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Chargement (3628 octets) Les arts visuels

au service de l'éducation

 

Dès 1930-1931, avec l'arrivée du père Wilfrid Corbeil, les Annuaires du Séminaire annoncent des cours de dessin et de peinture. Toutefois, l'initiation aux arts visuels ne faisant pas partie du programme, le candidat doit révéler un certain talent pour y être admis.

 

Le studio de dessin

Longtemps dénommé “Studio du père Corbeil”, le Studio de dessin et de peinture devient vite célèbre. En 1932-1933, il faut payer 2$ par mois pour suivre les leçons. C'est ainsi que, chaque année, un petit groupe d'élèves s'initie à la peinture et aux arts visuels.

Après le départ du père Corbeil, le père Maximilien Boucher (dit Le père Max) prend la relève. Diplômé des Beaux-Arts, le père Max Boucher est avant tout un sculpteur même s'il fait beaucoup de peinture.

Dans une interview de 1937 publiée par le journal L'Estudiant, le père Wilfrid Corbeil décrit le rôle du studio de dessin.

     -- Et quel était votre but en ouvrant ce studio ?
-- C'était de développer chez les élèves le goût de l'art, ...

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Historique et oeuvres collectives
L'Estudiant
, vol. 1, No 7, mai-juin 1937

Loin de se limiter à l'enseignement du dessin, le père Corbeil exerça son talent de multiples façons, entre autres en tant que décorateur pour les séances théâtrales du Séminaire. Ces décors, que le père Corbeil terminait à la dernière minute, sont restés célèbres, comme ceux de Jonathas, d'Oedipe-Roi, etc. Toujours appréciés, ils constituaient à eux seuls une initiation à l'histoire de l'art.

On peut juger de la place des arts dans la vie étudiante de cette époque par le reflet qu'en donne le journal L'Estudiant.

De 1936, date de la fondation du journal, jusque dans les années 1950, l'espace réservé aux arts est nettement prédominant, et cela autant par le nombre des articles, que par les illustrations nombreuses, dont plusieurs, issues du studio de dessin, sont reproduites dans ce site.

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Linogravure de Rodolphe Duguay

 

066art_b.jpg (16927 octets) Les expositions d'art

Il revient aussi au père Wilfrid Corbeil d'avoir organisé les expositions d'art au grand parloir du Séminaire, où tous les élèves et le public de la région étaient invités.

La fréquentation de ces expositions permit à un grand nombres de jeunes de s'initier à l'art et d'y prendre goût. L'une de ces expositions, célèbre entre toutes, celle de 1942 sur la peinture moderne, groupa Louise Gadbois, Alfred Pellan, John Lyman, Goodridge Roberts, Marc-Aurèle Fortin et Paul-Émile Borduas.

Cette exposition compta beaucoup, dit-on, dans la carrière du peintre Paul-Emile Borduas.

 

Et les commentaires quant à la qualité des oeuvres présentées, nombreux et partagés, ont incité le père Wilfrid Corbeil à prendre la plume pour justifier dans L'Estudiant l'orientation artistique de cette nouvelle génération d'artistes.

Plusieurs toiles ainsi que la réponse intégrale du père Corbeil font partie d'un site spécifiquement consacré à La foi dans l'art des Clercs de Saint-Viateur.

Lien: Les Clercs de Saint-Viateur à Joliette: la foi dans l'art

 

Le musée d'art du Séminaire de Joliette.

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La fondation du Musée d'art du Séminaire, en 1943, est l'une des grandes réalisations du père Wilfrid Corbeil, de ses collaborateurs, du Dr Roméo Boucher et des Anciens du Séminaire.

Afin d'amasser des fonds, en 1943, le docteur Roméo Boucher profita d'un spectacle à la salle académique pour inciter le public à acheter L'Estudiant et à acheter des billets de loterie -- 3 pour 25 sous -- en vue de constituer un musée “où les élèves pourraient apprendre à cultiver leur goût et même leurs aptitudes artistiques.”

D'abord logé dans le grand parloir, le Musée d'art se constitua peu à peu une collection par des dons et à l'occasion des expositions qui avaient lieu au Séminaire. À la fin de leur exposition, les artistes donnaient habituellement une oeuvre au bénéfice du musée d'art. Un grand nombre d'anciens se souviendront longtemps de la contribution du Séminaire à leur apprentissage de l'art, entre autres le chanoine Tisdell, dont la collection constitua le noyau principal du musée d'art du Séminaire de Joliette.

066art08.jpg (10992 octets) L'art sacré au Séminaire: “le Retable”

Le Retable fut un groupement d'artistes dont l'objectif principal était de renouveler l'art religieux au Québec et au Canada. Sa fondation est due à la rencontre du père Wilfrid Corbeil et de l'abbé André Lecoutey, artiste français, en novembre 1946. La fondation du Retable fut annoncée officiellement en février 1947.

     Les journaux canadiens d'aujourd'hui annoncent la fondation d'un mouvement d'art sacré canadien qui a pour nom LE RETABLE, dont le siège est au Séminaire de Joliette. Le Père Wilfrid Corbeil, c.s.v. est le président de ce mouvement et l'abbé André Lecoutey, des Ateliers d'art sacré de Paris, le vice-président.

Le manifeste parut également dans plusieurs revues. On y lit que “Le RETABLE n'est pas une affaire commerciale de plus.” Les consultations étaient gratuites (“Bureau de consultations gratuites, au Séminaire de Joliette ou par correspondance”).

Au début, le RETABLE était composé de:

  • Wilfrid Corbeil, c.s.v., président
  • l'abbé André Lecoutey, secrétaire
  • le père Étienne Marion, c.s.v.
  • le père Maurice Ouellet, c.s.v.
  • Cécile Chabot, peintre-imagier
  • Sylvia Daoust, sculpteure
  • Marius Plamondon, sculpteur et verrier
  • Gilles Beaugrand, orfèvre
  • Bertrand Vanasse, céramiste

À ces premiers membres se joindront peu après, au Séminaire de Joliette :

  • le père Maximilien Boucher, c.s.v., sculpteur et peintre
  • Maurice Raymond et le père Julien Déziel, o.f.m., professeurs à l'École des Beaux-Arts de Montréal
  • les abbés Paul Valois et François Lanoue, professeurs au
  • Séminaire de Joliette
  • de même que les frères Jean-Jacques Lebrun, c.s.v.
  • et Marcel Adam, c.s.v., ébénistes.

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La contribution de l'abbé André Lecoutey au Retable fut importante, quoique plus discrète que celle du père W. Corbeil. Il passa près de huit années à Joliette (1947-1953), pendant lesquelles il enseigna l'histoire de l'art au Séminaire et réalisa d'importantes oeuvres, dont les panneaux historiques de la salle de récréation à l'occasion du centenaire du Séminaire en 1947. Il s'exprimait par le pinceau et par la plume.

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Ancien noviciat

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Nouveau noviciat

Cofondateur de la revue Arts et pensée, qui avait en partie les mêmes objectifs que le Retable et dont le mot d'ordre était information et formation, il en fut le directeur-adjoint et l'artisan principal. Il y écrivit un grand nombre d'articles à propos de l'art sacré.

L'activité du RETABLE fut remarquable. Pour l'année 1954, l'Annuaire des Clercs de Saint-Viateur mentionne les réalisations suivantes:

     Il faut souligner de façon particulière les activités du Retable dont le P. Wilfrid Corbeil a été un ouvrier de premier plan. Les devis de cet artiste de chez nous ont permis, entre autres, la restauration du Salon des évêques à l'archevêché de Québec, la restauration complète de l'évêché de Joliette, celle du sanctuaire de la cathédrale de Saint-Jérôme, celle de la chapelle privée de Mgr l'Évêque coadjuteur de Saint-Jean.

     Le père Corbeil a aussi dressé le plan de l'église Saint-Joseph de Waltham, Mass., celui du monastère des Dominicaines de Sherbrooke, celui de la restauration de la chapelle de Carmes de Hamilton, Mass., celui de l'église de la chapelle indienne de Maria, baie des Chaleurs, celui de l'église paroissiale de Senneterre, celui de la restauration de l'église Sainte-Bernadette de Hull et de nombreuses autres chapelles et oratoires.

     Parmi les objets de culte dont le Père a dressé les plans, signalons l'ostensoir du Centre marial canadien, le chemin de croix de pierre du grand séminaire de Nicolet, l'anneau pastoral de S. E. Mgr Léo Blais, évêque de Prince-Albert, la croix pectorale de S. E. Mgr de Hearst, les insignes d'évêque et les vêtements liturgiques de Mgr l'Évêque de Saint-Paul, Alberta.

066art1z.jpg (20481 octets) À Joliette, la réalisation la plus représentative du RETABLE reste la chapelle de la Résidence Saint-Viateur. Les plans de l'édifice sont du père W. Corbeil et des architectes Gérard et René Charbonneau. Dans la chapelle même, les verrières et les sculptures des bancs sont de Marius Plamondon; la vierge est de Sylvia Daoust.

En plus des expositions personnelles de ses membres, le RETABLE, comme groupe, se fit connaître par un certain nombre d'expositions: entre autres le 18 octobre 1947 à L'Ermitage de Montréal, à Rome en 1950 et à l'Université de Montréal le 9 mars 1957.

L'exposition de Rome en 1950 eut lieu à l'occasion du congrès international des artistes catholiques.

     Le RETABLE était représenté par des sculptures de Mlle Sylvia Daoust et du R. père Maximilien Boucher, c.s.v., un vitrail de Marius Plamondon et des photos du Noviciat de Joliette, dessiné par le R. père Wilfrid Corbeil, c.s.v., en collaboration avec l'architecte René Charbonneau.

Extrait du Programme du Congrès

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Les nombreux articles publiés par le père Corbeil et l'abbé Lecoutey dans L'Action nationale, Arts et pensée, Les Carnets viatoriens, Culture, L'Estudiant, La revue eucharistique du clergé, etc. et dans les journaux, illustrent l'intensité de la vie artistique de ces années.

La contribution du RETABLE à l'évolution de l'art sacré au Québec et au Canada fut importante dans les années 1950. Le siège du RETABLE étant logé au Séminaire de Joliette, le crédit et le prestige de cet organisme et d'une partie de ses membres retomba en grande partie sur le Séminaire de Joliette et accrut son “capital culturel”.

 

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