estudiant.

 

Le cabinet de physique

     Témoin innocent de moult surprises, d'ovations candides,
d'expériences souvent ratées, ...

par Sarto Ouellet, rhétorique,
Extrait de L'Estudiant, vol. 3, no 7, juin 1939, p. 3.

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Dans le domaine de la vulgarisation des sciences naturelles, le Séminaire avait un musée depuis le 19e siècle. Les premières collections du musée du Séminaire remontent au père Joseph Michaud, c.s.v. (1822-1902), comme nous l'apprend La semaine religieuse de Montréal, en 1903.

     C'est au Père Michaud que notre Collège [Joliette] dut son premier cabinet de physique, son premier laboratoire, les premières collections de ses musées.

 

Le Musée de Séminaire

Dès 1885, on sait qu'il y avait un musée au Collège Joliette. Dans L'Annuaire de 1890-1891 figure la liste des Dons faits au Collège Joliette de septembre 1885 à juillet 1891. Bien que l'on ne distingue pas entre la bibliothèque et le musée, on peut noter de nombreux objets “muséables” comme des minéraux, des médailles, des monnaies, des “oiseaux montés”, un tomahawk, des fossiles, des pipes, des papillons, des mammifères, etc. À partir de 1891, l'Annuaire distingue la liste des “Dons faits au Musée” de celle des dons faits à la bibliothèque.

En 1913, le père Joseph Morin, supérieur, fait installer le musée dans un nouveau local, muni d'un nouvel ameublement, logé dans l'aile de la façade; la salle est située aux 4e et 5e étages et comprend une mezzanine. Les luxueuses armoires de chêne présentaient une surface vitrée de 800 pieds carrés.

 

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L'abbé A.-C. Dugas raconte:

     Si vous n'avez pas vu le nouveau Musée du Séminaire de Joliette, il faut le voir et, comme moi, vous serez surpris et émerveillés des trésors qu'il renferme. Il faudrait en faire l'inventaire détaillé; ce serait un ouvrage du plus haut intérêt.

     Souvent j'avais visité ces salles de notre maison; mais, vu leur installation peu favorable, rien ne ressortait; aujourd'hui, dans les riches casiers, les opulentes vitrines, l'exposition est superbe, le parterre et les galeries sont baignés de lumière et d'espace, et ainsi la collection de monnaies et de médailles, unique on peut dire, léguée par le juge Baby s'étale dans toute sa richesse.

L'Annuaire de 1905-1906 parle ainsi de cette collection:

     “M. Baby n'a pas oublié son Alma Mater; il lui a légué $3,000 et sa collection de monnaies et de médailles évaluée, dit-on, à $8,000 ou $10,000 piastres.”

A.-C. Dugas, Gerbes de souvenirs, 1914, tome II.

Mais le grand artisan du Musée fut le frère Rémi Coulombe, qui vient de faire son apparition en 1913-1914 et qui ne tardera pas à se révéler.

 

Souvenirs de l'ancienne salle de musique

Le père Philippe Dubé était responsable de l'enseignement de la musique au Séminaire vers les années 1907. Bien des générations d'élèves en avaient gardé un souvenir impérissable. Il savait jouer presque tous les instruments et, à 40 ans, il avait appris le violoncelle avec succès. C'est lui qui introduisit le chant de l'Alma Mater au Séminaire.

Un élève de cette époque (1903-1907), le futur notaire Gaétan Valois, écrira en 1937 quelques souvenirs reliés à la vie musicale au Collège. Il y présente des anecdotes à propos du père Philippe Dubé; du petit groupe d'amis avec qui il faisait de la musique et qu'on appelait “la petite fanfare”; de la fabrication des lutrins malgré le père Louis Léger, procureur; de l'utilisation de la contrebasse pour franchir les barrages de la discipline et visiter sa bien-aimée; du plaisir de jouer la maszurka de Godard pour le plaisir des demoiselles du couvent de la Congrégation; souvenirs de scène aussi; enfin des “barn dances”, que les confrères des États-Unis savaient si bien “câler”.

La vie musicale de mon temps
par Robert tellier et Gaétan Valois

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Les Cadets remportent le trophée Lord Grey

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Les exercices militaires ont toujours été en honneur au Collège Joliette, mais jamais peut-être avec un succès plus marqué et plus remarqué qu'en ces dix dernières années.

La revue des cadets de 1912 est particulièrement célèbre. Cette année-là, le Séminaire remporte le Trophée de Lord Grey, gouverneur général du Canada (1901-1910). Le trophée est remis au Séminaire le 21 mai 1912 par le lieutenant-gouverneur du Québec, Sir François Langelier, délégué à Joliette par le duc De Connaught, nouveau gouverneur du Canada.

 

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La cérémonie eut lieu dans la cour des élèves, et les Cadets, dans un ordre parfait, présentèrent les armes pendant que la fanfare jouait God Save the King. Le capitaine L.-H. Archambeault, inspecteur des Cadets, fit la revue du bataillon.

Le lieutenant-gouverneur adressa ensuite aux Cadets ses compliments:

     Je vous avoue, messieurs, que l'an dernier, j'ai été étonné d'apprendre que le trophée offert par S.A.R. le duc de Connaught avait été gagné par les Cadets d'un collège éloigné des grands centres; mais aujourd'hui, en vous voyant évoluer devant moi, mon étonnement cesse, et je n'ai que des paroles d'admiration et de louanges à vous adresser. Vous manoeuvrez comme des vétérans; vous méritez de gagner le trophée, et vos succès sont un grand honneur pour le district de Joliette.

Sir François Langelier,
lieutenant-gouverneur du Québec

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La tradition se continue les années suivantes. En 1913-1914, l'Annuaire mentionne que:

     Nos pioupious ont, pour la première fois, revêtu leur uniforme “Khaki” qui leur donne un air martial et surtout les met parfaitement à l'aise pour les exercices.

 

Récréation d'hiver

Pour les lecteurs, qui ne connaissent pas l'expression “passer un bob”, il faut lire Les mitaines rouges de Gaëtan Valois, un poème paru pour la première fois dans la revue de Conventum du cours 1900-1907.

Les mitaines rouges

Mes chers amis, écoutez ça,
Vous frissonnerez comme je frissonne,...

poème de Gaétan Valois

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Le Club des raquetteurs

En 1929 paraîtra sous la plume de père Paul-Émile Farley le roman Jean-Paul, inspiré de la vie étudiante au Collège. Plusieurs des activités décrites dans ce roman se pratiquent dès les premières années de XXe siècle, dont les sorties du Club des raquetteurs du Collège Joliette.

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     Quelque temps après la rentrée, un jeudi, un groupe d’élèves organisait une campagne de raquettes. On a particulièrement besoin de cette distraction pendant les semaines qui précèdent les examens de janvier. L’atmosphère morne de la maison qui s’assombrit encore par des regrets de vacances, la banalité des études qui ne comportent guère autre chose qu’une repasse fastidieuse, la perspective toujours un peu inquiétante des examens, tout cela réclame quelques diversions bien accentuées. Les raquetteurs avaient donc senti, ce jour-là, un plus pressant désir d'une excursion lointaine.

     Il est vrai qu’une pluie récente avait mal préparé la campagne. Une croûte assez solide et brillante sous le soleil embarrasserait naturellement un peu les trop larges semelles, sans compter que, malgré le soleil, un froid vif menaçait les joues à la peau trop fine et les oreilles indiscrètes qui ne sauraient pas se cacher. Mais les raquetteurs préfèrent une température plutôt rude pour accomplir leurs héroïques randonnées.

     Roland Barrette, on devait s’y attendre, organisait la partie. Il avait d’abord eu soin de s’assurer la compagnie d'un professeur. Quand tous eurent chaussé la raquette, endossé un gros chandail de laine et coiffé la “tuque” munie d’un gland qui scande le pas, le bataillon prit le chemin de la rivière. L’itinéraire: contourner la cour, passer sous le pont du Canadien National [le chemin de fer] et se rendre jusqu’au bois chez Bazinet, terme de l’excursion.

Jean-Paul, roman (extrait),
Paul-Émile Farley, 1929, 1939

 

Un départ d'autrefois...

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