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Jusqu'en 1815, la plupart des immigrants au Canada étaient américains, principalement des Loyalistes. Après 1815, l'émigration à partir des îles Britanniques s'est accrue en raison d'un nombre de facteurs : les changements dans l'utilisation des terres agricoles portant atteinte aux locataires, la surpopulation, l'échec des récoltes de pommes de terre, l'entrée des machines dans l'industrie du textile et dans d'autres industries et, bien sûr, la crise économique d'après-guerre. Le gouvernement britannique a encouragé cette migration afin de renforcer la présence britannique en Amérique du Nord et de contrecarrer l'influence américaine au Canada. Entre 1829 et 1836, il y a eu un accroissement de l'émigration au Canada, particulièrement dans le Haut-Canada, attribuable principalement à la migration des Irlandais frappés par la pauvreté, à des frais de passage plus bas et à des incitations financières du gouvernement. Les rébellions canadiennes de 1837 ont occasionné une diminution temporaire de l'immigration, laquelle est remontée après 1842. Ce ne sont pas tous les immigrants qui sont restés; beaucoup se sont servis des frais de passage moins chers et d'une bureaucratie plus clémente pour venir au Canada avant de continuer leur voyage aux États-Unis.
Bien des manuels d'émigration et des guides des pionniers étaient publiés à l'intention des colons qui prévoyaient venir au Canada. Conçus à l'origine pour les informer correctement des embûches et des difficultés qui pouvaient les guetter pendant leur voyage, ces manuels avaient tendance à être quelque peu subjectifs dans leur description des colonies particulières qu'ils recommandaient. En plus de donner des conseils sur le choix du navire approprié, la préparation du voyage en mer, les règlements régissant la douane et la monnaie ainsi que les routes à suivre pour atteindre la colonie visée, ces manuels tentaient de définir l'immigrant idéal : travailleur, honnête et de bon caractère moral. De nombreux guides contenaient des lettres élogieuses à l'égard du pays d'adoption écrites par des immigrants - dont certains étaient connus pour recevoir des appointements - conçus pour convaincre les indécis. Au fur et à mesure que le siècle avançait, les guides d'émigration évoluaient et se concentraient davantage sur les descriptions des lots de colonisation que sur la traversée du voyage, mettant l'accent sur les terres gratuites et les bonnes occasions.
Après la Confédération, et surtout au cours des années 1880, même les brochures du gouvernement encourageant les immigrants à s'établir dans l'Ouest canadien ne pouvaient plus les convaincre - ni même les Canadiens et Canadiennes établis - à ne pas déménager dans les centres économiques prospères des États-Unis.
Le vent a tourné lorsque Clifford Sifton a été nommé ministre de l'Intérieur responsable de l'immigration, poste qu'il occupa de 1896 à 1905. Sous son influence, la documentation sur l'immigration a été publiée en plusieurs langues et distribuée dans toute l'Europe de l'Ouest et en Scandinavie. L'augmentation de la migration qui s'en est suivie coïncide avec un déplacement important, sinon toujours permanent, vers les mines d'or du Klondike.
Le transport est compris avec l'immigration puisqu'ils concernent tous deux la migration d'un pays, d'une province ou d'un village à un autre. Les navires qui transportaient les immigrants au Canada, de même que les goélettes - et plus tard les paquebots - qui naviguaient le fleuve Saint-Laurent et la côte atlantique, dépendaient lourdement des directions de navigation. Au cours des années 1820 et après, le Canada a commencé à développer sa propre infrastructure de transports. Des canaux et des voies ferrées ont été construits. Ce développement du transport coïncide avec l'industrialisation grandissante, les avances technologiques et les changements dans l'économie - en partie attribuable à l'achèvement des lois de navigation et des lois britanniques sur le maïs ainsi qu'à la signature du Traité de réciprocité en 1854. L'économie s'est transformée lentement d'une économie coloniale, avec l'Angleterre comme partenaire principal, à une économie continentale mettant l'accent sur le commerce à l'intérieur des différentes régions de l'Amérique du Nord britannique et des États-Unis. Au cours de cette transition, le chemin de fer est devenu le moyen de transport de gens et de marchandises le plus courant et le plus économique, y compris pour les livres, les journaux et le courrier.
Certaines des informations nécessaires pour utiliser les nouveaux moyens de transport, incluant ultérieurement l'automobile et l'avion, sont présentées dans cette exposition. Avec l'accroissement des voyages d'affaires et d'agrément, des livrets-guides sur les villes et les régions sont apparus, contenant une version élargie de l'information trouvée antérieurement dans les guides destinés aux émigrants.
Une réclame irlandaise très ancienne ayant pour but d'attirer les colons au Haut-Canada. Elle déclare que «Toutes les religions sont tolérées...on ne paie aucune taxe ou dime... et les artisans de toute confession sont en grande demande» [traduction libre]. Il était assez peu commun de demander des artisans plutôt que des agriculteurs.
In His Majesty's Province of Upper Canada. Forty Thousand Acres of Land to be Granted for Ever, in the Township of Norwich, ...a Most Healthy Situation on the Banks of Lake Ontario...Cork, 1st November, 1794.
Cork [Irelande], 1794.
Affiche concernant les concessions de 200 acres de terres aux Loyalistes de l'Empire unie et sur l'exemption du paiement de droits.
Peter Russell, 1733-1808. [Administrateur du Haut-Canada de 1796 à 1799]
Proclamation : Peter Russell, Esq., President, Administering the Government of Upper-Canada...Fifteenth Day of December...One Thousand Seven Hundred and Ninety-eight.
York [Haut-Canada] : Printed by William Waters and Titus G. Simons, [1798].
Plusieurs colons, comme ceux énumérés dans cette affiche, n'arrivèrent pas à temps pour prendre possession de leurs lots réservés, et, par conséquent, ces terres devenaient disponibles à quiconque en ferait la demande.
Upper Canada. Executive Council
Whereas the Persons Whose Names are Hereunder Specified, Did, Through Their Agent Simon Zelotes Watson, Receive the Promise of Government for a Single Location of Two Hundred Acres Each in the Township of Westminster...York, 8th February, 1812.
[Toronto, 1812].
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