PAGE
1/2/3/4/5/6
Une
brève histoire du French Shore
En
1713 les Français perdent leurs possessions dans l'île
de Terre-Neuve (Plaisance) et en Acadie. Tout ce qui leur reste
après cette débâcle c'est le French
Shore qui s'étend du Cap Bonavista au Cap Saint-Jean,
et comprend les baies de Bonavista et de Notre-Dame, la Baie Blanche
(White Bay) et toute la côte Est de la Grande Péninsule
du Nord jusqu'à Pointe Riche, une région que les
pêcheurs français de Saint-Malo surnomment le
Petit Nord et où se trouveront bientôt les
plus gros établissements français, dans l'anse du
Croc et à Cap Rouge entre autres.
Cette
côte, réservée à l'exploitation exclusive
des pêcheurs français, peut paraître énorme
mais représente bien peu si on considère qu'avant
le traité d'Utrecht les pêcheurs français
étaient présents partout où il y avait un
havre, une anse et de la morue, y compris sur la côte sud
de l'île de Terre-Neuve et au Labrador; cette première
restriction de leurs mouvements représente l'amorce du
déclin de la présence française à
Terre-Neuve.
En
1783, le traité de Versailles vient, encore une fois, changer
les limites du French Shore : la France perd ses droits de
pêche dans les baies de Bonavista et de Notre-Dame mais,
en contrepartie, obtient des droits sur toute la côte Ouest
de Terre-Neuve, du Cap Riche au Cap Raye. L'île Rouge vient
d'entrer dans le French Shore. Pourquoi cet échange? Parce
que si les Anglais commencent à se faire nombreux sur la
côte est de Terre-Neuve, ils sont tout bonnement absents
de la côte ouest qui reste encore une partie inconnue de
cette vaste île.