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Rapport de mi-parcours pour les Langues Officielles

Rapport de mi-parcours pour les Langues Officielles

2. LE PLAN D'ACTION POUR LES LANGUES OFFICIELLES


2.1 L’éducation


2.2 Le développement des communautés


La petite enfance

L’accès aux services de santé

L’accès à la justice

L’immigration

L’économie

La vie communautaire

Les partenariats avec les gouvernements des provinces et des territoires

2.3 L’industrie de la langue


2.4 Une fonction publique exemplaire


2.5 Imputabilité et coordination


2.1 l’éducation


ENSEIGNEMENT DANS LA LANGUE DE LA MINORITÉ, ENSEIGNEMENT DE LA LANGUE SECONDE, ET PROGRAMMES DES BOURSES ET DES MONITEURS


Bilan provisoire


Le Plan d’action offre aux provinces et aux territoires de l’aide supplémentaire pour réaliser leurs objectifs à l’égard des jeunes en matière d’éducation dans la langue de la minorité : leur transmettre la langue et la culture, les amener à réaliser leur plein potentiel à l’école et dans la société, et insuffler une énergie nouvelle aux communautés de langue officielle minoritaire. Il bonifie également l’appui à l’apprentissage de la langue seconde. Les répercussions de cette aide fédérale ne pourront être évaluées que dans le contexte des politiques plus générales sur les langues officielles dans les provinces et les territoires.


Les objectifs s’échelonnent sur une dizaine d’années. Jusqu’à maintenant, les investissements ont été faits dans les secteurs souhaités, mais il est trop tôt pour en prédire l’effet. Les pourparlers avec le Conseil des ministres de l’Éducation (Canada) et les gouvernements provinciaux et territoriaux ont porté sur un cadre pour le prochain protocole d’entente. Les discussions se poursuivent sur les priorités et les mécanismes qui encadreront les ententes bilatérales et la mesure des résultats. 


ACCROÎTRE LE NOMBRE DES AYANTS DROIT INSCRITS DANS LES INSTITUTIONS SCOLAIRES DE LA MINORITÉ FRANCOPHONE HORS-QUÉBEC ET APPUYER L’ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS À LA MINORITÉ ANGLOPHONE


Activités réalisées


Les provinces et les territoires ont reçu 12 millions de dollars qu’ils utilisent pour recruter plus d’élèves et les préparer à entrer à l’école, mettre à niveau la connaissance du français des enfants, et préparer la transition des plus grands au secondaire.


Pour aider au recrutement d’élèves admissibles, plusieurs provinces et territoires, dont Terre-Neuve-et-Labrador, le Manitoba, la Saskatchewan, la Colombie-Britannique, le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest, ont entrepris des études démographiques et lancé des campagnes de recrutement et de promotion de l’école française. Par ailleurs, d’autres provinces, tantôt l’Île-du-Prince-Édouard ou l’Ontario, le Manitoba, la Saskatchewan ou l’Alberta, créent ou améliorent leurs programmes de maternelle, cherchent à intégrer les enfants de cinq ans au primaire, proposent des mesures d’accompagnement aux élèves et aux familles et élaborent des programmes d’appui (ressources, formation des enseignants, partenariats avec les services locaux de la petite enfance). En Nouvelle-Écosse, au Yukon et au Nunavut, on a privilégié la francisation des élèves de maternelle, de première ou de deuxième années; on a aussi voulu faciliter la transition entre le préscolaire et le primaire.


Les Territoires du Nord-Ouest ont donné la priorité aux mesures d’incitation à choisir le français au secondaire, une manière de prévenir le décrochage.


Pour un enseignement de qualité, adapté au milieu minoritaire et sensible à sa culture, les provinces et les territoires ont investi 31 millions de dollars du Plan d’action dans des initiatives pédagogiques, le rapprochement entre les écoles et les communautés, et l’essai de technologies de communication.


Les provinces de Terre-Neuve-et-Labrador, de l’Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick, de Québec, de l’Ontario et de la Saskatchewan ajoutent des programmes, ou adaptent ceux qui existaient aux besoins de clientèles spéciales; par exemple en alphabétisation, il s’agit de perfectionner les ressources pédagogiques. De son côté, l’Ontario met en œuvre sa politique d’aménagement linguistique. Certaines provinces instaurent des programmes communautaires de francisation et introduisent des activités langagières et culturelles en milieu scolaire, embauchent des agents culturels pour faire la coordination entre l’école et la communauté, ou favorisent des projets d’agrandissement ou de parachèvement de centres scolaires communautaires. Des écoles secondaires de l’Île-du-Prince-Édouard et du Yukon font l’essai de cours à distance; le Manitoba fait de même pour élargir l’accès à des programmes spécialisés.


Un autre investissement de près de 1 million de dollars a été consacré au recrutement d’enseignants et de spécialistes, à la formation en enseignement minoritaire et à l’intégration des nouvelles technologies aux pratiques d’enseignement. Les stratégies des provinces et des territoires à cet égard comprennent souvent la promotion de carrières en français auprès d’enseignants ou de finissants des facultés d’éducation. Des activités de formation sont prévues – pédagogie, mentorat, alphabétisation. Enfin, d’autres mesures visent le développement d’outils d’enseignement en ligne et le soutien aux élèves sur Internet.


« ... le secteur de l’éducation attend toujours l’annonce d’une entente. (...) comme les négociations ont traîné jusqu’à tout récemment, l’argent du Plan d’action a été distribué au compte-gouttes.... » 

Bilan de mi-parcours, Perspectives des communautés francophones et acadiennes, juin 2005.








« Les gouvernements du Québec et du Canada négocient actuellement en vue de renouveler l’entente fédérale-provinciale sur l’éducation dans la langue de la minorité et l’apprentissage de la langue seconde. Il est difficile d’évaluer l’incidence possible ou réelle d’une telle entente renouvelée, tant qu’elle ne sera pas conclue puis mise en œuvre. » 

Faire le point, Examen de mi-parcours du Plan d’action du gouvernement du Canada pour les langues officielles au Québec, QCGN, le 15 juillet 2005.






 

 

 

 


AMÉLIORER L’ACCÈS AUX ÉTUDES POSTSECONDAIRES DANS LA LANGUE OFFICIELLE DE CHOIX


Activités réalisées


Pour éviter que les jeunes des milieux minoritaires francophones quittent l’école au milieu du secondaire ou se tournent vers l’anglais au moment de choisir un collège ou une université, le développement de nouveaux programmes, la transition au postsecondaire, l’enseignement à distance et les infrastructures ont fait l’objet d’un investissement de 9 millions de dollars.


Plusieurs institutions postsecondaires francophones élargissent leur programme d’études notamment dans les domaines suivants : soins ambulanciers, pêches, agroforesterie, administration scolaire et formation préparatoire à divers métiers. De plus, des universités anglophones de l’Ouest s’ouvrent maintenant à des cours en français. Certaines provinces, y compris la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick, mettent au point une structure d’accueil, des outils de perfectionnement linguistique et un encadrement pour la formation à distance afin de rendre la poursuite des études plus attrayante; dans l’Ouest, elles organisent une campagne interrégionale auprès des étudiants qui terminent leur secondaire ou sont déjà au collège, pour mousser les études et l’enseignement en français en milieu minoritaire. Terre-Neuve-et-Labrador s’emploie à définir une stratégie de formation à distance en français au postsecondaire et le Québec le fait en anglais au collégial pour sa clientèle minoritaire, tandis que le Nouveau-Brunswick et l’Alberta augmentent l’offre de cours en ligne et que la Nouvelle-Écosse modernise sa technologie. Le Nouveau-Brunswick entend restructurer tout son réseau de collèges francophones.


« L’Université Simon Fraser (...) a probablement bénéficié du levier que constitue le Plan d’action pour mettre sur pied deux programmes universitaires francophones, soit une maîtrise en éducation et un baccalauréat en sciences politiques avec spécialisation en administration publique et en développement communautaire; aussi, nous avons pu noter un accroissement de 50 % des places disponibles pour le programme de perfectionnement des enseignants du français. » 

Bilan de mi-parcours, Perspectives des communautés francophones et acadiennes, juin 2005.


 

 

 

 

 

 

DOUBLER LA PROPORTION DES DIPLÔMÉS DES ÉCOLES SECONDAIRES AYANT UNE CONNAISSANCE FONCTIONNELLE DE LEUR SECONDE LANGUE OFFICIELLE


Activités réalisées


Les quelque 12 millions de dollars destinés à optimiser l’accès au bilinguisme ont été répartis entre les programmes de base, les programmes d’immersion, le recrutement et la formation des enseignants ainsi que la continuation des apprentissages en langue seconde au postsecondaire. Les provinces et les territoires s’y prennent de multiples façons dans chacun de ces domaines.


Terre-Neuve-et Labrador, par exemple, utilise un programme d’échange de six mois et l’octroi de bourses pour enrichir ses programmes, tandis que la Colombie-Britannique mène un projet pilote de vidéoconférences. Parce que l’enseignement de l’anglais langue seconde au Québec sera offert dès la première année à compter de septembre 2006, on y a entrepris l’élaboration de nouveaux programmes d’études, d’outils pédagogiques et d’instruments d’évaluation. Étant donné les besoins et les intérêts particuliers des élèves de la minorité anglophone, le programme qui leur est destiné comprend des tests d’évaluation des compétences en français langue seconde. Le Nouveau-Brunswick aussi élabore un instrument d’évaluation des compétences pour les élèves de 12e année.


« ...les futures évaluations des initiatives d’enseignement en langue anglaise et d’apprentissage de la langue seconde devront vérifier si les anglophones acquièrent ainsi un niveau de compétence en langue seconde qui leur permet de vivre et de travailler à l’aise et avec succès au Québec. » 

Faire le point, Examen de mi-parcours du Plan d’action du gouvernement du Canada pour les langues officielles au Québec, QCGN, le 15 juillet 2005.





 

 

 

 

 

 

 

 

 

La relance des programmes d’immersion a commencé à l’Île-du-Prince-Édouard, aux Territoires du Nord-Ouest, au Nunavut, en Colombie-Britannique et en Alberta. Des mesures ont été prises pour accroître les effectifs, dont une vidéo promotionnelle, l’ajout de programmes dans le Nord ainsi qu’en milieu rural, la révision des programmes existants et l’amélioration du matériel pédagogique. Pour allier la communication orale à l’expérience de la culture véhiculée par la langue seconde, des élèves ont également participé à des camps d’été pour les 15 à 19 ans, à des fins de semaine ou à d’autres échanges culturels.


Le Collège universitaire de Saint-Boniface travaille à une campagne pour recruter des professeurs d’immersion et de français de base parmi ses finissants. En plus de désigner des candidats à l’enseignement, elle aura pour effet d’encourager les jeunes à étudier dans leur seconde langue officielle. Certaines provinces élaborent des programmes de formation linguistique et pédagogique pour leurs enseignants, dans le cadre d’instituts d’été, d’ateliers de perfectionnement, en offrant des bourses ou en formant des animateurs. Dans l’Ouest, les régions s’entraident et mettent en ligne des ressources de perfectionnement professionnel et des méthodes pédagogiques pour l’immersion tardive. Plusieurs provinces dont la Saskatchewan et la Colombie-Britannique développent de nouveaux programmes scolaires pour favoriser l’apprentissage de la langue seconde après le secondaire. Des programmes de qualité en français dans les collèges de langue française ou dans les universités bilingues au Manitoba et en Ontario devraient encourager les francophiles à perfectionner leur langue seconde tout en obtenant leur diplôme. Ces étudiants sont ensuite susceptibles de se diriger vers l’enseignement. L’Île-du-Prince-Édouard est sur le point d’offrir un baccalauréat spécialisé en immersion française, avec l’Université de Moncton; la Nouvelle-Écosse incite les finissants du secondaire ou les étudiants déjà inscrits en éducation à se spécialiser en enseignement du français langue seconde.


AMÉLIORER LES PROGRAMMES DES BOURSES ET DES MONITEURS


Activités réalisées


Au-delà de la salle de classe, le Plan d’action pour les langues officielles promettait un coup de pouce aux programmes des bourses et des moniteurs. Les 6 millions de dollars investis depuis mars 2003 ont permis d’appuyer le Conseil des ministres de l’Éducation (Canada) à cette fin.


Le programme des bourses d’été en langue seconde revit sous un autre nom, Explore, et s’adresse aux jeunes de niveau postsecondaire. On a créé un programme d’enrichissement du français appelé Destination Clic, qui offre aux jeunes francophones issus de milieux minoritaires l’occasion de mieux maîtriser leur langue maternelle.  La valeur des bourses a augmenté de 150 $ pour atteindre 1 775 $ chacune.  Selon les données préliminaires de l’été 2004, en deux ans, le nombre de bourses accordées pour l'enrichissement du français est passé de 153 à 156, alors que celui des bourses de langue seconde, de 6 614 à 7 371.


Le programme des moniteurs de langues officielles comprend maintenant un programme de moniteurs à temps plein, Odyssée, et un autre à temps partiel, Accent.  Les deux s'adressent tant au perfectionnement de la langue maternelle qu'à celui de la seconde langue officielle.  Le salaire des moniteurs a augmenté de 1 000 $ par année en 2003-2004 et de 1 125 $ en 2004-2005.  D’après les données préliminaires de l’été 2004, le nombre de moniteurs du français première langue a grimpé de 199 à 225, tandis que celui des moniteurs de langue seconde passait de 733 à 602.


2.2 Le développement des communautés


APPUYER LE DÉVELOPPEMENT DE LA PETITE ENFANCE EN MILIEU MINORITAIRE


Bilan provisoire


Le Plan d’action s’inspire de la volonté de donner aux enfants le meilleur départ possible dans leur propre langue officielle. Il finance des activités complémentaires à celles des provinces et des territoires en alphabétisation des familles; il augmente l’appui de Développement social Canada aux organisations non gouvernementales (ONG) dans leur travail auprès des autres niveaux de gouvernement; et il signale l’importance d’obtenir des données sur la petite enfance francophone et de les ajouter aux études et aux enquêtes fédérales sur la population.


Le gouvernement du Canada avait promis de rappeler aux provinces et aux territoires leur engagement de 2000 envers les enfants qui vivent dans des conditions culturelles et linguistiques particulières. Il l’a fait : les ententes de principe négociées en vertu de l’initiative sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfant en témoignent. Au niveau fédéral, la contribution du Plan d’action à l’alphabétisation familiale en français a eu un effet levier, l’aide aux ONG a augmenté. Le projet pilote de recherche sur les services de garde en français est en voie de se réaliser et des mécanismes de suivi y seront associés.


L’évaluation de ces mesures devra se faire en collaboration avec les communautés ainsi qu’avec les gouvernements des provinces et des territoires. Il faudra lier les résultats à d’autres composantes du Plan d’action, notamment le volet éducation et la coordination de la recherche sur les communautés.


ENCOURAGER LES PROVINCES ET TERRITOIRES À TENIR COMPTE DES BESOINS DES FAMILLES DE MILIEU LINGUISTIQUE MINORITAIRE


Activités réalisées


Dans le contexte de l’initiative sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants, les ententes de principe avec la Colombie-Britannique, l’Alberta, le Manitoba, la Saskatchewan, l’Ontario, la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador reconnaissent toutes que la langue se trouve au cœur de la rétention culturelle et identitaire. Elles renferment des clauses destinées à améliorer les résultats d’apprentissage pour les enfants issus de ces communautés. Ces engagements seront concrétisés dans les plans d’action de chaque province ou territoire; ils seront reflétés dans leurs rapports des résultats aux Canadiens.


LANCER DE NOUVELLES INITIATIVES FÉDÉRALES POUR AIDER LA PETITE ENFANCE DANS LES COMMUNAUTÉS DE LANGUE OFFICIELLE


Activités réalisées


Les sommes investies par Ressources humaines et Développement des compétences Canada (RHDCC) en alphabétisation familiale dépassent le budget prévu dans le Plan d’action. En 2003-2004, un montant supplémentaire de 5 millions de dollars a servi à l’élaboration de plans stratégiques communautaires pour quatre ans, qui découlaient des études de besoins menées dans les provinces et les territoires grâce aux 3 millions de dollars reçus du Plan d’action pour 2003 à 2005. Avec ses partenaires, RHDCC a créé un réseau d’experts qui a mené ces études, organisé des séances d’information et produit des vidéos et d’autres outils de promotion.


De plus, on a coordonné l’échange de renseignements entre les membres de ce réseau (parents, enseignants, formateurs en alphabétisation familiale, linguistes, groupes d’alphabétisation), entrepris et partagé des travaux de recherche, et initié la création d’un centre de ressources en ligne qui donnera accès à des livres, des jeux, des vidéos et du matériel pédagogique en français.


« Ce secteur d’activité [l’alphabétisation] a probablement été un des plus rapides à mettre sur pied des programmes et services touchant directement la population. » 

Bilan de mi-parcours, Perspectives des communautés francophones et acadiennes, juin 2005. 





 

 

 

 

Du côté de l’aide aux ONG, Développement social Canada a fourni une contribution à la Commission nationale des parents francophones pour un projet intitulé Partir en français. La phase 1 appuie le dialogue sur les politiques provinciales et territoriales en vue de faire avancer des formes d’apprentissage et de garde sensibles à la culture et à la langue françaises. La phase 2 appuie la capacité de 13 organisations de parents de faire rapport sur les investissements consacrés au développement de la petite enfance dans leurs communautés. La Fédération canadienne des enseignants et des enseignantes a reçu des fonds pour élaborer un Profil d’entrée à la 1re année qui puisse décrire la base culturelle et langagière indispensable à un enfant pour commencer l’école dans le système minoritaire francophone. Le projet pilote de recherche sur les services de garde vise à documenter les bienfaits de meilleurs services en français pour les enfants d’âge préscolaire qui vivent en milieu minoritaire. Depuis septembre 2004, un comité consultatif formé de représentants communautaires, d’enseignants, de pédagogues et de fonctionnaires de Développement social Canada en a guidé la conception. Deux types d’instruments de collecte de données seront utilisés :


  outils d’évaluation des enfants eux-mêmes en fonction d’indicateurs précis de développement; et,

  enquêtes pour compiler des données générales sur les enfants francophones, leurs familles et leurs communautés.


Le Comité consultatif met au point les critères de sélection des communautés où il sera lancé. Au moins cinq d’entre elles seront choisies et dans chacune, une quarantaine d’enfants auront accès à des services enrichis : services de garderie améliorés en français (développement des capacités linguistiques, activités culturelles, préparation à l’école) complétés par des services d’alphabétisation à la famille. Des experts mettent actuellement la dernière main aux choix de programmes qui seront offerts.


« Les communautés anglophones du Québec reconnaissent que l’apprentissage et la garde des jeunes enfants sont des éléments essentiels pour promouvoir leur développement cognitif et social. Il s’agit d’outils indispensables pour assurer l’intégration des enfants dans les communautés anglophones du Québec tout en les exposant très tôt au français... » 

Faire le point, Examen de mi-parcours du Plan d’action du gouvernement du Canada pour les langues officielles au Québec, QCGN, le 15 juillet 2005.

 

 

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CONTRIBUER À RENDRE LES SERVICES DE SANTÉ DANS LEUR LANGUE PLUS ACCESSIBLES POUR LES FRANCOPHONES ET POUR LES ANGLOPHONES EN SITUATION MINORITAIRE


Bilan provisoire


Des progrès importants ont été accomplis; ils feront l’objet d’une évaluation rigoureuse dont Santé Canada et ses partenaires ont déjà établi les jalons. L’accès aux données sur les effets du Plan d’action dans les communautés dépendra en partie de la capacité des partenaires de les récolter. Le modèle de collaboration (v. Chapitre 1) est garant du succès des trois composantes du volet santé : la formation et la rétention des professionnels en milieu minoritaire, le réseautage entre tous les acteurs communautaires, et l’organisation des services axée sur les soins primaires (prévention, dépistage, examens, information, traitement, soins de longue durée 6). Cette approche mise sur l’engagement de cinq partenaires, dont les gouvernements, et pourrait inspirer d’autres secteurs.


Ces trois priorités sont interdépendantes. La partie du Fonds pour l’adaptation des soins primaires qui porte sur les langues officielles prendra fin en 2006 et cela risque de perturber l’organisation des services et de réduire les débouchés sur lesquels s’appuient le réseautage et la formation professionnelle. Le projet Préparer le terrain a reçu l’aval de tous les partenaires et ses résultats prévus pour l’an prochain guideront la suite du Plan d’action. De plus, les gouvernements territoriaux et les communautés minoritaires ont fait état de lacunes importantes dans la prestation de services de santé en français au Yukon, aux Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut. Le financement alloué à la santé dans le Plan d’action ne visait pas cette situation.   


INITIATIVES DÉSIRÉES PAR LES COMMUNAUTÉS POUR AMÉLIORER LA FORMATION, LE RECRUTEMENT ET LA RÉTENTION DES PROFESSIONNELS


Activités réalisées


Dans les institutions du Consortium national de formation en santé, 28 programmes universitaires et 24 au niveau collégial ont produit respectivement 40 et 100 diplômés (juin 2004). Le taux d’admission dans les disciplines de santé en français a presque triplé (de 115 en 2003 à 315 en 2004). Ces établissements ont entrepris des partenariats avec l’extérieur pour offrir des programmes d’études et de formation clinique. À titre d’exemple, mentionnons la collaboration de La Cité collégiale (d’Ottawa) et d’Éducacentre (un service d’éducation des adultes en français de Colombie-Britannique) en vue d’un cours de Préposé aux services de soutien personnel et d’un cours d’Aide physiothérapeute.


Le Consortium a organisé des forums régionaux de recherche au printemps 2004. Ces événements ont fait ressortir la nécessité de sensibiliser les organismes subventionnaires nationaux à la recherche sur les communautés, et de réaliser des études spéciales. Ils ont mené au premier Forum national sur la santé des communautés francophones en situation minoritaire, tenu à Ottawa au début de décembre 2004. Réunissant plus de 180 chercheurs, professionnels, étudiants, représentants communautaires et représentants gouvernementaux, il a traité de gouvernance, de déterminants sociaux et de liens entre langue, culture et santé. La rétention des professionnels dans les communautés demeure une question névralgique. Des études sont nécessaires pour expliquer pourquoi certains quittent le domaine ou exercent ailleurs.


Avec les fonds du Plan d’action, l’Université McGill a commencé à examiner les besoins en formation chez les professionnels de la santé appelés à desservir la clientèle anglophone des 16 régions du Québec. On prévoit aussi améliorer la maîtrise du français des professionnels d’expression anglaise œuvrant en milieu francophone et encourager leur établissement en région. D’autres projets verront le jour grâce à un fonds d’innovation axé sur le recrutement des professionnels et leur rétention dans les communautés où le besoin de services se fait sentir. McGill travaille avec des partenaires comprenant Santé Canada, les 16 agences régionales de santé et de services sociaux du Québec, le Community Health and Social Services Network et les communautés.


RÉSEAUTAGE


Activités réalisées


En plus de parrainer le Forum de recherche avec le Consortium, la Société Santé en français (SSF) a coordonné la mise sur pied de 17 réseaux qui sont devenus un modèle national de collaboration. Regroupant des professionnels de la santé, des établissements de services, des autorités gouvernementales, des établissements de formation et des organismes communautaires, ces réseaux facilitent la circulation d’information, la communication entre partenaires locaux et l’utilisation efficace des ressources sur le terrain. Ainsi à Vancouver, on a maintenant des mécanismes capables de mieux diriger les francophones vers des services dans leur langue. À Winnipeg, on a créé une composante de langue française pour le Centre Health Link de l’office régional de la santé.


Les communautés anglophones ont mis sur pied un réseau provincial et neuf réseaux locaux et régionaux qui créent des partenariats avec les administrations de planification régionales, les fournisseurs de services de santé, les milieux de recherche et les organismes subventionnnaires, et les communautés. La coordination des réseaux est faite par le Quebec Community Groups Network (QCGN).


AMÉLIORATION DE L’ACCÈS AUX SOINS PRIMAIRES


Activités réalisées


Chez les francophones, la SSF a recueilli dans toutes les régions du pays 85 projets d’amélioration des soins de santé de première ligne. Santé Canada en a financé 67. Conscient des délais dans l’acheminement des fonds, Santé Canada s’est engagé à récupérer jusqu’à 3 millions de dollars qui n’avaient pu être versés à temps. Provinces et territoires ont confirmé leur appui au projet Préparer le terrain, dont le but est d’appuyer l’élaboration de plans qui comprendront un bilan de la situation dans les différentes communautés de chaque province ou territoire, l’inventaire des besoins prioritaires, et des stratégies pour mettre en place des soins en français adaptés aux circonstances.



« La mise en place de services a été lente (...) Les fonds destinés à la SSF et aux réseaux santé des différentes régions ont été bloqués pendant près de onze mois. Cela a provoqué une perte de 3 M $ pour l’année 2004-2005. » 

Bilan de mi-parcours, Perspectives des communautés francophones et acadiennes, juin 2005.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chez les anglophones et avec le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, le Community Health and Social Services Network fait la promotion de la ligne Info-santé; travaille à adapter les programmes des centres locaux de services communautaires aux besoins de communautés anglophones dispersées ou isolées; et s’efforce de créer un milieu adapté aux résidants anglophones des centres de soins de longue durée. Le Réseau a approuvé une trentaine de projets à cet effet dans 13 des 16 régions du Québec.


« Les projets font mieux connaître la nécessité de services sociaux et de santé en anglais au Québec ainsi que la disponibilité des services existants dans cette langue. Ils créent des partenariats entre les intervenants des secteurs communautaire, institutionnel et public qui, ensemble, mettent au point des approches mieux planifiées, plus cohérentes et plus réalistes... » 

Faire le point, Examen de mi-parcours du Plan d’action du gouvernement du Canada pour les langues officielles au Québec, QCGN, le 15 juillet 2005.

 

 





 

 

 

 

 

AMÉLIORER L’ACCÈS À LA JUSTICE DANS LES DEUX LANGUES OFFICIELLES


Bilan provisoire


Les mesures du Plan d’action découlent en partie des constats d’une étude d’envergure nationale, intitulée État des lieux sur la situation de l’accès à la justice dans les deux langues officielles, menée avec la collaboration de gouvernements provinciaux et territorriaux et de juristes au service des communautés. Le dialogue continue de guider le ministère de la Justice dans ses activités.


La mise en œuvre de la Loi sur la réédiction des textes législatifs et du jugement dans le dossier de la Loi sur les contraventions se fait comme prévu. En matière d’accès, l’influence des associations de juristes et de leur fédération nationale commence à se faire sentir par des interventions axées sur l’offre et la demande, les liens entre juristes, les autorités provinciales et les groupes communautaires, la formation des jeunes, celle des juges et des intervenants du système judiciaire, la sensibilisation et la connaissance des droits, la mise en œuvre du Code criminel et les études sur l’accès à la justice dans les deux langues.


Les efforts du Groupe de travail fédéral-provincial-territorial sur l’accès à la justice dans les deux langues officielles vont se poursuivre notamment en vue de créer un réseau de procureurs de la Couronne bilingues. Justice Canada travaille également à assurer la formation des professionnels du système judiciaire et à leur fournir un soutien constant.


RESPECTER LES OBLIGATIONS JURIDIQUES DÉCOULANT DE LA MISE EN ŒUVRE DE LA LOI SUR LA RÉÉDICTION DE TEXTES LÉGISLATIFS, ET DU JUGEMENT DE LA COUR FÉDÉRALE DANS LE DOSSIER DE LA LOI SUR LES CONTRAVENTIONS


Activités réalisées


L’équipe formée à Justice Canada a terminé son premier examen des exigences de la Loi sur la réédiction des textes législatifs. Cette loi vise les textes rédigés ou adoptés dans une seule langue depuis 1867. Elle impose au gouvernement de faire rapport en 2008 sur le nombre et la provenance des instruments à réédicter par les institutions fédérales. La méthode d’analyse élaborée pour aider les ministères et organismes à repérer ces textes fait l’objet de discussions. Justice Canada informe actuellement les ministères de la marche à suivre proposée et de ce qu’elle signifie pour eux.


La Loi sur les contraventions est celle qui permet l’incorporation des lois provinciales et territoriales en matière de poursuites pour certaines infractions fédérales. Cette Loi est utilisée comme alternative à la procédure sommaire prévue à la partie XXVII du Code criminel.


En 2001, la Cour fédérale a ordonné au gouvernement du Canada de prendre les mesures nécessaires (législatives, réglementaires ou autres) pour que les droits linguistiques quasi constitutionnels reconnus dans les articles 530 et 531.1 du Code criminel et dans la partie IV de la Loi sur les langues officielles, pour les personnes faisant l’objet d’une poursuite pour contravention, soient respectés. Pour se conformer à l’esprit de ce jugement, il fallait que Justice Canada reconnaisse ces droits linguistiques dans ses ententes et sa réglementation. Au 31 mars 2005, des modifications aux accords et au Règlement étaient déjà intervenues avec l’Ontario, la Colombie-Britannique, le Manitoba et la Nouvelle-Écosse.


Ces modifications prévoient que les services seront accessibles et que l’offre active en sera faite dans les deux langues officielles là où la demande est suffisante. La collaboration avec les associations de juristes et le bureau de la Commissaire aux langues officielles a permis une plus grande transparence dans la mise en œuvre de la Loi sur les contraventions. Ainsi, au Manitoba, il a été possible d’instaurer un système de vidéoconférences grâce auquel les francophones peuvent comparaître dans leur langue même dans des régions de la province où le nombre ne le justifierait pas.


FACILITER LA PRESTATION DE SERVICES DANS LES DEUX LANGUES OFFICIELLES

         

Activités réalisées

         

Le ministère de la Justice a créé un Fonds d’appui pour faciliter la prestation de services dans les deux langues officielles. Il a doté les associations de juristes d’expression française et leur fédération nationale d’un financement modeste mais stable (600 000 $ annuellement pour cinq ans) et appuyé plus de 50 projets visant notamment :


  l’amélioration de la compétence des juristes dans la langue juridique minoritaire, par ex. une formation en français juridique pour les intervenants de l’Ouest et du Nord du pays, donnée par l’Institut Joseph-Dubuc de Winnipeg; et un programme de maîtrise en traduction juridique à l’intention des diplômés en droit, grâce la collaboration de la Faculté de droit et de l’École de traduction et d’interprétation de l’Université d’Ottawa;

  la création d’outils jurilinguistiques (relevant des domaines linguistique et juridique à la fois), comme le Dictionnaire de droit privé et son interface le Private Law Dictionary, tous deux sur le droit civil québécois; la mise   jour de JURITERM au Nouveau-Brunswick, seule banque de données de common law en français; et la parution du Lexique du droit des fiducies (common law), publication de Justice Canada et du Bureau de la traduction;

  la tenue d’ateliers et de séances d’information sur les droits linguistiques des communautés et les services gouvernementaux accessibles dans chaque province; et enfin,

  la création des mécanismes de consultation qui sont décrits au Chapitre 1 de ce rapport.


L’axe gouvernemental de cette structure de consultation – le Groupe de travail fédéral-provincial-territorial – a constaté qu’en raison de leur petit nombre et des ressources limitées auxquelles ils ont accès, les procureurs de la Couronne bilingues se trouvent sans contact avec leurs collègues des autres provinces et coupés des ressources juridiques susceptibles de les aider à fonctionner dans la langue de la minorité. Ils se trouvent donc isolés, ce qui peut nuire à des personnes qui voudraient subir leur procès dans leur langue officielle. Justice Canada et le Groupe de travail ont pris des mesures pour briser cet isolement. Avec l’Ontario, le Ministère a mis sur pied l’Institut de développement professionnel en français. Des efforts sont effectués pour créer un réseau des procureurs de la Couronne bilingues à l’échelle du pays.


« Depuis 2003, les fonds destinés à la justice ont été majorés et la responsabilité du secteur a été transférée à Justice Canada, ce qui a contribué à lui donner un certain dynamisme. (...) des fonds sont injectés à tout le réseau des associations de juristes (...) Ce financement permet de mettre sur pied plusieurs activités dans les provinces visées, et d’augmenter nettement la capacité des associations ... » 

Bilan de mi-parcours, Perspectives des communautés francophones et acadiennes, juin 2005.

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 


« Le principal défi auquel ces projets devront faire face est la viabilité, lorsque le Plan d’action aura pris fin. » 

Faire le point, Examen de mi-parcours du Plan d’action du gouvernement du Canada pour les langues officielles au Québec, QCGN, le 15 juillet 2005.

 

 

 

 

 

 

 

PROMOUVOIR L’IMMIGRATION DANS LES COMMUNAUTÉS DE LANGUE OFFICIELLE MINORITAIRE


Bilan provisoire


L’immigration est un facteur important de croissance démographique et un élément clé du développement économique, social et culturel du Canada. Les communautés francophones en situation minoritaire n’ont pas vraiment bénéficié de ses avantages. Le Plan d’action est venu appuyer Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) et le Comité directeur CIC – Communautés créé en mars 2002, dans leurs efforts pour promouvoir l’immigration de nouveaux arrivants d’expression française vers les milieux minoritaires francophones.


Les progrès accomplis résultent d’une collaboration étroite avec les communautés et d’autres partenaires recrutés parmi les institutions fédérales, les provinces et les territoires. CIC entend continuer à travailler dans cet esprit de partenariat. Les effets sur le terrain, par exemple des ententes avec les provinces et les territoires, devraient faire l’objet d’un suivi assidu, dans le contexte d’une stratégie fédérale-provinciale-territoriale qui tiendrait compte des langues officielles dans plusieurs domaines. De plus, la promotion de l’immigration en milieu linguistique minoritaire pourrait avoir de meilleurs résultats si on la liait à d’autres thèmes du Plan d’action et du Programme des langues officielles, par exemple le sentiment d’appartenance à la vie communautaire et le développement économique.


FAVORISER L’IMMIGRATION DANS LES COMMUNAUTÉS FRANCOPHONES


Activités réalisées


En novembre 2003, le Comité directeur CIC – Communautés annonçait ses couleurs dans le Cadre stratégique pour favoriser l’immigration au sein des communautés francophones en situation minoritaire au moyen d’objectifs précis : faire passer la proportion des immigrants d’expression française de 3,1 p.100 en 2002 à 4,4 p.100 en 2008; améliorer la capacité d’accueil des communautés; assurer l’intégration économique, sociale et culturelle des nouveaux arrivants; et promouvoir l’établissement d’un plus grand nombre à l’extérieur de Toronto et de Vancouver. En mars 2005 paraissait Vers la francophonie canadienne de demain : Sommaire des initiatives 2002-2006 pour favoriser l’immigration au sein des communautés francophones en situation minoritaire.


Il est encourageant pour les communautés minoritaires de constater que 4,9 p.100 des immigrants d’expression française en 2004 se sont installés à l’extérieur du Québec. Le Comité directeur et CIC espèrent que ce résultat deviendra une tendance fiable pour les prochaines années. Le vrai succès dépendra de l’intérêt réel de ces immigrants à vivre en français à l’intérieur des communautés et de l’attrait que ces dernières pourront continuer d’avoir à leurs yeux. La collaboration avec les provinces et les territoires est indispensable à l’atteinte de ces objectifs. C’est pourquoi le Comité directeur comprend des partenaires du Manitoba, des Territoires du Nord-Ouest, de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick, de la Colombie-Britannique et de l’Alberta. C’est pourquoi aussi les ententes avec la Colombie-Britannique, le Manitoba, la Saskatchewan, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick contiennent maintenant des clauses reconnaissant l’importance du développement des communautés de langue officielle en situation minoritaire. CIC maintiendra le cap : de telles clauses apparaîtront dans les nouvelles ententes et lorsque celles qui existent seront renouvelées.


Pour consolider ces acquis, le Ministère a appuyé la conception d’outils de promotion et d’activités de sensibilisation dans plusieurs provinces. Il a réalisé des profils communautaires et un prototype de page Web à leur sujet, révisé des publications pour tenir compte des milieux francophones minoritaires et s’est assuré d’une présence francophone parmi les immigrants et les réfugiés qui racontent leur vie et leur réussite dans le cadre du programme Passage vers le Canada, une initiative du Dominion Institute 7. CIC a financé la production d’une boîte à outils destinée aux petits centres qui veulent attirer et retenir des immigrants, et il a bonifié ses services en français à Edmonton, Winnipeg et Ottawa en plus d’ouvrir un centre d’accueil pour les nouveaux arrivants francophones à Calgary. Pour faciliter l’accès à la nouvelle terminologie dans le domaine, le Bureau de la traduction a publié le Vocabulaire de l’immigration et de la protection des réfugiés. Cet ouvrage d’environ 850 entrées résulte du dépouillement de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés de 2002.


Avec la FCFA, CIC a organisé des tournées sur les atouts de la francophonie canadienne dans des villes d’Europe centrale et d’Amérique du Sud. L’expérience a été répétée en Afrique, avec les provinces du Manitoba, de la Saskatchewan, du Nouveau-Brunswick et de l’Ontario. En France, une équipe de promotion a été créée au Bureau des visas (Paris), et un numéro hors série de la revue Vivre à l’étranger ainsi qu’une page publicitaire du magazine Paris-Mach ont vanté les possibilités d’immigration dans les communautés francophones en situation minoritaire du Canada.


La coopération interministérielle offre des avenues prometteuses. À titre de membre du Comité directeur CIC – Communautés, Ressources humaines et Développement des compétences Canada a repéré 18 de ses programmes qui pourraient aider à intégrer les immigrants au marché du travail. Le Plan d’action canadien contre le racisme offre aussi à CIC l’occasion de travailler à rendre les communautés plus inclusives et de sensibiliser le grand public à l’apport des nouveaux arrivants.


« Dans ce domaine, la planification a été au centre des activités. Cependant, il faut noter que l’organisation de ce secteur en était réellement à ses débuts. Ainsi, des comités ayant divers modes de fonctionnement ont été mis sur pied en Colombie-Britannique, en Alberta, au Manitoba, en Ontario, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse. Également, le comité directeur national en immigration a été consolidé. » 

Bilan de mi-parcours, Perspectives des communautés francophones et acadiennes, juin 2005.

 

 



 

 

 

 

 

 

 

 

ACCROÎTRE LA CAPACITÉ DES COMMUNAUTÉS DE PARTICIPER À L’ÉCONOMIE DU SAVOIR, OFFRIR DES STAGES DANS DES ENTREPRISES ET UN ACCÈS AMÉLIORÉ À LA FORMATION EN LIGNE, TIRER PARTI DES PROGRAMMES DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE EXISTANTS


Bilan provisoire


Industrie Canada, les organismes de développement régional, Ressources humaines et Développement des compétences Canada (RHDCC) ont mis en œuvre les initiatives du Plan d’action; les retombées de leur travail commencent à se faire sentir. Dans le contexte de l’application plus générale de la Loi sur les langues officielles, Industrie Canada et les organismes de développement régional ont pris des mesures pour mieux atteindre les communautés et faire connaître les programmes existants. De son côté, RHDCC documente mieux les ramifications de ses projets jeunesse et des programmes d’aide à l’emploi pour la clientèle de langue officielle minoritaire.


La mise en œuvre de la partie économique du Plan d’action a soulevé des discussions stimulantes à la table fédérale et avec les communautés. Comme on pouvait s’y attendre, la question plus vaste du développement économique communautaire s’est posée. Le Plan d’action lui-même n’aborde pas le rôle fédéral dans ce domaine. Toutefois, il a fourni une occasion d’ouverture chez tous les partenaires, comme l’a démontré l’élaboration du nouveau Fonds d’habilitation. L’engagement d’évaluer ce programme à l’intérieur du Plan d’action pour les langues officielles signale la volonté des ministères et organismes de travailler ensemble au bénéfice des communautés. Il encourage également les communautés à faire appel à d’autres programmes.


METTRE EN ŒUVRE LES ÉLÉMENTS DU PLAN D’ACTION CONFIÉS À RESSOURCES HUMAINES ET DÉVELOPPEMENT DES COMPÉTENCES CANADA, À INDUSTRIE CANADA ET AUX ORGANISMES DE DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL


Activités réalisées


Dans le contexte du Plan d’action, plus de 50 stages ont été ouverts aux jeunes à partir de 2004-2005, notamment au campus de la Faculté Saint-Jean et au Collège universitaire de Saint-Boniface ainsi que d’autres avec l’aide des Services Emploi jeunesse.


Grâce à la Stratégie emploi jeunesse, RHDCC a offert à 1 429 jeunes de milieux francophones minoritaires une expérience de travail dans leur communauté. Ces jeunes ont participé à l’un ou l’autre de trois programmes : Connexion compétences, qui les aide à franchir des obstacles et à acquérir les connaissances dont ils ont besoin; Objectif carrière, qui permet aux diplômés du niveau postsecondaire de prendre de l’expérience dans leur domaine; et Placement carrière été, qui vise les étudiants. RHDCC a aussi investi pour améliorer le caractère bilingue du service Guichet emplois, un système d’affichage des offres d’employeurs.


Onze projets pilotes de téléapprentissage et de téléformation ont été mis en place par les organismes de développement régional avec les universités, les collèges et des instituts spécialisés, dans des domaines aussi variés que le commerce international, la gestion de l’environnement et l’agriculture biologique, les sciences infirmières, l’administration des affaires, le droit, l’informatique et la foresterie.


Le programme Francommunautés virtuelles a financé une trentaine de projets, dont un portail pour les collectivités acadiennes désireuses de trouver les ressources, les programmes et les services de santé accessibles; un contenu multimédia pour l’Association franco-yukonnaise et son site Web Au Rendez-vous; ainsi qu’un site et une plate-forme régionale permettant au Comité de l’employabilité et du développement économique communautaire de Trois-Rivières d’informer et de desservir sa clientèle anglophone.


FAIRE MIEUX CONNAÎTRE LES PROGRAMMES D’INDUSTRIE CANADA ET DES ORGANISMES DE DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL AUX COMMUNAUTÉS, ET LES COMMUNAUTÉS AUX GESTIONNAIRES FÉDÉRAUX


Activités réalisées


Industrie Canada a embauché huit conseillers, dans les cinq régions où le Ministère a des bureaux, pour appuyer les entrepreneurs des communautés de langue officielle en situation minoritaire sur le terrain. Ces personnes se consacrent donc à temps plein aux communautés et informent régulièrement leurs collègues et leurs supérieurs des progrès et des lacunes dans l’application de l’article 41 de la Loi sur les langues officielles. De plus, le Ministère est en train d’élaborer une lentille à travers laquelle ses cadres supérieurs et ses gestionnaires pourraient, si elle est adoptée, examiner si leurs programmes et leurs politiques tiennent compte des communautés.


En tandem avec la mise en œuvre du Plan d’action, Industrie Canada a retenu 15 de ses programmes et services en priorité, en plus de tous ceux de FedNor, pour contribuer au respect des engagements fédéraux à promouvoir le français et l’anglais dans la société et à appuyer le développement des minorités francophones et anglophones du Canada. Francommunautés virtuelles, les Services à large bande, Rescol canadien, le Programme d’accès communautaire à Internet, Étudiants bien branchés, le Programme de l’industrie de la langue et d’autres encore seront ajoutés à ceux que nous venons de mentionner. Le choix des programmes et les initiatives prévues ont été validés lors des consultations tenues avec les communautés francophones et anglophones, dont il est question ailleurs dans ce rapport.


TENIR COMPTE DES COMMUNAUTÉS MINORITAIRES DANS UN CONTEXTE DE PROGRAMMATION NATIONALE


Activités réalisées


Industrie Canada et les organismes de développement régional ont mené quatre études sur la capacité de leurs programmes de satisfaire la demande des communautés. Ces études visaient à recenser les investissements et leur rendement, les groupes avec lesquels travailler au développement économique communautaire, la situation géographique des communautés minoritaires et les stratégies employées pour maximiser l’accès aux programmes. Elles ont révélé que les investissements d’Industrie Canada, de FedNor, de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique et de Diversification de l’économie de l’Ouest étaient généralement proportionnels au poids démographique des communautés en situation minoritaire. Elles ont démontré que ces fonds pouvaient être retracés sur une base géographique mais que, sauf Francommunautés virtuelles et des activités particulières des organismes régionaux, les programmes n’étaient pas conçus en fonction du caractère ou des intérêts propres aux communautés.


MISER SUR LE FONDS D’HABILITATION DES COMMUNAUTÉS DE LANGUE OFFICIELLE MINORITAIRE POUR CRÉER UN TERRAIN PROPICE AU DÉVELOPPEMENT


Depuis la deuxième moitié des années 90, le Comité national de développement économique et d’employabilité est devenu un instrument privilégié de coopération gouvernement – communautés autour d’objectifs de RHDCC, liés à la capacité communautaire et à la planification de l’emploi. Au Québec, un comité parallèle joue le même rôle pour la communauté minoritaire anglophone.


En 2004, le gouvernement a demandé que soit réexaminé le Fonds d’appui aux communautés minoritaires de langue officielle, le programme de RHDCC qui finançait le travail des comités, et qu’un nouveau modèle de partenariats interministériels renforce la capacité communautaire d’agir dans les domaines des ressources humaines et du développement économique.


Des représentants des communautés et des partenaires fédéraux ont participé à la recherche d’options en ce sens. Les consultations ont souligné l’importance de préserver les Réseaux de développement économique et d’employabilité, ou RDÉE (francophones), et les Community Economic Development and Employability Committees, ou CEDEC (anglophones), d’en stabiliser le financement et de mieux coordonner les actions des institutions fédérales pour éviter le dédoublement.


Le 23 mars 2005, le gouvernement annonçait la création du Fonds d’habilitation, doté de 12 millions de dollars par année pour trois ans. Il confiait la gestion du programme à RHDCC et la fonction de coordination interministérielle au Bureau du Conseil privé. Le Fonds d’habilitation doit être évalué dans le contexte du Plan d’action pour les langues officielles en 2008. Cette intégration du programme au Plan d’action invite les institutions fédérales à mettre leur expertise en commun pour aider les communautés; elle invite aussi les RDÉE et les CEDEC à faire des demandes à des programmes autres que le Fonds d’habilitation, pour des activités complémentaires, qui relèvent de mandats spécifiques au développement économique.


Les interventions combinées de plusieurs ministères pourraient donc appuyer des aspects différents d’un projet communautaire. Les consultations et la planification en vue, par exemple, du service Internet haute vitesse dans des communautés éloignées, pourraient bénéficier de l’aide du Fonds d’habilitation mais l’infrastructure Internet serait financée par un autre ministère participant; de même, l’acquisition de compétences de gestion par les membres d’un groupe local en vue d’interventions sur le marché du travail serait financée par le Fonds d’habilitation mais les interventions elles-mêmes feraient l’objet de propositions à un autre ministère ou organisme.


« Pour ce qui est des stratégies de développement économique et d’employabilité au sein des communautés anglophones, les répondants indiquent que les communautés ont bénéficié de certaines des initiatives (...), dont l’augmentation des stages en entreprise, le soutien d’un projet pilote sur l’entreprenariat dans le Québec rural, la création d’un fonds d’habilitation (...) et la nomination d’un coordonnateur d’Industrie Canada (...) il ne semble pas y avoir (...) d’approche ou de stratégie gouvernementale globale en matière de coordination des investissements individuels dans le développement économique communautaire et l’employabilité. » 

Faire le point, Examen de mi-parcours du Plan d’action du gouvernement du Canada pour les langues officielles au Québec, Sommaire, QCGN.  

 

 




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Nos entrevues ne nous ont pas permis d’identifier avec précision la progression liée aux trois points identifiés dans le Plan d’action (...) Cependant, le financement des réseaux de développement économique et d’employabilité (RDÉE) a été intégré au Plan d’action... » 

 

Bilan de mi-parcours, Perspectives des communautés francophones et acadiennes, juin 2005.

 

 

   

 

 

 


L’APPUI À LA VIE COMMUNAUTAIRE


Bilan provisoire


Cette partie du Plan d’action ne saurait être dissociée de ce qui existe déjà au ministère du Patrimoine canadien (PCH); elle bonifie et réitère l’importance du programme Développement des communautés de langue officielle en privilégiant la culture, les communications et l’animation communautaire. Elle s’ajoute aux nouvelles mesures traitées précédemment dans ce rapport, dans les domaines de la petite enfance, de la santé, de la justice, de l’immigration et du développement économique.


Les effets de cet appui supplémentaire aux communautés peuvent difficilement être isolés de ceux des autres programmes, qu’il s’agisse de PCH ou d’autres ministères. Les évaluations en cours dans chaque ministère ou organisme, ainsi que le cadre horizontal de gestion, devraient fournir des renseignements valables. À partir des données alors disponibles, chacun voudra s’assurer que son intervention s’harmonise avec celles des autres institutions fédérales pour maximiser l’appui global au développement des communautés, y compris dans des domaines qui n’étaient pas spécifiés dans le Plan d’action, comme celui des arts et de la culture. Il apparaît déjà que le soutien aux organismes partenaires de PCH devrait être augmenté non seulement pour garantir le succès des deux dernières années du Plan d’action, mais encore pour préparer son renouvellement.


LA CULTURE, LES COMMUNICATIONS ET L’ANIMATION COMMUNAUTAIRE


Activités réalisées


Le ministère du Patrimoine canadien (PCH) a investi 4,5 millions de dollars sur les 19 millions supplémentaires consentis à son programme d’appui aux communautés pour cinq ans, dans le Plan d’action pour les langues officielles.


Grâce au financement alloué à la culture, le Congrès mondial acadien a de beaucoup contribué à la visibilité de la communauté en Nouvelle-Écosse; il a rassemblé en terre acadienne des visiteurs du Canada, de la France, de la Nouvelle-Angleterre et de la Louisiane. L’affichage en français ou bilingue demeure en place. Le théâtre français en Saskatchewan a bénéficié des activités de sensibilisation et de planification de la Troupe du jour, en vue d’établir un lieu théâtral. Le Quebec Arts Summit organisé en novembre 2004 a mené à la création du English Arts Network, un réseau d’artistes anglophones de toutes les disciplines et de tous les coins du Québec. La Fédération culturelle canadienne-française a commencé à mettre en chantier les initiatives proposées par 300 participants au Forum national sur le développement culturel.


« ... la très grande majorité des organismes considère que le montant de 19 millions de dollars prévu dans le Plan d’action pour l’appui à la vie communautaire est nettement insuffisant. Ce montant devait servir à bonifier les programmes déjà existants à Patrimoine canadien. Ainsi, les organismes (...) qui dépendent du programme d’appui à la vie communautaire se sont particulièrement sentis laissés pour compte dans le Plan d’action qui, d’après eux, n’aurait pas considéré leurs besoins spécifiques. » 

 

Bilan de mi-parcours, Perspectives des communautés francophones et acadiennes, juin 2005. En matière de communications, PCH a appuyé l’avènement de six radios communautaires : le développement de marchés pour Radio Cornwall – Alexandria, des études de marché et brefs techniques pour Radio Halifax et Radio Richmond, une campagne de recrutement et une levée de fonds ainsi que les travaux de construction du chemin d’accès à l’antenne et d’installation de la tour pour Radio Missisquoi, l’acquisition d’une discothèque et d’une bibliothèque en plus d’une campagne de promotion et de financement pour Radio Toronto, et enfin une demande de fréquence au CRTC et un mémoire technique pour Radio Victoria. PCH a contribué aux interventions stratégiques de l’Alliance des radios communautaires du Canada en vue d’un guide des meilleures pratiques et d’un plan d’encadrement pour petites et moyennes radios communautaires. L’Alliance et l’Association de la presse francophone ont collaboré à l’élaboration d’une stratégie de partenariats avec les provinces et les territoires pour les inciter à appuyer les médias minoritaires et à se doter de meilleures politiques de communication en français. 


         

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Du côté de l’animation et du développement communautaire comme tel, le QCGN a revu ses orientations stratégiques et ses résultats anticipés en matière de recherche, de représentation des communautés notamment auprès de la majorité francophone, d’appui aux organisations membres et de structure de gouvernance. La FCFA a réuni ses organismes intéressés aux communications et formé un groupe de travail qui facilitera la concertation dans le dossier des médias minoritaires. La Fédération de la jeunesse canadienne-française a reçu du financement pour organiser les troisièmes Jeux de la francophonie canadienne, à Winnipeg à l’été 2005. Enfin, au Yukon, PCH a contribué à l’agrandissement du Centre de la francophonie.


« ... l’Association de la presse francophone, l’Alliance des radios communautaires du Canada et la Fédération culturelle canadienne-française se sont dites déçues de n’avoir pu constater clairement les nouvelles initiatives financées (...) au cours des deux premières années. Mais bien que la part attribuable au Plan d’action (...) n’aie pu être identifiée avec précision, il semble que le dynamisme de ces secteurs ait été maintenu et même amélioré dans certains cas ... » 

 

Bilan de mi-parcours, Perspectives des communautés francophones et acadiennes, juin 2005.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Le Plan d’action pour les langues officielles crée des occasions qui permettraient aux communautés anglophones du Québec de régler certains problèmes en matière d’épanouissement des communautés (...) il faudra redoubler d’efforts pour renforcer les capacités des communautés anglophones à acquérir les connaissances et les compétences nécessaires... » 

 

Faire le point, Examen de mi-parcours du Plan d’action du gouvernement du Canada pour les langues officielles au Québec,QCGN, le 15 juillet 2005.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RENOUVELLEMENT DE LA COLLABORATION AVEC LES COMMUNAUTÉS


PCH renouvellera sa collaboration avec les communautés, en concluant des accords prévoyant une augmentation de 11 p. 100 pour l’année 2005-2006. Au cours de cette même année, elles pourront aussi bénéficier d’un fonds spécial de 2 millions de dollars pour des initiatives régionales, portant la hausse totale à 19 p. 100. Dès l’an prochain, le Ministère prévoit assortir ces accords d’un cadre pluriannuel de financement ouvert à toutes les communautés de langue officielle minoritaire.


RENFORCER LES PARTENARIATS AVEC LES GOUVERNEMENTS DES PROVINCES ET DES TERRITOIRES


Bilan provisoire


Le Plan d’action a augmenté de 14,5 millions de dollars en cinq ans la contribution financière – jusque là de 12,1 millions par année – de Patrimoine canadien aux ententes de collaboration intergouvernementale en matière de services dans la langue de la minorité. Depuis 2003, dans le cadre d’ententes provisoires, 2,5 millions de plus ont ainsi été accordés à des initiatives visant la prestation de services pour les communautés.


Depuis quelques années, on assiste à une meilleure collaboration intergouvernementale en matière de francophonie. En 2002, les membres provinciaux et territoriaux de la Conférence ministérielle sur les Affaires francophones ont énoncé clairement, dans une Déclaration de principes, leur volonté de contribuer à l’épanouissement des communautés francophones partout au pays. Leurs efforts accrus ont créé un climat favorable et une synergie qui n’est sans doute pas étrangère à la promulgation d’une loi sur les services en français en Nouvelle-Écosse et à la présentation d’une politique à ce sujet en Saskatchewan. Le Plan d’action s’est inscrit dans ce mouvement et la collaboration intergouvernementale en langues officielles s’en est trouvée renforcée. Du point de vue des provinces et des territoires, les ententes en matière de services devraient être renouvelées à la hausse pour que cette dynamique ait les résultats souhaités pour les communautés.


Les Jeux olympiques et paralympiques de 2010 pourraient notamment bénéficier de cette collaboration. Ils offrent au Canada l’occasion de projeter l’image d’un pays bilingue et de valoriser la langue et la culture françaises auprès des jeunes. Le Comité organisateur estime que les communautés francophones devraient participer à la planification des Jeux. 


PORTER UNE ATTENTION PARTICULIÈRE À LA SANTÉ ET LA PETITE ENFANCE ET APPUYER LA MISE EN ŒUVRE DE LOIS OU DE POLITIQUES PROVINCIALES ET TERRITORIALES


Activités réalisées

         

Dans les domaines prioritaires de la santé et de la petite enfance, Patrimoine canadien a travaillé avec l’Ontario et le Manitoba. Dans le premier cas, on a préparé la conception de plans de francisation pour des associations et des organismes professionnels ontariens : outils de diagnostic et d’intervention et formation continue dans leur langue en vue d’offrir un meilleur service à la population francophone. Dans l’autre cas, on a développé un projet pilote de centre de la petite enfance au Manitoba qui pourrait devenir un modèle de milieu préscolaire en français.


Dans le cadre de l’application de la Loi sur les langues officielles du Nouveau-Brunswick, promulguée en juin 2002, le gouvernement fédéral a aidé cette province à offrir un appui aux nombreuses municipalités et commissions dans leur prestation de services et dans leurs communications. Dans le même esprit, il a aidé le gouvernement de la Saskatchewan à implanter sa politique sur les services en français et se prépare à faire de même avec la Nouvelle-Écosse.


CONTINUER D’APPUYER LA CONFÉRENCE FÉDÉRALE-PROVINCIALE-TERRITORIALE


Activités réalisées


En plus de renouveler pour trois ans le soutien à la coordination nationale des responsables gouvernementaux des affaires francophones (RGAF), le gouvernement du Canada a participé aux conférences des ministres responsables des affaires francophones et à leur préparation. La conférence ministérielle d’octobre 2004 a mis l’accent sur le développement identitaire, la jeunesse et la culture francophone, en plus d’initier une réflexion sur le mandat de la conférence et sur le fonctionnement du groupe de fonctionnaires qui l’appuie.


Le réseau des RGAF rassemble les fonctionnaires provinciaux et territoriaux responsables des services en français ainsi que des représentants du ministère du Patrimoine canadien et du Bureau du Conseil privé. Ce forum a notamment pour but de promouvoir la collaboration intergouvernementale, d’élaborer des stratégies communes et d’échanger information et expérience. Le réseau permet également au gouvernement fédéral de consulter les provinces et les territoires en matière de politiques publiques sur la francophonie canadienne, et aux provinces et territoires de sensibiliser le gouvernement fédéral aux enjeux de la francophonie canadienne dans leur champ de compétences.


En octobre 2003, les provinces et les territoires ont adopté un plan d’action intergouvernemental dont les secteurs d’intervention paraissent complémentaires à ceux du Plan d’action pour les langues officielles : coopération intergouvernementale, santé en français, petite enfance, développement culturel, renforcement de l’espace francophone (y compris l’immigration), accès à la justice en français et développement économique des communautés francophones et acadiennes. Parmi les projets menés par la conférence ministérielle, notons une recherche sur les interventions des gouvernements provinciaux et territoriaux pour offrir des services en français et contribuer à l’épanouissement des communautés, et une initiative de partage des pratiques exemplaires.


Les provinces et les territoires s’intéressent vivement au bilan du Plan d’action fédéral et au cadre de gestion horizontal dont il fera l’objet. Tout en souscrivant aux priorités sectorielles qu’ils se sont données, les gouvernements s’intéressent aux nouveaux modes de prestation de services aux citoyens. Les progrès réalisés par Service Canada à cet égard pourraient aider à renforcer la collaboration fédérale-provinciale-territoriale.


« Pour les représentants des provinces, des territoires et des secteurs non visés par le Plan d’action, le peu de visibilité du Plan et son approche sectorielle spécifique a résulté, dans plusieurs cas, en une méconnaissance des nouvelles initiatives. » 

 

Bilan de mi-parcours, Perspectives des communautés francophones et acadiennes, juin 2005.

 

 

 

 

 

 

 

 

2.3 L’industrie de la langue


L’INDUSTRIE AU CŒUR DU PLAN D’ACTION


Bilan provisoire


Le gouvernement du Canada a reconnu l’atout que représentaient les industries langagières pour les trois axes de son Plan d’action : éducation, développement des communautés et fonction publique exemplaire. En les appuyant, il augmente le bassin de professeurs et de professionnels qualifiés, élargit l’éventail des carrières ouvertes aux jeunes – notamment ceux des communautés en situation minoritaire – et mise sur la fonction publique comme moteur des progrès en traduction, en interprétation, en terminologie, en technologies du savoir et en formation linguistique. Industrie Canada et le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) ont reçu ensemble 20 millions de dollars du Plan d’action.


Des brochures, des affiches, un site Web et un portail confèrent une image de marque de plus en plus distinctive à l’industrie de la langue et favorisent de nouvelles collaborations d’affaires dans ce secteur économique en plein essor. L’Association de l’industrie de la langue (AILIA) agit comme point de contact unique pour les entreprises. Le Centre de recherche en technologies langagières (CRTL) existe et sera logé sous peu dans un nouvel édifice adjacent à l’Université du Québec en Outaouais; il a bénéficié d’un investissement additionnel de 15,2 millions de dollars en provenance de Développement économique Canada et du ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation du Québec. Industrie Canada collabore avec Statistique Canada afin de documenter l’évolution de l’industrie et le rendement des investissements gouvernementaux.


Grâce au Programme d’innovation créé par le Plan d’action, le Bureau de la traduction a étudié la possibilité d’un portail linguistique qui offrirait un point d’accès unique à la première collection électronique nationale d’outils et d’ouvrages linguistiques, terminologiques et technolinguistiques provenant des institutions fédérales ou des institutions provinciales et territoriales, dans les deux langues officielles. Un tel outil permettrait de rassembler l’immense actif linguistique du Canada et d’en faire profiter toute l’industrie de la langue.


REMÉDIER À LA FRAGMENTATION DE L’INDUSTRIE ET REHAUSSER SA VISIBILITÉ


Activités réalisées


Créée dans la foulée du Plan d’action, l’Association de l’industrie de la langue (AILIA), a organisé des activités à l’échelle du pays, permettant aux entreprises et à leurs partenaires de dialoguer et de bâtir des synergies. Sa participation aux missions d’Équipe Canada en Chine et au Brésil a contribué au rayonnement du secteur à l’étranger.


Avec Industrie Canada, le Bureau de la traduction et le CNRC, l’AILIA a aidé les entreprises à étudier les besoins, à repérer les ouvertures et les risques du marché, puis à sélectionner les technologies de l’avenir pour quatre domaines : traduction, gestion du contenu, formation linguistique et reconnaissance électronique de la parole. Cet exercice de « cartes routières technologiques » a permis d’établir les forces et les faiblesses sur le plan de la technologie et de proposer des solutions. Certaines d’entre elles pourraient inspirer le choix de projets de recherche par les entreprises et le CRTL, et même aboutir à des technologies commercialisables dans un avenir plus lointain.


Industrie Canada a lancé des initiatives de promotion et d’image de marque et financé plus de 50 projets. Les entreprises s’affichent comme firmes canadiennes dans le cadre de foires et de missions, contribuant à augmenter la visibilité de l’industrie. Le fait qu’elles investissent elles-mêmes à part égale dans les projets suggère un effet levier. Le Programme des industries de la langue (PIL) collabore avec Commerce extérieur Canada à la production d’un dépliant à l’intention des délégués commerciaux et de clients éventuels à travers le monde; il s’inspire également d’un document récent sur les professions langagières pour réaliser une brochure destinée aux jeunes et les attirer vers des carrières dans le domaine. Enfin, le Comité de développement des ressources humaines de l’AILIA a adopté en 2004 une stratégie de mise en valeur des professions, de l’intégration en emploi, du perfectionnement et d’élaboration de normes professionnelles.


Pour remédier à la pénurie de professionnels langagiers, le Bureau de la traduction a mis sur pied un programme de formation qui devrait favoriser l’emploi de la relève au sein de l’industrie tout en assurant au gouvernement la capacité de répondre à ses propres besoins. Entre 2003 et 2005, le Bureau y a accueilli 388 étudiants. En partenariat avec 10 universités canadiennes, ce programme a formé plus de 1 063 étudiants en stages coopératifs et autres formes d’apprentissage depuis 1999. Afin de pallier le manque critique de professeurs, le Bureau a prêté quatre de ses experts aux universités de Moncton et d’Ottawa. Parce qu’il dépend largement du secteur privé pour assurer la prestation de services au gouvernement, le Bureau croit essentiel de renforcer l’industrie.


AIDER À CRÉER UN CENTRE DE RECHERCHE SUR LES TECHNOLOGIES LANGAGIÈRES


Activités réalisées


Le Centre de recherche en technologies langagières a vu le jour à l’Université du Québec en Outaouais (UQO). Il résulte de la collaboration entre les organismes fondateurs, soit l’Université, le CNRC et le Bureau de la traduction. Ce dernier participe aux orientations du Centre en lui fournissant notamment l’accès à ses bases de données terminologiques ainsi qu’en assurant le montage et la mise à jour d’un site Web. À ces partenaires se sont ajoutés l’AILIA et la Corporation de développement économique de Gatineau. Le gouvernement fédéral, celui du Québec et l’UQO ont prévu collectivement 15,2 millions de dollars pour la construction de l’immeuble qui accueillera jusqu’à 150 experts et chercheurs. Le Centre vise à mettre au point des outils d’accroissement de la productivité en traduction, applicables à un contenu multilingue et à la formation linguistique, en plus de se positionner comme chef de file en matière de normes langagières. Deux projets en marche présentement, Transcheck-2 et Barça, cherchent respectivement à créer un programme capable de relever divers types d’erreurs de traduction et à automatiser la mesure de la survie et de l’utilisation d’un mot nouveau dans les communications écrites.


2.4 Une fonction publique exemplaire


REPLACER LES LANGUES OFFICIELLES PARMI LES PRIORITÉS ET MODIFIER LA CULTURE ORGANISATIONNELLE DE LA FONCTION PUBLIQUE


Bilan provisoire


Le Plan d’action pour les langues officielles a été élaboré à partir d’un constat de base : le gouvernement fédéral ne peut jouer son rôle de leader pour la société canadienne que s’il donne lui-même l’exemple. Après plusieurs années de lutte au déficit, il importait de replacer les langues officielles au cœur de la mission des institutions. Depuis le lancement du Plan d’action, on a assisté à la création de l’Agence de gestion des ressources humaines de la fonction publique placée sous la gouverne du président du Conseil du Trésor. Ce remaniement n’a pas modifié la détermination du gouvernement à adapter le Programme des langues officielles aux exigences de la technologie moderne et aux besoins des gestionnaires.


La nouvelle Directive sur la formation linguistique et le maintien de l’acquis a prolongé le temps alloué à la formation et l’a intégrée aux plans de perfectionnement des employé(e)s. L’École de la fonction publique du Canada sera plus à même d’évaluer les répercussions de ces changements sur sa clientèle à mesure que les candidats suivront leur formation linguistique dans le contexte de cette directive. Entre-temps, l’École et la Commission de la fonction publique coprésident un examen du modèle de formation linguistique et de vérification des connaissances qui influencera l’avenir. 


INVESTIR DANS L’INNOVATION


Activités réalisées


Le Programme d’innovation connaît un franc succès. Doté de 14 millions de dollars sur cinq ans, il favorise la mise en œuvre de projets qui ont un effet d’entraînement sur les services bilingues au public et l’utilisation des deux langues au travail. Il comprend deux volets : le Fonds d’innovation destiné aux institutions prises individuellement, et le Fonds régional de partenariats qui permet aux conseils fédéraux de parrainer des projets adaptés aux réalités locales. En 2003-2004, le Programme a financé 18 projets totalisant 800 000 $. En 2004-2005, un montant de 1,8 million de dollars a été réparti entre 25 projets. La troisième année du programme semble prometteuse. Plus de 50 projets ont été présentés et 32 retenus par le comité d’examen des candidatures.


Ainsi, le Programme a octroyé 140 000 $ à Sport Canada, pour améliorer ses services au public et surtout aux athlètes canadiens. Les résultats visés comprenaient la mise à jour des données de base pour la tenue des Jeux olympiques et paralympiques de Vancouver, en 2010. Le Conseil régional du Québec a reçu 175 000 $ pour améliorer le recrutement des jeunes anglophones dans l’administration fédérale. Le Conseil fédéral de Terre-Neuve-et-Labrador a reçu 50 000 $ la première année, puis 110 000 $ la deuxième année, pour un projet sur le développement communautaire et l’étude d’un modèle de prestation de services pour les ministères desservant toute la péninsule de Port-au-Port. Les quatre conseils fédéraux de l’Ouest – Manitoba, Saskatchewan, Alberta et Pacifique – ont organisé le Forum 4-2-1 (quatre provinces, deux langues officielles, un plan), rassemblant des intervenants fédéraux, provinciaux, des institutions d’enseignement et des communautés. Le Plan stratégique des conseils fédéraux de l’Ouest sur les langues officielles en a résulté et oriente leurs actions. Le 17 juin 2005, le Prix d’excellence dans la fonction publique a récompensé cet effort collectif.


RENFORCER L’EXPERTISE ET LA CAPACITÉ DE SUIVI DES INSTITUTIONS FÉDÉRALES


Activités réalisées


Avec les 12 millions de dollars sur cinq ans du Plan d’action, la Direction des langues officielles de l’Agence de gestion des ressources humaines de la fonction publique dispose d’un budget plus stable (5,6 millions en 2004-2005) pour agir à titre de centre d’excellence auprès des autres institutions fédérales. Elle a initié un examen général pour réduire de moitié le nombre des politiques, les clarifier, mettre l’accent sur les résultats, inclure des indicateurs de rendement et rendre ces politiques conviviales pour le Web. Des politiques remaniées sur la langue de travail et la gestion des ressources humaines sont entrées en vigueur le 1er avril 2004. La nouvelle version des politiques sur les communications avec le public et la prestation de services, notamment l’utilisation des réseaux électroniques, est entrée en vigueur le 15 juillet 2005.


La Direction des langues officielles de l’Agence est en train de changer la façon d’exercer ses fonctions globales de surveillance. Elle a mis en œuvre un nouveau cycle et un nouveau système de mesure du rendement qui lui permet de mieux dépeindre la situation qui prévaut dans l’ensemble des institutions à un moment ou à un autre. Cette formule comprend une fiche d’évaluation ou tableau de bord capable d’intégrer de l’information en provenance de plusieurs sources différentes pour esquisser un portrait global.


En appui à l’autosurveillance exercée par chaque institution fédérale, l’Agence a créé le désignateur des besoins linguistiques, qui permet à un gestionnaire de déterminer le nombre minimum d’employé(e)s requis pour fournir des services dans la langue choisie par ses clients. Un modèle de sondage électronique a aussi été élaboré pour aider les institutions à évaluer la satisfaction de leurs clients à l’interne; il comprend une composante langues officielles et peut être adapté suivant chaque contexte. Peut-être ces outils ont-ils inspiré la décision de Citoyenneté et Immigration Canada de procéder à une revue des profils linguistiques de ses postes et d’adopter un cadre de gestion régissant la formation linguistique, lequel exige que les besoins de tout(e) employé(e) soient reflétés dans son plan d’apprentissage.


Du côté de la langue de travail, l’Agence a évalué le statut des cadres occupant un poste désigné bilingue. Dans son rapport publié en février 2005, elle a établi qu’au 31 mars 2004, 98 cadres de direction ne satisfaisaient pas aux exigences de leur poste, dont 46 qui auraient dû le faire avant le 31 mars 2003. Dans la majorité des cas, les institutions avaient pris des mesures pour assurer la prestation des services et la supervision des employé(e)s dans les deux langues officielles. L’Agence continue de surveiller la situation.


En juillet 2004, l’Agence a publié les résultats d’un exercice qui portait sur 2 210 bureaux et points de services répartis dans l’ensemble du pays et représentant 166 institutions fédérales. Cette Vérification des services téléphoniques du Gouvernement du Canada avait pour objet de déterminer dans quelle mesure l’accueil et l’offre de services respectaient la langue officielle choisie par le client. Les résultats dénotent une amélioration progressive de la situation.


RECRUTER PLUS DE PERSONNEL BILINGUE, AMÉLIORER LA FORMATION LINGUISTIQUE ET L’OFFRIR PLUS TÔT EN CARRIÈRE


Activités réalisées


L’Agence s’est réservé 2,5 millions de dollars répartis sur cinq ans pour élaborer des stratégies et des outils de recrutement de candidats bilingues et financer une étude sur la formation linguistique. En 2004-2005, elle a transféré 450 000 $ à l’École de la fonction publique du Canada (EFPC) pour financer un examen du modèle de formation et de vérification des connaissances linguistiques. L’EFPC et la Commission de la fonction publique coprésident cet exercice stratégique; elles sont appuyées par un comité de hauts fonctionnaires. Deux millions (400 000 $ par année) sont alloués à la Commission de la fonction publique pour promouvoir le recrutement de personnes bilingues, particulièrement des anglophones au Québec. Un protocole d’entente à cet effet a été signé entre l’Agence et la Commission. Le plan de travail comprend des activités de planification et de soutien organisationnels, d’amélioration du site Web de la Commission, de suivi de l’information sur les aptitudes linguistiques des candidats, de partenariats avec des écoles et des collèges, de sensibilisation des gestionnaires et des agents de ressources humaines, et de promotion de carrières dans la fonction publique fédérale.


L’EFPC a reçu 36,1 millions de dollars pour trois ans à compter de 2003-2004 et s’est mise à la tâche immédiatement, dans quatre secteurs d’activité : gérer la demande croissante en formation linguistique, réduire les listes d’attente, mieux desservir les personnes aux prises avec des troubles d’apprentissage et moderniser technologie et matériel d’apprentissage.


Bien que le Centre de formation linguistique (CFL) ait accueilli 690 nouveaux étudiants la première année (250 de plus que prévu, en comptant ceux dont le nom était sur les listes d’attente), la demande dans la Région de la capitale nationale dépasse les pronostics et on a maintenant des listes d’attente dans d’autres régions du pays. Pour faire face à la situation, l’EFPC poursuivra sa collaboration avec six écoles du secteur privé. En 2004-2005, avec les fonds du Plan d’action et la coopération de ces établissements, l’École prévoyait former 742 étudiants, y compris ceux qui avaient commencé l’année précédente, ceux de l’année courante, et une vingtaine ayant des difficultés d’apprentissage.


Le CFL a créé une unité spécialement consacrée aux étudiants qui vivent de telles difficultés. Il a élaboré un gabarit pour leur évaluation initiale et leur plan d’apprentissage, puis donné un contrat à l’Académie de formation linguistique pour un projet pilote de formation en petits groupes de quatre personnes. Le Centre avait aussi commandé une étude de ses propres pratiques dont les recommandations commencent à être mises en œuvre.


Au cours de l’exercice 2004-2005, le CFL a voulu informatiser sa collection pédagogique et l’adapter aux besoins d’une clientèle de plus en plus diversifiée. Il a donc transformé des documents qui n’existaient que sur papier, cassettes audio ou cassettes vidéo, en un format que peut traiter un ordinateur. Plusieurs produits ont ainsi été convertis en format Web, accessible partout sur Internet. Ils pourront être adaptés aux besoins culturels, linguistiques ou techniques des utilisateurs. Le Centre prévoit également moderniser son infrastructure électronique, remodeler ses sites Internet et Intranet, créer un portail accessible à ses étudiants, et élargir son éventail de technologies en ligne. Il entend aussi acquérir du matériel pédagogique ou en adapter.


« ...il y a une volonté évidente, dans la fonction publique, de prendre des mesures concrètes pour réaliser des progrès sensibles en matière de représentation [des Québécois anglophones] (...) Pour les représentants communautaires, le fait qu’aucun résultat défini et mesurable n’ait été fixé (...) pour une période donnée constitue une grave lacune dans les efforts que le gouvernement déploie dans ce domaine. » 

Faire le point, Examen de mi-parcours du Plan d’action du gouvernement du Canada pour les langues officielles au Québec, QCGN, le 15 juillet 2005.








 

 

 

 

2.5 Imputabilité et coordination


RAPPEL DES RESPONSABILITÉS, COORDINATION HORIZONTALE ET ÉVALUATION DE LA POLITIQUE DES LANGUES OFFICIELLES        


Bilan provisoire


Sans modifier les obligations et engagements de chaque institution en vertu de la Loi, ni les rôles particuliers dévolus à la ministre du Patrimoine canadien et au président du Conseil du Trésor, le Plan d’action ajoutait au processus décisionnel une coordination horizontale centrée sur le ministre responsable des Langues officielles, lui confiant la présidence du Groupe de ministres sur les langues officielles. Le cadre d’imputabilité et de coordination attribuait également des responsabilités nouvelles au ministre de la Justice. Il avait un triple but : i) conscientiser toutes les institutions fédérales, ii) renforcer les mécanismes de consultation auprès des communautés, et iii) établir cette coordination du processus gouvernemental en langues officielles.


La mise en place de politiques de sensibilisation de plusieurs ministères et organismes, ainsi que les efforts d’harmonisation de programmes illustrent le virage amorcé en mars 2003. Le dialogue entre le gouvernement et les communautés en a mobilisé plusieurs, comme le souligne le premier chapitre de ce rapport d’étape. Un autre résultat, le cadre horizontal de gestion, est décrit au Chapitre 3.


Les réunions du Groupe de ministres sur les langues officielles et du Comité des sous-ministres ont rehaussé la capacité d’aborder les dossiers interdisciplinaires et permis d’obtenir des résultats pour tous les domaines du Plan d’action. Elles mènent à des stratégies de coordination des dossiers communs, notamment l’application du cadre horizontal de gestion, le français dans Internet et les relations avec les communautés.  


LA PRISE EN COMPTE DE LA DIMENSION LANGUES OFFICIELLES DANS LES INSTITUTIONS FÉDÉRALES


Activités réalisées


La Direction générale des langues officielles (DGLO), Affaires intergouvernementales, Bureau du Conseil privé, a présenté le concept d’imputabilité et de coordination aux fonctionnaires de toutes les régions du pays, souvent à l’invitation du ministère du Patrimoine canadien ou de l’Agence de gestion des ressources humaines de la fonction publique : coordonnateurs ministériels, champions des langues officielles, conseils régionaux, etc. Le Groupe du droit des langues officielles (GDLO), ministère de la Justice, a fait de même en matière d’implications juridiques.


La directive intitulée Principes en matière de langues officielles guidant la préparation et l’analyse des présentations soumises au Conseil du Trésor par les institutions fédérales, émise en 1998, s’applique toujours. Le Secrétariat du Conseil du Trésor en a conservé la responsabilité et ses analystes consultent l’Agence au besoin.


L’examen des propositions de politiques a fait l’objet d’une attention particulière. La DGLO a repéré les étapes critiques du cheminement des dossiers au Cabinet de manière à améliorer l’analyse et la détermination des besoins ou des préoccupations des communautés ou d’autres aspects de la politique des langues officielles. Le lien avec les responsables des opérations du Cabinet contribue à la fonction de remise en question exercée par le Bureau du Conseil privé. Le dialogue entre les communautés et les fonctionnaires chargés de conceptualiser le mandat et les structures de Service Canada illustre ces efforts.


Justice Canada dispose d’un système de surveillance des médias et de l’environnement juridique. Les responsables ministériels des Affaires du Cabinet ont été sensibilisés aux enjeux des langues officielles et le GDLO reçoit dorénavant l’ordre du jour des réunions du Cabinet pour déterminer quels sujets requièrent des avis. Les organismes centraux partagent cette responsabilité avec lui; ils s’échangent des renseignements à l’égard de tels dossiers et veillent à ce que les interventions appropriées aient lieu. Le ministre de la Justice travaille avec ses collègues pour leur souligner les répercussions juridiques des initiatives.


Pour encourager la mise en œuvre coordonnée de l’engagement fédéral en vertu de la partie VII de la Loi, Patrimoine canadien (PCH) a élaboré un outil de mesure de rendement qui aide ministères et organismes à suivre leurs progrès dans l’application de l’article 41. Il propose un inventaire de mesures selon six catégories d’intervention : sensibilisation interne, consultation des communautés, communications avec elles, coordination interne et auprès d’autres partenaires, financement et prestation de programmes, et reddition de comptes. Plusieurs ministères ont aussi créé leurs propres mécanismes d’appui aux communautés. Par exemple, la politique de Santé Canada, entrée en vigueur en décembre 2004, encourage les employé(e)s à mieux lier leurs programmes et leurs interventions aux besoins des communautés en situation minoritaire.


« La sensibilisation semble donc faire son chemin, et ce respect nouveau (...) amène forcément des relations plus agréables et plus constructives entre plusieurs communautés et ministères. » 

Bilan de mi-parcours, Perspective des communautés francophones et acadiennes, juin 2005.

 


         

 

 


 

LA COORDINATION HORIZONTALE


Activités réalisées


Le Groupe de ministres sur les langues officielles s’est réuni à plusieurs reprises comme l’a fait le Comité des sous-ministres sur les langues officielles (CSMLO) en plus de recevoir les rapports du Comité d’appui et d’autres hauts fonctionnaires. On peut regrouper comme suit les questions traitées :


  les décisions rendues ou à venir dans le domaine des droits linguistiques et la discussion des tendances qui s’en dégagent;

  les langues officielles et les fonctionnaires (formation linguistique, politiques du Conseil du Trésor, désignation des postes);

  les affaires découlant du Plan d’action, dont le mandat du CSMLO, le travail de comités consultatifs, la coordination de la recherche et l’enquête postcensitaire sur les langues officielles, les outils comme le site Internet du ministre responsable des Langues officielles et le site Extranet pour les institutions fédérales, etc.;

  les dossiers d’intérêt commun : centres de services bilingues, petite enfance, Fonds d’appui aux communautés, français dans Internet, relations intergouvernementales – y compris la Stratégie pour le Nord, les relations avec les communautés; et, enfin,

  les réponses aux rapports de la Commissaire aux langues officielles, les travaux de la Chambre et du Sénat (comités sur les langues officielles, projet de loi S-3, commissions spéciales).


Les discussions aux plus hauts niveaux ont facilité l’acheminement des propositions de politiques et de programmes dans l’appareil fédéral. Elles ont en outre mené à une analyse du projet de loi S-3 pour modifier la Loi sur les langues officielles, et sa transmission au Comité permanent de la Chambre des communes; elles ont fait avancer l’élaboration d’une initiative horizontale sur la capacité communautaire et l’employabilité (le Fonds d’habilitation) et produit des réponses concertées à plusieurs rapports de la Commissaire aux langues officielles et des comités parlementaires. La Commissaire doit publier prochainement un suivi de ses rapports sur le français dans Internet (deux en 1999 et deux en 2002). Le CSMLO a demandé que les ministères concernés élaborent ensemble une stratégie qui tiendra compte de l’évolution du contexte depuis 1999 et qui saisira les occasions de travailler en synergie.


Le Plan d’action demande aux ministères clés – ceux du Patrimoine canadien et de la Justice, l’Agence de gestion des ressources humaines de la fonction publique (au nom du Secrétariat du Conseil du Trésor) et le Bureau du Conseil privé – de conjuguer leurs efforts pour accroître le partage d’information et le respect des engagements gouvernementaux. 


À l’appui de la coordination horizontale, PCH a exercé son mandat de concertation interministérielle en pilotant l’entente sur le développement des arts et de la culture dans la francophonie canadienne, les protocoles de collaboration en théâtre, en édition et en arts visuels ainsi que des groupes de travail dans des domaines connexes. De plus, le Ministère a organisé une table ronde sur la petite enfance (mars 2005), diffusé une liste de programmes intéressant les femmes en situation minoritaire (2004) et compilé un inventaire des initiatives et programmes fédéraux intéressant les communautés (2005). Pour sa part, l’Agence de gestion des ressources humaines de la fonction publique a saisi le CSMLO et le Groupe de ministres de la mise en œuvre des parties IV, V et VI de la Loi.


Le comité interministériel de coordination de la recherche présidé par l’équipe des langues officielles, au Bureau du Conseil privé, a fait rapport au CSMLO et au Groupe de ministres.  Les résultats de son travail et sa contribution à l’établissement de balises pour évaluer le Programme des langues officielles sont décrits au Chapitre 4.


Le cadre horizontal de gestion des résultats, qui fait l’objet du Chapitre 3, constitue un fait marquant de la coordination pangouvernementale. La décision de créer un tel instrument aura des répercussions sur la culture de la fonction publique et sa capacité de faire face aux défis de la collaboration entre institutions.


6. Santé en français — Pour un meilleur accès à des services de santé en français, étude coordonnée par la FCFA pour le Comité consultatif des communautés francophones en situation minoritaire, mars 2001.

7. Institut fondé en 1997, par un groupe de jeunes gens préoccupés par l’effritement de la mémoire collective du Canada.


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Mise à jour: 2003-03-12  Avis importants