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Le succès fut tel...

C'est une de ces sorties en juin 1872, alors que le choeur des élèves, les comédiens et la “bande” (fanfare) se rendent à Berthierville à l'occasion de la fête du curé Gagnon.

     Un train spécial les conduit à Lanoraie, puis le Berthier [un “steamboat”] les transporte à destination. À Berthier, les élèves chantent la messe “en musique”, ainsi que les vêpres. Le soir, on présenta la pièce Félix Poutré, que l'on préparait depuis trois mois. Le spectacle se termina à minuit. Le succès fut tel qu'il fallut répéter la pièce pour satisfaire un grand nombre de personnes qui n'avaient pu entrer, étant donné l'exiguïté de la salle.

     Après le spectacle, à 2h00 du matin, c'est le réveillon jusqu'à 5h00 du matin, après quoi on reprend le Berthier jusqu'à Lanoraie, puis le train pour Joliette, où on arrive à 8h30 du matin. Tout le monde se couche jusqu'à midi. La compagnie de chemin de fer Richelieu avait accordé le passage gratuit aux collégiens.

 

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J'avais trouvé ça bien terrible...

Malgré la jeunesse relative du Collège (25 ans), il s'y prépare depuis longtemps des “séances” théâtrales avec musique et mise en scène. L'abbé Dugas, dans ses Gerbes de souvenirs, rapporte les propos d'un ancien élève, A. Derome.

     Avant mon entrée au collège (1856), écrit A. Derome, ancien élève, les séances, oui, les séances, car il y en avait à ne plus finir... En 1864 il y en eut six -- les séances avaient lieu au dortoir des grands. On y joua une année Arthur de Bretagne, j'avais 5 ou 6 ans. Le sang avait coulé! Arthur de Bretagne, portait sur son sein une vessie pleine d'une liqueur rouge. J'avais trouvé ça bien terrible. Plus tard, ce fut dans la salle de récréation de l'aile du P. Langlais (1858). Mais comme ce n'était pas encore bien grand, on imagina de bâtir le théâtre en dehors. On l'adossait au collège dans l'enfoncement formé par l'aile.

          La salle de récréation et les classes en arrière servaient de coulisses... Pour mettre les spectateurs ou auditeurs à l'abri du soleil, on érigeait une grande tente en feuillage, c'est-à-dire en sapinage. Les élèves allaient au bois chercher tout ce qu'il fallait et se mettaient ensuite à l'ouvrage. C'était divertissant; et franchement, quand c'était fini, c'était vraiment beau. Cela dura jusqu'en 1867, année de l'aile en briques, derrière le collège (précisément à l'endroit de la chapelle actuelle).

          Puisque nous en sommes à parler de l'époque homérique du théâtre au collège Joliette, on nous permettra d'ajouter ce détail intéressant: le Père Paul écrivit la musique d'un célèbre drame Tarare arrangé pour garçons par le R. P. Champagneur, et qui fut joué à plusieurs reprises avec un succès toujours croissant; c'était un drame musical dans le genre opéra.

A.-C. Dugas, Gerbes de souvenirs, III

 

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Bing! Boum! Le canon tonnait...

Le canon du collège était de toutes les fêtes. Ceci est tout à fait conforme au témoignage de plusieurs anciens élèves. Par exemple à Lanoraie le 12 mai 1857...

     Quand nous allions au pique-nique à Lanoraie, nous emportions le canon avec nous et bing! boum! Le canon tonnait dans toutes les circonstances extraordinaires: à la visite d'un évêque, d'un grand vicaire, à l'arrivée du Père Lajoie en 1863, à l'arrivée du Père Michaud, la veille de la Fête-Dieu de l'année [le 22 mai 1869]. Il revenait de Rome. Nous l'avions attendu au mois de février, mais le vaisseau qui le portait le Péreire fit naufrage, peu après son départ du Havre.

A.C. Dugas
Les anciens, déc. 1957

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