L'Heritage de l'ile Rouge
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Dernière mise à jour: 2001/05/31

 

Origines des noms de lieux

French Shore

Noms de famille


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    Le résultat dépasse les prévisions : 170 hommes, presque exclusivement de l'Île-aux-Chiens - petite île de l'archipel Saint-Pierre-et-Miquelon - se rendent au French Shore durant la campagne de 1894, soit : à l'île Rouge 8 embarcations et 15 pêcheurs (ce qui, d'après le nota de la dépêche ministérielle, laisse entendre que l'armateur français a encore cette année-là la concession de la place numéro 4 à l'île Rouge) , à l'île Tweed 5 embarcations et 10 pêcheurs, à l'Anse à Bois 7 embarcations et 16 pêcheurs, à Port-à-Port (Pointe des Galets) 27 embarcations et 65 pêcheurs, à Port-à-Port (Broad Cove) 29 embarcations et 64 pêcheurs.

    Ces chiffres se maintiendront jusqu'à la perte du French Shore en 1904. Pour les pêcheurs de Saint-Pierre-et-Miquelon qui ne voient guère abondance de morue autour de leurs îles avant le mois de juin, le French Shore offre la possibilité d'une excellente campagne de printemps. On comprend qu'en 1899, sentant la France prête à céder aux Anglais sur la question de leurs droits de pêche, ils aient écrits à leur représentant en Métropole :

    L'abandon de nos droits au French Shore, entraînerait notre ruine, au point de vue des conditions économiques de la vie. À Saint-Pierre et à l'île-aux-Chiens, beaucoup de familles ne vivent que grâce aux produits de la pêche au French Shore et, si nos droits sur la côte de Terre-Neuve étaient abandonnés, ces familles seraient réduites à se préoccuper de trouver de nouveaux moyens d'existence (…) Nous nous inquiétons à juste titre de l'avenir car il est facile de voir que les Anglais poursuivent aujourd'hui l'anéantissement de la prospérité économique de notre colonie. Ils le savent bien, eux, que la vitalité des îles Saint-Pierre-et-Miquelon tient dans une large mesure au maintien même de nos droits au French Shore.

    Peine perdue! Les armateurs français n'ont plus aucun intérêt dans cette côte lointaine, les autorités françaises trouvent que leur dispute avec l'Angleterre à propos du French Shore a assez duré et, par conséquent, l'inquiétude justifiée des petits pêcheurs de Saint-Pierre-et-Miquelon ne pèsent vraiment pas lourd dans la balance. Le 8 avril 1904, la France abandonne ses droits exclusifs de pêche à Terre-Neuve, contre une île perdue d'Afrique dont elle n'aura jamais la moindre utilité.

    Les pêcheurs de Saint-Pierre-et-Miquelon ont droit à une dernière campagne cette année-là et c'en est fini du French Shore et des pêcheries de Terre-Neuve qui, au dix-huitième siècle représentaient «la plus précieuse possession française en Amérique du Nord».

    À compter de cette date, l'établissement de l'île Rouge cesse d'être utilisé. Les Français, pour la plupart des marins déserteurs rejoignent les Acadiens qui s'établissent sur la côte dans les villages de Grand Terre, Cap St-Georges ou Trois-Cailloux. Les Anglais n'ont pas plus d'utilité pour cette île dénudée qui redevient vite déserte. Les cabanes s'effondrent, les constructions sur la hauteur de l'île tombent en ruine et bientôt la nature reprend ses droits.

    On a peine à croire aujourd'hui en regardant l'île Rouge, qu'il y a cent ans à peine, s'y trouvait un des plus gros établissements de pêche français du French Shore, en tous cas, sans contredit, le plus grand établissement de la péninsule de Port-au-Port.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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