L'Heritage de l'ile Rouge
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Dernière mise à jour: 2001/05/31

 

Origines des noms de lieux

French Shore

Noms de famille


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Vers la perte du French Shore et de l'île Rouge

    
Vers la fin de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle, la pêche française au French Shore entre dans son déclin. Les raisons en sont multiples : techniquement, les navires sont à présent assez vastes et assez solides pour faire une campagne entière sur le Grand Banc sans devoir toucher terre pour déposer leur poisson. Le bulot, pêché directement sur les bancs, est venu remplacer la boette traditionnelle - hareng, capelan ou encornets -évitant ainsi les effets potentiellement ravageurs du Bait-Bill, une loi passée par le parlement Terre-Neuve qui interdit la vente d'appât aux navires de pêche français. Les navires n'ont donc plus besoin de gagner Saint-Pierre pour acheter hareng, capelan ou encornet, ou de se rendre à la baie St-Georges pour pêcher leur boette. La morue verte (c'est à dire simplement lavée et salée) est devenue plus populaire que la morue séchée. Et puis il y a plus que de simples progrès dans les techniques de pêche.

    
À Terre-Neuve, les relations entre Anglais et Français s'enveniment. De plus en plus de pêcheurs anglais s'installent à leur tour sur les côtes. On se chamaille sur tous les aspects de la pêche - sur celle du homard surtout - les tracas sont quotidiens, les pertes de matériel de pêche importantes… bref, la cohabitation devient de plus en plus difficile.

    
En voici un exemple rapporté par Daniel Prowse dans son livre «A History of Newfoundland» : en 1888, un monsieur James Baird, de Saint-Jean de Terre-Neuve, a une homarderie à l'anse-à-Canards, sur la péninsule de Port-au-Port. Ses hommes pêchent dans la baie mais ce n'est pas du goût des pêcheurs de l'île Rouge, 18 miles plus loin, qui insistent que les trappes à homard les empêchent d'utiliser les sennes pour pêcher le hareng qui leur sert de boette. Toujours selon Prowse, les pêcheurs français viennent à l'anse-à-Canards pour détruire une partie de l'équipement. «Leurs plaintes étaient sans fondement», ajoute Prowse «et je crois savoir qu'ils ont été puni de leurs actes. Toutefois», ajoute-t-il, «le gérant, Monsieur John Halliburton, m'a informé qu'il s'en irait plus au Nord pour la saison prochaine.»

    Lassés de cet environnement hostile et, sans doute, parce que les baies s'avèrent moins poissonneuses, les armateurs de France métropolitaine perdent peu à peu intérêt à cette côte qui a pourtant assuré la richesse de bien d'entre deux. «En 1894, quinze navires seulement armaient pour la pêche à la côte; en 1904, le nombre devait en être réduit à six.»La perte du French Shore est imminente.

    Mais il reste encore quelques années de sursis : tandis que, dans les ambassades et les consulats, les gouvernements anglais et français font appliquer le Modus vivendi tout en cherchant une solution à la question des droits de pêche, à Saint-Pierre-et-Miquelon on décide de combler le vide laissé par les pêcheurs de France. En 1893, le Conseil général de Saint-Pierre décide de verser une prime de 50 francs à tout pêcheur qui voudra se rendre au French Shore.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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