Après la révolte de 1837-1838, la vie n'est pas facile pour les Canadiens français. La Loi de l'union, mise en vigueur au début de l'année 1841, introduit de nombreuses réformes qui ne sont guère profitables aux Canadiens français. Le Canada-Uni forme le seul pouvoir législatif des deux entités auparavant distinctes: le Haut-Canada et le Bas-Canada. Dans cette nouvelle institution, le Bas-Canada est sous-représenté en proportion du nombre d'habitants. De plus, l'union profite au Haut-Canada puisqu'elle lui permet d'éponger une partie de sa dette en puisant dans les réserves du Bas-Canada sans que les députés ne puissent rien contrôler. Finalement, l'article 41 décrète l'anglais comme seule langue officielle du pays. L'insatisfaction monte dans la population du Bas-Canada. Une phrase de Hamelin. J. et Provencher. J. (1) résume bien l'atmosphère de l'époque: "Les Canadiens français commencent leur existence de minoritaires. Ces mesures de 1841 les blessent. Dans la région de Québec, des pétitions réclament l'annulation de la loi; certains proposent de ne pas participer à la vie politique." De ce climat d'insatisfaction, naît l'idée de former une société nationale défendant les droits des Canadiens français: la société Saint-Jean-Baptiste de Québec.

Un groupe constitué de l'élite canadienne française se réunit le 19 juin 1842, pour poser les bases de la société Saint-Jean-Baptiste de Québec. La première formation de cette société s'appuie sur le concours du Dr Brady à la présidence, de Napoléon Aubin au secrétariat des archives avec J. M. Tessier comme adjoint, de Louis-de-Gonzague Baillairgé au secrétariat-ordonnateur, de Louis Massue à la trésorerie et de François-Xavier Méthot à la sous-trésorerie. Le prestige du président, le Dr P. M. Brady et l'appui qu'il reçoit du maire de la ville de Québec, donnent de la crédibilité à la nouvelle société. Elle attire ainsi de nombreux adhérents.

La Société s'est donné une devise qu'elle clamera haut et fort : " Nos institutions, notre langue, nos lois" Cette phrase-clé exprime bien les buts décrétés lors de la première assemblée publique qui eut lieu le 31 août 1842, et qui consiste principalement à " unir entre eux les Canadiens de tous les rangs; les faire se fréquenter, se mieux connaître et par là s'entrestimer de plus en plus; promouvoir les intérêts nationaux, scientifiques, industriels et sociaux de la masse de la population, du pays en général et de cette ville en particulier; venir en aide à ceux de ses membres que la maladie ou des accidents obligeraient à s'adresser à elle pour quelque secours; engager enfin tous ceux qui en feront partie à pratiquer mutuellement tout ce que la confraternité, la philanthropie et l'honneur prescrivent aux enfants d'une même patrie."(2)

En tant qu'agent de promotion des valeurs nationalistes, la société Saint-Jean-Baptiste de Québec, s'emploie à raviver la flamme nationale en élevant divers monuments à la mémoire des grands personnages ou des grands événements qui font partie du patrimoine canadien français. Afin de réaliser ce projet, Bardy, réélu à la présidence en 1859, "lance une nouvelle campagne de souscription populaire, s'assure la collaboration de plusieurs notables et ravive le comité des monuments. En y adjoignant des noms aussi prestigieux que sir Eugène-Etienne Taché, les honorables René-Édouard Caron et Augustin-Norbert Morin, le Dr Robitaille, le colonel De Salaberry, Louis-de-Gonzague Baillairgé et Étienne Parent, tous gens d'initiative et de résolution, il indique sa ferme détermination de mener le projet à bonne fin. Grâce à cette initiative, la ville de Québec s'embellit de quelques monuments: le monument des Braves, le monument Cartier-Brébeuf, le monument Champlain, le monument Hébert, le monument au marquis de Montcalm, celui à M. F.-X. Garneau, lui-même membre de la Société et celui à Octave Crémazie."(3).

En 1937, la Société se donne une nouvelle charte. Ses buts restent sensiblement les mêmes, mais elle cherche à regrouper les différents mouvements auxquels elle a donné naissance pour une plus grande efficacité. La Société deviendra ainsi une véritable entreprise québécoise, oeuvrant dans divers domaines afin de respecter son engagement de départ. Ce regroupement "vise à intensifier le prestige, à canaliser les énergies, à faire de notre société un foyer de doctrine et de réalisations nationales." (4)





Historique

Artiste

Construction

Conservation

Description matérielle

Page d'accueil du monument

Accueil

Liste des monuments