Document d'information

C'est le 25 septembre 1995 que la Commission a accepté de procéder à l'enquête sollicitée par la Première Nation de Nak'azdli. Les parties se sont rencontrées une première fois le 13 septembre, à Vancouver. Au cours d'une audience publique tenue le 21 novembre dans la collectivité même, les commissaires Carole Corcoran et Aurélien Gill ont entendu les anciens Nicholas Prince, Betsy Leon et Francesca Antoine.

La réserve n^o5 d'Aht-Len-Jees a-t-elle perdu son statut de «réserve» de la bande de Nak'azdli du simple fait qu'elle a été «abolie» en 1923 par les commissaires Ditchburn et Clark? Telle était la question, la seule, dont la Commission a été saisie.

Dans son rapport final, déposé en 1916, la commission royale sur les affaires indiennes en Colombie-Britannique, mieux connue sous le nom de Commission McKenna-McBride, a confirmé la mise de côté, à l'usage et au profit de la bande de Nak'azdli, d'une terre de 300 acres devant constituer la réserve n^o 5 d'Aht-Len-Jees. La Commission McKenna-McBride avait été chargée par les gouvernements fédéral et provincial de déterminer les besoins fonciers des Indiens et d'accroître, au besoin, la superficie des terres de réserve existantes.

Sept ans plus tard, une nouvelle commission fédérale-provinciale était créée afin de passer en revue le rapport final de la Commission McKenna-McBride. Après avoir «aboli» la réserve n^o 5 d'Aht-Len-Jees, les commissaires Ditchburn et Clark devaient offrir en échange à la bande de Nak'azdli la réserve n^o 7 d'Uzta, indiquant dans leur rapport final qu'ils répondaient ainsi à la demande expresse de la bande elle-même. Cette affirmation a, toutefois, été mise en doute par le témoignage des anciens, qui ont déclaré ne rien savoir d'un tel échange ni des circonstances exactes qui avaient entouré la reprise de la réserve n^o5 d'Aht-Len-Jees.

Devant le témoignage des anciens, le Canada est revenu sur sa décision et, le 16 janvier 1996, il a offert aux requérants d'entamer avec eux des négociations «accélérées». Le 31, la Première Nation de Nak'azdli acceptait l'offre gouvernementale.