CMAJ/JAMC Special supplement
Supplément spécial

 

Guides de pratique clinique pour la prise en charge et le traitement du cancer du sein

9. Suivi après traitement du cancer du sein

Le Comité directeur des guides de pratique clinique pour la prise en charge et le traitement du cancer du sein

Ce guide a fait l'objet d'un examen par les pairs.


Résumé

Objectif : Aider les patientes et leurs médecins à choisir la stratégie de suivi la plus efficace après traitement du cancer du sein.

Résultats : Survie, survie sans métastases, récidive locale, qualité de vie.

Preuves : Fondées sur une revue de la littérature à l'aide de MEDLINE, de 1991 à 1996, de références citées dans des recensions et de comptes rendus de conférences de concertation.

Recommandations :

  • Une fois terminé le traitement initial de leur cancer du sein, toutes les patientes devraient faire l'objet d'un suivi régulier.
  • La fréquence des visites de suivi devrait être déterminée en fonction des besoins de chaque patiente. Les points suivants devraient être pris en considération :
    1. La nécessité de discuter des premiers effets secondaires de la thérapie et de les traiter, de planifier un programme de suivi et d'offrir des services généraux de counselling et de soutien. (Cette visite a habituellement lieu quatre à six semaines après la fin du traitement.)
    2. La nécessité d'établir l'état de base au terme du traitement, de détecter les premiers signes de récidive et d'enseigner l'auto-examen des seins. (Cette visite a habituellement lieu quatre à six mois après la fin du traitement.)
    3. La nécessité de procéder régulièrement à des examens physiques et mammographiques pour détecter les affections susceptibles d'être guéries. (Ces examens devraient avoir lieu à environ un an d'intervalle pendant une période indéfinie.)
    4. La nécessité d'offrir à certaines femmes des visites additionnelles de soutien et de counselling, en particulier durant les premières années.
    5. Si des métastases apparaissent, la fréquence des visites sera déterminée en fonction des symptômes, de l'évolution de la maladie et de la nécessité de subir d'autres traitements.
  • Lors de toutes les consultations, le médecin devrait recueillir l'anamnèse et, dans le cas des patientes traitées au tamoxifène, poser des questions particulières sur les saignements vaginaux. Le médecin examinera ensuite les deux seins, les ganglions lymphatiques régionaux, la paroi thoracique et l'abdomen, et vérifiera la présence d'un lymphœdème au niveau des bras. Chaque consultation annuelle devra comporter une mammographie.
  • On ne devrait pas effectuer d'investigations biologiques et radiologiques de routine pour la détection de métastases à distance.
  • Il faut encourager les patientes à signaler rapidement tout nouveau symptôme persistant sans attendre le prochain rendez-vous.
  • Il importe d'enseigner l'auto-examen des seins aux femmes qui souhaitent pratiquer cette technique.
  • On devrait promouvoir et faciliter le soutien psychosocial.
  • Il importe de promouvoir et de faciliter la participation à des études cliniques.
  • Il est essentiel d'attribuer officiellement à un seul médecin les responsabilités en ce qui concerne les soins de suivi en faisant participer le plus possible la patiente à ces décisions. Celle-ci devrait toujours être bien informée des mesures qui ont été décidées.
  • Il faut faire en sorte que tous les membres de l'équipe soignante communiquent entre eux de façon à éviter tout dédoublement des consultations et des tests.

Validation : Ce guide a été révisé par un comité de rédaction, par des lecteurs principaux experts, par des lecteurs secondaires choisis dans toutes les régions du Canada ainsi que par le Comité directeur. Le document final est le fruit d'un consensus important parmi tous les intervenants. Il a été revu et approuvé par l'Association canadienne des radio-oncologues.

Commanditaire : Le Comité directeur des guides de pratique clinique pour la prise en charge et le traitement du cancer du sein a été constitué par Santé Canada.

Complété : Le 1er juillet 1997


Une fois terminé le traitement initial du cancer du sein, il convient de suivre les patientes pendant un certain nombre d'années. On ne s'entend cependant pas sur la fréquence des visites de contrôle, sur le type de tests et d'interventions qui devraient être effectués ni sur la personne qui devrait être responsable de programmer et d'exécuter ces derniers. En raison de différences entre les formes de cancer et entre les patientes et leurs besoins, il est impossible d'établir un calendrier de suivi qui s'applique à tous les cas. Nous examinons ci-dessous les données relatives à ces questions en vue d'aider les patientes et leurs conseillers médicaux à élaborer la meilleure stratégie de suivi dans chaque cas.

Méthode

Nous avons retracé les publications en langue anglaise à l'aide de la base de données MEDLINE en utilisant les mots clés breast cancer et follow-up pour la période de 1991 à 1996, inclusivement. Nous avons obtenu d'autres références dans des recensions et avons également examiné les actes de récentes conférences de concertation qui ont eu lieu en Italie et en Australie1,2.

Le présent guide se fonde dans la mesure du possible sur les données tirées d'expériences. Lorsque nous ne disposons d'aucune donnée directe, nous nous en remettons à l'opinion d'experts et aux pratiques couramment acceptées. Nous avons établi quelles étaient les pratiques actuelles en dépouillant les publications existantes et en nous inspirant des réponses à un questionnaire envoyé à des centres canadiens de lutte contre le cancer. (Les résultats sont résumés au Tableau 1.) Les preuves sont classées selon leur qualité en cinq niveaux.

La première version du guide rédigée par les auteurs a été soumise à une série de revues et de révisions successives effectuées par un comité de rédaction composé de neuf membres du Comité directeur des guides de pratique clinique pour la prise en charge et le traitement du cancer du sein, puis par deux lecteurs principaux experts et enfin par tous les membres du Comité directeur. Le document a ensuite été examiné par dix-sept lecteurs secondaires choisis dans toutes les régions du Canada, soit des oncologues (chirurgiens, médecins et radiologistes), des infirmières, des médecins de famille et des patientes atteintes du cancer du sein, avant d'être finalement approuvé par l'ensemble du Comité directeur. Toutes les modifications ont été revues par le Dr Murphy. Le guide a aussi été approuvé par L'Association canadienne des radio-oncologues. Le document final est le fruit d'un consensus parmi tous ces collaborateurs.

Recommandations (y compris données probantes et raison d'être)

  • Une fois terminé le traitement initial de leur cancer du sein, toutes les patientes devraient faire l'objet d'un suivi régulier.

Objectifs

Ce suivi régulier doit viser les quatre objectifs principaux énoncés ci-dessous.

Le premier est de fournir aux patientes des services de soutien et de counselling.

Ces services sont particulièrement nécessaires dans les premiers mois après la fin du traitement initial (chirurgie, radiothérapie et chimiothérapie). Certains symptômes d'apparition précoce, tels qu'un œdème des tissus mous, des hématomes et des nodules séreux dans la région mammaire et ainsi qu'une raideur ou un engourdissement du membre supérieur seront les conséquences de la chirurgie. Les symptômes d'apparition tardive peuvent découler des effets de la chirurgie (p. ex. syndrome post-mastectomie) ou de l'irradiation (p. ex. érythème, gonflement des tissus, sensibilité et œdème cutané) ou encore de la ménopause induite par le tamoxifène, de l'ablation des ovaires ou de la chimiothérapie. En cas de lymphœdème, on recommande à la patiente d'éviter les traumatismes et de faire traiter rapidement les infections. Un traitement précoce par compression externe et massage est plus efficace que le traitement des lymphœdèmes établis3,4. La raideur et la limitation de l'amplitude de mouvement de l'épaule peuvent nécessiter une physiothérapie (preuves de niveau IV)5. Le traitement de la douleur chronique après une mastectomie est abordé dans le guide no 10.

Ce qu'un grand nombre de patientes craignent par-dessus tout ce sont les récidives. Le cancer réapparaîtra-t-il et comment peut-on reconnaître une récidive? Ces questions méritent qu'on s'y attarde. Certaines patientes peuvent également demander conseil concernant les tests génétiques, les méthodes de contraception ou la grossesse ou d'autres questions qui influent sur leur qualité de vie, par exemple comment faire face aux symptômes de la ménopause ou maintenir une bonne alimentation et un programme d'activité physique. Il est nécessaire de prévoir des visites pour discuter de ces questions, pour s'enquérir des symptômes et les traiter au besoin et pour rassurer les patientes; ces visites sont nécessaires plus fréquemment durant la période qui suit immédiatement le traitement que par la suite (preuves de niveau IV).

Le deuxième objectif consiste à détecter les affections susceptibles d'être guéries telles que les récidives locales de cancer du sein après chirurgie mammaire conservatrice et les nouvelles tumeurs au sein opposé1.

Il est plus facile de détecter tôt un cancer quand un examen clinique et une mammographie ont été effectués pour établir «l'état de base» une fois que les signes inflammatoires résultant de la chirurgie et de la radiothérapie ont disparu.

Détection précoce des récidives locales

Les patientes qui ont subi une chirurgie mammaire conservatrice (CMC) et une radiothérapie peuvent présenter une récidive locale dans le même sein. Dans une étude, on a observé un tel phénomène dans environ 7 % des cas après 5 ans et 20 % des cas après 20 ans6. Ces récidives peuvent être détectées plus tôt par la mammographie que par l'examen physique, et une mastectomie peut apporter une guérison7,8. On recommande ainsi, après une CMC, d'effectuer un examen régulier en vue de détecter le plus tôt possible les récidives locales (preuves de niveau IV). Cependant, une récidive locale au niveau de la paroi thoracique après une mastectomie a la même valeur pronostique qu'une métastase, et sa détection et son traitement précoces risquent peu d'avoir une incidence sur la survie de la patiente.

Détection d'un nouveau cancer dans le sein controlatéral

Les femmes qui ont déjà souffert d'un cancer du sein courent en moyenne trois fois plus de risque d'être atteintes d'un cancer du sein controlatéral que les femmes du même âge dans la population en général (preuves de niveau III)9,10. Le risque absolu se situant à environ 0,75 % par année, le nombre de cas détectés lors du suivi annuel sera donc relativement faible11. Toutefois, les tumeurs détectées lors de la mammographie annuelle seront à un stade moins avancé12. Encore une fois, on ne dispose d'aucune preuve directe que la détection précoce du cancer du sein améliorera la survie. On reconnaît cependant, à la lumière de preuves de niveau I, qu'un dépistage mammographique des populations en santé permet de détecter plus tôt le cancer du sein et de réduire la mortalité par cancer du sein chez les femmes de plus de 50 ans. Comme un examen physique et mammographique régulier de ces patientes après le traitement constitue de fait un dépistage dans une population à haut risque, ces mesures devraient avoir un effet positif sur la survie. Ces effets bénéfiques risquent cependant d'être relativement faibles en raison du petit nombre de deuxièmes cancers et des décès concurrents attribuables au premier cancer.

Le troisième objectif du suivi est de fournir des soins aux patientes dont le cancer a métastasé.

Rien ne prouve que le diagnostic précoce de métastases à distance permettra de guérir le cancer; il existe même des données à l'effet contraire. Dans cinq études examinées en 1991 qui portaient sur les résultats d'un suivi systématique des récidives, on a découvert que 75 à 95 % des patientes ont manifesté des symptômes entre les consultations et que les médecins ont détecté des anomalies chez seulement 15 % des patientes asymptomatiques13. Les auteurs ont conclu qu'une fois que les patientes atteintes d'un cancer du sein développent des métastases, elles sont en général incurables peu importe la masse tumorale au moment de la récidive, et que le suivi post-thérapeutique ne résulte donc pas en une détection plus précoce des métastases ni n'influe sur les taux de guérison (preuves de niveau III). Il reste qu'un traitement précoce des métastases peut nettement influer sur la morbidité et, dans cette optique, on devrait inciter les patientes à signaler rapidement tout nouveau symptôme.

Le suivi vise en quatrième lieu à déterminer l'issue du traitement.

Il importe que les médecins qui traitent les femmes atteintes d'un cancer du sein apprennent quels traitements donnent les meilleurs résultats sur les plans de la survie, de la morbidité et de la qualité de vie. La surveillance des suites du traitement revêt donc une grande importance (preuves de niveau IV)14. En plus d'effectuer des études cliniques, il faudrait consigner et recueillir systématiquement des données sur l'issue de toutes les interventions, y compris les effets secondaires du traitement. Les soignants et les établissements de santé pourront ainsi connaître les résultats de leurs efforts et voir comment ils se situent par rapport aux normes nationales ou internationales.

  • La fréquence des visites de suivi devrait être déterminée en fonction des besoins de chaque patiente. Les points suivants devraient être pris en considération :
    1. La nécessité de discuter des premiers effets secondaires de la thérapie et de les traiter, de planifier un programme de suivi et d'offrir des services généraux de counselling et de soutien. (Cette visite a habituellement lieu quatre à six semaines après la fin du traitement.)
    2. La nécessité d'établir l'état de base au terme du traitement, de détecter les premiers signes de récidive et d'enseigner l'auto-examen des seins. (Cette visite a habituellement lieu quatre à six mois après la fin du traitement.)
    3. La nécessité de procéder régulièrement à des examens physiques et mammographiques pour détecter les affections susceptibles d'être guéries. (Ces examens devraient avoir lieu à environ un an d'intervalle pendant une période indéfinie.)
    4. La nécessité d'offrir à certaines femmes des visites additionnelles de soutien et de counselling, en particulier durant les premières années.
    5. Si des métastases apparaissent, la fréquence des visites sera déterminée en fonction des symptômes, de l'évolution de la maladie et de la nécessité de subir d'autres traitements.

Calendrier des visites de suivi

Comme il existe des différences d'une personne à l'autre, on n'a pu recommander un calendrier optimal de visites de suivi. Lors de la conférence de concertation de Bari, on a proposé quatre consultations par année pendant deux ans, deux par année pendant les trois années suivantes et des consultations annuelles par la suite, mais on n'a fourni aucune preuve à l'appui de ces recommandations1. Dans une étude britannique récente, on a comparé deux calendriers de suivi attribués au hasard à des patientes : d'une part, calendrier prévoyant des rendez-vous trimestriels la première année, des rendez-vous tous les quatre mois la deuxième année, et des rendez-vous semestriels durant la troisième, la quatrième et la cinquième année, et d'autre part, calendrier prévoyant un rendez-vous tous les ans ou tous les deux ans. Les rendez-vous plus fréquents ne semblaient pas apporter d'avantages, et les patientes dans les deux groupes ont dit préférer un nombre réduit de visites de suivi15. La plupart des centres canadiens recommandent des consultations tous les six mois pendant deux à cinq ans et des rendez-vous annuels par la suite (Tableau 1).

Il n'existe aucune donnée probante à l'appui d'une fréquence particulière de visites. Il s'agit de soupeser les effets positifs probables sur la santé et les inconvénients, le stress et le coût des consultations fréquentes et le risque de résultats faussement positifs aux tests. Les consultations de suivi peuvent être rassurantes mais peuvent aussi être une source d'anxiété et rappeler aux femmes l'existence de la maladie sans pouvoir les convaincre complètement qu'elles sont guéries16,17.

Le pourcentage annuel de cancers pouvant être guéris donne à penser qu'un intervalle de plus d'un an entre les visites peut ne pas être idéal. Dans une étude, on a suivi pendant 11 ans en moyenne 1593 patientes atteintes d'un cancer du sein de stades I et II traitées par exérèse locale et radiothérapie. Les auteurs ont observé 159 récidives locales considérées comme opérables. De plus, 98 cancers ont été diagnostiqués dans le sein opposé6. Dans cette série, le nombre d'atteintes pouvant être dépistées sur une période de 11 ans était donc de 159 + 98 = 257, ce qui donne un taux général d'environ 1,5 % par année. Outre le fait que des visites plus fréquentes ne permettent pas de détecter un plus grand nombre de cancers, chaque visite se solde en un taux de résultats faussement positifs qui, selon une estimation, attendrait 2,5 % par visite18. Comme ces visites peuvent causer une anxiété inutile et entraînent fréquemment d'autres biopsies, il est nécessaire de limiter la fréquence des consultations (preuves de niveau V). Ainsi, après les premières années où les visites sont généralement plus fréquentes, un intervalle de 12 mois entre les visites semble être un compromis raisonnable. Dans la plupart des centres canadiens, on a adopté ce calendrier (Tableau 1) (preuves de niveau IV). Le fait que le taux de récidive locale semble être le plus élevé au cours des trois premières années que durant les années subséquentes19-21 milite en faveur de visi-tes plus fréquentes les premières années.

Certaines femmes courent un plus grand risque de récidive.

Les femmes de moins de 35 ans courent un plus grand risque de récidive locale et à distance que les femmes plus âgées et risquent également davantage de développer un cancer dans le sein controlatéral (preuves de niveau III)22-27. Le risque de récidive locale est également plus élevé lorsque l'exérèse de la tumeur ne comporte pas l'ablation d'une large marge de tissu sain ou en cas de composant intracanalaire massif (preuves de niveau III)25,28,29. La présence de tels facteurs de risque devrait être un autre argument en faveur d'une fréquence accrue de visites au cours des premières années, bien que rien ne prouve que cela soit plus avantageux (preuves de niveau V).

Il faut exercer un suivi régulier tout au long de la vie de la patiente.

L'utilité d'un dépistage régulier au moyen d'un examen physique et d'une mammographie est reconnue dans le cas des femmes de plus de 50 ans qui n'ont jamais souffert d'un cancer du sein. Ce dépistage devrait être au moins tout aussi utile pour les autres. Toutefois, l'utilité d'un suivi régulier auprès des personnes très âgées ou de celles dont l'espérance de vie est réduite pour d'autres causes est plus contestable, en raison de l'effet de plus en plus important de la mortalité concurrente (preuves de niveau III).

  • Lors de toutes les consultations, le médecin devrait recueillir l'anamnèse et, dans le cas des patientes traitées au tamoxifène, poser des questions particulières sur les saignements vaginaux. Le médecin examinera ensuite les deux seins, les ganglions lymphatiques régionaux, la paroi thoracique et l'abdomen, et vérifiera la présence d'un lymphœdème au niveau des bras. Chaque consultation annuelle devra comporter une mammographie.

Le traitement au tamoxifène est associé à une faible augmentation du risque de cancer de l'endomètre (preuves de niveau I)30,31. Ainsi, l'anamnèse doit spécifiquement comporter des questions au sujet du saignement vaginal32. Il faudrait effectuer une biopsie de l'endomètre en présence de tout saignement vaginal sans cause évidente (preuves de niveau V).

L'examen physique et la mammographie constituent des examens complémentaires. Il se peut que la mammographie ne révèle aucune anomalie même en présence d'une tumeur palpable, alors que des tumeurs non palpables peuvent être détectées par la mammographie (preuves de niveau III)6,12,33,34. La consultation annuelle de contrôle devrait donc inclure un examen physique et une mammographie.

  • On ne devrait pas effectuer d'investigations biologiques et radiologiques de routine pour la détection de métastases à distance.

Comme rien ne prouve que le traitement précoce d'un cancer métastatique augmentera l'espérance de vie, il faut éviter les inconvénients et les coûts associés aux tests de routine visant à détecter les métastases. Dans une étude récente, 655 patientes choisies au hasard ont fait l'objet d'une surveillance intensive comportant des consultations médicales, une scintigraphie osseuse, une échographie du foie, une radiographie thoracique et des épreuves de laboratoire. Leur taux de survie à six ans et leur qualité de vie étaient presque identiques à ceux d'un groupe témoin composé de 665 femmes ayant subi uniquement les tests cliniquement indiqués. Les deux groupes ont été soumis à une mammographie annuelle du sein controlatéral (preuves de niveau I)35. Dans une autre étude de durée semblable portant sur un échantillon de taille similaire, on a constaté qu'une radiographie thoracique et une scintigraphie osseuse pratiquées tous les six mois ne réduisaient pas la mortalité après cinq ans36. Si l'on fait abstraction de la mammographie, il ressort des données scientifiques existantes que la réalisation systématique d'examens paracliniques ou d'épreuves de laboratoire, y compris les dosages de marqueurs biologiques, n'est pas justifiée (preuves de niveau IV)1,17,32,37,38.

  • Il faut encourager les patientes à signaler rapidement tout nouveau symptôme persistant sans attendre le prochain rendez-vous.

Il convient de bien faire comprendre aux patientes que la présence de symptômes persistants, tels que douleurs osseuses, toux, masses au sein, changements au niveau de la cicatrice de la mastectomie, fatigue ou anorexie, devraient être signalés sans attendre le prochain rendez-vous (preuves de niveau V). Il faut faire part immédiatement de toute enflure, même légère, du membre supérieur, car il peut s'agir d'un lymphœdème, qui est plus facile à traiter lorsqu'il est détecté précocement qu'après quelques mois3.

  • Il importe d'enseigner l'auto-examen des seins aux femmes qui souhaitent pratiquer cette technique.

Il n'est pas encore prouvé que l'auto-examen des seins (AES) puisse améliorer la survie. Toutefois, de nouveaux cancers dans le sein opposé peuvent être détectés à un stade plus précoce chez les femmes qui effectuent cet auto-examen (preuves de niveau III). Dans une étude de contrôle portant sur 1004 femmes, les cancers découverts par les femmes qui pratiquaient l'AES étaient plus petits et étaient moins souvent associés à un envahissement ganglionnaire axillaire39. Il est donc possible qu'un diagnostic plus précoce puisse accroître la survie; on devrait informer les femmes des avantages possibles de la détection précoce par l'AES (preuves de niveau IV).

  • On devrait promouvoir et faciliter le soutien psychosocial.

On a défini le soutien psychosocial comme étant l'apport, par le biais d'un réseau social, de renseignements, de conseils ou d'une aide concrète qui apportent des bienfaits à la personne qui les reçoit40. On reconnaît généralement qu'un soutien efficace peut être apporté aux patientes par d'autres femmes ayant souffert d'un cancer du sein (preuves de niveau IV)1. Les auteurs d'une étude randomisée ont observé que le soutien fourni par une infirmière spécialisée dans le soin des seins réduisait la fréquence des troubles psychologiques, de l'anxiété liée à l'hospitalisation et de la dépression (preuves de niveau I)41. On dispose maintenant de preuves de niveau I attestant que le soutien psychosocial peut même influer sur la survie des patientes atteintes d'un cancer. En 1989, Speigel et ses collègues42 ont signalé que la durée de survie était beaucoup plus longue chez les patientes atteintes d'un cancer du sein qui avaient reçu un soutien que chez les témoins. D'autres chercheurs ont confirmé l'effet bénéfique de diverses formes de soutien psychosocial sur la survie43-46. Dans une étude publiée au Québec en 1993, 224 femmes atteintes d'un cancer du sein ont été interrogées trois mois après leur opération. Le taux de survie à sept ans des femmes qui ont pu se confier dans les trois mois qui ont suivi l'intervention chirurgicale était de 72 %, comparativement à 56 % pour les femmes qui n'avaient personne à qui se confier (p = 0,063) (preuves de niveau III)47.

Les études n'ont pas toutes démontré un effet bénéfique sur la survie. Toutefois, quelle que soit la contribution des interventions psychosociales à la réduction de la mortalité, de plus en plus de données montrent que ces interventions peuvent améliorer de façon mesurable certains paramètres comme l'adaptation fonctionnelle et affective, les nausées et la douleur49-51. Après avoir passé en revue ces données, Fallowfield a conclu récemment que les interventions psychosociales commencent à ressortir comme l'un des éléments essentiels des soins à dispenser aux personnes atteintes du cancer52. Il faut donc promouvoir et faciliter le soutien psychosocial, qu'il soit dispensé par les travailleurs de la santé, la famille, des amis ou des groupes de soutien organisés.

  • Il importe de promouvoir et de faciliter la participation à des études cliniques.

Comme nous l'avons souligné fréquemment, les données sur lesquelles on pourrait se fonder pour prescrire bon nombre des interventions thérapeutiques pratiquées dans le cadre du traitement du cancer du sein sont extrêmement limitées, voire inexistantes. Les zones grises où, pour le moment, les recommandations doivent s'appuyer sur des données de niveaux II à V, ne peuvent être éliminées que par des études comparatives randomisées bien conçues. Pour améliorer les soins dispensés aux futures patientes atteintes d'un cancer du sein, il faudra donc qu'un nombre suffisant de patientes participent à ces études. Les médecins qui traitent des patientes atteintes d'un cancer du sein devraient par conséquent être au courant des études en cours et inviter leurs patientes à y participer.

  • Il est essentiel d'attribuer officiellement à un seul médecin les responsabilités en ce qui concerne les soins de suivi en faisant participer le plus possible la patiente à ces décisions. Celle-ci devrait toujours être bien informée des mesures qui ont été décidées.

S'il est vrai que c'est habituellement le chirurgien, l'oncologue ou le radio-oncologue responsable du traitement qui reçoit les patientes lors des premières visites de suivi, la responsabilité du suivi à long terme n'est souvent pas clairement attribuée. Dans une étude italienne, le tiers des 284 femmes étudiées se plaignait de problèmes de suivi en raison du manque de coopération et de la piètre coordination des mesures de suivi (preuves de niveau III)53.

Ce sont souvent les circonstances qui dictent quelles sont les personnes ou les organisations les mieux placées pour assumer la responsabilité du suivi. Dans une étude britannique, on a constaté qu'un suivi en médecine générale était acceptable pour les patientes et les omnipraticiens (preuves de niveau III)54. Dans cette étude, 296 femmes choisies au hasard ont reçu des soins de suivi à l'hôpital ou au cabinet d'un omnipraticien et on n'observait aucune différence significative dans les délais avant la confirmation des récidives ou dans les scores reçus en ce qui concerne le fonctionnement social, la santé mentale ou la perception générale de l'état de santé (preuves de niveau I)55. Au Canada, le suivi est habituellement dispensé par des spécialistes. Dans une étude récente effectuée dans le sud-ouest de l'Ontario, le médecin de famille ne soignait que 17,5 % des 183 femmes atteintes d'un cancer de stade I56.

Les participants à la Conférence de concertation de Bari ont conclu qu'après avoir été traitées pendant de longues périodes par divers oncologues, les femmes peuvent se sentir abandonnées quand elles obtiennent leur congé de leur centre de traitement du cancer. Ils en sont venus à la conclusion que les patientes désiraient pouvoir avoir accès quand elles en ont besoin à des soins et traitements dispensés par une «équipe» de professionnels de la santé1. Des chercheurs au Royaume-Uni en sont arrivés aux mêmes conclusions (preuves de niveau III)50. Ainsi, lorsque des médecins de famille assument la responsabilité du suivi, ils doivent rester en contact avec les spécialistes traitants. Lorsque la responsabilité est transférée, quel que soit le responsable du suivi, il importe de communiquer la décision à la patiente et de la tenir au courant dès le départ des plans de suivi de façon à éviter qu'elle ne se sente abandonnée (preuves de niveau V).

  • Il faut faire en sorte que tous les membres de l'équipe soignante communiquent entre eux de façon à éviter tout dédoublement des consultations et des tests.

Les professionnels de la santé qui ont collaboré au diagnostic et à la prise en charge d'une patiente atteinte d'un cancer du sein ne voudront pas tous nécessairement être tenus informés de l'état de la patiente durant le suivi. Dans le cas de ceux qui veulent toutefois être tenus au courant, des dispositions claires visant la communication des données de suivi contribueront à améliorer les soins et à éviter une répétition inutile des tests (preuves de niveau IV)32.


Collaborateurs

Auteurs de la version initiale : Kevin C. Murphy, MD, Surrey Memorial Hospital, Surrey (C.-B.); Christopher M.L. Coppin, BM BCh, DPhil(Oxon), Surrey Memorial Hospital, Surrey (C.-B.); Hosam E.H.A. Kader, BM BCh, Vancouver Island Cancer Centre, Victoria (C.-B.); Brian D. Norris, MD, Surrey Memorial Hospital, Surrey (C.-B.); Lorna M. Weir, MD, British Columbia Cancer Agency-Vancouver Clinic, Vancouver

Comité de rédaction : Maria R. Hugi, MD, Mount St. Joseph Hospital, Vancouver; Ivo A. Olivotto, MD, British Columbia Cancer Agency -- Vancouver Cancer Centre, Vancouver; Alan W. Lees, BM BCh, Cross Cancer Institute, Edmonton; Jane E. Graydon, MD, University of Toronto, Toronto; David M. Bowman, MD, Manitoba Cancer Treatment and Research Foundation, Winnipeg; Françoise Bouchard, MD, Santé Canada, Ottawa; W. Phillip Mickelson, MD, Santé Canada, Ottawa; Mark N. Levine, MD, Hamilton Regional Cancer Centre, Hamilton (Ont.); Maurice McGregor, MD (président), Hôpital Royal Victoria, Montréal

Lecteurs principaux : Drs C. Olweny et J. Ayoub

Lecteurs secondaires : Mme D. Armann, Drs J. Baldwin, HF Clarke, J. Couture et J.S.D. Davidson, Mme B. Grant, Dr G. Hartrick, Mme S. Hicks, Drs J. Hiscock et L. Kaizer, Mme P. Kindrat, Dr U. Kuusk, Mmes B. McIntosh-Burgess et A.S. Miller et Drs M. Smart, T.W. Theman et H. Woodland.

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