Cassini (1768)Cassini, Jean-Dominique (1748-1845). Voyage fait par ordre du roi en 1768, pour éprouver les montres marines inventées par M. Le Roy [...]. Paris: Charles-Antoine Jombert, 1770. Si jamais une carrière a pu être prédestinée, ce fut sans contredit celle de Jean-Dominique Cassini, puisque celui-ci naquit, pour ainsi dire, au beau milieu des étoiles. Il vit en effet le jour en juin 1748 à l'Observatoire royal de France, dont son père était le directeur. Arrière petit-fils, petit-fils et fils d'astronomes, Cassini s'engagea dans la même voie. Dès 1768, alors qu'il n'avait que vingt ans, il fut nommé «commissaire pour l'épreuve des montres marines» inventées par un dénommé Le Roy. Depuis longtemps déjà, les marins parvenaient à déterminer avec une relative exactitude leur position nord ou sud (latitude) en utilisant l'équerre, le quadrant et le sextant. Par contre, pour déterminer leur position est ou ouest (longitude), ils utilisaient encore la ligne de loch, méthode fort primitive qui les amenait à commettre des erreurs considérables. La montre mise au point par Le Roy était censée surpasser en précision la ligne de loch. Au retour de son expédition, qui l'avait mené en Amérique du Nord puis le long des côtes de l'Afrique, Cassini publia son premier ouvrage à caractère scientifique, qu'il conclut ainsi avec prudence: «[...] j'ai quelque espoir d'avoir [...] déterminé la meilleure manière de mesurer le temps à la mer». En 1770, Cassini fut reçu à l'Académie des sciences en tant qu'astronome adjoint. En 1784, il succéda à son père à la direction de l'Observatoire royal. Mais au début des années 1790, lors de la Révolution francaise, l'Académie des sciences fut supprimée et Cassini fut chassé de l'Observatoire. Ces événements mirent une fin prématurée à sa carrière d'astronome, même s'il entra dans la nouvelle Académie des sciences en 1799. Plus tard, devenu maire de Thury, Cassini s'occupa surtout d'agriculture et de sylviculture. Il mourut en 1845, presque centenaire.
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