Au milieu des années 1800, les Métis étaient principalement concentrés dans la province du Manitoba. La présence des colons blancs, dont les nouvelles lois reniaient tous droits des Métis sur leur propriété, est toutefois devenue des plus écrasantes au sein de cette province canadienne. Ne pouvant plus se soumettre à cette intrusion et incapables de s'adapter à la nouvelle économie des colons blancs, les Métis de la « Rivière Rouge » sont partis à la recherche de nouvelles terres à l'ouest du pays.
La famille de Joe Ladouceur, originaire de St-Boniface au Manitoba, a quitté sa petite ville natale avec plusieurs autres familles métisses pour s'établir dans l'Ouest canadien, région abondante en bisons. Bien que le voyage fut long et pénible, les familles métisses sont parvenues à traverser la Saskatchewan où elles ont construisirent leur domicile sur la rive du lac La Biche située dans la partie nord est de l'Alberta. C'est avec des bûches de bois coupées à la main que les nouvelles maisons ont été construites et de terre que les toits ont été bâtis. Le gibier étant abondant en cette période de l'année, les familles métisses pouvaient s'adonner à la pêche, à la chasse et à la trappe pour subvenir à leurs besoins. La famille Ladouceur a déniché un endroit très serein sur une côte au nord d'une grande vallée au milieu de laquelle coulait un petit ruisseau entouré de grandes épinettes. Cinquante ans plus tard, ce paisible endroit est devenu Plamondonville.
Joe Labouceur semble avoir été un homme très influent à cet endroit, sa signature ayant été apposée à plusieurs documents comme des certificats de mariage, de naissance et de décès. Joe était également très religieux; il passait beaucoup de son temps avec les évêques de la Mission du Lac La Biche, une des premières missions établies dans l'Ouest canadien par les pères Oblats.
Le 12 avril 1858, Augustin Ladouceur fut un des premiers enfants nés dans cette vallée, lieu de l'actuelle ville de Plamondon. Trappeur, commerçant de fourrures et fermier possédant une cinquantaine de vaches, M. Ladouceur a joué un rôle important dans l'établissement des paysans le long des rives du lac La Biche. Il a construit le premier commerce de traite de fourrures près de la baie de Plamondon. Quelques années plus tard, ce poste d'échange a malheureusement été détruit par un incendie. Augustin a également été un homme d'affaires très accompli et a été responsable de la construction de six magasins dans la région. De ces six bâtiments, deux sont encore utilisés de nos jours au Lac La Biche (le bâtiment en face du théâtre Aurora et une partie du magasin Hamar).
Les Ladouceurs ont parcouru de grandes distances à dos de cheval et en charrette pour obtenir divers matériaux et provisions pour ce commerce de fourrure. Pour vendre ses fourrures à l'encan, Augustin allait toujours à Winnipeg où le prix était meilleur. Une coupure du « Edmonton Bulletin » datant de 1889 nous dit que le lot de fourrures d'Augustin pour cette année-là lui avait rapporté 900.00 $. Son fils Maxime se souvient d'avoir participé à beaucoup de ces voyages d'une durée de deux mois. Avec une équipe de cinq ou six chevaux, cette expédition vers l'est se faisait normalement pendant les mois d'hiver. Grâce à leurs voyages dans l'est du pays, les hommes de la famille Ladouceur pouvaient ainsi rapporter des provisions pour le magasin.
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